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Ecrit par Gioia


Quarante-septième partie 


Belle Laré Aw 


Ma fille est là. Ma deuxième. Elle s’appelle Aïdara Laré Aw. J’ai gagné mon pari avec Eli. J’aurais préféré gagner dans d’autres conditions. Elle est là mais trop en avance. Encore une fois mon utérus n’a pas fait son travail. Eli a dit de ne plus m’insulter parce que je me fais plus de mal que de bien. Puis je suis à court d’insultes de toute façon. Émotionnellement je n’ai plus rien. Absolument rien à donner parce que j’ai déjà trop pleuré et prié. Elle est née encore plus tôt qu’Elikem pourtant je l’ai pris cette foutue progestérone. La vie c’est drôle. Ma belle mère avait avancé son départ aux États Unis après qu’Eli me l’ait annoncé. Finalement elle partait avec un mois d’avance parce que son frère était souffrant. On redoutait son décès et elle voulait absolument être à son chevet. Je n’étais pas particulièrement contente de laisser ma famille avec un mois d’avance mais je ne voulais pas faire ma difficile vu les circonstances. J’ai accouché dès la fin de mon sixième mois. Pendant la visite des miens. J’aurais traîné à Lomé que j’allais accoucher là-bas. Elle tenait dans la paume d’Eli à juste six jours de vie. Juste une main. 


Un mois maintenant que nous sommes aux soins intensifs. Ça a été difficile d’expliquer à Elikem pourquoi elle ne pouvait pas encore tenir sa petite sœur. Ce fut carrément atroce de me séparer d’elle quand elle devait retourner à Lomé pour l’école. J’ai tellement pleuré qu’Eli a décidé de rester un peu plus. 

Tout comme Elikem, Aï souffre de problèmes respiratoires à cause de la non fermeture du canal normal entre l’artère pulmonaire et l’aorte. S’il ne se ferme pas le sang oxygéné ne pourra pas être redistribué normalement au reste de son organisme et les vaisseaux sanguins pulmonaires seront surchargés. Ils avaient déjà programmé une chirurgie mais ont décidé d’attendre un moment vu sa condition changeante. Tout ce que me raconte son pédiatre n’est pas nouveau pour moi. Donc cette partie ne m’inquiète pas beaucoup. Celle qui me terrifie c’est l’hémorragie intra ventriculaire parce qu’Elikem elle n’a pas eu ses saignements dans le cerveau. Je ne sais si c’est ce pédiatre qui est plus froid ou Eli qui était trop enjoué mais il nous a expliqué son état avec des mots si durs que j’arrive pas à dépasser ça. Il a parlé de possible invalidité dans l’âge adulte. Ou au meilleur des cas, des troubles de développement. Depuis j’ai cette vision des enfants handicapés dans leurs fauteuils roulants et je suis dévastée. J’imagine la vie de mon bébé dans des années à venir. À Lomé comment ça va être? Elle ira dans quelle école? Combien ça va nous coûter pour prendre soin d’elle tout au long de sa vie? Et quand nous ne serons plus là qui le fera? 


Je sens une main sur mon visage. Je me retourne et c’est Eli à mes côtés. Il n’a plus aucune joie sur son visage. Je vois son doigt mouillé et c’est là que je remarque même que je pleurais. Je le prends contre moi et le serre avec le peu de force que j’ai des deux heures de sommeil. 


La famille d’Eli est notre grand soutien ici. Ils se sont coordonnés pour passer nous relayer ici le temps qu’on rentre souvent prendre une douche ou manger. Là nous venons d’arriver à la maison de l’oncle Nader qui Dieu merci se remet. Il y’avait une petite troupe au salon comme d’habitude les week-ends ici. J’ai salué tout le monde puis je suis montée. Je coulais le bain quand j’ai entendu du bruit dans  la chambre. J’ai ouvert doucement la porte pour demander à Eli s’il voulait prendre le bain avec moi. Mais je l’ai trouvé dans les bras de ses parents. J’ai fermé doucement la porte et je me suis installée dans la baignoire avant de coller mes jambes contre mon torse et poser ma tête sur mes genoux. 


