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Ecrit par Annabelle Sara
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Elle était en fin en face de moi, après un trajet en taxi où elle a passé le temps à se moquer de moi parce que je lui ai dit que je ne conduis pas mais que je suis un expert des taxi-course.
Elle était enfin face à moi et après 20 minutes à se moquer de moi, maintenant je pouvais l’observer sous une lumière plus flatteuse.
- Tu es super belle dans cette robe au fait !, la complimenté-je.
- Merci !
Cette robe rouge près du corps m’avait presque donné des palpitations. Une chance que je sois un maitre du self-control.
- C’est jolie ici, je ne savais pas qu’il y avait un restaurant traditionnel ici ?
- Je viens aussi pour la première fois !
Ça c’est un mensonge, je n’irais jamais avec une fille dans un restaurant que je n’avais pas calibré au départ. Calibré c’est-à-dire dont je ne connaissais pas les prix et la qualité des plats et du service.
- C’est un ami qui m’en a parlé !, ajouté-je en lui tendant la carte. Il m’a conseillé la sauce jaune.
- C’est le même ami que tu as refusé de me présenter hier ?, demanda-t-elle avec un sourire en coin.
- Non ! C’est un autre que je te présenterais avec plaisir s’il était dans la ville !
- Technique typique de cloisonnement, fit-elle en levant la tête vers moi.
Je me suis mis à rire, elle a du répondant.
- Oui votre honneur je plaide coupable !
- Toi tu aime plaider coupable hein ? Tu ne serais pas avocat par hasard ?
J’ai hoché la tête en guise de réponse.
- Oui, mais je n’aime pas porter la robe noire, c’est trop triste ! J’en aurais assez après ma mort je pense ! Parles moi de toi Queen Claire, étudiante ?
Je lance ça dans l’espoir qu’elle me réponde non, mais les chances pour que je vois juste son élevé puisque dans ce pays on est étudiant en moyenne jusqu’à 35 ans ! Oui je suis une exception à la règle.
- Non je travaille avec mon oncle ! Je suis assistante de direction dans sa boite depuis environ 4 ans…
- Entreprise familiale !
- Oui ! Et il faut dire que bien que j’aime mon boulot c’est pas la joie tous les jours surtout quand tout le monde estime que tu as le poste que tu as parce que tu es la fille du patron… dans mon cas la nièce !, dit-elle visiblement agacée par cette réalité.
- Ouais c’est pas souvent bien vu ! Du coup si tu travaille en famille tu vis aussi en famille ?
- Non… Oh non ! Seigneur je me serais déjà tiré une balle, s’exclama-t-elle.
Elle se mit à rire et moi aussi. Elle ne semblait pas vouloir développer la question alors je n’allais pas insister là-dessus.
- Des enfants ?
Ma question la surprit.
- Non et toi ?
Avec un rire en coin je lui ai fait un non de la tête.
- Parle-moi de toi ! Ta famille, tu as refusé de me présenter à tes amies ça veut dire qu’il y’a une femme dans ta vie et tu ne veux pas qu’un d’eux bourde en parlant de tes aventures…
- Non, la coupé-je. Je suis célibataire et libre, mais je ne t’ai pas présenté à mes amis pour apprendre à te connaitre d’abord…
- Et pour que je ne me fasse pas des films, répliqua-t-elle avec le regard de fauve que je connaissais.
Je lui ai sourit et attendu qu’elle lise dans mon regard la réponse à son analyse.
- Les hommes !, fit-elle en me souriant. Vous êtes tous les mêmes il n’y a qu’une chose qui vous intéresse…
Elle fit une pose en reportant son attention sur la carte. Elle voulait se défiler après avoir lancé la bombe puante sur moi.
- Quoi ? Qu’est-ce qui nous intéresse ?
- Le sexe ! La seule chose qui t’intéresse c’est de te retrouver entre mes jambes !, déclara-t-elle avec un air de défi.
- Tu n’aimerais pas que je me retrouve entre tes jambes ?
La grimace légère sur son visage me donna la réponse que j’attendais.
- Tu… Franchement ! Donc cette invitation c’est dans le but de m’allonger ?
- Je t’ai dis au téléphone que je déteste manger seul, tu ne t’attends pas tout de même à ce que je t’allonge sur la table d’un restaurant bondé… même si tu es appétissante je ne vois pas pourquoi je devrais passer ma nuit en cellule !
