49 : Rien ne va plus
Ecrit par Owali
Une semaine...une semaine déjà que je vie dans l'angoisse permanente que cette histoire nous éclate au visage.
Une semaine que je n'ai plus aucune nouvelle d'Ulrich. Mise à part le fait qu'elle m'ai assuré qu'il était hors de danger et que sa mère veillait à son chevet, ma mère n'avait rien voulu me dire de plus.
Tantine Ari était rentrée depuis deux jours dans des circonstances un peu particulières, enfin d'après ce qu'Ize me racontait. Car m'étant un peu renfermé sur moi-même, je ne m'occupais plus de ce qui se passait dans la famille.
- Hé Wali! je te dis que les gens de ta famille la vont me tuer! Lança-t-elle en s'installant sur le fauteuil à ma droite.
- Qu'est-ce qu'il y a encore, lui demandais-je d'un air désintéressé en continuant à zapper sur la télé à la recherche d'un programme intéressant.
- Mais tantine Ari est rentré et tout le monde est allé lui rendre visite l'exception de qui?
- Qui?
- Mais tes grand parents la non!
- Oh! Pourquoi?
- Hum toi tu blagues avec Papi Pierre hein! il a dit qu'il attend de rencontrer l'homme qui a osé engrosser sa fille avant de lui adresser la parole à nouveau et il a imposé à sa femme de ne pas aller la voir sous peine de la chasser.
"Comme c'est toi qui leur a appris à aller coucher partout telle des chiennes en chaleur et de me ramener des grossesses d'inconnues, essaie un peu d'aller la voir et tu vas savoir de quel bois je me chauffe!".
Et oui, mon grand-père était un homme qui avait des principes auxquelles il était très difficile de lui faire déroger. Et les enfants avant le mariage en faisait partie.
Ainsi parmi tous ses enfants, il n'avait désigné comme héritier que ceux qu'il avait estimé digne d'être ses successeurs, à savoir Tantine Pélagie, Tonton François et mon père. Les autres n'ayant pas "stabilisé" leur situation n'auraient droit à rien venant de lui.
Le pire dans tous ça c'est qu'étant la dernière, Tantine Ari était sa préférée.
Et cette différence c'est bien accentuée lorsqu' étant étudiante, elle avait eu droit à des privilèges auxquels aucun des autres enfants n'avaient eu droit, même pas sa propre sœur jumelle qui s'était attirée les foudres de son père au moment de sa grossesse précoce. Etudiante, elle avait déjà le rythme de vie d'une personne qui travaillait. D'après ce que j'avais entendu, elle avait une grande villa avec chauffeur et tout le personnel pour s'occuper de la maison, pendant que sa sœur croupissait dans une simple chambre à dakar.
Je n'ai pas eu d'échos quant à la nature de leur relation mais visiblement elles étaient proche malgré tout.
Elle avait une vraie vie de princesse...la princesse de son père.
Mais ca c'était avant qu'elle ne rentre au Gabon et qu'elle décide de se rebeller en refusant de se mettre en couple avec gendre idéal au yeux de son père. Un jeune homme travaillant dans une société d'exploitation du bois, à l'époque personne n'avait compris qu'une fille aussi calculatrice que Tante Ari refuse une telle proposition.
Aujourd'hui je comprends mieux...qui pouvait résister au charme d'Ulrich?
Cette homme est tellement attentionné et adorable...quand tu es avec lui, il te fais te sentir unique au monde. Il est concentré sur toi de telle sorte que jamais il ne va avoir un œil qui glisse sur des filles qui passent ou une parole de travers. Il est très cultivé et drôle à la fois et le top du top, c'est un excellent danseur. Bref, c'est mon Ush... et l'homme que je connais n'a rien avoir avec l'image de don Juan qui lui colle à la peau.
Alors okay il a omis de me dire qu'il attendait un enfant et c'est une chose très grave mais voila, je n'arrive pas à lui en vouloir.
C'est au dessus de mes forces. Et c'est mieux ainsi, car je ne veux pas avoir de ressentiment pour le père de l'enfant que je porte.
