Il avait tiré.

Il avait tiré et la pomme s'était éclatée en mille morceaux et volait dans tous les coins de la pièce. Il avait tiré et avait atteint sa cible juste au dessus de sa tête.

La balle qui avait touché le haut de son crâne lui avait fait un mal de chien aux tympans. Elle craignait même de perdre son ouïe.

Comment diable avaient-ils décidé que c'était une chose a faire quand ils le voulaient ? Les gens n'étaient pas de vulgaires chiffons ni des mannequins.

- Allons Sarah c'est fini maintenant. Tout s'est bien passé dit Zacharias en se rapprochant d'elle

Ses jambes menaçaient de ne plus la supporter alors tant bien que mal elle s'assit sur la chaise la plus proche en ignorant la main que lui tendait Zac.

- A présent tu n'as plus rien a dire pour contester ce mariage. Tu as voulu que ça se passe ainsi en connaissant les conséquences et voilà, tu vas épouser mon cher enfant. Il va falloir que vous me communiquer rapidement la date de votre mariage.

Elle allait se marier ! C'était irréel ! C'était totalement impensable ! Pourquoi n'avait-il pas raté sa cible en tirant un peu plus en haut ou complètement a côté ? Pourquoi avait-il fallu qu'il tire sur la pomme ?

Il était hors de question qu'elle se marie avec cet individu. Des trois frères il était assurément celui qui désirait plaire au père et même qu'il était celui qui souhaitait suivre ses pas. Il était impossible qu'elle s'unisse avec lui. Jamais elle ne l'épouserait, jamais au grand jamais.

- Ne t'en fais pas père. Avec ma future épouse nous déciderons d'une date prochaine.

- Bien maintenant que tout est réglé laissez-moi seul avec ma petite Sarah. On a une discussion a tenir et moi de mon côté j'ai une punition à lui infliger.

- Quoi? Zac tu dis rien? Elle sera bientôt tienne et tu vas laisser père la maltraité? Dois-je te rappeler qu'elle est sensée être la personne que tu dois le plus chérir dorénavant? Tu me déçois mon cher frère

Ça c'était Alaric. Elle avait remarqué qu'il prenait de temps en temps sa défense et cela lui fit l'effet d'un baume au coeur. Ce n'était pas Louis qui allait faire remarquer un truc comme a son aîné ! Avait-il seulement la tête dans ce qui se déroulait dans cette pièce ? Louis était bien' le seul désintéressé par la scène qui se jouait.

- Bien sûr que je ne laisserai pas père lui fait du mal. Loin de moi l'idée de te contrarier père mais Sarah dorénavant ne t'appartient plus, elle m'appartient maintenant.

- A croire je suis un objet,non mais oh

C'est lorsqu'elle vit tous les regards sur elle qu'elle compris qu'elle avait parlé à haute voix. Elle déglutit péniblement et détourna le regard.

- Je ne sais a quel moment mais elle est devenue insolente, très insolente. Et elle sait ce que je fais aux insolentes.

- Ne t'en fais pas père, maintenant c'est moi qui me chargerait de corriger son insolence. Je ne veux pas d'une femme insolente moi alors t'inquiète,je peux t'assurer que très bientôt elle sera docile comme un chien.

- Soit ! Tu as su te montrer tres convaincant alors je passe l'eponge pour cette fois. Mais que cela soit la dernière fois dit la sangsue en regardant son fils

Elle savait que cette menace a peine voilée s'adressait a elle malgré qu'il avait gardé le visage tourné vers son fils.

Même si l'aîné faisait tout pour être dans les bons cordes du père, même s'il faisait tout pour lui plaire,il ne semblait pas être le préféré du père. L'attitude de la sangsue envers lui était différente de celle avec les autres. Il paraissait ennuyé de communiquer avec lui,comme si le fait qu'il force pour lui plaire ne l'enchantait pas tellement.

- Désolé de me dérober comme ça face a toi, mais ma future femme présente assurément des signes de fatigue alors je m'autorise a la raccompagner dans sa chambre. Tu ne vois aucune objection n'est ce pas ?

La sangsue fit un vague geste de la main pour signifier qu'il n'y voyait aucun problème.

- Allez-y

- Sarah si vous voulez bien me suivre dit-il afin qu'elle se mette sur ses pieds

Elle se leva tant bien que mal et précéda son supposé futur époux. Avant de franchir la porte elle se tourna vers le benjamin pour trouver un peu de réconfort dans ses yeux. Elle y lut une sorte de promesse qu'elle n'arrivait pas à interpréter. Promesse de quoi ? Qu'elle allait bien souffrir dorénavant ? Si c'était ça il n'avait pas a s'en faire, il y avait longtemps qu'elle vivait quotidiennement dans la douleur.

La porte se referma puis ensemble, ils se dirigeaient vers sa chambre. Elle prit le temps d'analyser les alentours.

Une fois devant sa chambre, un garde leur ouvrit la porte et ils pénétraient dans la pièce. Dès que la porte se referma sur eux, Sarah tomba par terre.

Elle venait de recevoir une gifle. Zacharias venait en effet de la gifler.

- Comment osez-vous s'écria Sarah avec une main sur sa joue brûlante

- Et vous comment avez-vous osé être autant désagréable tout a l'heure?

Elle allait lui répondre quand il l'en empêcha.

- Sachez Sarah que vous seriez bientôt ma femme et comme je l'ai dit plus tôt devant ma famille, je ne veux pas d'une femme insolente. Alors tenez-vous bien dès a présent ou je me verrai dans l'obligation d'utiliser la force avec vous. Et je crains que petite Sarah,vous ne supportiez pas cette situation. Sur ce passez une bonne nuit et rêvez de nous.

Sans plus un mot il ressortit et elle entendit la porte qu'on verrouillait.

Elle n'allait pas l'épouser, si elle était bien sûr d'une chose,c'était bien de ça. Jamais elle ne l'épouserait.