- TCHIKAYA! DÉPÊCHE TOI DE VENIR OUVRIR CETTE PUTAIN DE PORTE!!!

Je ne répondis pas et restait assis sur le canapé du salon le visage entre les mains. 

Je ne peux pas la laisser partir, pas comme ça. Hors de question !

-JE TE PREVIENS JE VAIS TOUT CASSER ICI SI TU NE ME LAISSE PAS SORTIR !!! 

Qu'elle fasse ce qu'elle veut, elle ne bougera pas!

KOUM KOUM KOUM!

Un coup d'œil en direction de la porte et je la vis essayer de la défoncer en y mettant des coups de pied. Je me levai d'un bon et allai soulever ses 70 petits kilos comme on soulève un sac de riz. Elle se débâtait mais je la tenais fermement et la posait sur le canapé. Elle voulu s'enfuir à nouveau mais je l'en empêchai en faisant pression sur ses cuisses avec mes mains pour qu'elle ne puisse plus se lever.

CLAP!

Je fermais les yeux et serai la mâchoire pour garder mon sang froid suite à la gifle retentissante qu'elle venait de m'appliquer.

- Princesse, calme toi s'il te plait...

- Je t'ai déjà dit de ne pas me toucher!!!

Elle leva à nouveau sa main et voulu reproduire son geste mais je la bloquai dans son élan.

- LACHE MOI! 

- Je le ferai quand tu te seras calmé…

- Tu veux que je me calme alors que tu me séquestres?!?

- Rho tout de suite les grands mots...Je veux juste que tu te calmes et qu'on finisse de discuter. Après ça si tu veux, je t'accompagnerai même à l'aéroport.

- Je ne veux plus rien venant de toi! Tu m'en as assez donné et aujourd'hui voilà où je me retrouve! Merci Prince! Merci pour tout mais je crois que c'est bon la, tu m'as assez humilié! Laisse moi...snif...laisse moi partir! Je ne veux plus...snif j'ai déjà trop souffert, je ne veux plus vivre ça…snif.

- Chut Princesse...chut...

Je la pris dans mes bras. Elle lutta un peu au début mais elle finit par se laisser faire et complètement s'effondrer sur moi.

- Comment?!? Comment...snif...Comment tu as pu me faire ça Konzi?!?

- Je suis profondément désolé Princesse, si tu savais comme je m'en veux de ne pas avoir trouvé une meilleure solution sur le moment. Mais je vais tout arranger...je te promets, tout rentrera dans l'ordre.

Au bout de cinq min elle se calma et se redressa en essuyant les larmes sur son visage.

- Ne fais pas de promesse que tu ne pourras pas tenir. Tu m'avais promis d'être sage et tu ne l'as pas été alors dit moi comment je peux encore te faire confiance aujourd'hui.

- Je sais...je sais que j'ai merdé sur ce coup mais je t'en supplie ne doute pas de la sincérité de mes sentiments à ton égard. Princesse, tu me crois au moins quand je te dis que je t'aime.

- Prince, le débat ne se situe pas du tout à ce niveau arrête de faire comme s’il n’y avait que nous deux et que  l'engagement que tu a pris n'avais aucune importance ni conséquence. Aujourd'hui elle t'appelle quand elle veut, comme elle veut parce qu'elle en a le droit! Toi même tu as commencé tes explications en disant que c'est ta femme du pays! Tu veux m'embarquer dans quoi la Prince?!? Une femme au pays, une en France et pourquoi pas une ici en Suisse?!? Tu veux discuter, mais discuter de quoi au juste?!? De nos tours pour te voir ou des jours ou je vais pouvoir t'appeler sans risquer d'être en attente parce que monsieur est en conversation avec madame?!? Regarde-moi bien Prince, je préfère mille fois rester seule qu’être mal accompagné. Je n'accepterai jamais d'être relégué au second plan! Si tu me veut toujours à tes cotés tu sais ce qu'il te reste à faire, débarrasse toi d'elle!

- C'est tout?

- C'est tout quoi?

- C'est tout ce que tu veux que je fasse pour te prouver que tu es la seule pour moi.

- C'est le minimum que tu puisses faire! Mais je ne te cache pas que déjà que je n'avais pas une très grande confiance en moi, ce que tu as fait la...pfff...je ne sais pas trop quoi en penser.

- Je sais ça...C'est entièrement de ma faute, tu n'as absolument rien à te reprocher. Tu es parfaite! Fis-je en lui pinçant la joue.