C'est notre bébé, le fruit de notre amour, et je ne le regrette absolument pas. En une semaine j'ai eu le temps de retourner la question dans tous les sens et voilà les conclusions auxquelles j'ai aboutie.
Je caressais mon petit ventre qui commençait à peine à ressortir écoutant vaguement le congossa d'Ize lorsque Mengue vint nous rejoindre la mine complètement défaite, les cheveux en bataille et négligemment vêtu d'un pagne et d'un vieux tee-shirt.
- Aka Mengue, A né ya? (Qu'est ce qui se passe)
- Tchiippp, lançat-elle simplement pour réponse en la toisant (regarder de haut en bas)
- Oh?!? Je dis hein, tu as un problème avec moi?
- C'est à toi de me le dire? lui répondit-elle simplement en s'asseyant tranquillement sur le canapé en face de moi.
Je les regardais à tour de rôle, elles se fusillait tellement du regard qu'on pouvait voir les balles sortir de leurs yeux.
- Oh les gos, vous avez quels problèmes?
- Il faut lui demander, moi je ne sais pas pourquoi c'est sur moi qu'elle met sa colère. Si on t'a plaqué, il faut aller t'en prendre à l'auteur, c'est pas sur moi.
- IZE! cria t-elle en se jetant sur elle pour lui asséner une série de taloche et de gifle.
- Mais oh! M'exclamais-je complètement surprise.
Ize, l'effet de surprise passé, pris rapidement le dessus sur elle et se mis à lui flanquer une correction digne de ce nom.
Moi dans mon état j'ai opté pour alerter les garçons par téléphone, parce que les coups perdus à l'heure la...
5 min plus tard, Iwya arriva et les sépara.
- Mais vous êtes folles ou quoi ?!? Qu'est-ce qui vous prend?
- C'est elle qui a commencé en me sautant dessus pour je ne sais quelle raison? répondit Ize
- Pour tu ne sais pas quelle raison?!? Parce que quand tu vas raconter ma vie a tout le monde tu es sur que tu ne sais rien!
- Ca c'est encore qu'elle histoire ca? Demandait Iwya peinant a les tenir à distance l'une de l'autre.
- Jalouse! C'est tout ce que tu es, une grosse jalouse! C'est pour ca que tu as tout fais pour que je me sépare de Thomas! Frustré qu'il n'ai pas répondu à tes appels de phare, tu t'es vengé en allant me balancer à Andry!
- Qu...quoi?!? Nous nous écriâmes en même temps Iywa et moi.
- N'importe quoi! Tu as la moindre preuve de ce que tu affirmes? tchippp
- Je sais! je n'ai pas besoin de preuve! Personne d'autre à part Wali et toi n'était au courant que Thomas était venu ici! Donc il n'a personne d'autre qui aurait pu en parler à Andry. Tu n'es qu'une sale traîtresse!
- Mais tu dérailles vraiment ma vieille! Je vais aller raconter ça à Andry pour gagner quoi?
- Thomas! Je sais que tu en pince pour lui depuis le premier jour. Le problème c'est que tu parles tellement que tu oublies ce que tu racontes aux gens, mais aujourd'hui tout ca va finir! Tu es démasqué pauvre jalouse que tu souffres!
Ize essaya encore de sauter sur elle pour lui remettre un coup, quand dans son dos, la main d'Andry la stoppa net dans son élan.
Sa présence eu pour effet immédiat de refroidir la pièce où nous nous trouvions. On pouvait entendre les moustiques voler.
- Je peux savoir ce qu'il se passe ici? demanda-t-il calmement.
- Il faut lui demander, c'est elle qui...Aïe! Andry venait de la bloque par la nuque et avait l'air de resserrer son emprise. Tu...tu...me fais mal...gémissait-elle.
- Qu'est-ce qui se passe? reposa-t-il la question en regardant fixement Mengue.
- Je...Je suis venue m'expliquer avec Ize suite à une conversation que j'ai eu avec Edji...
Edji était le grand frère des jumeaux mais étant plus âgé que moi, je n'avais, avec lui, pas plus d'affinité que ca.
- Edji? s'étonnèrent Iwya et Andry, pendant qu' Ize baissa la tête l'air coupable...
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Kinkinkin!