18. Le diable déchu
Ecrit par SSS
………….dans la peau de Eugenio Da Silva…………
Il y a du tapage au portail. C’est sûr que c’est Madame qui est revenue de l’hôpital. Ce qui est sûr, elle ne franchira pas mon portail. J’essaie de l'ignorer mais le bruit qu'elle fait me tape sur le système. Je sort au dehors et je vois effectivement Leila criant sur le gardien.
- Moi : Hey hey madame ? C’est quoi ton problème au juste ? Pourquoi tu cries sur le père de quelqu’un ?? Prend tes sacs et dégage !
Elle cours de jeter à mes pieds, en larmes :
- Elle : Eugenio pitié tu dois me croire. Je n'ai rien fait de mal, on n’était pas encore ensemble. Je pensais que c’était ton enfant , je te jure ! Tu dois me croire…..
- Moi : Puff….tu as fini ton discours madame ? Ton discours à deux balles là ? Tu es tellement pathétique. Tu savais très bien de qui était cette grossesse et ce n’était clairement pas moi. Ou peut-être que tu ne sais même pas qui est le père de Key ! Tu m'as choisi parce-que j’étais le plus vulnérable en ce moment, et que j’avais les do pour t'entretenir. Mais aujourd’hui c’est fini pour toi ma grande. Tu vas tranquillement rentrer chez toi, là d’où tu viens.
- Elle : Eugenio ne me fait pas ça pitié, au nom de notre enfant….Key est avant tout ta fille.
- Moi : Exactement, c’est ma fille. Mais toi sa mère, j'ai plus rien à faire avec toi. En attendant que je trouve une solution, elle reste avec moi ici. Toi tu peux aller en Amérique de l'est-ouest même si tu veux. Sache un laborantin est venu cet après midi pour prélever l'ADN de Key pour vraiment savoir si elle est ma fille, même si je connais déjà la vérité. Tu m'as vraiment déçu Leila.
- Elle : Eugenio je suis ta femme….
- Moi : Hein ?? Devant tes parents uniquement tu es ma femme. Mais devant Dieu et surtout devant les hommes, tu n'es rien de tel. Et pour moi ma belle, tu n’es plus rien. Allez, bon vent !
Je la laisse là et je rentre à l’intérieur. Rien à foutre de ses états d’âme, on ne se moque pas de moi. Elle continue de crier et de pleurer mais bof.
Je vais directement dans la chambre de Key. Elle dort, mais sa respiration n'est pas régulière. Elle se retourne dans tout les sens , ça se voit qu’elle n’est à l’aise. Elle respire tantôt très vite, tantôt très lentement. C’est pas normal et ça m’inquiète. J'appelle de suite le docteur :
- Moi : Bonsoir Docteur, excusez moi de vous déranger encore. Au fait, c’est Key. Elle respire bizarrement depuis un petit moment. Actuellement elle est entrain de dormir et ça m’inquiète un peu. C’est anormal ?
- Lui : Hum. Amenez là rapidement à la clinique, on saura quoi faire.
- Moi : Bien docteur. Merci beaucoup, à tout de suite.
J'enfile rapidement un tee-shirt et je viens doucement réveiller ma fille.
- Key : ( toussant un peu) papa….je veux dodo….laisse moi dodo.
- Moi : Ma chérie, toi et moi on doit aller quelque part. Je sais que tu as sommeil, mais c’est super important. T’en a pas très envie mais tu sais quoi ? Après je t’emmènerai prendre une glace géante et ensuite un bon poulet bien fondant.
- Elle : C’est vrai ? Super !!( elle tousse) Maman vient aussi ?
- Moi : Euh…. Elle est super occupée au travail. On fera ça après.
Je l'aide à se changer. Je la prend dans mes bras, tout près de mon cœur. On se regarde, elle me sourit. Ça me fend le cœur mais que puis-je faire ?
On va ensuite au garage. Je la met sur le siège arrière avec ceinture de sécurité et on prend la route. Apparemment Leila n’est La voie semble un peu dégagée donc j'augmente la vitesse. À vrai dire, je ne suis pas très concentrée sur le volant car je suis envahit par une kyrielle d’émotions : la peine, l’incompréhension et beaucoup, beaucoup de colère. Tellement que je serre le volant à le faire exploser. Pourquoi on me prend toujours pour un con ? Pourquoi on se fout toujours de ma gueule ? J'ai l’impression d’être maudit….