- Pas assez parfaite pour être ta femme a priori, répondit-elle avec un sourire triste. Tes parents t'ont mis au pied du mur et ce malgré le fait qu'ils connaissent mon existence...ils ne m'aiment pas hein

- Non ne dit pas ça, mes parents t'apprécient… et ma sœur encore plus. D'ailleurs elle m'avait dit de l'appeler dès que je serai avec toi parce qu'elle voulait te remercier pour les cadeaux

- C'est vrai? Fit-elle surprise

- Ben oui c'est vrai. Tu...tu veux qu'on l'appelle?

- Heu...je ne sais pas...je...

Elle avait encore son manteau sur elle et avait l'air d'hésiter entre rester et partir.

Gagner du temps, il faut gagner du temps.

J'avisais l'heure.

- Tu n'es pas obligé de partir maintenant, il est à peine 11h30. Il doit y avoir des vols l'après-midi, et puis je ne peux pas te laisser partir d'ici le ventre vide, ce n’est pas correcte. 

- Je n'ai pas faim...

Son ventre se mit à gargouiller au même instant.

- Ah ah ah...ouai c'est ce que j’entends. Allez arrête de faire ta têtue et enlève ton manteau. 

Après quelques minutes d’hésitation elle accepta. Je réchauffai le plateau de nourriture qui avait survécu au déluge qu’elle avait provoquée dans la maison. Nous mangeâmes en silence. 

Elle était triste et j’en étais l’unique responsable. Je m’en voulais énormément pour ça. Il fallait absolument que je trouve un moyen de me sortir de cette mauvaise passe.  L’enjeu principal était qu’il fallait que je fasse les choses de manière à ce que l’intégrité des affaires de mes parents ne soit pas mise à mal. Et si je décidais de couper tout contact avec Laure, je prenais un trop grand risque. Il fallait que je joue le jeu du futur époux tout en la maintenant suffisamment à distance parce que j’ai expérimenté à plusieurs reprises la faiblesse de ma chaire lorsqu’elle est dans les parages. 

Je ne comprenais rien à ce qui m’arrivais. J'avais pourtant toujours su me tenir devant  les femmes, mais elle…je ne sais pas…c’était plus fort que moi. Le pire c’est que ce n'était que physique. Elle n’avait rien d’autre pour me plaire. Ses conversations étaient d’un ennuie ! Tout ce qui l’intéresse c’est l’argent et toutes les choses qu’elle peut s’acheter avec. 

Bref, elle ne m’intéressait pas.

Après s’être restauré, on alla s’asseoir sur le canapé et j’entrepris d’appeler ma sœur. Au bout de  3 sonneries elle décrocha et je mis le haut parleur.

~ Allo ?

~ Oui bonjour Elikya, c’est Prince ça va ?

~ Oh Ya Prince, oui ca va et toi ? Fit-elle d’une petite voix

~ Ca peut aller, j’ai repris fort le boulot donc je profite du week-end pour me reposer un peu.

~Ah d’accord. Nous ont est la, on remonte demain matin sur Libreville Dylan et moi.

~Ah oui ? Pourquoi si tôt ? 

~Mais c’est comme je t’avais expliqué la non, je dois aller faire mes papiers pour quitter votre pays la. L’air est trop pollué ici, j’ai besoin de voir autre chose.

~Hum. Et le père de ton enfant en pense quoi ?

~ Il m’encourage Ya Prince, il me dit que découvrir d’autres cultures, d’autres façons de fonctionner sera un grand plus pour moi. 

~Et tu penses qu’il saura se tenir tranquille le temps que tu ne seras plus la ?

~Oh ! Pour ça je ne me pose même pas la question. 

Déjà quand je suis la, il n’est pas net net…alors quand je ne serai plus la ce sera la porte ouverte à toutes les fenêtres, je sais ça. Mais bon je sais que je suis sont terminus, il va  monter, tourner, descendre comme il veut, mais il va toujours revenir. 

~ C’est quel genre de mentalité ça ?

~Ya Prince, on vous connait vous les hommes, toujours en train de…

Marie-Claire se mit à me regarder  avec de gros yeux l’air de dire «  Mais c’est quoi ces histoires ?!? ». Il fallait que je l’arrête avant qu’elle ne me crée d’autres problèmes celle la.

~ Grrr au fait Elikya, j’ai complètement oublié de te dire que je suis avec Marie-Claire la…

~Han ?!? Donc depuis que je parle la, tu ne peux pas d’abors me dire que ma belle-sœur personnelle est la ? Passe la moi oh !

Un large sourire apparu sur le visage de Marie-Claire.

~Elle est là, elle t’entend, j’ai mis le haut parleur.

~Rho ! Regardez moi les choses ! Ya MC bonjour oohhh !

~Hihihi, bonjour Elikya, ça va ?

