18-

Ecrit par Loraine valérie

Chapitre 18

Le chef KAYENDE comme il aimait être appelé était confortablement assis dans son canapé son verre de whisky en main lorsque son gardien suivit de deux policiers entra dans la pièce. L’un des hommes habillés en uniforme agita sous son nez des menottes en récitant leur discours habituels.

-         Vous savez à qui vous avez affaire ? je veux parler à votre chef

-         Ce sera vite fait puisque vous partagerez la même cellule, il est déjà en garde à vue

-         Mais de quoi parlez-vous ?

-         En voyant les chefs d’accusations retenus contre vous, je l’aurais fermé à votre place

-         Vous n’avez pas idée de ce qui vous attend, hurlait le vieux

Ils le malmenèrent malgré sa résistance jusque dans la voiture de la police. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent au poste où il fut conduit dans une chambre à peine éclairée.

-         Je veux mon avocat, vocifère-t-il

-         Il arrive dans quelques instants, répliqua une femme en entrant dans la pièce

-         Qui êtes-vous ?

-         Là n’est pas la question. Bon je vais vous faire ce qu’on appelle un résumé de la situation. Vous êtes dans la merde, les preuves sont réunies. L’assassinat de votre femme, tentative de meurtre sur la personne de votre fils, détournements, faux et usage de faux, les pots de vin envers le chef de la police… la liste est longue alors disons ce sera la prison à vie mais on m’envoie vous proposer ceci. Vous nous donnez la raison pour laquelle vous avez tué votre femme, trois personnes y tiennent beaucoup. Vous le dites et on pourra chiffrer vos années en prison

-         Laissez-moi voir, mes fils sont derrière ce cirque

-         Non, votre fils est derrière votre arrestation

-         Jason !

-         Lui-même, il vous passe le bonjour et me demande de vous dire ceci : «  tu te souviens qu’en quittant la maison, je t’ai dit que tu paieras pour la mort de maman mais aujourd’hui je ne te mets pas là-bas pour maman mais pour avoir touché à la prunelle de mes yeux. » ce sont ses mots

-         Eh bien, il peut toujours courir. Il est aussi naïf et bête que sa mère

-         Vous n’en valez même pas la peine selon moi

-         Que Dieu aie pitié de votre âme

Daniella sortit de là tellement énervée qu’elle aurait bien aimé frappé dans un truc comme elle en avait l’habitude mais elle prit son souffle et demanda au Saint Esprit de le calmer, afin que les pensées impures ne s’installent pas en elle. Elle savait qu’elle n’était pas en mesure de juger son prochain étant lui-même pécheur. C’est dans sa bonté infinie, son immense amour que le Seigneur nous pardonne tous les jours. Elle se mit donc à marche s’éloigna petit à petit du commissariat lorsqu’elle entendit une voix dans son dos.

-         C’était donc ça le plan ?

-         Pardon ? c’était à moi ?

-         Oui. Je me présente Henry KAYENDE et c’est mon père que vous venez de mettre là.

-         Euh…je...

-         Pas la peine de vous excuser, vous venez de rendre service à nous ses enfants et à la société également par la même occasion. Cependant, j’aimerais que vous m’expliquez parce que j’ai demandé à la police si vous étiez une enquêtrice qu’ils ont mis sur l’affaire et ils m’ont répondu : « personne ici ne sait qui est femme. elle a débarqué avec une grosse enveloppe contenant des preuves sur des gens haut placés dans la police et les a enfermé. En la voyant faire on sait qu’elle ne joue pas dans la basse-cour. Nous sommes tous en alerte, un gros poisson risque encore de tomber»

-         Eh ben dis donc… je me suis fait une sacrée réputation. Et vous pourquoi aviez-vous demandé des renseignements sur moi ? m’avez-vous vu avant ?

-         Oui. Le gardien de mon père vous a aperçu deux trois fois camper devant chez lui alors il m’a appelé mais en ayant les renseignements, je suis resté loin

-         Zut…

-         Quoi donc ?

-         Non rien. On m’avait dit que personne ne faisait attention aux enquêteurs par ici, sinon j’aurais été plus vigilante

-         Je vois. Je peux vous inviter à déjeuner

-         C’est que…

-         Sans arrière-pensée, je veux juste savoir ce qui s’est passé

-         Je n’ai pas le droit d’en parler du moins pas pour le moment

-         Alors ce sera à moi de parler

-         Ça me va, je vous suis

Les deux se mirent donc en route et comme promis, Henry fit la conversation espérant qu’elle se décide à un moment à lui raconter ce qui se passe.

 

Deux semaines plus tard…

Darwin se tournaient les pouces dans sa chambre toute énervée. Ce n’est pas possible de vivre ainsi. Toutes ses tentatives pour avoir des informations sur Alémia étaient tombées à l’eau. Elle n’était pas sur les réseaux sociaux, sa vie privée n’était pas dévoilée juste ses réussites professionnelles et ses employés qu’il avait soudoyé n’étaient au courant de rien. C’était le désordre dans sa tête puisqu’en plus de cela, le fameux coupable de sa prothèse se serait évaporé dans la nature. D’un bond, il se leva et décida d’aller à la source.

