47 : La colère d'un frère
Ecrit par Owali
'kokoko'
- Oui !
- Bon...bonjour monsieur Andry, fit craintive la dame de ménage.
- Bonjour, qu'est-ce qu'il y a ?
- Heu...en fait heu...
- Parle ! qu'est-ce qu'il y a ?
- Il y a un monsieur qui demande à vous voir...
- Oui et alors pourquoi tu trembles comme si on t'avait versé de l'eau froide au corps ?
- C'est que Monsieur Andry, il s'agit de...il s'agit de Thomas Odjiofor.
- Heu...oui et alors ? Je suis sensé avoir peur de lui ? Tchiippp fait le entrer ! Au lieu de me faire perdre mon temps.
- Oh...oui monsieur ! Lança t-elle en refermant la porte coulissante de la bibliothèque dans laquelle je me trouvais.
J'aimais bien cette pièce de la maison. Feutrée et sombre avec les murs complètements recouverts d'étagères entières de livres, je m'y rends quand j'ai besoin de me recueillir ou ,comme dans le cas présent recevoir les personnes que je convoque.
Oui que je convoque car dans le clan Antsia nous avons une hiérarchie stricte et en tant qu'ainé des adolescents, les parents m'avaient confié la lourde responsabilité de m'assurer que mes quatres zozo de cousins ne franchissent pas la ligne rouge.
Si les années précédentes cela n'avait pas été très difficile dans la mesure ou les filles etaient plutôt dociles, cette année, malgré ma surveillance rapprochée et les couvres feu que j'ai instauré, force est de constater que j'ai lamentablement échoué dans la tâche.
Wali ma petite wali...pfff. J'ai été trop naïf de pensé qu'elle n'aurait pas pu être influencé par ses cousines. Je n'ai rien vu venir jusqu'au jour où elle avait disparut, mais hélas, il était déjà trop tard.
Lorsque Mengue m'annonça sa grossesse hier, mon sang ne fit qu'un tour et en sans réfléchir, je pris la route en direction de la Clinique Chambrier où je savais qu'elle était.
Il fallait que je l'entende de sa voix pour le croire. Pendant tout le trajet, Iwya qui avait réussi à se glisser dans ma voiture avant que je ne démarre, me demandait de me calmer et de ne pas faire de bêtise que je pourrais regretter.
Mais j'étais déjà dans un état second et c'est tel un automate que j'arrivai à destination et me dirigeai vers l'entrée de la clinique quand des voix de personnes plongée dans l'obscurité attiraient mon attention :
//////////
« - Tu as toujours les mots pour me convaincre...
- Non Liyah, je ne te baratine pas... »
Liyah ? J'aurai pensé reconnaître la voix de...
« - Je n'ai pas fini! Tu m'as prouvé à suffisance ton immaturité et maintenant que tu es père, j'ose espérer que tu sauras assumer les conséquences de tes actes tels qu'un vrai homme devrait le faire. »
Ah j'en étais sur, c'est bien elle, me disais-je en me rapprochant de l'endroit où ils se trouvaient.
« - Que veux tu que je fasse ?
- Je veux que tu ailles te présenter chez mon père. »
- Et il va aller se présenter chez ton père en tant que qui ? demandais-je les surprenant dans leur conversation.
- Oh ça c'est qui ?!? S'exclama t-elle alors qu'elle essayait de reconnaître ma silhouette dans la pénombre.
- Monsieur, je pourrais savoir qui vous êtes ?
Me demanda t-il en s'approchant de moi, pensant certainement qu'il m'impressionnerait.
- Oh Andry, qu'est ce que tu fais la bas ? Me demandais Iwya qui était resté à l'entrée de la clinique.
- Andry ?!? Réalisait subitement Wali qui se précipitait devant son type pour le stopper dans sa progression.
Hum...elle veut même le protéger ! Qu'à cela ne tienne, grossesse où pas, je vais la boxer avec ce vaut rien si elle insiste.
- J'ai posé une question à laquelle je voudrais une réponse !
- Liyah, écarte-toi s'il te plait, lui demandait-il en essayant de la mettre sur le côté.
- Non Ush, ne t'approche pas, c'est...c'est mon grand frère, résistait-elle complètement apeurée. Et pour cause, elle savait jusqu'où mes colères pouvaient aller.
Elle avait raison d'avoir peur, parce qu'à mesure qu'il se parlait, ma colère augmentait.