~Oui gué ! Comment ça ne va pas aller ? Façon tu m’as mis en haut la avec tes cadeaux ! Non ma BS tu es trop efficace quoi ! Quand je me ballade dans la rue avec mes escarpins burberry qui peut me regarder ! 

~Ah ah contente que ça t’ai plus ! Et les habits de ton fils sont à la bonne taille ?

~Ouiii c’est bien la taille même ! Non vraiment tu as assuré quoi ! Tous le monde est content ! Même la vielle qui faisait les blases qu’elle a eu un sac chinois la, quand on lui a dit que c’était un grand truc, elle s’est mise a exhiber ça toute fièrement.  

~C’est super ça !

Je les laissais discuté de leur chose de filles, apparemment la mode était un de leur point commun. Marie-Claire lui expliquait qu’ elle n’avait pas besoin de porter des vêtements de marque pour avoir du style qu’il fallait juste avoir du gout. Enfin des truc de fille quoi. Je me rendis dans la chambre pour ranger un peu. Je ramassai mon téléphone qui n’avait pas subit trop de choc. Je l’allumais et vit que j’avais un sms et 4 appels en absence ainsi qu’un message vocal. Tout venait de Laure.

 " Tu me manques bébé, j’ai envie de te voir. Répond moi s’il te plait j’ai une surprise pour toi."

Pfff. 

En retournant vers le salon j’interrogeais mon répondeur. 

« Bébé…pourquoi tu ne réponds pas ? J’espère que tu vas bien. Bon je voulais te dire que je suis arrivée à Genève ce matin. Je suis en transite je dois continuer sur Frankfurt demain. Je sais que tu n’es pas loin et je voulais savoir si tu pouvais venir, j’ai paquet à te remettre de la part de ta mère. Elle a dit que c’était important apparemment. Bon tu as mon numéro, appelle moi dès que tu as mon message s’il te plait.»

Ah la la ! Qu’est-ce qu’elles vont encore m’inventer celles la ? Moi, aller la voir dans sa chambre hôtel ?!?

Et puis quoi encore. J’allais franchir la porte qui mène au salon lorsque les propos provenant de la conversion entre ma sœur et MC me parvinrent.

~ Je sais que la situation est compliqué Ya MC. En tout cas, on va bien parler de ça une autre fois, je vais t’expliquer comment ça se passe ici, ce n’est pas de ta faute tu n’as pas le mode d’emploi des relations amoureuse en Afrique. En tout cas je te dis déjà qu’il ne faut pas laisser moi frère oh ! Tu es son terminus, il n’ira plus nulle part ! Si toi-même tu laisses la place libre sans même te battre un peu, tu auras tout perdu !

~Hummm…

~Ya Marie-Claire, c’est la guerre dehors, il faut prendre les armes et aller combattre !

Je riais intérieurement, sacré Elikya si elle savait ce qu’elle était en train de faire…

Lorsque j’apparue au salon, MC pris congé de ma sœur.

-Alors, ça va ? Vous avez bien fait le congossa ?

-Le quoi ?

- Le Congossa, les ragots quoi.

- Ah lol. Oui, oui ça va. Elle est cool. Elle m’a dit qu’elle faisait aussi les démarches pour venir en France. Si je peux aider tu me dira.

Je fus un peu surpris et elle du le voir dans l’expression de mon visage.

-Ce n’est pas parce qu’on a un différent que je vais être désagréable avec les membres de ta famille.

Un différent…c’est comme ça qu’elle le prend maintenant. Je souris.

-Bien sur il faut savoir faire la part des choses, répondis-je en m’approchant d’elle pour la prendre dans mes bras. 

Elle mis sa main devant elle pour me tenir à distance.

-Tu dois clarifier la situation si tu veux pouvoir me toucher à nouveau.

- Ah…heu…tu veux t’en aller alors ? Répondis-je un peu perdu.

- Mon vol est prévu demain soir. Tu devras me subir en attendant.

- Oh. Ok donc tu restes ?

Elle me lança un regard suspicieux et interrogateur.

- Qu’est-ce qu’il a ?!? Ma présence te pose un problème tout d’un coup ?

- Heu non, non pas du tout au contraire. C’est juste que je m’étonne un peu de ton changement d’attitude…Mais ok pas de soucis.

- Hum.

Elle retira ses chaussure, alla s’asseoir sur le canapé et alluma la télé.

J’avais soif tout d’un coup, je me dirigeai vers la cuisine soulagé et inquiet à la fois quand à la suite des événements.

Bip Bip

Je venais de recevoir un SMS de Laure qui me fis sortir les yeux des orbites : 

« Finalement j’ai préféré venir à Zurich directement, c’est quoi ton adresse ?» 

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