C’est dur de ne pas se sentir coupable même quand tu sais que tu ne peux rien y changer. C’est dur de voir l’homme que tu aimes pleurer de peine et tu ne sais pas quoi lui dire pour le remonter parce que toi-même tu vis dans le cauchemar. En ces moments, maman et Ciara me manquent atrocement. Mais maman devait retourner avec Elikem à Lomé. Ciara les a déjà pris chez elle parce qu’elle

ne voulait pas les laisser seules. En plus j’ai juste répondu un félicitations quand elle m’a annoncé sa grossesse. Juste félicitations. Même pas un texte bien fourni pour ma meilleure amie.


Eli entre et me rejoint dans la baignoire. Il est derrière moi donc je colle mon dos à son torse. 


Eli: l’eau est froide 


Belle: je l’ai coulé depuis un moment ce bain. Je vais le réchauffer, je dis avant d’ouvrir la vanne pour que l’eau actuelle soit aspirée puis je remplis à nouveau 


Nous restons enlacés tout en regardant l’eau nous submerger.


Eli: maman pense qu’on devrait se faire suivre. À l’hôpital St Anthony ils ont un service de psychologie je pense 


Belle: tu as raison. J’en ai besoin. Je suis devenue égoïste et centrée sur ma petite personne. j’ai même pas pu ressentir une joie réelle pour Ciara quand elle m’a annoncé sa nouvelle. Elle ne me parlerait plus que je comprendrais 


Eli: les amies ne sont pas juste pour les bons moments. Je suis sur qu’elle comprend que ce n’est pas le moment pour nous. Toi normale aurait fait un tapage incroyable jusqu’à sauter dans l’avion dès qu’elle t’aurait dit. Tu n’es pas dans ton état normal actuellement. Moi non plus. Et je ne veux pas qu’on s’éloigne au point de devenir des étrangers, comme certains parents qui traversent ce qu’on vit. Ce que peut-être on vivra à l’avenir.


Belle: tout ira bien. Rien ne va lui arriver et nous aussi. J’en suis sûr, j’essaie de dire sur un ton confiant 


Eli: je ne veux pas nous perdre Belle, il répond sur un ton désespéré 


Belle: tu me caches quelque chose sur Aï? 


Eli: Belle s’il te plaît.....


Belle:.....okay. On va le faire 


J’ai fermé l’eau quand elle était au niveau de mon cou. Si je pouvais enfoncer ma tête et qu’elle prenait tous mes problèmes cette eau. 



Ciara Wiyao 


Après son déménagement, Belle avait mis Elikem dans la même école que Romelio sous les conseils de Magnim. Ça me facilite la tâche maintenant que je suis en charge des navettes à l’école. Ils sont tous les deux au CE2 maintenant à sept ans. Ils ne sont pas super amis parce que Romelio ne l’aime pas beaucoup mais ils se tolèrent au moins. Ils montent mais contrairement à l’accoutumée, Elikem est peu bavarde. Ce qui est compréhensible vu la situation. Ses parents lui manquent beaucoup et tout les jours elle me pose des questions sur sa sœur. Ce qui aide un peu en plus de mamie Gisèle qui arrive à la réconforter, c’est ma nièce et son autre sœur, Aurore Kekeli Akueson. Loussika a donné naissance à cette merveille un mois avant Belle. Elle par contre avait dépassé la date d’accouchement prévue et Belle n’a pas pu l’atteindre. Autant de femmes, autant de scénarios diverses. 


À la maison, mamie Gisèle avait déjà préparé du riz pour les enfants bien que j’avais dit de ne pas se déranger pour ça. Elle dit qu’elle ne peut pas rester là à ne rien faire et les petits trucs ne vont pas la tuer. Au contraire ça occupe un peu son esprit. Les enfants vont se changer pendant que je fais pareil. Antoine m’appelle dès que je finis.