Liyah..Ush...non mais c'est quoi ca ?!?
- Pour la dernière fois Wali, et je ne me répeterais pas, qui est-il pour toi pour que tu lui demande de se présenter chez ton père ?!?
- Mais Andry, qu'est-ce qui...Oh Wali ! Qu'est-ce que tu fais la ? Intervint Iwya qui venait de me rejoindre.
- Je suis son petit ami ! Répondit fièrement le Ush en question qui avait réussi à la dépasser et se retrouvait désormais à un pas de moi.
Parfait.
- Okay, donc c'est lui auteur de ta grossesse !
- Qu...Qu...Qu... KOUM ! Il n'eu pas le temps de finir sa phrase que déjà je lui assenais un coup de poing résonnant qui fut le premier d'une longue série.
- Tu te permets de séduire ma sœur KOUM ! Tu lui prends sa virginité KOUM ! KOUM !
Je le mis à terre facilement, pffff elle n'est même pas foutu de choisir un mec qui sait se battre. Tu la jète comme une vieille chaussette comme...KOUM ! Le salaud que tu es KOUM ! KOUM ! KOUM ! Mais, tu ne sais dans quelle famille tu es tombé KOUM ! KOUM ! KOUM ! Tu es fini KOUM ! KOUM ! KOUM !
- Oh Mon Dieu ! ANDRYYY pitié ! Laisse l...PAF !
Je venais de lui coller une baffe qui la projeta quelque mètre plus loin.
Elle ose carrément venir s'interposer, elle est folle ! Qui lui a appris à cautionner ce genre de comportement, pas moi ca c'est sur !
Habité par une colère sans nom, je m'acharnai sur lui sans interruption jusqu'à ce que deux costauds vigiles vinrent me soulever avec toutes les peines du monde.
Sortant de mon état de transe, c'est avec horreur que je réalisais l'ampleur de mon geste, lorsque de je vis son corps inanimé sur lequel Wali avait plongé en pleure.
Me dégageant de l'emprise des vigiles, je me dirigeais vers ma voiture lorsque je croisai le regard interrogatif de Tante Shani...
- Qu'est-ce qui se passe Andry ? Pourquoi tu t'en es pris au fiancé d'Arianna ?
- QU...QU...QUOI ?!?
//////////
'kokoko'
- OUI !
La porte de la bibliothèque s'ouvrit sur un gaillard, simplement vetu d'un jean noir et d'une chemise bleu ciel mais qui avait cet air arrogant qu'on les personnes sur d'elles. Hum !
- Bonjour ! lança t-il en se rapprochant du fauteuil sur lequel j'étais installé.
- Bonjour...Thomas Odji..o..répondis-je en essayant de me souvenir de son nom.
- Thomas Odjiofor ! me coupa t-il en me tendant sa main. Enchanté !
Hum...il s'est cru à un entretien d'embauche ou quoi ? Tchip.
- Installe toi la, lui repondis-je sèchement en lui indiquant le fauteuil en face de moi.
- Merci.
- Nous n'allons pas être long, si j'ai demandé à Mengue de te faire venir c'est pour te mettre en garde. Mengue n'est pas une de ces filles de Libreville qui font la vie sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit.
Il acquiesca sans rien ajouter.
- Nous sommes un clan à nous tout seul et selon notre organisation, Mengue est sous ma responsabilité. Elle m'a informé entretenir une relation qu'elle estime sérieuse avec toi.
Raison pour laquelle je souhaitais m'entretenir avec toi.
- Très bien, fit-il en souriant.
- Je ne vais pas passer par 4 chemins, Mengue est beaucoup trop jeune pour s'engager dans une telle relation alors, je vais tout simplement te demandé d'y mettre un terme !
- Pardon ? Fit-il ayant soudainement perdu de sa superbe.
- Tu m'as bien entendu. Je ne sais pas si tu es au courant mais elle n'a que 16ans donc elle est mineur...qu'elle âge as-tu déjà ?
- 21 ans, mais ce n'est pas...
- Voila, c'est bien ce que je disais, elle est beaucoup trop jeune pour ces choses la.
- Si tu le permet Andry, je vais juste remettre les choses dans leur contexte pour éviter tout mal entendu. Mengue et moi nous apprécions enormement et je n'ai absolument pas l'intention de m'amuser avec elle. Je suis conscient de son jeune âge et que tu me crois ou pas, elle n'aurait pas pu tombé sur une meilleure personne que moi pour canaliser sa fougue et ses caprices.
