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Ecrit par Gioia


Neuvième partie 


Raïssa Bouraima 


Hier nous n’avons pas pu parler Tao et moi. J’étais tellement remontée que je ne faisais que crier. Lui n’aime pas ça. Je le sais mais je n’en avais rien à faire. Il fallait que je sorte cette rage de moi. Il n’a fait que son habituel. Écouter, me regarder et écouter encore. Puis il s’est excusé sans toutefois me donner de raison valide. Encore son “je ne saurais te dire comment nous en sommes arrivés là”. Ensuite il est parti, prétextant que j’étais trop remontée et il reviendrait quand je serais plus disposée à voir sa tête. Aujourd’hui je suis un peu plus calme. Je commence à entrevoir la situation sous un autre angle. Maman m’avait prévenu pourtant. Toute ma vie elle m’a répété de me méfier de cette Farida parce que la jalousie envers nous transpirait de ses pores. Mais je disais à maman de laisser. Des jalouses de moi il y’en a plein. Les enfants de la quatrième de papa en font partie. Ce sont eux qui ont commencé avec la rumeur dans le quartier que Tao a abusé de Farida. Par cette situation j’ai su qui était pour mon bien ou non. Dire que je disais à maman que toutes ses filles n’étaient que des fans déguisées mais elles convoitaient mon homme, y compris la pouilleuse de Farida. Va savoir ce que j’attendais de la fille qui a fait des avances à Vincent quand elle avait seize ans. Seize ans et au lieu de se concentrer à l’école elle se faufilait en petite tenue dans la chambre de l’ami d’Idrissa. Dans la foulée Chérif mon autre frère a avoué aussi qu’elle lui avait demandé de l’argent contre une pipe. Pauvre chérif qui n’avait que quatorze ans à l’époque et elle lui demande ça en plein ramadan. Une vraie pute et c’est sur mon homme maintenant qu’elle veut faire sa saloperie? Je vais en découdre avec elle d’une de ses manières là.


J’ai rajusté mon haut et brossé mon tissage. J’ai ouvert un bouton de mon corsage et réajusté ma poitrine avant de vérifier s’il m’avait déjà prévenu de son arrivée. Un message m’annonçant qu’il était à dix minutes de chez moi m’attendait depuis cinq minutes. J’ai pris mon sac à main et je suis descendue l’attendre en bas de l’hôtel. Les parents ignorent que je suis en France. Pour eux je découvre d’autres villes de la Tunisie avec une amie de la famille qui est aussi ma coloc à Tunis. C’était la proposition de maman d’ailleurs pour que je ne sombre pas dans la déprime. J’ai donc une semaine pour récupérer mon homme avant que les deux ne s’en mêlent. 


Sa voiture s’est garée et il est descendu dans toute la prestance qui le caractérise. Cet homme a un corps sculpté comme ceux des anciennes statues grecques. Tu rajoutes à ça un noir pur, une tête qui est grosse mais pour une raison inconnue lui va si bien. Mais tout ça ce n’est rien à la façon dont il se tient. C’est ça, ce calme qui le caractérise, sa voix profonde, son regard qui captive et ses grandes mains qui m’ont attiré à lui. Dire que durant mon adolescence je ne m’intéressais nullement à lui. Quand maman me parlait d’un futur mari j’écoutais à peine. Trop occupée à vivre ma vie comme je l’entendais. Sans stress avec mes sœurs et amies. Je n’avais rien contre les mariages arrangés. Dans mon entourage beaucoup s’étaient mis ensemble de cette façon. Certaines étaient comblées, d’autres pas. Pour ma part je ne m’inquiétais pas parce qu’aucun homme n’oserait me faire du mal connaissant mon père. Puis j’ai croisé Tao par hasard. Il venait d’avoir son bac et son père était passé au bureau du mien pour établir un acte notarié. Très peu d’hommes ont réussi à provoquer mon intérêt au premier regard. La plupart n’était que des acteurs de film. Lui l’a fait avec une poignée de main. Ce côté énigmatique a beaucoup joué aussi. Moi qui aimait faire ma désintéressée quand un type me plaît je me suis retrouvée à lui parler sans aucune distance. J’étais intriguée par son calme. Je voulais vérifier si ce qu’on dit sur le danger des eaux tranquilles se confirmait avec lui. Nous n’avons eu que deux mois pour faire connaissance vu qu’il partait pour la France et moi Tunis. Deux mois durant lesquels j’ai mordu à l’hameçon. Nos parents étaient ravis. J’attendais pour ma part qu’il fasse le premier pas. Qu’il me demande officiellement ma main et qu’on en finisse avec le jeu du qui flanchera en premier. Pour lui mettre un peu la poudre aux fesses, je lui ai annoncé la date de mon futur départ sur Tunis 