Ciara: salut ça va? 


Antoine: bien et toi? Pas trop fatiguée? 


Ciara: je vais bien Tony. Je te passe Elikem 


Antoine: juste avant j’ai eu les nouvelles de la femme d’Anatole et il mentait comme je te l’avais dit. Il est excellente forme 


Ciara: je me disais bien aussi. Merci 


Antoine: de rien et surtout ne le laisse pas te berner. C’est un pro de la victimisation. J’ai subi ça pendant quatre ans avant de me ressaisir. 


Ciara: reçu. Elikem? Viens, papa veut te parler 


Elle s’approche et prend le téléphone. Je m’assieds et en profite pour lui défaire ses nattes parce qu’elles sont vieilles 


Antoine: comment elle va la princesse de papa? 


Elikem: bien. Et toi? Tu es déjà à la maison? 


Antoine: oui mais ce n’est pas la voix d’une princess qui va bien ça mon cœur. Dis moi tout. Qui t’a fait quoi à l’école? 


Elikem: ya personne qui m’a fait mal à l’école. Maman elle me manque avec papa Eli et ma petite sœur. 


Antoine: tu veux venir à Paris alors? Il y’a maman Lou et ta petite sœur Aurore qui ont envie de te voir aussi. Tu pourras dormir avec elle 


Magnim Wiyao 


Je rentre et c’est sa vilaine voix que j’entends sortant des inepties à Elikem. Ce type je sais pas ce qu’il a dans le cerveau des fois. Ton enfant te parle de sa sœur et sa famille, toi tu ne trouves aucun mot réconfortant à lui adresser. Tu sais juste lui proposer de venir à Paris. Sa proposition phare d’ailleurs. Mon pied n’aurait jamais foulé le sol français que j’aurais cru qu’un trésor inestimable se trouve là vu comment il en parle. Est ce que Ciara est même obligée de lui parler? On dira maintenant que c’est son grand frère et je dois le supporter. Face de chien oui. J’attends que Belle revienne vite et on pourra le mettre hors d’état. 


Je salue tout le monde et embrasse les enfants avant d’aller me changer. Je sais pas qui a dit que je n’ai pas le droit de profiter de ma vie en paix mais je l’emmerde. Au lieu qu’on profite de cette grossesse, je me retrouve avec une entorse au genou, cadeau des petits jeunes dans mon quartier tout ça parce que je voulais impressionner mon neveu. Résultat je boite et souffre comme un chien. Mon humeur est constamment massacrante et je m’efforce vraiment de ne pas me laisser aller. Je m’efforce parce que je sais ce qui arrivera si je ne suis pas dur avec moi même. Je ne peux même plus plier normalement le genou donc adieu la notion de liberté. Ciara m’emmène travailler le matin. Le soir Tao me dépose quand on finit. 


Je sors de chambre et tombe sur les enfants à table entrain de manger. J’essaie une petite blague comme Elikem a un air tristounet 


Magnim: la coiffure de lionne c’est pour faire peur au chef Tchaa? 


Elio: même pas peur, il répond en me regardant de travers 


Magnim: maintenant ça fait quoi si tu jouais le jeu hein? 


Elio: t’as joué le jeu toi et tu as le genou cassé maintenant donc moi je joue plus 


Magnim: poltron, je dis en lui tirant la langue ce qui fait sourire les filles. Au moins ça 


Elio: au moins moi je marche bien alors. Maman elle a dit c’est mieux de bien marcher en étant peureux que de traîner en étant un grand gamin 


Magnim: regarde toi et ta maman vous allez arrêter de m’insulter hein sinon je vais mal vous blesser, je réponds ce

Qui fait rire un peu maintenant les filles


Elio: tata tu as entendu? Tonton il menace encore 


Ciara: j’ai tout entendu mon chef. Je vais bien lui parler après 


Elio: et le punir aussi 


Magnim: dire qu’il y’a des années c’était juste toi et moi. Tu vois la femme et hop je n’existe plus. Eh garçon! 