Je file toujours aussi vite. Devant moi il y a camion gigantesque qui veut me ralentir mais je n’ai pas le temps. J’essaie donc de le doubler, mais j’ai n'ai pas tenu compte du ravin qui était juste à côté de la route. Oh non, je perds le contrôle et je dérape brusquement, le véhicule glisse dans le ravin. Il fait un tonneau terrible, la voiture roule, roule. Key crie fort et perd connaissance. Ma tête bute contre les parois du véhicule à plusieurs reprises, j’ai le cerveau en compote….une brume recouvre mes yeux…
- Moi : (d'une voix affaiblie) Key, ma fille….est-ce que tu…..
Ensuite c’est un trou noir…
…………dans la peau de Leilatou Maddo………….
Je me sens tellement mal. Hey Dieu, Eugenio m'a renvoyé de chez nous. Avec tout ce qu’on a vécu ensemble, il me chasse juste à cause d'une erreur. Il m'humilie devant ce pauvre gardien. En plus, il détient ma fille ! Je me suis presqu’évanouie. Que puis-je faire pour le récupérer ?
Je suis revenu à mon ancienne habitation. De toute façon, elle m’appartient, c'est un ancien pointeur, un riche Aladji qui me l'a offerte. Bof, celui-là je l'ai zappé depuis longtemps après l’avoir bien vidé.
Dès que j’arrive devant le portail, je remarque une Venza garée juste à côté. J’ai l’impression de connaître ce véhicule mais bon, ça doit sûrement être une ressemblance. J’essaie d’insérer la clé du portail dans la serrure mais ça ne marche pas, elle a été changée. Humm ma maison ?? Ou bien je me suis trompée d’adresse ?? C’est bien sûr ma maison ! C’est pas possible ! Ouf je me calme d'abord, il y a sûrement une explication. Je sonne voir.
À la troisième sonnerie, on m'ouvre enfin. Devant moi, une jeune fille noir plantureuse en nuisette. Elle me lorgne du haut vers le bas d'un air hautain.
- Moi : Bonsoir mademoiselle…
- Elle : Ouais, vous êtes qui s'il vous plaît ??
- Moi : Ah c’est plutôt à moi de vous posez cette question. Que faites-vous ici ?
- Elle : Pardon ? Attendez, vous avez quel problème ? Vous venez chez moi et vous me demandez qui je suis ??
- Moi : Hein ??? Chez vous ? Pardon madame ou mademoiselle mais cette maison a toujours été la mienne. J’ai habité ici pendant 1an au moins. Je suis juste partie quelques temps. Je ne comprend pas votre présence ici…..
- Elle : C’est quoi cette histoire tordue ? ( en criant) Ladji ! Ladji ! Pardon viens ici écouter les bêtises.
Un vieux monsieur ventripotent sort de la chambre et vient au portail. Mais je le reconnais ! C’est Aladji, celui qui m'a acheté la maison !
- Lui : Mais chérie, qu’est-ce qui se passe ? Qu'il y a-t-il de….. Ah, je vois !! Leilatou, toi ici ? Quel plaisir de te revoir !
- Moi : Aladji ! Qu’est-ce tu fais ici chez moi ?
- Lui : Chez toi ? C’est pas chez toi deh ! Qui a acheté la maison ? C’est le nom de qui sur les papiers ? Le mien, ma chérie, le mien. Cette maison n'a jamais été à toi.
- Moi : Mais Ladji, tu me l'a donné…..
- Lui : Prêté seulement. Je savais quelle genre de fille tu étais, j’ai pris mes précautions. La maison n'est pas à ton nom donc j’en dispose comme je veux. Donc j’ai emménagé ici avec ma magnifique femme Naïma que voici. Maintenant, trêve de bavardage. Du vent ! De toute façon, tu t’es marié donc va vivre avec ton mari. Bon, Naïma ferme le portail.
- Moi : Mais….
