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Ecrit par Loraine valérie

                                          Chapitre 4 : femme d’affaire !

 

Jason était décidé à voir Alémia à l’œuvre. Une jeune femme sans cœur ? Cet adjectif le fit sourire encore une fois. Non si c’était le cas elle aurait passé son chemin à la vue d’une petite fille même s’il doit admettre que la causette avec sa fille était différente de celle qu’on a l’habitude d’avoir avec les gosses de son âge. Il était déjà prêt et n’attendait plus que son frère Karl qui devait garder Mia. Le temps de téléphoner à ce dernier, la porte s’ouvrit sur Mia :

-         Papa

-         Oui ma puce ?

-         Tonton Karl est là

-         D’accord, allons voir tonton Karl

Tous les deux se précipitèrent au salon où attendait Karl. Après leurs échanges habituels, Jason fit un baiser sur le front de sa fille avant de sortir de la maison. Il devait avec la voiture de Karl retrouver son frère Henry sur son lieu de travail. A cette réflexion, il se demande comment ferait son frère pour le faire assister à cette réunion puisqu’il ne faisait partie ni de l’entreprise ni des clients. Jason décida d’ignorer ce détail puis se concentra sur la route. Une quinzaine de minutes plus tard il garait sur le parking de la dite entreprise.

Une fois garé, Jason appela son frère qui sortit aussitôt. Ce dernier explique la situation à son frère et lui tend le badge qui lui permettra d’entrer. Alors qu’ils discutaient, une voiture stationna à côté de la sienne… sachant bien qu’Alémia serait présente, il fut surpris de la voir si en avance. Elle était accompagnée de deux hommes. Voyant sa tête, son frère le devança le ramena ainsi au présent :

-         Eh oui, dès qu’il s’agit d’un marché, d’un client, de millions en jeu, elle est toujours en avance. D’après ce que j’ai entendu quinze minutes avant l’heure prévue. Surtout malgré la présence de ses hommes, parait-il qu’elle présente elle-même son offre.

-         Pour une femme, je tire chapeau

-         Garde ton chapeau, tu pourras le retirer après sa présentation

-         Si tu le dis. Et tu crois qu’elle a des chances de remporter ce marché ?

-         Entre nous, le boss est vraiment un casse-tête, personne ne l’aime à vrai dire, il est capable de jeter ton dossier si l’offre ne tient pas selon lui. Il humilie des offreurs. Voilà pourquoi nous n’avons que trois offreurs plus JHONSON’S CONSTRUCTION après l’annonce de ce marché. ce qui fait quatre

-         je vois

-         voilà pourquoi nous sommes tous impatients. Parait-il que JHONSON perd sa féminité une fois les affaires en jeu. alors dis-toi que tu es là pour assister au combat de Jackie chan et Bruce Lee

-         comme le dit ta nièce Mia, je suis MDR…

-         bon allons-y, il est l’heure je crois.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Henry et son frère se dirigent ainsi vers la salle de réunion où étaient positionnées les personnes concernées. Henry ne fut pas étonné de ne pas apercevoir son Boss dans la pièce. Comme toujours il prendra un malin plaisir à faire attendre les autres. La pièce était plongée dans un silence effrayant. Jason quant à lui ne faisait que lancer des regards vers Alémia qui était concentrée dans ses documents. Une demi-heure, ce sera le temps qu’il aura fallu à Duran BRONE pour apparaitre dans la pièce.

Tout le monde se leva à son arrivée. Jason se concentra à présent sur le chef. C’était un tas de muscle qui devait avoir entre 35 et 40 ans. Il avait encore l’œil pour cela, pensa-t-il. L’homme était imposant plutôt bien bâtit… une voix grave le tira de sa réflexion :

-         mesdames et messieurs, soyez les bienvenus. Je suis vraiment désolé pour le retard. Nous pouvons à présent commencer. Vous avez reçu les informations alors je vous écoute. Vous avez la parole. Nous commençons par l’entreprise…

C’est parti pour des présentations assez intéressantes ce qui n’est pas le point de vue du Boss à en juger les questions qu’il envoyait comme : « est-ce tout ce dont vous êtes capable ? » ou «  les marchés de bas étages ne m’emballent pas » et plus encore…

Ce fut ensuite au tour de l’entreprise d’Alémia. Jason se positionna assez bien sur sa chaise puis sortir un stylo et un carnet. Il était bien décidé à voir si elle méritait sa réputation. Comme l’avait dit Henry, ce fut elle-même qui se leva alors que l’un de ses employés supposait Jason lui tira la chaise. Sa voix pleine d’assurance et différente de celle du supermarché attira l’attention sur elle.