Elio: même pas vrai! C’est parce que toi tu veux faire la violence avec moi et c’est pas bien 


Elikem: c’est vrai ça tonton, c’est méchant la violence. Elle dit timidement 


Magnim: bon comme Elikem m’a conseillé je ne vais plus blesser les gens. 


Elio: tu pouvais même pas de toute façon 


Magnim: non mais quelqu’un voit avec moi la provocation? 


Elikem: lol Romelio tu dois être sage aussi 


Elio: je suis déjà très sage. Le prof il a dit à l’école que je suis même le plus sage, intelligent et gentil


Magnim: et puis ça te plaît quand on te dis ça. Tu te sens dedans jusqu’à tu chantes 


Elio: mais il dit la vérité. 


Elikem: il a dit que c’est moi la plus intelligente c’est pas vrai 


Elio: bof t’es quand même pas sage, voilà. 


Gisèle: eh ce mot bof. Chaque jour quand on demande à Elikem comment ça va? C’est bof bof. Un jour tu vas me dire baf 


Elikem: krkr ca existe pas grand maman. Je t’ai dit que bof c’est quand ça va pas fort 


Gisèle: Ma petite fille est très forte donc ça doit toujours aller fort hein 


Elikem: oui, elle répond avec un petite sourire et voilà l’énergie retombe encore 


Ciara a acheté son terrain finalement. Hana n’en avais plus mais un ami à elle oui. On a bataillé dur pour qu’il laisse le quart de lot à un million. Il est derrière le CEG d’adidogomé non loin de chez nous. Je construis le plan de construction quand je rentre du travail. Je profite de ce temps aussi pour aider les enfants avec leurs devoirs pendant que Ciara est occupée à ses choses. 


Elikem: tonton Magnim est ce que tu es déjà allé à Denver? 


Magnim: non pas du tout. 


Elikem: et toi romelio? 


Elio: jamais pourquoi? 


Magnim: c’est pas le moment de faire la conversation hein perla. Vous n’avez pas fini 


Elikem: juste cinq minutes s’il te plaît tonton. J’ai une idée 


Magnim: okay je t’écoute 


Elikem: tu peux m’aider à trouver le billet dans l’ordinateur pour Paris et Denver? Je vais aller voir Aurore et puis Aïdara 


Magnim: ma puce c’est cher un billet tu sais 


Elikem: oui mais mon papa il a dit je peux venir à Paris. Et puis j’ai les économies. Attend 


Magnim: El......


Elle était déjà partie à la course et revenait avec son sac à dos aussi. Elle l’ouvre et me montre une tirelire en forme de panda 


Elikem: ya plein l’argent dedans. Elle dit en secouant avec un sourire 


Magnim: c’est très bien mais ça prend plus que plein d’argent de la tirelire pour aller à Denver, je lui réponds avec le sourire 


Elio: tiens, il dit en poussant devant moi un billet de mille francs. Je vais apporter ma tirelire la semaine prochaine tonton pour partir à Paris et Denver 


Magnim: lol donc toi seul tu t’invites dans le voyage quoi


Elio: c’est parce qu’Elikem elle est trop peureuse. Je vais lui tenir la main 


Elikem: anh? Même pas vrai. Je suis plus forte que toi


Elio: je suis mille fois plus fort que toi parce que tu es une fille et moi un garçon 


Elikem: je vais te montrer quand on sera à Paris chez mon papa 


Elio: hum. En tout cas je ne serais pas gentil avec toi même si tu pleures. Alors on part quand pour Paris tonton? 


Elikem: Mais c’est après la composition han tonton t’oublie pas. Je dois apporter mon bulletin pour montrer à maman que j’ai bien travaillé aussi comme ça elle sera contente 


Je vois leurs visages rêveurs et plein d’espoir. Je vais avec le mensonge parce que je n’ai pas le cœur à casser leur délire 


Magnim: comme tu as dit on finit d’abord la compo et après les billets 


Elikem: d’accord. Tiens alors. 


