10: Aurevoir Mami
Ecrit par Owali
****Wali****
"Il n'a pas dit que tu coulerais,
Il n'a pas dit que tu sombrerais,
Il a dit : Allons de l'autre bord, allons de l'autre bord..."
Nous étions au cimetière ma mère, mon père, aunty Nila, uncle Mosi, Alida et moi ainsi que quelques membres de l'association des congolais du Haut Ogouee à laquelle appartenait ma grand mère, la mère de ma mère.
Car oui c'est elle que l'on enterre aujourd'hui.
"Snif snif..." ce sont les reniflements de ma mère qui demeure inconsolable depuis 1 semaine déjà que s'est passé ce tragique accident. Nous n'avions pas compris la disparition soudaine de mes parents, jusqu'à ce que j'allume mon téléphone en début de soirée et que je découvre deux sms que je n'avais pas lus.
Un à 7h30 d'uncle Mosi qui me demandait si j'étais prête...mais je dormais encore à cette heure ci.
Un autre à 9h30 de mamie Josette...le fameux sms que je n'avais pas vu lorsque je me préparais.
Je n'arrête pas de me dire que si j'avais pris le temps de le lire, rien de tout cela ne serait arrivé.
Elle c'était rendu à Okondja voir les enfants de l'orphelinat qu'elle avait créé. De fait nous ne l'attendions pas avant 1 semaine. Malheureusement, ayant voulu nous faire une surprise, elle avait décidé de se rendre à la finale du concours avec les enfants pour qui je me battais. Il avait donc loue un mini bus qui avait démarré la veille et était arrivé à la cathédrale de bon matin. Les enfants étant affamés, elle avait décidé d'aller au marché de potos pour leur acheter à manger. C'est à ce moment la qu'elle m'envoya un message me demandant de joindre uncle Mosi de toute urgence car elle n'y arrivait pas. En consultant ses messages uncle Mosi a compris qu'elle voulait qu'il l'a récupère au marché en allant à la cathédrale comme c'était sur sa route. Ayant attendu en vain, elle se décida à prendre le taxi bus...ce fut sont dernier voyage.
Du côté de la société de brasserie, un chauffeur complètement ivre, après avoir siffler quelques bouteilles des casiers qu'il devait livrer, pris le volant en direction de potos. Roulant à toute allure, il n'eu pas le temps de changer sa trajectoire lorsque le taxi bus qui se tenait en face de lui, essaya de revenir sur sa voie après avoir évité un nid de poule. Le choc fut tellement violent que le taxi bus fit plusieurs tours sur lui-même, tuant presque tous ses passagers à bord. Bilan 8 morts, 5 blessés graves, et 2 légers sur les 15 passagers du bus. Le chauffeur du camion qui c'était renversé sur le bas côté, avait visiblement réussi à prendre la fuite avant que les habitants du quartier arrivent sur les lieux. La police le recherche toujours à l'heure actuelle.
En parlant de police, leur présence ou plutôt leur absence de présence remarqué aurait été du à un problème, comment dire, matériel. Arrivée sur les lieux de l'accident, constatant qu'il y avait des blessés non évacués par les ambulances faute de place, ils entreprirent d'en embarquer dans leur véhicule. Le problème c'est qu'une fois arrivé à l'hôpital, sur la route du retour ils sont tombés en panne sèche... Aux choses du pays !
Mes parents ayant assistés à la scène, n'ont rien eu. Mon père, ceinture noire de karaté, a réussit par je ne sais quelle magie, à bondir de l'endroit où il était, évitant ainsi de se prendre un casier en plein visage. Le choc passé, ma mère et lui allaient secourir les victimes, lorsqu'ils se sont rendus compte que mamie Josette était bloquer dans la carcasse du taxi. C'est en se battant pour soulever la ferraille que mon père a perdu son téléphone. Ils se rendirent à l'hôpital avec elle, mais ces derniers étant débordé, ils décidèrent de prendre la route en direction de Moanda. Ma mère complètement paniquer tentait tant bien que mal de maintenir la sienne éveillée mais, elle perdait beaucoup de sang. Arrivée à l'hôpital de Moanda après 40min de route (pour un trajet normal de 1h), elle fut pris rapidement en charge en la transfusant. Hélas, les poches de sang venant à manquer et personne d'autre que moi n'étant compatible... Elle succomba des suites de ses blessures.
Ce n'est que bien plus tard dans la soirée, que mes parents rentrèrent sans avoir rien pu nous expliquer avant, étant donnée que la batterie du téléphone de ma mère l'avait lâchée.
Enfin aunty était allé payer la caution de son marie qui n'avait plus donné signe de vie depuis qu'il s'était rendu au commissariat
Appartement il s'était disputé avec un policier la bas et avait été placé en cellule par la suite.
Nous avions réussi à regrouper les différents morceaux de cette journée grâce aux différents témoignages.
Les jours qui ont suivis ont été consacré à l'organisation des obsèques et à l'ouverture du testament de ma grand-mère lors du conseil de famille. Ayant toujours été douée pour les affaires, elle avait réussi à économiser suffisamment pour s'acheter une petite maison de deux chambre avec jardin derrière l'hôtel Masuku, l'orphelinat d'Okondja ainsi qu'une somme bloquée sur un compte à mon nom...elle m'avait tout légué.
Etant encore mineur, il avait été décidé que ce serait ma mère qui gérerait l'orphelinat en attendant que je sois en âge de le faire.
Maintenant qu'on l'avait enterrée, nous devions tenter de reprendre nos vies la où nous l'avions interrompu.
Et où en étions-nous déjà ? Ah oui, les résultats de ce fameux concours...