4. Une courte escapade

Ecrit par Brenne-junella

*** Malaika***

 

Les rues sont désertes et ce silence est presque effrayant, je marche rapidement priant fortement pour ne pas faire une mauvaise rencontre. De loin je vois une petite lumière et le bruit du moteur m’indique qu’il s’agit d’une moto qui vient à ma direction.

Je lève donc le bras pour qu’il s’arrête, ce qu’il fait une fois à mon niveau

 

-         Bonsoir, svp je veux me rendre à Lemba

-         Où ?

-         Livulu

-         8000

 

Je regarde la somme que Sephora m’a remise, ça suffira. J’hoche la tête et grimpe, je ne suis vraiment pas rassurée avec les échos d’enlèvements qui court  dans tout Kin mais je me sens plus en sécurité avec ce motard que chez ce psycho-sociopathe.

L’autoroute est libre alors on roule à toute vitesse, je me sens légère. Je retourne chez moi et je compte laisser cette histoire loin derrière moi.

 

-         Il est quelle heure ?

 

Il regarde la montre à son poignet puis me répond

 

-         00h30 !

 

 

Il se fait tard, je remercie le ciel que je reste dans un coin où il n’y a pas de Kulunas (braqueurs, voleurs). Je suis tellement contente à l’idée de retrouver Issama, il devra m’expliquer ce qui s’est passé, c’est lui qui m’a indiqué cette adresse

 

On arrive enfin dans notre quartier, je lui demande de m’avancer jusqu’à l’avenue ce qu’il fait gentiment, je descends et lui règle. Je me tiens devant la porte et hésite à frapper puis je me lance

 

Il me faut insister avant d’entendre des pas derrière la porte, je suis si anxieuse que j’en ai presqu’envie de faire pipi. Issama ouvre la porte, dès que je le vois je me jette dans ses bras manquant presque de nous faire tomber

 

-         Laika !?

-         Oui c’est moi, je suis revenue

 

Il me détache de lui et me regarde comme-ci j’étais un fantôme

 

-         Que fais-tu ici ? comment...

-         Je vais t’expliquer, je veux d’abord me reposer

-         Laika, mon Dieu j’ai cru que cet homme t’avait tué ou vendu

-         C’est qui cet homme ?

-         C’était mon patron, il a tué mon collègue sous mes yeux il est très dangereux

 

 

 

Je me doute bien qu’il est tout sauf saint ce malade. Je prends la main d’Issama et le conduit jusqu’à la chambre mais je le sens réticent

 

-         Qu’est ce qu’il y a ?

 

 

Il fuit mon regard et se gratte la tête, je connais très bien Issama et c’est ainsi qu’il réagit quand il se reproche quelque chose, mon cerveau se met à réfléchir très vite.

 

-         Ne me dit pas que...

 

Je ne finis pas ma phrase et cours dans la chambre, à peine je lève le rideau que je pousse un cri d’effroi, Toutes mais pas elle !

 

-         Déborah !

 

Elle est debout contre le mur enroulée dans un pagne, j’ai soudain froid dans le dos, Déborah a toujours été une sœur pour moi, c’est ensemble qu’on a galéré elle me connait mieux que quiconque, elle ne m’a pas trahi ainsi

 

Je me retourne pour croiser le regard d’isssma mais il a la tête baisser, il y’a de quoi avoir honte

 

-         Issama ? Déborah ?

-         ...

-         Vous avez attendu que je parte non, que ce malade me séquestre pour vous mettre ensemble, ou c’était votre plan ? vous devez vous payez ma tête depuis, c’est moi l’idiote de servie. Je comprends mieux, tu m’as vendu à cet homme, je comprends maintenant d’où venait tout cet argent

-         ...

 

 

Leur silence m’énerve, ils baisent les yeux, non ! Ils ne vont pas jouer avec moi comme ça. Je fonce sur Déborah et tire sur ses mèches lui obligeant à se plier en criant de douleurs. Issama se précipite et essaye de me faire lâcher prise mais je lui donne un coup de coude entre les jambes, il pousse un cri de douleur pendant que je commence à administrer des gifles à cette bordelle.

 

 

 

-         Je t’ai toujours vu comme une sœur (gifle) tu oses me voler mon homme (gifle) qu’est ce qu’il a de spéciale ?