Je prends la tirelire puis le mille francs comme ils demandent. Les deux reprennent le travail mais on sent tout de suite que l’humeur d’Elikem est meilleure. Une fois les devoirs faits, ils se brossent les dents et avant que chacun regagne sa chambre, Romelio me surprend. 


Elio: t’oublie pas de prier pour Aïdara han. Elle va bien aller si tu pries chaque jour 


Elikem: anhan. Et toi aussi t’oublie pas de

Prier pour elle et aurore aussi parce qu’elle est encore bébé et toute petite. 


Elio: promis, bonne nuit à demain 


Elikem: bonne nuit monsieur Tchaa, elle dit en lui faisant un bisou. Il nettoie sa joue avec la mine renfrognée avant que je le conduise dans sa chambre. Elikem rejoint mamie Gisèle dans la sienne. Romelio et moi prions pour les bébés et la famille d’Elikem puis je rejoins Ciara dans la chambre à coucher. Elle est en appel avec Belle. Je salue mon amie en coup de vent avant de m’asseoir aux côtés de ma femme. Je tends le pied et grimace de douleur. Ciara met fin à son appel et me prend la pommade de massage des mains 


Magnim: laisse tu vas t’épuiser 


Ciara: je vais le faire Magnim. Allonge toi 


J’aurais insisté dans un autre contexte mais j’ai vraiment mal et elle masse mieux que moi. Je fais comme elle dit et serre les dents quand elle commence. Dix minutes à endurer et enfin elle finit. Je bouge juste pour me mettre dans une position plus confortable mais même ça me fait geindre de douleur.


Ciara: chéri tu es sûr que c’est pas mieux de prendre du tramad....


Magnim: écoute ne m’enfonce pas si tu ne peux pas m’aider. Je dis agacé


Ciara: mais c’est juste que tu as mal en dépit de l’ibuprofène donc je me dis que c’est mieux de passer à quelque chose de plus fort 


Magnim: et je t’ai dit quoi par rapport à ses trucs plus fort? 


Ciara: que tu as un passé de dépendance et quelqu’un comme toi doit éviter tout ce qui peut favoriser une dépendance mais chéri tu n’as même pas essayé. Tu as dominé l’alcool donc je suis sûr que.....


Magnim: non, tu n’es sûr de rien parce que tu ne sais pas de quoi tu parles. Tu ne connais strictement rien à l’abus de substance ou d’alcool. Tu ne sais pas comment en sortir est pénible. Je dois tout me refuser y compris les antalgiques opiacés. Totalement tout. Tu saisis Ou je dois le répéter pour que tu comprennes? 


Ciara: pas besoin d’être en colère Magnim. Je veux juste t’aider 


Magnim: m’aider c’est m’écouter. Je ne suis pas un bébé donc si je te dis que je ne peux pas faire quelque chose comprend le. arrête de me pousser quand c’est déjà difficile pour moi de trouver la volonté, je réplique toujours agacé


Je pose mon bras sur mon visage et j’essaie de contrôler ma respiration pour gérer la douleur. La pièce est plongée dans l’obscurité juste après. Le lit bouge et je sens qu’elle s’est couchée mais elle reste au bord. Très au bord. Les minutes passent. Le sommeil ne vient pas mais les mots que j’ai prononcé me reviennent. J’allonge le bras et je la touche. 


Magnim: tu dors? 


Ciara: non, elle dit d’une petite voix cassée 


Magnim: pardonne moi. Je ne voulais pas t’attaquer. J’ai dépassé les bornes. Je réponds gêné parce qu’elle pleure. Sa voix cassée c’est un signe j’en suis sûr 


Ciara: ça va. Je comprends que je ne comprenne pas ce que tu vis actuellement. Mon intention n’était pas de te pousser ou t’agacer. Ça me fait juste de la peine de te voir souffrir en dépit de ton traitement. Mais je ne vais plus proposer. Mes excuses 


Magnim: s’il te plaît, viens contre moi. 