Gbaaaaa !!!! Elle m'a claqué la porte au nez. Mince……la honte !! Ladji a osé me faire ça ? C’est pas vrai. Le lascar ! Aussi amer que ça puisse être, il a raison, la maison est à lui. Je me retrouve sans toit, en pleine ville. Hey Eugenio, tu vois ce que tu me fait ? Mais c’est pas encore pas encore foutu. Je vais retirer de l’argent à la banque et prendre une chambre d’hôtel. J’appelle mon banquier.
- Moi : ( après les salutations) Aristide, je voudrais savoir de combien je dispose sur mon compte Premium. C’est urgent s’il te plaît.
- Lui : Bien madame.
Quelques instants plus tard :
- Moi : Alors Aristide, j’attends moi !
- Lui : Madame, j’essaie d’accéder à votre compte mais je n’y arrive pas. Ah…. Je viens de voir que vos comptes y compris le Premium ont été gelés.
- Moi : Par tout les diables, hein ?? Gelés ? Mais pourquoi ? Il y a quel problème ?
- Lui : Ah, je ne peux le déterminer. Vous ne pourrai plus désormais accéder au compte, c’est tout.
Eugenio ! Je suis sûr que c’est lui ! Il a tellement de relations qu’il pourrait faire geler le compte de n’importe qui dans cette banque. Ayii héé que vais-je devenir sans argent ? Je ne vais quand même pas squatter chez les gens. Mais voilà que je n'ai pas d’argent. Bon, j’ai pas trop le choix. Il y a forcément quelqu’un qui acceptera de m'héberger quelques temps. Je commence à marcher dans le quartier en traînant mes lourdes valises. Je trouve un banc public où je m’assois pour souffler un peu. Je prend mon phone pour appeler une collègue du bureau.
- Moi : Allô Sandy ? Ma chérie comment tu vas ? Et la famille tout ça ?
Après d’interminables salutations ( elle bouffe mon crédit et m'ennuie). Je lui expose mon problème et lui demande si je peux kam pour rester quelques jours.
- Elle : Je savais ! Tchié Leila tu fais tout par intérêt, aucune considération. Tu ment même que tu t’éloigne de ton mari pour réfléchir. Le gars t’a chassé oui ! Maintenant tu te rappelle même de moi, moi que tu avais traité comme une prolétaire dans le temps parce-que tu as trouvé un mari riche. J'étais pas à ton mariage traditionnel là, tu m'as pas invité. Gnankous là ! Voleuse de mari ! Il ne t'as pas encore bien chassé, chien vert ! Tu ne va pas venir voler aussi mon Thierry deh. N’est-ce pas toi qui as un riche mari ? Débrouille toi,tchrum !
La pute ! Elle m'a raccroché au nez. Mais je ne vais rien dire, je dois garder mon sang froid. Ce qui est sûr, ils vont tous me le payer. Je ne compte pas rentrer au domicile familial pour essuyer la honte.
J'épluche tout mon répertoire mais personne n’accepte. Je me sens au plus bas. Mon moral dégringole. Les larmes, une à une, viennent mouiller mon visage. Pourquoi ? Tout était si parfait pourtant. Je veux éteindre mon phone quand je vois un dernier numéro : Max Saze.
Je suis dans un dilemme. Je l'ai zappé celui là depuis un bon moment. Quelle humiliation si je l’appelle. Mais c’est mon dernier recours. Et puis il n'est sûrement pas au courant de mes machinations d'antan. C’est en plus le père de Key. Je respire un bon coup et je l’appelle.
- Lui : Allô c’est qui s'il vous plaît ? Parlez vite s'il vous plaît, pas le temps.
- Moi : Euh…..Maxime…c’est moi, Leila.
- Lui : Leila ? Quelle Leila s'il vous plaît ?
- Moi : Leilatou MADDO
- Lui : Oh waoh c’est toi ? Il va neiger à Cotonou ou quoi ? Comment tu vas ?
- Moi : Plus ou moins bien. Et toi ?
- Lui : Super bien. Alors que me vaut tant d’honneur ?
Je lui narre l’histoire en évitant les détails et surtout je ne lui parle pas encore de Key.
- Lui : oh ma pauvre, c’est triste. Je comprends.. Euh tu pourrais venir chez moi, pour qu’on en parle à huit clos. Je suis à la maison. Je t’envoie l’adresse par SMS.
- Moi : Merci Maxime. Merci beaucoup.