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Ecrit par Lilly Rose AGNOURET

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J'enlève mes chaussures et mets des babouches. Je soulève les petites et les ramène dans le salon. Maman est sortie accompagner Georgeline. Elle revient et me dit
« Appelle ta sœur, je veux lui parler. »
« Elle est sortie, maman. »
« Mince. Je voulais la bloquer à la maison. Sa grand-mère ne l'a pas vu sortir. »
« Non, grand-mère est dans la cuisine. »
« Ok. Ce n'est pas grave. Je lui parlerai quand je la verrai. »
« Ok. Je vais dans la douche. »
« T'a t-elle dit où elle partait ? »
« Chez Sunita. Je n'en sais pas plus. »
« D'accord. Et qu'est-ce que tu me caches, Tania ? »
« Maman ! Je ne suis pas la gardienne de Pupuce. Elle en veut pas me parler. Je préfère ne pas insister. »
« Ok. Je vais attendre qu'elle rentre pour discuter sérieusement avec elle. Sa mère a osé m'appeler hier pour m'insulter au téléphone. Elle me dit carrément que je laisse sa fille mener une vie de débauche parce que je veux qu'elle s’attrape une deuxième grossesse avant de quitter le Gabon. »
« Ta sœur a vraiment des problèmes ! Elle n'arrive pas à gérer sa fille et elle ose t'insulter. »
« J'irai la voir demain pour lui dire deux mots. Je commence à en avoir assez qu'elle me jette des méchancetés au visage chaque fois que cela lui plaît. »
« Est ce qu'elle changera un jour, maman ? J'ai l'impression que je vivrai avec Pupuce la même relation que tu as vécu avec tante Agnès. Elle a transmis à Pupuce son mauvais cœur. »
« Ça ira ! Il faut prier pour qu'elle change. »

Je laisse maman pour aller dans la douche. En sortant de là dix minutes après, j'entends la voix de Jileska qui est au salon. Elle discute avec grand-mère et maman. J'enfile une des robes paysannes que j'ai acheté à Libreville. Quand j'arrive au salon, ma copine s'écrie :
« Ma copine dans de nouvelles fraîcheurs, là. Pardon, raconte seulement. »
« Bonjour Jileska. Comment vas-tu ? », lui fais-je en souriant.
« La go, allons seulement à côté. T'as trop de choses à me raconter. »
Nous laissons là maman et grand-mère qui se mettent à parler de choses importantes, apparemment.
Ma copine et moi atterrissons à la terrasse de derrière.
« Raconte, raconte. Qu'est-ce que vous avez fait ? Où vous êtes allés. Oh, la go, ta robe est trop belle ! »
« J'en ai acheté une pour toi. »
« Oh ! Que merci oh ! Y a que toi pour penser à moi. »
« Et nous avons fait le tour des établissement. Je t'ai ramené la doc. »
« Chouette. C'est bon, j'ai décidé, je vais faire un DUT de comptabilité. J'emballe le tout en deux ans. Ensuite, je me trouve un job. Et on en parle plus. »
« Pourquoi veux-tu faire des études aussi courtes. »
« Ah ! Madame ma mère me fait maintenant trop de bruit. Elle veut retourner s'installer à Essassa. Elle dit qu'elle ne peut pas emmener la petite. Il va falloir que je prenne bientôt Chrysalide en main. Elle rentre au CP2 en septembre. »
« Ok ! Je comprends. Et sinon, qu'avez-vous fait en mon absence ? »
« On s'est grave ennuyées, oh ! Rigole. On sortait un peu le soir pour aller manger à droite à gauche. Au fait, Marc-Elise a eu le bac. Fidolin a raté les repêches. C'est triste, n'est ce pas ? »
« Ah, la copine a eu l'examen ! C'est du bon. Elle nous offre à boire ce soir, alors ? »
« Non, c'est la fauche de son côté, faut pas la provoquer. On va tranquillement aller s'ennuyer chez Sharonna. On se met de vieux films romantiques et on mange du pop corn et des chips. »
« Huuuummm ! Comme avant. Mais désolée, Miro a dit qu'il passe ce soir. »
« Yo ! La copine, c'est maintenant comme ça ! Donc le beau-frère a payé le droit de gérer parce qu'il a mis une bague à ce doigt là ! Montre un peu ! »
« Oh, t'as remarqué. »
« Tania, on ne vois que sa à ta main ! Raconte, comment il a fait. »
« Oh, laisse ! Je vais pleurer si je raconte. Trop d'émotions ! »
« Tu as même raison de ne pas raconter. Il ne faut traumatiser la célibataire que je suis. Bon, donc, on dit qu'on se capte demain, ou bien ? »
« Oui, demain. Sauf si je change d'avis ; dans ce cas, je viendrais vous retrouver. »
« En tout cas, tu sais où on est. On dort chez la frangine. Donc, on t'attend si tu veux. »
« D'accord. Dis aux filles de pas trop me critiquer. Je vous phone tout à l'heure. »
« Tu as intérêt, ooohh ! »

PUPUCE- (tome 1)