11 - Yacine
Ecrit par ACLIRL
-
Ed... continue, je souffle entre deux de ses baisers.
Ses
paroles sont hachées par les baisers qu'il répand le long de mon cou.
-
J'ai ..pas.. l'intention.. de ..m'arrêter, ma belle.
Il embrasse ma peau
avec douceur et défait lentement mon top. Je me laisse aller aux plaisirs qui
me font face. Je ne veux pas qu'ils s'en aillent. Je veux savourer chaque
instant de ce moment privilégié. Mon corps n'est que sensation dans les bras
d'Edinson. Je suis tourmentée par l'effet qu'il produit sur moi. Qui
aurait cru que nos courbes se mariaient si bien?!
-
Yass, il faut que je te dise quelque chose.
Je ne prends même pas la peine
de répondre et balance ma tête en arrière tellement la torture qu'il me fait
subir est exquise. Je suis prise entre la nappe qui recouvre l'herbe du
domaine, et un Ed qui n'a d'yeux que pour moi. Ces mêmes yeux s'attardent sur
ma bouche. Ed se rapproche lentement de moi et son nez frôle le mien, comme
lors du goûter. D'ailleurs où sont passées les babioles du goûter? Oh non - je
pense avoir compris ! Ed, se dirige vers mon oreille pour me murmurer ce qu'il
comptait me dire, à savoir :
-
Tu rêves.
Cette
parole suffit à me tirer du sommeil. Je suis dégoûtée. Ed ne m'embrasse pas en
vrai. Ed ne m'embrasse même pas en rêve. Il me faut de l'air. Après le
goûter d'hier nous nous étions séparés brièvement. Ed a agi comme si de rien
était sur le trajet du retour. Comme s'il n'avait pas bouffé mes lèvres des
yeux avant de s'approcher dans l'intention (je suppose) de les bouffer en vrai.
J'ai tenté de feindre l'indifférence, ce qui n'a pas tellement fonctionné. Par
la suite je n'ai pas arrêté de penser à ça et voilà que maintenant je rêve de
lui. J'ai besoin de prendre de l'air.
C'est ma deuxième journée de congé.
Je décide d'en profiter. Après le footing du matin, je pars me faire plaisir.
Partir sans petit déjeuner, ça creuse! Je mange des tartines de Nutella sans
les compter. Je profite du fait que je suis seule pour ordonner la maison puis
me poser devant la télé en repensant aux dernières 24 heures. Je me demande ce
qui lui a pris. Je me demande même si je n'ai pas imaginé la scène. C'est
tellement irréel. Je suis sûre qu'il y avait quelque chose dans cette dernière
fraise au chocolat. Trop distraite, je fini par éteindre cette fichue télé. En
me levant je fais tomber un courrier du canapé-lit de maman. Il n'est rien
inscrit sur l'enveloppe. Je ne l'avais pas remarquée en rangeant. Il n'a jamais
été dans mes habitudes de me mêler de ce qui ne me regarde pas. Mais si on
tient compte du fait que je me fais du souci pour maman, ouvrir ce courrier ne
serait pas une mauvaise chose. Ça serait agir en personne raisonnable. Non, ça
serait agir en bonne personne. N'est-ce pas ?
Et puis qui a
dit que cette enveloppe sans inscription lui appartenait?
Je
décide de ranger la lettre dans ma chambre en attendant d'avoir les idées plus
claires. Il faut que je réfléchisse avant d'avoir une révélation ou d'avoir
fait une grosse connerie. Je m'allonge et plonge dans la lecture de 'November
9' de Colleen Hoover. Je ne l'ai pas continué depuis... depuis que j'ai croisé
Ed dans le parc. Et voilà que je me remets à penser à lui.
Je poursuis ma
lecture jusqu'aux trois quarts du livre en me demandant pourquoi Ed n'est pas
comme Ben. J'aime ce livre tellement il relate parfaitement ce qu'est le baiser
parfait. Le dix sur dix, comme le décrit Fallon*. Je déteste ce livre tout
autant que je l'aime car jamais personne ne m'a aimé suffisamment fort pour ne
rien changer malgré la distance. Non, moi malgré le peu de distance, tout le
monde trouve un moyen de me décevoir. Je ne peux compter que sur moi-même.
Un
réveil que je ne me souviens pas avoir mis se met à retentir. 'Basketball' de
Lil Bow Wow ? Je me demande pourquoi j'ai écrit 'Match dans 1 heure en titre du
réveil. Soudain, l'évidence me saute aux yeux. La match de Martin ! Je saute du
lit et cours m'habiller. J'arrête soudain ce que je fait pour me tourner vers
mon portable. Il sait que j'ai son code. Le sourire au lèvre je murmure 'le
connard ' . J'aurais du me douter qu'il connaissait mon code (sa date
d'anniversaire).
Je retire ce que j'ai dit. Je peux aussi compter sur mon
connard de frère.
***
Cela
fait bientôt une heure maintenant que j'ai reçu le message. Je suis dans les
gradins de la cours du gymnase. C'est un bonheur que les garçons jouent à l'air
libre. Il fait tellement bon!