 

Je me tiens sur elle et la frappe mais après je prends conscience qu’ils ne méritent pas que je me sente aussi mal. Je me lève et me tiens debout, je les regarde et je suis dégoutée

 

 

-         Ces derniers jours ont été un enfer, mais j’ai tenu parce que j’avais espoir de retrouver ma vie, il fut un temps où vous étiez les personnes les plus importante de ma vie à présent je vous jette aux oubliettes

-         ...

-         Déborah, tu me fais pitié ! je te laisse mes restes, si tu pense qu’Issama va faire de toi sa femme bonne chance, il te laissera pour la prochaine paire de fesses qu’il verra. Et toi Issama (je secoue juste ma tête)

 

 

 

Je l’ai dépasse et sors de la maison, je marche abattue, trahie. Je ne sais pas où aller mais je sais que je vais bien finir par trouver.

 

***

 

 

Je dois marcher depuis une heure déjà, j’entends des cantiques provenir d’une église pas loin. Prier me fera du bien, j’ai un petit sourire  en me souvenant de quand remonte la dernière fois que j’ai prié

 

La porte est ouverte, je vois une femme y entrer, elle s’apprête à refermer la porte, alors je l’interpelle et entre

 

-         Bonsoir, je peux prier ?

-         Oui.

 

Je m’avance près des autres mais à une petite distance, je prends un siège et ferme les yeux, je me sens en paix

 

 

-         Mon Dieu, tu sais ce que tu me réserve dans la vie, je ne peux pas contrecarrer tes plans pour moi, tu me fais passer par tellement d’épreuves depuis toute petite, quand est ce que je serrais heureuse ? m’as-tu envoyé ici bas pour être malheureuse ? souviens-toi de moi stp, si c‘est la vie que je mérite je l’accepte.

 

 

 

J’ouvre les yeux et vois la dame de tout à l’heure me fixer, je détourne les yeux mais elle se rapproche, elle pend place près de moi et regarde devant elle.

Après quelques minutes de silence elle se tourne vers moi

 

-         Bonsoir, tu m’as l’air triste, tu as trop de problème ?

 

 

J’ai un petit sourire triste

 

 

 

-         Ma vie aurait été bien plus belle si elle avait été simple

-         Dieu nous donne des épreuves en fonction de notre capacité à en faire face, si tu traverse une étape c’est que tu peux la dépasser

-         Si vous le dites.

-         Comment tu t’appelles ?

-         Malaika

-         Tu n’es pas du coin n’est ce pas ?

-         Non, je viens de nulle part et je vais nulle part

-         Tu n’as pas d’endroit où aller ?

-         Non.

-         Quand je t’ai vu entrer une voix m’a parlé, elle m’a demandé de t’aider

-         Une voix ? repris-je sceptique

-         Oui, Dieu nous parle d’une façon ou d’une autre il suffit d’être juste attentif.

 

 

Elle m’édifie sur la parole, et me raconte quelques témoignages, j’y crois à moitié. Au levé du jour elle me demande de la suivre chez elle, elle m’a expliqué qu’elle est veuve depuis longtemps et que ses trois enfants sont éparpillés dans différente province.

 

J’avais des doutes mais j’ai vu en elle de la gentillesse, elle m’a rappelé Sephora. Je me demande comment elle s’en est tirée avec ce psychopathe.

 

 

 

-         Je vis seule ici, tu peux rester le temps de te trouver

-         Je ne veux pas vous embêter

-         Mais non, tu ne me dérange pas.

-         Vous n’avez pas peur ?

-         De quoi ?

-         Que je sois une sorcière, une voleuse ou je ne sais pas moi

-         Je vois bien que tu n’es rien de tout ça.

-         ...

 

Elle m’indique une chambre vide puis me laisse me reposer. Une heure plus tard je la rejoins au salon, elle m’explique qu’elle tient une petite boutique dans le quartier, je me propose de l’y aider pour ne pas avoir à rester ici à me tourner les pouces.

 

***

 

*** Corbeau***

 

 

 

-         Appelles-moi Djino ! hurle-je

 

En peu de temps il se présente devant moi.

 

-         J’espère que tu l’as localisé ?