 

C’était vendredi et comme à son habitude, Anne était excitée pour le weekend avec son chéri. Duran lui avait raconté son histoire et contrairement à la réaction attendue, Anne compatit et lui avait demandé de prendre son temps même si l’homme lui avait déclaré que c’était elle qui hantait à présent ses nuits. Elle n’a donc pas encore dit oui à Duran mais tout le monde savait que c’était ce qu’elle voulait. Ils passaient leur temps à s’amouracher à la pause en face d’Alémia mais n’avaient pas franchi le cap car la jeune femme voulait prendre son temps. Anne était d’ailleurs très contente de  savoir son amie enceinte. Elle était actuellement dans son bureau avec un bon plat d’Akumè et ébésséssi, le plat local togolais.

-         Je sens une odeur pour laquelle je tuerai en ce moment même, dit Alémia

-         Oui, je sais. Tu manges pour cinq toi

-         Ce n’est pas ma faute hein…

-         Change de disc JHONSON et arrête de culpabiliser mes enfants

-         Lol qui te dit même qu’il y’en a plus qu’un

-         Reste là-bas

Alémia se mit à même le sol pour savourer son plat. Elle était à présent à trois mois et sa forme l’avantage beaucoup. C’était à peine visible. Cependant, elle mangeait à présent chaque minute, grignotait deux fois plus… sa famille n’était pas encore au courant, elle cherchait selon elle le bon moment pour leur dire cela. Ella part dans deux jours alors il fallait qu’elle en parle au plus tard demain. Elle décida d’oublier tout cela pour le moment et de faire honneur au plat préparé par son amie. Elle savourait son plat lorsque la porte de son bureau s’ouvrit sur…Darwin

-         Non mais c’est quoi ces manières ? on frappe avant d’entrer. hurla Anne

Darwin jeta un regard envers la jeune femme pour signifier qu’il n’avait rien à faire d’elle. Pendant ce temps, Alémia dégageait un calme à déranger tout son être. Elle n’avait à aucun moment arrêté d’avaler ses boules de pates.

-         Alémia c’est toi que je suis venue voir

A croire qu’il parlait à une sourde, Alémia continuait son repas. Anne avait envie de rire face à son traitement pour cet homme mais elle se retient. Elle avait fini son plat sous leur regard et aussitôt finie, elle rangea tout et se leva avec ses assiettes se dirigeant vers la porte. Darwin la saisit les bras l’arrêtant dans son élan.

-         Ne me fais pas ça stp, je suis là pour tout t’expliquer les choses. J’ai besoin de toi

-         Bon, j’en ai assez monsieur AMENDA. Vous voulez me voir ? prenez rendez-vous comme tout le monde. Ce n’est pas un marché ici. A présent j’ai du boulot donc dehors sauf si tu veux avoir ma main pleine de piment dans ta figure.

Elle avait finie puis le dépassa pour aller poser ses assiettes. Au retour, elle le vit encore planté devant son bureau. Elle le multiplia par zéro et prit place dans son siège puis commença par taper sur son clavier.

-         Tu ne vas pas me faire ça Mia stp…

-         Bon Anne, prends place je vais te raconter un film que j’ai vu hier avec ma fille et MON MARI, réponds Alémia ignorant son visiteur encombrant

-         Je t’écoute ma chérie

Darwin abandonne face à sa réplique alors, il s’approcha d’elle et souffla à ses oreilles : « tu es à moi Alémia, à moi et à personne d’autre. Je t’ai fait suivre et je n’ai vu aucun mari. Accepte la manière douce, je ne te pas t’y contraindre »

-         L’idée ne t’es pas venue qu’il était en déplacement peut être ? tu es resté aussi bête qu’au lycée. Sauf que dans la vraie vie on ne peut plus payer des profs pour réussir, répondit Alémia

-         Crois-moi ce film était très intéressant, continuait la jeune femme.

Darwin se releva et prit la porte. Elles attendent qu’il ait fermé la grande porte avant de laisser échapper un rire.

-         Eh ben dis donc, même moi je n’en revenais pas. J’ai eu froid dans le dos

-         Je ne veux pas en parler stp

-         Ok ma puce, c’est quand tu veux. Mais avec tout ceci, je préfère rester là, plus de weekend

-         Ne dis pas de bêtises

-         Ce ne sont pas des bêtises. En plus il faut que quelqu’un te tiennent la main demain quand tu parleras à la vieille de mes bébés.

-         Je ne sais pas si…

-         Alémia tu vas le dire et demain même pian… où tu as vu on cache grossesse ? et je ne te demande pas la permission, je reste là ce weekend en plus ma Mia me manque

-         Ok

Les deux se remettent au travail comme si l’incident de tout à l’heure n’avait pas eu lieu et Alémia préférait cela.