Ciara: je....je vais te faire mal. C’est mieux que je reste comme ça 


Magnim: je t’en prie chérie. 


Elle bouge et enfin je sens sa chaleur à mes côtés. Je referme les bras sur elle et son ventre qui pointe touche mon côté. Comme je le pensais, j’ai senti sa joue mouillée contre mon torse. Je me suis encore excusé 


Ciara: ça va, on ne s’est juste pas compris. 


Magnim: je ne suis pas mentalement fort actuellement, je suis gêné de te le dire mais je ne peux pas faire semblant. Mais je n’aurais pas dû me défouler sur toi à cause de ma faiblesse. Je suis vraiment désolé 


Ciara: ça va chéri je t’assure, je comprends. Elle dit puis me fait un peck


Magnim: merci. Je réponds en la serrant davantage contre moi 


Ciara: tu vas me rembourser devant hein. Pas besoin de dire beaucoup merci là


Magnim: mince ne me dis pas que tu vas me balancer à beubeu quand il sera là 


Ciara: tu n’as pas dit que tu ne sais pas te taire. Voyons voir ce que ça fait quand on raconte nos trucs. Elle me dit malicieuse 


Magnim: rend moi ma femme hein créature méchante qui n’a pas pitié de menacer un homme à terre


Ciara: krkr supporte. Elle dit puis sa main glisse dans mon boxer 


Magnim: heuh ca aussi ça rentre dans le supporter? 


Ciara: tout à fait, elle répond sur un ton espiègle Pendant qu’elle masse doucement et avec précision mon membre 


Magnim: mon amour j’ai.....lol.....je veux bien mais je pourrais pas tu sais....enfin tu vois.....je balbutie 


Ciara: qui a dit que tu devais faire quelque chose? Toi tu fermes les yeux et tu laisses le truc t’emporter jusqu’au sommeil 


Magnim: cia......ra.....je...


Elle quitte mon côté pour mon entrejambe et le bout de ma tige est englouti. Je ferme les yeux comme elle a dit et j’ai l’impression qu’on me torture. Mais une vraie torture. Autant j’ai toujours mal au genou, autant ma tête devient de plus en plus légère. Elle m’avale et accélère. Je lève la main à tâtons, la cherchant dans l’obscurité pour la toucher. Je trouve sa tête et pose ma main dessus. Je suis supposé trouver le sommeil comment avec toute la pression qu’elle exerce sur ma pauvre personne actuellement?  Elle revient à mes côtés. Je pense qu’elle est fatiguée mais elle reprend juste ma queue entre ses doigts et me pompe avec plus de vigueur. Maintenant je suis ailleurs. Je raconte n’importe quoi. Mes jambes tremblent. Mes hanches ne veulent pas rester sur place. Elle m’embrasse la joue de temps en temps et me dit des choses salaces. Des choses qui me donnent envie de la mettre face couchée sur le matelas et...... je me répands sur mon ventre en la serrant fort. Elle veut même quitter mais je n’arrive pas à enlever mes bras autour d’elle. Elle doit s’extirper de mon étreinte pour y arriver. Elle revient et je sens qu’elle m’essuie le ventre avec une serviette mouillée. Ensuite elle retourne en douche puis revient se mettre à mes côtés.


Magnim: qu’on soit clair, ce qui est fait dans cette chambre reste dans cette chambre. Et cette partie ne vient même pas d’avoir lieu. J’ai rêvé de tout ça 


Ciara: lol okay Magnim. Tu as rêvé. Tu n’as pas pleuré oh Cici ne me lâche pas. Oh ne me laisse pas mon coeur.


Magnim: je risque de ne pas entendre d’ici les trente prochaines années n’est ce pas 


Ciara: krkr appelle moi encore Pavlov non 


Magnim: okay rira bien qui rira le dernier 


Ciara: hey ce n’était pas un défi hein.


