30
Ecrit par Nobody
C'est de la folie. Sarah se répétait cette phrase depuis sa sortie avec Alaric.
Là ils étaient dans la voiture et se dirigeaient vers une bijouterie. Ils venaient de rendre visite à la personne sensée leur fournir les faux papiers et il avait accepté sans problème. Il faut dire qu'Alaric avait mis une forte somme en jeu.
- Je connais une très bonne bijouterie, je suis sûre que cela sera à ton goût. Il y a de tout tu peux me faire confiance lui appris Alaric
- Hum
Elle était restée muette la majeure partie de la journée. Elle se contentait de lui répondre par des monosyllabes et gardait obstinément la tête tourné vers la vitre.
Bah quoi ? Il n'espérait certainement pas qu'après ses aveux ce fameux jour elle allait faire comme si de rien était ? Elle n'était pas un machin qu'on pouvait utiliser à sa guise et visiblement il ne l'avait pas compris. Elle n'aurait pas besoin de lui qu'il y a longtemps qu'elle aurait contrecaré ses plans à lui aussi. Certes une semaine et demie était passée depuis leur discussion, mais le goût amer de la déception, elle l'avait encore dans la gorge.
Quant à Zacharias et son père, ils n'avaient rien remarqué. Ils ne se doutaient de rien. Bien au contraire,Zacharias prenait de la confiance avec elle, il osait des gestes envers elle mais à chaque fois elle le ramenait fermement à sa place. A chaque fois qu'il la touchait, elle frissonnait de mépris.
Le père était de son côté très enchanté à l'approche du supposé mariage de son aîné avec Sarah. Il était tellement ravi qu'elle se doutait de quelque chose. Déjà que le fait qu'il veuille qu'un de ses fils épouse la fille a qui il avait fait tant de mal lui paraissait suspect, mais l'énorme enthousiasme qu'il témoignait la confortait dans sa position. Il présentait le même enthousiasme qu'au moment où ses enfants lui avaient annoncé leur arrivée.
C'est lorsqu'ils étaient venus qu'il avait eu l'idée de la filer a un de ses enfants. Elle était sûre qu'il savait que des trois, elle était disons, un peu plus attirée par le benjamin. Mais sournois comme il était, il avait plutôt préféré l'ainé. Dans tous les cas,il la voulait marier coûte que coûte à l'un de ses fils. Et c'était pour une raison.
- Je te sens bien silencieuse Sarah,il y a un problème ?.
- Bien sûr qu'il y a un problème. Je te pensais différent mais tu es comme ton père et ton frère, tu es bien pire encore. Alors tu n'as pas le droit de te montrer autant prévenant et généreux avec moi, je te l'interdis. Tu n'as pas besoin de tout ça pour arriver à tes fins puisque aujourd'hui je suis dans ta voiture et que je t'ai donné ma parole. Ne me manipule plus,assouvit ta vengeance et laisse moi tranquille.
Elle avait d'abord pensé lui dire qu'il n'y avait rien mais au dernier moment elle avait laissé parler son coeur. Ça l'avait vraiment blessé qu'il lui ai dit ce qu'il avait dit. Au moins maintenant il savait ce qu'elle pensait de lui.
Il tourna un instant son regard vers elle pour le fixer à nouveau sur la route.
- Bien j'ai compris. Mais Sarah que cela soit la toute dernière fois que tu me compares à mon père et encore moins à mon frère, la route dernière fois Sarah la toute dernière.
Elle n'avait jamais entendu autant de froideur dans une phrase comme à ce moment. Son attitude était glaciale et son ton sec et coupant. Elle regrettait un peu de lui avoir sorti ce flot de paroles piquantes telle des épines.
- Bien
- Maintenant sors
- Pardon ? s'exclama-t-elle
- Sors de cette putain de voiture. Ne vois-tu pas que nous sommes arrivés ? Où attends tu que je vienne te tenir la portière ?
- C'est bon pas la peine d'être désagréable aussi. J'avais juste pas remarqué qu'on était déjà arrivé.
- On se demande bien où tu avais la tête !
Elle ne prit pas la peine de lui répondre et elle sortit de la voiture.
- Et puis j'ai oublié de te dire. Fais pas la folle à t'enfuir maintenant que nous sommes en plein centre de la ville. Pas que ça me dérange particulièrement mais mon père a sûrement demandé qu'on nous suive alors le moindre faux pas et ils te descendent. Ce ne sont pas mes ordres je le précise.
Même pour lui dire ça il avait gardé son ton glacial. Mais attendez !
- Attends une minute
Il allait pénétrer dans la boutique quand elle le retient. Il posa ses yeux sur la main de Sarah qui encerclait son poignée. Gênée elle retira précipitamment sa main de la sienne. Elle fixa un point derrière lui pendant qu'il s'impatientait.
- Tu voulais me dire ?
- Bah tu vois je voulais m'excuser pour t'avoir dit ce que je t'ai dit, je n'avais pas à te parler comme ça alors que d'un coté ce que tu fais c'est dans mon intérêt aussi.
Quoi ? Elle ne voulait absolument pas dire ça ! C'était pas pour ça qu'elle l'avait retenu !
- En effet tu n'avais pas a me parler de la sorte. Bref on peut rentrer maintenant ?
- Non attends
Il leva les yeux au ciel. A présent il ne se cachait même plus et lui montrait bien comme il faut qu'elle l'irritait.
- Quoi encore Sarah quoi ?
- Tu as dit qu'on nous suivait
- Oui j'ai dit ça
- Mais les gardes de ton père verraient que nous entrons dans une bijouterie,ils pourraient alerter ton père.
- Oui et alors ?
Comment ça et alors? Il n'avait pas peur que la sangsue découvre leur jeu et y mette fin ?
- Il pourrait nous démasquer et empêcher la réussite de notre projet
- Impossible
- Comme peux-tu en être si sûr Alaric ?
Le concerné lui prit la main pour la diriger à l'intérieur de la boutique. Une fois la porte refermée derrière eux il prit enfin la parole.
- Parce qu'avant de retourner chez mon père, nous serions déjà mariés Sarah.
-----------------------------------------------------------------------
Notez s'il vous plait que la Alaric parle bien sûr de leur faux mariage. Il ne s'agit pas d'un vrai mariage mais d'un faux pour duper la sangsue.
Merci beaucoup pour vos votes et vos commentaires, ça fait plaisir.
Des bisous...