 

Daniella était devenue plutôt proche d’Henry. Ils étaient devenus des amis même si Henry ignorait encore tout sur elle. Elle lui avait promis une surprise aujourd’hui ; c’était son frère. Jason se sentait prêt à rentrer et il voulait le faire aujourd’hui. Il avait dit à Danielle qu’il ne perdrait plus jamais sa foi et que si cette maladie devait le tuer, c’est que son Dieu l’aurait permis. Daniella se rendit donc au supermarché avec Henry pour faire les achats pour le diner du retour. Alors qu’ils discutaient dans les rayons, elle aperçoit deux jeunes filles de dos mais ne sachant pas pourquoi, elle s’arrêta et les contempla. Elles se partageaient un écouteur et dansaient sur une chanson surement. Leur chorégraphie était synchronisée. L’une était grande et menu tel un mannequin alors que l’autre était moins élancée, de teint noir… elle fut attirée par elle et ne sachant pas pourquoi, elle se dirigea vers elles et commença par suivre le même rythme comme si elle l’avait appris auparavant avec elles sous le regard étonné d’Henry.

 

La chanson venait de finir puis Ella et Pamouch se retournèrent vers la jeune femme qui venait de danser avec elles comme si elles connaissaient leur chorégraphie. Ces temps passés avec Pamela avait fini par changer Ella, elle était devenue très fofolle et dépendant de sa Best comme elles s’appelaient. Cette chorégraphie était celle qu’avait apprise Pam avec sa sœur et d’après ce qu’elle lui avait dit, elle était la première et la seule à part sa sœur à la connaitre. Pamela qui était d’habitude bavarde ne sortait aucun mot et fixait la jeune femme comme si elle venait de voir un fantôme. Ella dut parler :

-         Tata, vous déchirez dis donc !

-         Merci les filles. Désolée d’avoir gâché votre moment mais je ne sais comment j’ai pu synchroniser ni ce qui m’a poussé d’ailleurs…

-         la ferme la vieille, c’est parce que cette chorée on l’a créé ensemble, tu pouvais le faire les yeux fermés, hurla Pamela avant de fondre en larmes

-         ta voix Lydie, ta voix, je l’aurais reconnu parmi mille, elle a fait envoler mes doutes. reprit Pam avant de se jeter par terre

-         vous me connaissez ? svp, je ne sais plus qui je suis donc si…

-         tu es ma sœur, l’unique famille qui me restait…

Henry qui jusque-là suivait de loin la scène s’approchèrent d’elles tandis qu’elles étaient tous les trois par terre essayant de calmer l’une d’entre elle.

-         Parle-moi stp demoiselle

-         C’est Pamouch, compris ? c’est toi qui m’appelais ainsi Pamouch

Ils se relevèrent ensemble et sortit du supermarché laissant leurs courses dans les rayons.

 

Duran venait de recevoir un coup de fil de la part d’Anne qui annulait leur weekend. Il ne pouvait pas nier qu’il était un peu déçu de cela mais c’était aussi cet aspect de protection envers les autres qui l’avait attiré chez elle. On aurait dit Lydie avec sa sœur Pam. Parlant d’elle, il avait remarqué que cela faisait un moment qu’il avait cessé de rêver d’elle, il ne lui arrivait pratiquement plus de sursauter au milieu de la nuit. Il décida de laisser le passé derrière comme le dit Pam et d’aller chercher Anne. Ils passeraient ensemble à la maison pour profiter de sa cuisine. Eh oui, cela aussi l’avait attiré, la bonne bouf.

Il descendit et roula jusqu’au bureau de la jeune femme, il la récupéra posa un baiser sur son front, prit son sac avant de l’ouvrit la portière pour qu’elle s’y installe. Tout en causant, ils discutaient de tout et de rien jusqu’à sa résidence. Ils descendirent et entrèrent dans le salon. Entendant sa voix, Pam vint à sa rencontre suivie d’Ella qui salua Anne avant de poser un regard sur sa copine :

-         Qu’est ce qui se passe Pamouch ? tu as pleuré

-        

-         Regardez-moi un bébé comme qui veut vivre seule à Dakar, chez qui iras-tu pleuré ?

-         J’ai une surprise pour toi Doudou

-         Ah bon ? fais voir

-         Tu devrais t’asseoir

-         Je suis un homme

-         Comme tu veux

-         Tu peux venir, cria Pamela

Ils regardèrent tous dans la même direction que Pamela jusqu’à ce qu’une jeune femme n’en sortit et dit d’une petite voix : Bonjour…

-         LYDIE ? hurla Duran

 

A suivre 

 

Auteur : ça va par ici mes amours? Moi je rends grâce à Dieu. Vous m’avez manqué hein… j’espère avoir un peu comblé ? Bon venez on va parlez du choc de titan à la résidence BRONE…

 
Une mère pour MIA