Je la voyais se décomposer, même si elle jouait la carte de la fille choquée, l’image que je venais de mettre dans sa tête semblait la troubler, puis elle éclata de rire !
- Même si je dois avouer que j’aime manger les délices à table, toi je préfèrerais te déguster en privé si tu vois ce que je veux dire !
Le fauve refaisait surface, elle sourit, un sourire légèrement crispée.
- Mais ça ne fait pas parti de mon programme ce soir, ai-je fini pas avouer.
Elle leva un regard surprit sur moi.
- Tu veux dire quoi ? Tu n’as pas l’intention de m’allonger sur une table pour aller entre mes jambes ?
Cette fille a un truc que je n’ai pas encore saisit, je me souviens du mouvement de recule hier quand j’ai touché sa cuisse. Pour danser contre moi, me tenter avec sa peau crémeuse elle y allait à fond, quand je lui retirai mon attention elle paraissait déçue, et quand je l’invite elle me sort la carte du chaud-froid.
Elle n’a même pas l’air de se rendre compte que son comportement est contradictoire, quasi bipolaire. Mais je l’ai invité pour mieux la connaitre et savoir si ce que je ressentais en sa présence avait une chance de se concrétiser.
Alors je vais juste continuer à l’observer et espérer cerner ce qui se cache derrière ce regard de lionne affamée qui se retient de bondir sur sa proie.
- Si, si mais ce soir j’ai envie de sauce jaune, ai-je répondu avec un regard espiègle dans sa direction.
- C’est sérieux ?
- Quoi tu n’aimes pas la sauce jaune ?
- Si… je suis juste surprise ! Vu ta réputation… je m’attendais à ce que tu me traine dans un hôtel après notre repas pour digérer…
Je n’ai pas pu me retenir, j’ai éclaté de rire. Oh cette réputation !
- Je ne veux pas savoir qui t’a fais croire que j’allais te trainer dans un hôtel parce que chaque fois que je suis entré dans un hôtel avec une femme elle marchait avec ses deux pieds et d’ailleurs c’est elle qui ouvre la marche devant moi !
Elle éclata de rire en se couvrant la bouche. Elle commençait à se détendre, je ne sais pas pourquoi elle m’avait attaqué de la sorte mais cette défense farouche à peine voilé j’avais peur de connaitre d’où ça vient.
- Tu prends quoi ?, demandé-je en attirant son attention sur le menu.
- Hum… je voudrais tenter la sauce Gombo avec du crabe et le couscous de tapioca, répondit-elle en souriant.
De la main je fis signe à un serveur qui s’approcha pour prendre notre commande, une minute plus tard il vint avec une bouteille de vin blanc. Claire semblait plus calme. Je la vis respirer un grand coup.
Comme si elle manquait de souffle.
- Tout va Bien Queen ?, ai-je demandé en lui tendant la main.
Elle observa ma main tendue, posé sur la table avec un air perplexe. Elle avait peur de me faire confiance et en même temps elle voulait se confier à quelqu’un. Et c’est moi qu’elle avait en face d’elle.
Elle prit ma main.
- Je… ça va je suis juste un peu…
- Accablée ?, fis-je en serrant sa main.
Elle m’observa comme si j’avais réussi un coup improbable.
- Dans le taxi tout à l’heure tu as passé 20 minutes à te moquer de moi mais en faites, j’ai bien vu que tu étais tendue comme un bobolo de 4jours…
Elle sourit !
- T’es amusant…
- Pour une fille qui a passé la journée à travailler comme tu m’as dit tu avais hâte de sortir de chez toi, tu n’as même pas proposé qu’on se voit demain parce qu’en réalité tu es fatiguée ! Et c’est un peu pour ça que tu m’as sauté à la gorge là… je me trompe ?
Elle serra ma main.
- J’aimerais passer un bon moment pour oublier… toutes ces choses qui me tracassent en ce moment !
- Tu pourrais aussi en parler ! Peut-être qu’extérioriser ce qui t’ennui te permettrais aussi de relativiser… en plus j’ai le don d’écouter les gens !
Elle secoua la tête en retirant sa main.
- Je ne veux pas t’ennuyer avec mes problèmes, fit-elle alors qu’on nous apportait nos plats.
Une fois que le serveur parti j’ai décidé de changer de sujet.