Tao: ah c’est déjà proche 


Raïssa: ouais dans une dizaine de jours. Une amie de ma deuxième grande sœur qui y vit m’a dit que les hommes draguent beaucoup là-bas 


Tao: rien de nouveau les hommes draguent partout.


Raïssa: lol donc ça ne te dérange pas qu’on touche ta femme? 


Tao: si on la touche sans son consentement. Sinon tu fais comme tu veux


Raïssa: pardon je pense ne pas avoir bien entendu 


Tao: les relations à distance connaissent leur lot de tromperie. On ne va pas faire l’autruche comme si ça n’existait pas 


Raïssa: tu oses me dire en face que tu vas me tromper? J’ai demandé révoltée 


Tao: nous ne sommes pas encore mariés et j’ai des besoins. Pourquoi mentir quand je sais que ça arrivera 


Je n’ai pas pu me retenir. Sa joue a goûté à ma gifle et j’ai quitté leur demeure hyper vexée par sa remarque. J’en ai parlé à maman une fois à la maison. Je n’ai reçu de gifles mais ses paroles à mon encontre ont eu cet effet. 


Astou (maman de Raïssa): combien de fois je vais devoir t’interpeller sur cette manie de lancer les mains aux hommes? 


Raïssa: il a osé me dire qu’il me tromperait maman! C’est une insulte à ma personne 


Astou: et? Combien d’hommes ne le disent pas mais le font? Il pleut chez tout le monde 


Raïssa: faux, j’ai des amies qui ont des copains fidèles! Je mérite un homme rien qu’à moi 


Astou: enlève les écailles de tes yeux ma fille, tes fameuses amies sont jalouses de toi et ne te diront jamais ce qui se passe mal dans leurs vies tout ça pour entretenir leurs images. Si ton père m’a donné des coépouses ce n’est pas toi qui y échappera. Ainsi est fait le monde


Raïssa: donc je m’investis dans cette relation, je lui donne tout et il fait venir une autre? Jamais de jamais. 


Astou: ne sois pas bête Raïssa. La clé n’est pas de refaire le monde en s’indignant mais d’apprendre à tirer son épingle du jeu. Qui est considéré comme la vraie femme de ton père dehors? Qui est connue? 


Raïssa: .....toi 


Astou: parmi les enfants combien vous êtes à avoir voyagé partout? 


Raïssa: cinq....nous trois plus les deux que tu as pris sous ton aile j’ai dit 


Astou: utilise ton cerveau. Tu ne pourras pas imposer ton choix de vie à un homme avec les cris mais dans la stratégie. Les Adamou sont une vieille famille ici à Lomé et qui dit vieille famille dit aisance. Ton beau père est connu comme un tonton gâteau. Ton père dit qu’il est très généreux avec l’argent. En plus de ça il a une mentalité un peu plus progressive que ce qu’on connaît. Combien d’hommes musulmans de son époque demandaient la permission de leur première épouse avant de choisir une deuxième? Imagine donc comment son fils doit être compréhensif s’il a été éduqué ainsi. Qui plus est, la mère de Tao est connue comme une femme effacée. Lui-même a eu un parcours aussi brillant que le tien. Tu préfères ce tableau à celui d’une belle-mère invivable, des coépouses acariâtres et un homme frivole? Parce que crois moi que les nombreuses femmes n’empêchent pas beaucoup d’aller dehors de temps en temps. C’est la nature des hommes. Vas-y je t’écoute dis moi ce que tu préfères. 