Magnim: j’ai dit quoi moi? Je t’aime han 


Ciara: on se connaît. Tu me laisses tranquille tu as bien compris 


Magnim: je t’aime ooo. Je n’ai plus rien à dire. Bonne nuit ma puce 



Ciara Wiyao 


Je dors d’une traite et je suis réveillée aujourd’hui par un petit déjeuner hyper romantique à table en plus d’un petit deux pièces pyjama rose sur le lit. Je regarde avec un grand sourire tout ce qu’il a posé sur la table 


Ciara: mais ce n’est pas la St Valentin mon amour. Pourquoi tout ce rose et les cœurs? 


Magnim: bonjour toi aussi. Je décide de quand est la St Valentin désormais et j’ai décrété cette journée spéciale amour 


Ciara: lol okay bonjour. Hoooo attend, tu as failli m’avoir! Je dis en me reculant de justesse quand j’allais prendre son câlin 


Magnim: je ne vois absolument pas de quoi tu parles 


Ciara: c’est ça! Ils sont où les enfants et maman Gisèle? Pourquoi la maison est si calme?


Magnim: lol Mais il est déjà 9 heures du matin et nous sommes un samedi. Tao est passé chercher tout le monde pour les cours de natation. C’est lui qui m’a ramené tous tes préférés pour la surprise. Je voulais me rattraper pour hier et te faire plaisir


Ciara: montre d’abord tes mains 


Magnim: Mais la confiance dans le couple? 


Ciara: déshabille toi pendant que tu y es même! Zéro confiance quand il s’agit de toi


Il rigole bien pendant qu’il s’exécute. Quand je suis satisfaite qu’il n’a rien de compromettant sur lui je me change dans la petite tenue qui est à ma taille puis je pose pour qu’il prenne les photos qu’il demande. On va manger en chambre par la suite parce qu’il ne peut pas rester assis longtemps. Il insiste quand même pour débarrasser. Avec la tonne que j’ai mangé moi je m’endors directement. 



Tao Adamou



Magnim s’est rendu disponible en dépit de son entorse et nous avons pu finaliser l’ébauche que je vais présenter dans quelques minutes à Ibrahim Wanké. Pour le moment je me laisse subjuguer par la présentation de ma femme. Pas que je ne l’ai pas déjà entendu. Je l’ai écouté un tas de fois mais que puis je dire. J’aime la voir dans son élément. 


Ibra: une ligne d’écoute pour les proches des employés ne me coutera pas trop cher? 


Farida: mais non vu que c’est le même numéro que les employés utiliseront. Je pense que cette approche est meilleure parce qu’avoir un psy à l’interne peut être un coût superflu si les employés n’en profitent jamais. Au final il faut quand même le payer à la fin du mois. Mais confier cette tâche à une clinique externe ou un service de soutien et les payer pas appelant élimine la question du gaspillage 


Ibra: et comment je sais que le service de soutien ne me facturera pas des consultations même si personne m’appelle? 


Farida: vous faites vous même la demande de la ligne privée chez le fournisseur. Comme ça vous aurez une liste quotidienne des appels. 


Ibra: oh bonne idée. Comme ça j’écoute les conversations pour m’assurer qu’ils n’abusent pas aussi du système juste pour me voler 


Farida: ah non. Les informations partagées entre un psy et son patient sont strictement confidentielles. Et oui cela s’applique pour tout groupe de soutien. La seule mesure de contrôle que vous avez en faisant installer le numéro c’est que vous ne le donnerez qu’à vos employés.


Ibra: et la Clinique ou le groupe de soutien peut donner ce numéro aussi à d’autres qui ne sont même pas mes employés et me faire payer pour. 