Je me considère comme son confident, son ami et depuis peu son amant mais, avant tout je suis son grand frère également et en tant que tel, je ne ferais jamais rien qui puisse la nuire ou la détourner de son objectif premier : réussir ses études.
- Hum ! Beau discour, je vois qu'elle t'a bien briefer mais cela ne change rien.
Peut être que je n'ai pas été assez claire, alors, même si je déteste ça, je vais me répéter une dernière fois. Dans l'intérêt général, Thomas Odjiofor, je te conseille fortement de mettre un terme à ta relation avec Mengue Antsia, sous peine de t'exposer à de tes sérieux ennuies avec la justice...as-tu déjà entendu parlé de détournement de mineur ?
- Oui...mais...mais enfin...
- Merci ce sera tout, terminais-je en me levant et en ouvrant la porte coulissante.
Vous avez intérêt à ne pas lui divulguer le contenu de notre conversation. Débrouillez vous comme vous voulez mais je ne veux plus entendre parlé de vous d'ici 2 jours. Bonne journée, lancais-je enfin avant de le planter sur place.
---------------------------------------
Je remontais les marches des escaliers qui menaient à ma chambre quand je sentie une présence dans mon dos. Me retournant, je vis la dame de ménage qui me suivait en s retournant par intermittence comme pour 'assurer qu'elle n'était pas suivie.
- Qu'est ce qu'il y a encore ?!
- Mon...Monsieur Andry, vous...vous savez qui vous avez reçu dans ... dans votre bureau tout à l'heure ?
- Quoi ? Odjiofor ou Adjiofar la ?
- Thomas Odjiofor monsieur...vous ne savez pas qui c'est ? reprit-elle en chuchotant
- Rho ! Mais tu me fatigues à la fin, tu vas me dire qui c'est oui ou merde ?
Elle se rapprocha de moi, et me tira l'épaule comme pour me faire une confidence à l'oreille
- Thomas Odjiofor c'est le fils de...
---------------------------------------------------------------
- Tu n'avais pas le droit de faire ca ! Non mais tu te prends pour qui à la fin ! Me criait-elle au visage.
- Je te demande pardon ? A qui crois-tu t'adresser ? Lui répondis-je en retournant son bras dans son dos
- Aïe ! Lache moi ! tu me fais maaalll ! Espèce de...
CLAP !
- Surveille ton language petit insolente !
- Laisse-moi tout de suite ! je vais aller voir les parents, tu uses et abuses de ton autorité ! tout ca doit finir ! snif
Je fis un sourire en la relachant...
- Vas y, je me ferais un plaisir de leur raconter comment tu t'organises avec tes sœurs pour faire rentrer des hommes dans le domaine...
Elle écarquilla ses yeux, surprise de découvrir que je suis au courant de ses manigances.
- Co...Comment ?
- Je vous ai déjà dit que ce n'est pas la peine de chercher à me faire des cachotteries parce que tôt ou tard, je finirai par le savoir et à ce moment il sera trop tard parce que ce n'est que ma colère que vous rencontrerez en face de vous.
- Qui ? Qui t'a dit ?
- Ah Ah ! Tu ne penses tout de même pas que je vais te dévoiler mes sources. Continue à me prendre pour un con et tu verras ce qui t'arrivera.
Elle rentra sa tête entre ses épaules et voulu se retourner avant de revenir sur ses pas
- Je...je pourrais au moins récupérer ma puce ?
- Pourquoi faire au juste ? Le rappeler ? Tu n'as donc aucune dignité ? Il te plaque et tu veux continuer à lui courir après...pfff...ce n'est pas moi qui vais cautionner ce genre de comportement. Allez ! disparaît de ma vue avant que je ne te fasse du mal. Pauvre fille !
Elle sortie aussitôt de la bibliothèque en courant, et claqua toutes les portes qu'elle croisa sur son chemin.
Ce n'est pas grave, je préfère qu'elle me déteste aujourd'hui plutôt qu'elle se retrouve dans le même état que l'autre idiote demain parce que je n'aurais pas agit à temps.
Je regardais les débris du téléphone de Mengue que je venais de réduire en miette après l'avoir surpris au téléphone en train de le supplier de ne pas la larguer.
----------------------------------------------------------------------
Bref, il faut que j'aille me défouler, elles m'ont trop pris la tête.