Raïssa: ........je n’ai quand même pas ta force maman. Je ne peux pas tolérer une coépouse dans ma maison. 


Astou: personne ne te dit d’en tolérer. Avec ton père je l’ai fait parce que c’était la stratégie qu’il fallait prendre sinon je perdais gros. On verra pour toi quand et si le moment devait se présenter. Mais je doute fort que ça soit le cas si je me fies aux choses que j’ai entendu sur les Adamou. Alors je redemande une dernière fois? Tu préfères quoi dans les deux scénarios que je t’ai présenté


Raïssa: je veux être madame Adamou 


Astou: alors? Tu vois que tu peux quand tu calmes ta tête. Regarde comment tu es jolie ma fille. Je ne veux pas te voir dans un foyer où on ne te traite pas comme la reine que tu es. Tu as vu comment Meriem a fini quand elle n’a pas suivi mes conseils non? 


Raïssa: Qu’Allah Swt m’en préserve


Meriem c’est ma sœur aînée. Enfin demie soeur. Elle est la fille de Ramatoulaye, paix à son âme. Maman l’avait adopté ainsi que son petit frère Alioune au décès de leur mère. Comme les autres, on lui avait trouvé un prétendant. Il paraît qu’elle fréquentait un autre type. Un professeur d’université qui lui miroitait monts et merveilles. Au lieu d’écouter les parents quand elle s’est fait prendre, elle a sorti le coup vieux comme le monde de se prendre une grossesse. Le monsieur s’est quand même présenté pour demander sa main. Depuis sa vie a basculé. Quand ce n’est pas sa belle famille qui fait des problèmes ce sont les enfants que le monsieur ramène sans cesse. Je pense qu’il n’a pas plus de trente cinq ans mais déjà treize enfants de ce qu’on sait. 


(....)


Tao: on y va pour du méditerranéen ou tu préfères autre chose? Il a demandé me ramenant au moment présent 


Raïssa: comme d’habitude, j’ai répondu l’air fermé mais le cœur souriant. 


Farida n’a et ne prendra jamais ma place. Il sait encore ce que j’aime. Tao c’est mon homme. Elle peut rester dans la maison des Bouraima à Lomé là-bas et faire la boniche. Ce n’est que ça qui lui convient d’ailleurs, maman avait raison. Son enfant ne sera jamais celui de mon homme. On peut compter sur moi pour gérer ça 


Tao: tu es plus calme? Il a demandé quand nos commandes sont arrivées 


Raïssa: oui désolée pour hier. J’avais tellement mal et il fallait que ça sorte, j’ai répliqué en prenant une voix remplie de remords. 


Tao: ça va je comprends. 


Raïssa: tu viens t’excuser auprès des parents quand? 


Tao: pourquoi faire? Je t’ai dit que je n’ai rien fait 


Raïssa: raison de plus pour que tu viennes t’excuser chéri parce qu’ils sont très remontés contre toi. Ils ignorent même que je suis ici 


Tao: je ne vais pas m’excuser pour un acte que je n’ai pas commis. C’est complètement ridicule 


Raïssa: arrête de ne penser qu’à toi. Je te signale que nous avions des projets de fonder une famille. Projets qui ont été mis sur la touche à cause de cette salope 


Tao: pourquoi tu traites ta sœur de salope? 


Raïssa: sœur? Tu veux rire j’espère. C’est un membre du personnel. Une saprophyte qui ne s’est pas gênée pour me poignarder dans le dos. Elle mérite pire que le mot salope. 


