4 - Corélia Oni OUZIWE
Ecrit par Loraine valérie
L’INCONNUE DU RESTAURANT
Chapitre 4
Corélia Oni OUZIWE
Cet homme devant moi me
donne tant envie de vomir, et dire que nous avons le même sang qui coule dans
nos veines, nous sommes sorties des mêmes entrailles… eh oui mon calvaire est
dû à un seul homme, mon propre frère de même père et mère, aujourd’hui le PDG
de la BNI (Banque Nationale d’Investissement) l’unique et célèbre PATRICK
OUZIWE ; et qui a dû payer les frais de l’ascension de monsieur ? Sa
petite sœur…il me ramène à la réalité d’un ton dur
-
Tu
étais où Corélia?
-
Sortie
me balader
Il rit
nerveusement avant de reposer son regard glacial sur moi pour ajouter :
-
Ecoute
bien Corélia toutes les voitures dans cette maison ont des traceurs sauf la
mienne. Chaque jeudi je remarque qu’une des voitures a été conduit jusqu’à la
plage, je n’ai rien dit parce que je me suis dit Mlle a choisi de prendre de
l’air mais aujourd’hui elle n’était pas du tout à la plage alors je vais te
reposer la question, Corélia tu étais où ? où plutôt que faisais tu dans
le quartier d’agoè ?
Là j’ai
failli me retrouver à terre, il fallait que je sorte vite quelque chose qui
tienne la route pour protéger Axel…
-
J’ai
rencontré un vieil ami du lycée avec qui j’ai un peu papoté et déposé ensuite
chez lui
-
Ok
-
Je
peux m’en aller ?
-
Oni ?
Non
mais ? Là il exagère, il ose prononcer ce prénom ? Il ne cessera donc
jamais de me surprendre celui-là. Là c’est moi qui lève les yeux remplis de
colère :
-
N’ose
plus jamais m’appeler ainsi, mais pour qui te prends-tu ? ce prénom était
réservé à ma famille et j’en ai plus à ce que je sache, alors pour vous
monsieur ce sera Corélia…tchippp
-
Tu
baisses d’un ton toute suite…
-
Sinon
quoi ? tu me tueras c’est ça ? ah non tu finirais avec eux c’est
ça ?
-
Demain
c’est vendredi
-
Oui
je sais l’un des jours où tu élèves le solde de ton compte en banque au
détriment de ta sœur
-
Corélia !
-
Excuse-moi,
je vais dormir, je te souhaite de faire les pires cauchemars qui puissent
exister.
Je passe
devant lui sans un regard de plus sur sa personne. Je me demande des fois
comment sommes-nous arrivés là ? Vous vous demandez surement pourquoi ne
pas sortir de là c’est quoi au juste le problème ? Laissez-moi vous
dire qu’il faut poser les bonnes questions comme Corélia protège qui ? Et
non Corélia protège quoi ? Pour qui elle reste ici et non pourquoi elle
reste ici ? Voici un peu mon histoire.
Je m’appelle Corélia Oni OUZIWE, je suis
togolaise d’origine nigérienne. Mes grands-parents se sont installés ici pour
faire du business, ils ont donné naissance à mon père qui a fait toute sa vie
ici comme nous aussi. J’avais une famille merveilleuse, nous n’étions pas
milliardaire mais juste ce qu’il faut pour vivre décemment, papa travaillait à
la régie et avait un salaire digne, maman quant à elle vendait des légumes au
marché et contribuait elle aussi aux dépenses de la maison. Mon frère Patrick
naquit quatre ans avant moi et nous étions les meilleurs amis au monde, nous
étions si complices, ceux qui ne nous connaissaient pas pensaient immédiatement
que nous sortons ensembles, toujours fourrés ensemble, la vie était belle
jusqu’à cette fameuse nuit…
Le 10
OCTOBRE 2010, les
parents étaient partis à l’enterrement du meilleur ami de papa dans le nord du
pays, malheureusement en rentrant leur voiture ont eu un accident et n’a laissé
aucun survivant. J’avais 18 ans en ce moment et je venais de décrocher mon
baccalauréat, je venais de perdre mes parents mon monde venait de s’écrouler,
il ne me restait plus que Pat (diminutif de Patrick), nous nous sommes
soutenues durant cette épreuve. Heureusement on savait tous des plans de papa
pour nous, ses économies pour mes grandes études… alors j’ai pu faire des
études mais à l’université publique. A la rentrée de la troisième année, on
avait plus rien et c’est là qu’on m’a proposé du travail dans le restaurant
chez soi ce que j’ai immédiatement accepté, j’allais en cours le matin et le
soir je bossais au restaurant, ce qui m’a permis d’obtenir ma licence en
gestion. Mon frère quant à lui ne trouvait toujours pas du boulot malgré son
diplôme en finance banque mais je travaillais pour nous deux même s’il nous
arrivait de dormir sans rien dans le ventre.