-         Bonjour à tous, bonjour à vous monsieur  BRONE. Avant toute chose j’aimerais vous rappeler le budget imposé qui est de ******** FCFA. Contrairement aux confrères laissez-moi vous dire que vous pouvez avoir le choix entre trois propositions qui se trouvent dans le dossier devant vous. Ainsi vous pouvez opter soit entre un centre commercial, ou une cité ou un appartement. La meilleure selon mon équipe et moi serait la cité et je m’en vais vous expliquer pourquoi. En choisissant le centre commercial, sachez que le niveau de vie du pays ne vous avantage pas et pour récolter les bénéfices, il faudra attendre 7ans3mois. En ce qui concerne l’appartement, la situation de votre terrain par rapport à l’aéroport ne vous avantage pas. Il est sûr que vous n’aurez pas de permission pour ces étages. Alors la cité parce que vous êtes dans la zone portuaire, les expatriés sont nombreux et vous leur permettez ainsi d’habiter près de leur lieu de travail tout en vivant dans une ambiance chaleureuse. Avec cette superficie, vous pouvez avoir 45 maisons à modèles différents et l’aménager selon les tarifs permettant ainsi aux ouvriers quelques soient le salaire d’y trouver aussi leur satisfaction en y siégeant. D’après nos enquêtes vos bénéfices suivront après un an et demi.

-         A ce qu’on m’a dit vous étiez bien en avance, je dois donc comprendre que c’était dans le but de m’imposer votre choix ? Changer mon appartement en cité ?

-         Bien sûr que non monsieur, loin de moi cette idée. J’ai bien sur une porte de sortie pour vous

-         Je voudrais bien voir ça

-         Alors voilà, si vous tenez à votre appartement à  50 étages, nous sommes prêts à vous le construire bien évidement après l’obtention du permis de construire, ce qui prendra surement des années et de l’argent gaspillé puis après cela vue que nous parlons de zone inondable, le budget va devoir augmenter puisqu’il faudra poser une fondation en granite et renforcer les bétons. J’en ai fini

-         Et si je décidais de maintenir malgré tout mon choix et mon budget ? je fais ce que je veux de mon terrain madame

-         Bien évidemment, qui peut dire le contraire. Vous êtes dans votre plein droit de le faire et dans ce cas, ce sera sans mon équipe et moi monsieur

-         Que venez-vous de dire ? j’espère que vous avez bien réfléchi avant de sortir cette phrase…

-         Si cette phrase sort, c’est qu’elle a bien été réfléchie mais désolée pour le problème de votre ouïe. En résumé, vous avez plusieurs boites sur le marché prêt à vous livrer ce que vous voulez pour encaisser leur argent. Deux ans tout au plus et il s’écroulera ce bâtiment, vous en sortirez seul perdant. cependant croyez-le ou pas, je tiens à la qualité plus qu’à la quantité alors si vous voulez gardez votre projet avec ce même coût, je vous souhaite bonne continuation. J’ai une réputation à entretenir

-         Vous ne ménagez pas vos clients dis donc !

-         Je préfère leur dire la vérité qui leur mettra dès maintenant à l’abri que de les caresser dans le sens du poil pour leur destruction

-         Je vois madame JHONSON.

-         J’en ai fini Mr BRONE

-         Bien. Vu que c’était la dernière  présentation, nous allons délibérer mon équipe et moi à présent.

Le chef était sorti de la pièce et Jason expira un grand coup. La délégation de chaque entreprise était réunie dans son coin. Jason fit l’effort de se diriger vers Alémia qui retirait ses verres médicaux.

-         Très belle prestation madame JHONSON.

-         Merci monsieur KAYENDE

-         Vous retenez vite dis donc !

-         Pour une femme, n’est-ce pas ?

-         Pardon ?

-         Ne vous en faites pas, j’entends souvent ça. Pour une femme vous êtes dure en affaire, pour une femme, vous vous en sortez pas mal…

-         Désolé de vous avoir laissé penser ça

-         Non tout va bien. Cependant j’aimerais que les hommes notent que ce sont ces femmes qui crient, qui ont le vagin déchiré pour que vous messieurs qui portent les coui°°° puissiez voir le jour. Après cette douleur, croyez-moi, elles peuvent tout faire.

-         J’ai pris note. Je voulais juste…

-         La réunion reprend Mr KAYENDE

Ils se ruèrent tous vers la salle de conférence où le silence reprit le dessus. Après avoir jeté un coup d’œil à son assistant, Mr BRONE fit signe de lire ce qui a été convenu.

«  Au vue des idées défendues, des arguments apportés et face à la ténacité de ses propos, l’Entreprise JHONSON’S CONSTRUCTION se voit remporter le marché. Le contrat sera signé jeudi prochain soit dans trois jours. Un cocktail sera donné après la présentation au domicile de Mr BRONE et tous ici présents y sont conviés. »

Un tonnerre d’acclamations eut lieu. Jason sans savoir pourquoi était fier d’Alémia, sans doute pour une femme c’était bien. Cette pensée lui fit sourire… il a eu le privilège de la voir à l’œuvre et il pouvait dire que c’était mérité, rien à voir avec son sexe. Ces femmes, le monde en a besoin. Comme tout le monde, il se dirigea vers l’équipe gagnant et félicita tout le monde. Après quelques échanges avec son frère, il se mit en route pour la maison, hâte de retrouver son trésor, espérant qu’un jour elle sera une grande dame comme Alémia JHONSON et qu’elle clouera le bec aux hommes lors de grandes conférences.

 

A SUIVRE…

 
Une mère pour MIA