Tao: elle porte le nom de ton père pourtant 


Raïssa: parce que sa pute de mère à charmé le petit frère de mon père au point qu’il devienne un mari irresponsable chez lui. Ils ont eu la saprophyte et quand il a pu reprendre ses esprits après beaucoup de prières, la mère s’est mis à nous harceler, inventer plein d’histoires sur papa Parce que mon oncle n’était plus. Elle a raconté tellement de salades que les gens dans notre quartier commençaient à y croire. Comme tu sais mon père tient à sa réputation plus que tout donc il a essayé de rencontrer cette femme pour trouver un arrangement mais elle lui a simplement largué l’enfant. Imagine un enfant qui n’est pas d’elle ni son mari mais que maman prend sous son aile comme la sienne et finalement elle cause plus de problèmes que nous tous. On lui a tout donné. Je suis sûr qu’elle t’a envoûté comme sa mère l’a fait avec mon père raison pour laquelle tu ne te rappelles de rien. Mais ce n’est pas une excuse pour que tu la soutiennes. Elle essaie de nous détruire davantage et ru la laisses faire


Tao: que veux-tu que je fasse alors? Ensorcellement ou pas, elle attend un enfant de moi. 


Raïssa: ce n’est pas ton enfant! 


Tao: tu te calmes Raïssa! 


J’ai tourné la tête sur le côté pour signifier mon mécontentement. Si je cries une seconde fois il s’en ira. Quand je l’avais giflé jadis c’est ce qu’il a fait. Il a même quitté le pays sans m’avertir. Même quand je suis arrivée à Tunis il ne m’écrivait pas. J’ai flanché quand j’ai eu des échos de connaissances à Montpellier qui disaient le voir marcher avec des filles. Ce sont les parents qui nous ont rabiboché mais monsieur m’a précisé que c’était la première et dernière fois que je levais la main sur lui. Le ton sur lequel il a dit était suffisant pour me mettre la peur au corps que je le perdrai si j’ose. 


Tao: je vais faire de mon mieux pour tout arranger promis, il a dit en prenant ma main 


Raïssa: on pourrait essayer d’avoir un bébé.....ça serait plus convaincant pour les parents 


Tao: tu te rappelles quand même que tu es aux études dans un autre pays? Études que tu n’as pas fini? 


Raïssa: je ferai une pause le temps qu’on ait notre bébé et je reprendrai même ici en France ça ne sera pas un souci chéri allez 


Tao: et comment tu expliqueras à ta famille le fait que tu sois enceinte alors qu’on est pas officiellement mari et femme? 


Raïssa: tu fais chier tao. Je cherche des solutions concrètes et tu ne fais que critiquer. 


Tao: j’ai déjà une accusation d’abus sur le dos. Je ne vais pas me rajouter d’autres soucis. Fais moi confiance je vais régler la situation à ma façon, il a dit tout en câlinant le creux de ma main 


Geste qui m’aurait apaisé jadis mais m’énerve maintenant. C’est quoi cet homme qui ne m’écoute jamais? J’en ai perdu l’appétit. Au retour j’ai éclaté en larmes. Je ne voulais pas retourner à l’hôtel pour être seule. J’avais besoin de lui. Il a accepté après un débat encore. 


Raïssa: je veux dormir avec toi, pas seule

J’ai dit quand il me conduisait dans une chambre qui ressemble clairement à celle des invités 


Tao: Raïssa......okay viens il a dit en voyant mon expression faciale 


Tao Adamou 


Dormir avec elle ne va pas le faire. Je savais que c’était une erreur de toute façon mais dire non à sa tristesse m’était impossible. Sa sœur, cousine ou quelque soit ce qu’elle est n’aurait pas créé toute cette mascarade que nos vies ne seraient pas chamboulées à l’heure actuelle. Je ne peux accéder à aucune de ses requêtes à l’heure actuelle donc le peu que je peux lui donner ce sont mes bras actuellement. 


Les questions se bousculent dans ma tête. Une chose que je comprends au moins c’est que mes parents ont fait venir Farida ici sans prévenir les Bouraima.  Est ce que je suis réellement l’auteur de sa grossesse? Si oui pourquoi elle a fui? Peut-être parce que je la terrifiais parce que cette fille pouvait à peine me regarder dans les yeux. Elle tremblait comme une feuille toutes les fois que je m’approchais un peu trop d’elle. Si je ne suis pas l’auteur de cette grossesse j’imagine qu’elle a voulu me la coller pour l’argent peut-être. Mais elle ne connaît pas les test ADN? Elle pensait s’en sortir si facilement? Ou qui conçoit des plans aussi insensés en ce siècle? 