-         Elle n’est pas chez son copain

-         Alors pourquoi tu n’es pas en train de la chercher ? je ne veux pas voir ton ombre tant que tu n’as pas mis la main sur elle.

 

Il se précipite vers la sortie, cette fille va me rendre fou !

 

 

*** Malaika***

 

 

Deux semaines déjà que je suis avec maman Monique, je commence à ressentir une grande affection pour cette femme, elle est simple, généreuse et pleine de conseils. Je l’assiste à la boutique et je le fais avec beaucoup de plaisir

 

 

-         Malaika depuis que je t’ai les bénéfices sont très satisfaisants

-         Il faut dire que vous n’avez qu’une clientèle masculine

 

 

 

On part dans un fou rire, maman Monique s’en va un moment dans la petite pièce qui sert de remise pour faire son éventaire. Je m’occupe d’un client quand s’approche des hommes, dès que je l’ai vois mon cœur palpite mais je ne laisse rien paraitre.

Une fois à ma hauteur je me lève et on se fait face

 

-         On te retrouve enfin !

-         ...

-         Bonjour messieurs, on peut vous aidez ? lance Ma Monique en apparaissant

-         Vous non, mais elle, oui

 

 

Comprenant  le mal aise ma Monique se rapproche de moi

 

 

 

-         Malaika, tu les connais ?

 

 

Je veux répondre quand le grand gorille me devance

 

-         Elle nous connait très bien. Ricane t-il de ses dents jaunis par le tabac

-         Partez sinon...

-         Chut ! fait-il en sortant une arme de la poche de sa veste

 

 

Ma Monique se fige, moi je ne bouge pas d’un cil et regarde ses hommes, je n’ose pas sortir un mot.

 

 

-         Cette histoire ne concerne que la fille alors restez en dehors, sinon on va tous casser et ...

-         Ça suffit ! réplique-je

 

Tous se surpris devant ma réplique.

 

 

-         Comme tu viens de le dire, sale gorille, ça ne la concerne pas alors je vais vous suivre mais laissez-la en dehors

-         Mais non Malaika. Intervient Ma Monique

-         Ma Monique, merci pour votre générosité mais je ne peux pas vous embarquez dans ma folle de vie

-         Tu n’as pas à les suivre

-         Si je reste ils vous feront du mal, vous ne méritez pas ça

-         Mais...

-         Vous m’aviez dit que Dieu nous donne des épreuves qu’on peut surmonter, je vais surmonter celle-ci

 

Elle me regarde avec beaucoup de tendresse, je lui sourit puis avance vers ces malfrats.

 

Je lance un dernier regard à Ma Monique puis on disparait de son champ de vision. Je vois une grosse voiture garde de l’autre coté on traverse puis l’un d’eux m’ouvre la portière, je lui lance un regard noir avant de monter

 

-         Tu vas être bien sage sinon je n’hésiterai pas à te cogner.

-         Il n’y a que comme ça que vous vous sentez hommes.

-         Ma belle, je suis un homme bien monté, je peux très bien te le monter

-         Tu es répugnait, je me demande si tu as été déjà avec une femme sans payer ses services, surement que tu ne dépasse pas les 10 cm

 

Il serre son visage et rompt l’espace qui nous sépare, il maintient une forte pression sur ma gorge, je manque d’air.

-         Djino, tu vas la tuer, le boss va te donner une belle correction

-         Je devrais en finir avec elle

-         Oui, tue-moi stp sale mauviette. Réussis-je à dire la voix fébrile

 

 

Le gars derrière le volant se tortille pour se rapprocher et exercer une pression sur le bras du gorille pour qu’il me lâche, ce qu’il fait. Mais il m’assène une gifle qui me fait siffler les oreilles et brouille ma vision.

 

Ils démarrent enfin, je reste tranquille dans mon coin jusqu’à ce que la voiture franchisse la grande villa, à travers les vitres fumées je peux admirer la taille de la demeure et je reconnais la beauté de la maison.

 

Le véhicule s’arrête devant une grande porte, le gorille descend et au regard qu’il me lance je comprends que je dois faire de même. Je me résigne à entrer dans la demeure sachant que je viens de dire à dieu à ma liberté

 

 

*** Corbeau ***

 

Elaka