Un vendredi matin mon frère m’annonça
qu’il avait un entretien cet après-midi,
sachant qu’il n’avait rien pour le déplacement je lui proposai de marcher avec
lui jusqu’au lieu de rendez-vous pour faire paraitre moins pesant la distance
ce qu’il accepta… nous quittons tôt et marchons jusqu’à destination. Nous
étions dans la salle d’attente lorsque le maitre des lieux arriva. Il me fixa
un moment avant de faire signe à mon frère de le suivre…
Sur le
chemin du retour je demandai à mon frère comment s’est passé l’entretien, s’il
était confient ? Il me répondit que cela dépendait de moi. Le monsieur que
nous venons de voir toute à l’heure était l’actionnaire majoritaire de cette
banque il pouvait placer un PDG comme destituer un autre c’était l’un des
ministres de notre pays. Il le placerait à ce poste si seulement j’acceptais de
devenir sa maitresse. Je n’arrivais pas à y croire. Mon frère me suppliai
d’accepter je ne savais même plus quand ni comment le courage m’est venu de le
gifler… que faisait –il des valeurs que nous ont inculquées les parents ? Moi
j’étais toujours vierge, une promesse à mes parents et à mon Dieu. Il m’a boudé
durant des jours mais je ne le calculais même pas…
Un samedi
matin il m’a réveillé assez tôt et m’a demandé de le pardonner, qu’il ne
pensait pas ce qu’il disait et que c’était le désespoir qui l’a conduit là.
Nous avions fait la paix et il m’a demandé de l’accompagner voir un ami à l’hôtel
ce soir ce que j’acceptai vu que c’était mon jour de repos chez soi. Arrivés nous
sommes montés directement ce qui m’a paru bizarre mais je n’ai pas fait cas vu
que mon frère m’avait dit que son ami lui avait donné les clés et qu’il a demandé
de l’attendre à l’intérieur. Mon frère me fit monter un jus de fruit sachant
que j’adorais cela mais hélas pour moi, il venait de me droguer (ce que je ne
saurai que plus tard), je me réveillai le lendemain avec de douleurs atroces
partout dans mon corps, je ne comprenais rien, j’étais en plus nue, je criais
fort et Patrick sortit de la salle de bain, je me souviens encore de notre
discussion ce jour-là.
-
Mais
que m’arrive-t-il pat ? pourquoi suis-je nue ? j’ai mal partout
-
Ah
Oni, tu ne tiens pas l’alcool et tu veux abuser
-
Comment
ça ?
-
Hier
mon ami était revenu avec une bouteille de whisky, on buvait entre mec et tu as
été tenté aussi ce qui a fini en délire, donc je t’ai déshabillé pour te donner
une douche froide
-
Mais
je n’aurais jamais gouté à l’alcool moi !
-
Oui
cela m’a surpris aussi mais tu as tellement insisté…
-
Alors
pourquoi tant de douleurs dans tout mon corps ?
-
Ah
ça je ne sais pas
Je ne sais
plus si j’ai vraiment cru mon frère mais bref… deux jours plus tard il m’appela
de me tenir prête, je devais prendre juste le nécessaire, on commençait une
nouvelle vie. Je ne comprenais rien jusqu’à ce que mon frère n’apparaisse avec
une grosse voiture me disant que la boite venait de l’appeler et que le
ministre avait changé d’avis en voyant son CV, Mr venait d’être nommé PDG de la
BNI avec tout le confort qui va avec… le début de mon calvaire… j’ai appris ce jour-là
une leçon, c’est la confiance qui nait la trahison.
Je vous
raconte tout ceci à chaude larmes, j’ai besoin d’une petite pause, je vais me
passer une douche froide et je reviens pour la suite.
A SUIVRE…
Auteur :
oui je sais c’est court, vous ne m’avez pas demandé d’écrire ; je le fais parce
que j’aime cela mais j’ai aussi une vie mes amours, allons-y molo molo s’il
vous plait.