Tao: Raïssa j’ai dit en enlevant sa main qui se faufilait sous mon T shirt 


Elle se collait maintenant à mon bras et par se coller je veux dire toute sa poitrine. Je ne l’ai jamais touché pour éviter qu’elle me prenne la tête quand je ferais mes trucs à l’avenir. Au départ je n’étais même pas sûr que cette histoire de mariage aboutirait. Mais nous avons continué à communiquer en dépit de la distance. Elle s’est déplacée. Moi aussi. J’ai appris à la connaître et l’idée de finir ma vie avec elle m’allait parfaitement. Ce n’est pas l’envie qui me manquait durant nos baisers surtout quand je sentais ses courbes contre moi. Je ne faisais que résister autant que possible. Aujourd’hui par contre c’est plus difficile. En plus de presser sa poitrine contre mon bras elle a posé sa jambe sur la mienne désormais. 


Tao: je vais avoir du mal à dormir dans cette prison humaine que tu construis autour de moi ma belle, j’ai dit en embrassant sa tête 


Raïssa: mais je me sens bien seulement comme ça, elle a répondu sur un ton plaintif 


Tao: tu exagères j’ai dit avec une pointe d’amusement dans la voix 


J’ai bougé pour me mettre sur le côté face à elle aussi. Elle se plaignait toujours jusqu’à ce que je prenne ses lèvres pour un baiser. Elle a ramené sa cuisse sur la mienne et se rapprochait plus de moi. 


Raïssa: encore elle a répondu à mon c’est bon, on peut dormir? 


Comme elle est bien plus petite de taille que moi, elle ne m’arrivait qu’au torse sur lequel elle ne cesse de presser ses lèvres. 


Tao: tu es déterminée à ne pas coopérer 


Raïssa: on a assez joué à ton jeu. Maintenant je veux le mien 


Ma main a remonté son dos du bas vers le haut, massant chaque bout de sa chair avec mes doigts. Elle soupirait un moment et l’autre ses lèvres continuaient leur exploration sur mon torse. J’ai cédé à la lutte quand elle a baissé la fermeture avant de son corsage. Tout à l’heure elle avait refusé une de mes chemises pour dormir. Elle avait simplement ôté sa brassière avant d’enlever son jean. Va savoir comment je pensais qu’on allait dormir quand j’ai vu ses fesses encastrées dans ce string. Est ce qu’on dit string d’ailleurs quand ce n’est qu’une petite ligne qui sépare les fesses en question? 


J’ai couvert un de ses seins d’une main. Elle a soupiré avant de se mouiller les lèvres grâce à sa langue. Elle m’avait avoué être folle de mes grandes mains un jour mais c’est toujours un plaisir de voir son corps réagir à mon toucher. Mes lèvres ont remplacé ma main. L’autre sein a été visité aussi. Ainsi que le reste de son corps jusqu’à son entrejambe. Elle se tordait, couinait et ses jambes tapaient le lit. Je me suis redressé et j’ai ouvert le tiroir pour en sortir un préservatif 


Tao: tu vas peut-être avoir mal mais.....


Raïssa: ce n’est pas ma première fois, elle a répondu le regard fuyant avant de rajouter, tu avais.....


Tao: pas la peine je comprends, j’ai dit avant de l’embrasser et entrer en elle. 


Nous avons trouvé notre rythme et je l’ai mis sur le ventre pour y aller à fond. Elle se donnait autant que je me donnais. Je me sentais grossir toutes les fois que son postérieur rebondissait contre moi. Sa main agrippait ma tête pour la coller à son oreille.