Je n'ai toujours pas vu mon frère. Hier
soir il s'est couché tellement tôt que je me faisais du soucis. Ce n'est pas
comme si c'était la première fois qu'il jouait devant du monde. D'ailleurs, il
n'y en a pas mal aujourd'hui. J'aperçois Martin et le reste de son équipe. Et
le coach. Han! Et le coach ! Je le vois donner des directives
à son équipe. Je me dirige vers lui à la hâte avant de le prendre par surprise.
-
Tchad ! (je dis en le tapant amicalement sur l'épaule), ou je devrais dire
coach !
-
Yass ?! Comment tu vas ? Ça fait un moment dis-moi. Tu es waouw...
Lorsque
ces paroles s'échappent de ses lèvres je le vois me déshabiller du regard. J'en
suis gênée. Non pas que ça me déplaise. Tchad a deux ans de plus que moi. Il
jouait dans l'équipe de mon frère lorsqu'il était plus jeune. Après sa
terminale, il s'est en allé pour des études aux Etats-Unis grâce à la bourse
qui lui a été offerte. Avant qu'il ne parte, nous mangions toujours ensemble
après un match. Je suis heureuse qu'il ait réalisé son rêve. Ses parents
doivent-être tellement fiers de lui. Pour mes parents, tout est différent. Ils
ne voient pas les choses de la même manière ils pensent 'à l'ancienne'. Et mes
études en ont beaucoup payé le prix.
-
Les Etats-Unis te réussissent, je lui lance tout sourire (faisant abstraction
de sa remarque).
Je
le pense sincèrement. Il a bien changé depuis son départ. Avant il était déjà
mignon. Maintenant il est sexy. Tchad a la peau plus claire qu'Edinson. Il est
le fruit d'un métissage italien et Afro-Américain. Ses cheveux sont aussi noirs
que les miens et ses yeux tellement noisette qu'ils paraissent orange au
soleil. Je pourrais faire une minute de silence en guise de remerciement à ses
parents pour le merveilleux travail qu'ils ont accompli.
-
On me le dit souvent, il réplique en feignant être vantard. Il faudrait qu'on
se voit pour rattraper le temps perdu.
Question
: puisqu'il vient de me faire un clin d'œil, est-ce que ça veut dire qu'il
flirt avec moi?
- Sans problème, je dis presque trop vite.
Tchad
fait appel à l'équipe et je prend ça comme mon signal de départ. Je me pose non
loin de lui dans les gradins. Le match commence. J'indique ma place par message
à Gilda. Le temps qu'elle me trouve, j'admire mon frère. Il est à fond dans son
jeu. Il le mène comme si l'équipe faisait partie intégrante de son corps. Il
faut absolument que je lui en parle. Que je lui parle d'un tas de choses. Je
m'en voudrais énormément si mon frère était amené à faire les mêmes erreurs que
moi.
Gilda
arrive quelques minutes plus tard, avec Edinson. Mes saluts avec Gilda sont
brefs. Edinson s'attarde en me faisant la bise avant de venir se coller à moi
sur les gradins. Sa démarche et son rictus indiquent qu'il est d'humeur
taquine.
- Ça va ma belle? il me lance, le regard amusé.
Je
lui lance un regard noir. Son sourire m'énerve. Son côté charmeur m'énerve. Je
sens son eau de Cologne. Son eau de Cologne m'énerve aussi. J'ai besoin de me
calmer.
- Détends-toi, me dit-il. (Il accompagne sa parole de petites
caresses sur mes reins. Sa main vient relever de temps en temps mon top. Je souffre
de plaisir).
- Ed, arrêtes ça tout de suite.
- Pourquoi je ferai
ça? T'en rêves.
Si
tu savais...
Je
me résigne à le repousser et tente de me concentrer sur le match. C'est un
échec. Ses mains sur mon corps...c'est juste trop.
- Je reviens, je vais
faire un tour dans le gymnase.
Je
me lève et m'en vais pour les toilettes du gymnase, laissant Ed avec Gilda.
Enfin seule et au frais, je me regarde dans la glace après m'être enfermée .
Mais qu'est-ce qu'il veut à la fin? Pourquoi tant de douceur après m'avoir
enduit en erreur hier.
S'il
veut jouer à ça, il va s'en mordre les doigts. Je remonte les bretelles de mon
soutif histoire de mettre mes seins en avant. Je me recoiffe et me maquille. Je
vais lui en mettre plein la vue. Je refuse de rentrer chez moi sans être fixée.
Une fois prête et fière de mon reflet, je déverrouille la porte.
Je
m'arrête net en apercevant Ed la main en l'air comme s'il s'apprêtait à frapper
à la porte. L'effet escompté se produit. Il me regarde comme au bar. Au lieu de
me faire place, il brave les interdits. Ed franchis la porte et la verrouille.
Je recule. Il avance. Je me retrouve dos au mur. Il pose ses mains de chaque
côté de mon visage et dit :
- Pourquoi t'es partie? Le match devenait...
intéressant.
Et
je sais que ce qu'il dit n'a rien à voir avec le match de mon frère.
***
Fallon
: personnage féminin principal de November
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