Farida: Mais on ne peut dans un monde contrôler tous les paramètres. Tout comme engager un psy ici ne vous garantit pas que vos employés iront le voir parce qu’ils en ont réellement besoin ou peut-être certains veulent juste rallonger l’heure de pause. J’ai fait une estimation des coûts de chaque approche et déjà parlé avec une clinique puis un groupe de soutien que je connais ici. À vous de voir ce qui vous convient le mieux 


Ibra: est ce que je suis obligé d’inclure les familles des employés dans ses services?


Farida: le choix vous revient monsieur. Je sais que c’est souvent apprécié par les employés quand leurs familles proches sont inclues dans ce genre de programmes. Surtout pour un début vu que vos employés vont se déplacer beaucoup à l’extérieur pour les formations. Au moins les femmes et enfants ont une ligne d’aide au besoin mais bien sûr tout dépend de vous et ce que vous êtes prêt à investir 


La porte s’ouvre en fracas et la reine des lieux entre le visage déformé par la colère. Elle se met à gueuler comme un animal


Raissa: tu sors de mon entreprise sur le champ pouilleuse! 


Ibra: enfin cher....


Raissa: tu la fermes Ibrahim! Tu ne vas pas salir ma réputation en te coltinant une incompétente pareille! Toi le barbu tu prends ta chose et vous dégagez! 


Je mets la main sous mon menton et je regarde M Wanké, le sourcil levé attendant sa réponse


Ibra: mes excuses M et Madame Adamou. Je vous reviens dans une...


Raissa: tu ne reviens nulle part! Dehors!!!! 


Il la tire sous nos yeux alors qu’elle se débat. Ils sont dehors et le temps qu’on comprenne il la gifle. 


Tao: pourquoi ça m’amuse? Je demande pendant qu’elle regarde son mari comme s’il était un extraterrestre 


Farida: tu aimes trop les règlements de compte. Elle réplique tout en fermant son ordi. 


Tao: ah tu ne peux plus m’accuser cette fois. Ce n’est pas moi qui lui ai collé la main à la joue 


Farida: tu aimes trop le chaos Tao. C’est pas bien. Elle répond comme une prof qui conseille un élève ce qui me fait rire 


Je me reprends de justesse quand Ibrahim revient dans la pièce. Je vois le type et je le plains. Il en faut tellement d’énergie pour gérer Raissa qu’il transpire. Elle est dehors et le menace cette fois qu’elle va le ruiner, il n’est rien sans elle et c’est son idée à elle cette entreprise. 


Ibra: je.....on pourrait reporter notre réunion S’il vous plaît? Il nous demande après lui avoir claqué la porte au nez 


Farida: pour ma part j’ai fini. Je vous ai envoyé mon PowerPoint par e-mail. Faites moi signe quand vous serez prêt. 


Tao: je ne travaille pas dans cette cacophonie M Wanké. On se revoit quand vous saurez exactement ce que vous voulez faire, je dis parce que derrière Raissa ne fait que bouger la poignée de la porte pour l’ouvrir 


Ibra: encore mille excuses pour tout ceci. Je ne sais vraiment pas ce qui lui arrive 


Je suis debout et je sors avec Farida. On ouvre et la folle furieuse veut nous bousculer 


Raissa: dégagez de mon chemin! 


Farida: c’est toi qui est sur notre chemin je te signale. 


Raissa: tu la fermes et tu disparais! Et que ça saute! 


Je la pousse sur le côté et on avance. Derrière elle éclate en larmes et se met à insulter toute la terre. Moi y compris 


Farida: toi aussi tu étais obligé de la pousser si fort? 


Tao: c’est vous qui avez du temps à perdre. C’est toi qui m’a dit de la considérer comme un mur non? Je l’ai cassé pour nous faire du chemin 


Farida: homme qui aime les problèmes comme ça 


Tao: c’est mon approche zen ça maintenant. Je casse les murs quand je le vois 


Elle me donne son air de quand elle est fatiguée de moi et secoue la tête. Je rigole et sifflote pendant qu’on s’en va chercher laith chez mes parents. 


Tests