Raïssa Bouraima 


Je suis toujours les conseils de maman mais cette fois je suis ravie d’avoir fait autre chose. Elle serait fière si elle voyait comment nous prenons notre pied Tao et moi. Enfin je dis quoi comme conneries? Tout ça c’est la faute aux grandes mains de Tao qui me tiennent fermement les hanches ou fesses. Je précise que mon corps est plein de partout et le fait qu’il en soit fou me fait mouiller comme une dingue. 


Encore, encore je répétais comme une litanie quand ses coups se faisaient plus secs. Mon corps tendu jusque là m’a lâché et je me suis retrouvée totalement couchée sur le lit. Son torse en sueur s’est couché sur mon dos et ses reins ont poursuivi leur but jusqu’à la jouissance. Il a pris un de ses diamètres entre le début et maintenant. Mon corps en tremble encore. J’espère qu’un diamètre comme ça peut faire rompre le préservatif. Non? 



Magnim Wiyao 


Ciara et moi on joue à Dieu seul sait quoi. Il faudra bien qu’on parle de mon séjour à Londres mais nous dansons autour du sujet. Depuis que les boutons ont laissé mon visage et j’ai commencé à changer de coupe de cheveux je n’ai Jamais ressenti l’envie d’impressionner une fille. Je précise que c’est depuis dix-huit ans. Je me contentais d’être moi avec le reste du monde en me disant que c’était suffisant pour que celle qui m’est destinée me remarque. Mais avec elle je me découvre l’âme d’un conquistador. Un truc me dit de faire plus. Plus pour qu’elle tombe pour moi. Qu’elle lâche prise peut-être. Mais je ne sais même pas si la fille m’apprécie d’abord. Ne parlons même pas de destinée. Est ce qu’on dit ça de quelqu’un qu’on connaît depuis moins d’un an d’ailleurs? ce n’est pas mieux de lui donner du temps pour qu’elle se remette totalement de sa séparation avec son ex? C’est ce que veut la bienséance je pense. Elle même a dit que c’est mieux comme ça après notre échange durant mon séjour. Dix plongées. C’est tout ce que j’ai pu faire. Profondément comme si je faisais de l’apnée. Je suis sorti de là en suffoquant. Tout mon souffle envole pourtant je suis un excellent nageur. Ce que je suis aussi c’est un bon bavard. Je n’ai plus rien à dire c’est une phrase que je ne pense pas avoir déjà prononcé. Du moins mon cerveau n’a pas ce souvenir. 


Mais me voilà devant mon ordi. Un moment je travaille. Un autre je prends mon téléphone, je dépasse son nom. Je vais voir si elle est connectée sur WhatsApp. Je me fige sur son nom un bon moment. Je cherche ce que je peux dire vu qu’on s’est déjà échangé les civilités. Elle est probablement concentrée de l’autre côté. Elle ne sait pas qu’ici je commence à friser la folie. J’ai ouvert une fenêtre Google que j’ai réduit et glissé dans un petit coin parce que Sandra ma collègue aime trop envoyer ses binocles sur l’écran des gens. Sa part de travail c’est de superviser les ordinateurs des autres. 


Me voilà à 23 ans avec des poils pubiens assez long pour faire la barbichette de la fouine. Me voilà demandant à Google comment faire craquer une fille. Tragique. Et je vais gérer mes poils plus tard. 


Belle Mally 


Ciara va me tuer avant d’achever le pauvre Magnim. Depuis elle ne fait que me demander ce qu’elle devrait faire de ce qui se passe entre eux. J’ai conseillé de suivre son cœur ou c’est pas ça qu’on dit? Ça ne l’intéresse pas. Elle préfère paniquer et reposer la même question juste sous des angles différents. Moi même je suis bonne à ce jeu donc je m’y prête le temps qu’elle arrive à sa conclusion.


Pour l’heure je viens surprendre Caleb en lui déposant la voiture au cabinet de son ami. Il m’a parlé de beaucoup de déplacements qu’il aura à faire cette semaine mais monsieur refuse toujours de prendre l’auto sous prétexte que c’est pour moi qu’il l’a acheté. Entre moi qui ne fait que maison, uni, boulot et lui qui doit aller dans les petites villes avoisinantes qui doit utiliser la voiture? Même si son collègue lui prête la sienne il se fatiguera un jour. Merci au GPS je n’ai pas trop souffert pour trouver l’agence. J’y suis venue quelques fois mais c’est pas facile pour moi de retrouver à Lattes. Je me suis à la place vide que je trouvais sur leur parking. J’ai reconnu la femme de son ami en descendant de la voiture. Les rares fois où on s’est croisé, je n’ai pas aimé son regard sur moi. J’en ai parlé à Caleb mais il a dit de laisser et qu’elle est comme ça avec tout le monde. Ce qui est sûr je ne regarde pas ça. Je suis entrée en même temps qu’elle. Elle est passée sans un regard pour la secrétaire. Je me suis arrêtée moi pour saluer et demander après mon homme. Cette dernière me répondait quand la dame nous a interrompu 


Les maîtresses ne sont pas acceptées au cabinet de mon mari. Elle a dit sur un ton méprisant 


Elle est là.....la secrétaire a commencé à dire 


Belle: ça va je peux répondre, j’ai dit avec un sourire à la secrétaire. Ne me fatigue pas avec ta mine renfrognée comme une chienne madame. Ton mari est dans son bureau si tu veux montrer tes canines à quelqu’un. J’ai mieux à faire moi 


Parce que tu crois avoir quelque chose que mon mari voudrait? Laisse moi rire et laisse le mari de.....


Qu’est ce qui se passe ici? Son mari sortant du bureau a demandé 


Son ton très agressif est devenu tout mielleux quand elle répondait rien du tout. Dans le regard de la secrétaire on pouvait lire une certaine crainte quand le monsieur lui a demandé si tout allait bien. J’ai répondu sans stress moi. Elle pense jouer son jeu avec qui, pfff. Le monsieur lui a lancé le regard du “on en parlera à la maison” avant de me conduire dans le bureau de Caleb


Il arrivera dans quelques minutes. La secrétaire t’apporte quelque chose à boire? Il a demandé 


Belle: non merci c’est gentil 


Encore désolé pour ma femme. Elle est un peu....comment dire....elle peut dépasser les bornes. Mais ne punis pas .......ton homme pour ça. Il t’aime beaucoup.


Belle: ça va c’est fini ne t’en fais pas 


Okay, j’y retourne alors. Fais signe si tu as un besoin. 


Merci j’ai dit avec un sourire. Pauvre homme. J’ai entendu que les hommes calmes se retrouvent avec les femmes à problèmes et vice versa. va savoir pourquoi le monde est comme ça. Au moins Caleb ne me fait pas de misères donc peut-être on est dans l’exception. 


En parlant de lui son bureau est rempli de cartons et surtout sans dessus dessous ce qui ne lui ressemble pas. Je n’aime vraiment pas le désordre donc j’ai commencé à ranger un peu sans pour autant tout changer. Je sortais les affaires des boites une par l’autre quand je suis tombée sur un cadre. J’ai juste eu le temps de voir correctement mais j’ai reconnu Caleb. La porte s’est ouverte sur lui avec un sourire. Le cadre a glissé de ma main. Son sourire n’était plus. Les mots de la femme de son collègue revenaient dans ma tête 


Belle: dis......dis moi que......Caleb.....


Ciara Kunakey 


Je me suis finalement décidée à discuter avec Magnim mais avant j’ai appelé Belle pour la fatiguer une dernière fois. Elle a rejeté mon appel. J’attendais un message m’expliquant pourquoi. Une minute plus tard rien ne venait. J’ai réessayé trois fois et pareil. Confuse je lui ai écris. 


Bébé c’est quel jeu ça? J’aime pas ça tu me fais peur 


Elle a appelé mais je n’entendais rien d’autre que des reniflements


Ciara: Il y’a quoi? J’ai demandé en mina 


Elle a essayé de parler mais j’entendais plutôt des larmes. Les mots qui arrivaient à sortir n’étaient pas clairs 


Ciara: j’arrive cette fin de semaine. 



Tests