62: she’s something else
Ecrit par Gioia
***Gaetan Ekoue***
Pourquoi l’homme n’apprend jamais qu’on ne va pas contre la volonté divine
sans punition? Voici Martin qui ressemble plus à un zombie qu’un être humain,
obligé d’endurer la vie parce que sa femme ne voulait pas le rester reposer en
paix. À la cinquantaine révolue, il doit réapprendre à tout faire, manger petit
à petit, marcher au même rythme, ainsi de suite. Ses propres enfants doivent
lui répéter un tas de fois, leurs âges et niveaux scolaires avant qu’il s’en
souvienne. Et quand on pense enfin qu’il a retenu, il demande un beau matin à
Axel pourquoi il ne porte pas son uniforme du collège pour aller à l’école.
Axel qui est en école de gestion. C’est bien trop triste pour moi, un homme
joyeux de nature, donc j’évite de durer les fois où je lui rends visite. Ce
n’est pas le Martin que j’ai connu. Ama est déjà prévenue qu’elle n’a pas
intérêt à me la faire comme Mireille. Qu’on me laisse reposer avec mes ancêtres
si un accident survient.
De chez lui, je m’en vais visiter son fils, George. Leur situation reste
compliquée. Les trous de mémoire de Martin sont certes importants et inattendus,
mais au moins il se souvient de Germaine et George. Le souci c’est qu’ils ne
peuvent pas encore le voir. Martin ne sort que pour aller voir son physio ou
médecin. Et Mireille est toujours avec lui. Donc je joue au médiateur entre sa
deuxième famille et lui.
-Comme je t’ai dit la semaine dernière, sa situation est statique. Le
médecin avait prévenu que son rétablissement pourrait prendre des années, je
dis à George après les salutations
Germaine à ses côtés, nettoie ses larmes avant de se moucher. Son fils
passe le bras autour de son épaule pour la réconforter. Depuis le début de
cette histoire, elle est celle qui me fait le plus pitié.
-Et tu me dis qu’on prend bien soin de lui là-bas? elle s’enquiert
-Mireille quelque soit ce qu’on dit d’elle est très dévouée à sa famille.
-c’est sûr qu’il se remettrait plus rapidement s’il vivait avec moi. Je
n’ai pas d’enfants dont je dois m’occuper comparé à elle. En plus je connais
mieux Martin et bien plus longtemps. George dit lui.
-Les garçons de Mireille ne sont plus des enfants Germaine.
-Quand même elle a des ados. On sait que les....
-Les ados ne se ressemblent pas tous. En plus je pense que cette épreuve
les a fait tous grandir, de ce que j’ai vu en tout cas.
-Donc Mireille lui donne déjà tout et moi on me jette aux orties? Elle
s’insurge.
-Maman, essayons de garder notre sang-froid. Ce n’est vraiment....
-Non George je suis fatiguée! J’ai dû me cacher toutes les fois où je voulais
voir mon propre mari à l’hôpital. Ton père ne connaît même pas tes filles! Tu
n’es pas moins son fils que les quatre autres et je ne suis pas moins sa femme!
Elle nous gronde tous les deux puis s’en va, sous le regard attristé de son
fils.
-Excuse là tonton, ce n’est pas facile pour elle.
Je hoche uniquement la tête. À ce stade, est-ce que ça sert de rajouter un
mot? La situation est déjà assez lourde. Après quelques échanges, je décide de
prendre congé d’eux. George me raccompagne à la porte.
-Encore merci de nous donner de ses nouvelles, il dit et me tend une
enveloppe que je prends. Tristesse ou pas, les temps sont durs.
-Ça va aller hein George, je dis en tapotant son dos. Continue d’être fort
pour ta mère. Dès que Mireille baissera un peu l’attention, on pourra organiser
une rencontre entre ton père et vous.
-Sur ce coup, je suis un peu fatigué comme maman aussi. Parce qu’on sait
tous les deux que sa femme ne va pas facilement baisser la garde. Elle le colle
comme une seconde peau. Si seulement on avait quelqu’un de confiance dans leur
maison....
Cette phrase me revient le soir quand je suis au lit. Si seulement, il
y’avait quelqu’un de confiance dans la maison, je n’aurais pas besoin de faire
les aller-retour réguliers. Déjà que George ne me donne que trente mille par
mois.
Je quitte le lit avec mon appareil en main pour aller dans la cour me
rafraîchir. Ce pays me fatigue. Comment se fait-il que mon neveu travaille à la
CEET et on me coupe aussi le courant comme le reste du quartier? Les gens de
nos jours ne respectent plus les liens familiaux.
-Hein? Pourquoi tu m’appelles à cette heure si tardive? Ma sœur répond de
l’autre bout du fil
-Regarde-moi quelqu’un. Tu fous quoi de tes journées pour qu’on n’ait pas
le droit de t’appeler quand on souhaite? Ou tu as réussi à te faufiler dans la
culotte d’un notable?
-Je chie sur ton visage Gaëtan, elle dit après un long juron
-Commencer par chier sur le tien d’abord. En attendant, envoie-moi une de
tes filles la semaine prochaine.
-Et pourquoi?
-On veut te sortir de la pauvreté, tu fatigues encore avec les questions.
Au revoir, je lui réponds et raccroche.
Je retourne en chambre et voilà Ama aussi qui est debout, avec un regard
suspicieux dès qu’elle voit mon appareil en main
-À qui tu parlais?
-Ma soeur au village
-Tu te prends pour qui Gaëtan? Non en fait tu me prends pour qui? Elle se
lance sur un ton belliqueux. C’est à moi AMA que tu veux faire avaler ça? Je te
connais hein. On se connaît même très bien.
-Qu’est-ce que tu connais
-Oh que oui je te connais. Toutes tes conneries ne passaient pas inaperçues,
et si tu crois que je vais te laisser continuer à cet âge, quand j’ai
finalement souffert pour te donner un garçon, tu te trompes! Tu ne vas pas me
fatiguer. Je vais...
-Ah tais-toi! Tu connais tu connais, tu as vu quoi? Pfff. Les gens pensent
à comment devenir millionnaires, tu fais le tapage pour rien.
-C’est en appelant ta fameuse sœur à 2h du matin révolu que tu vas devenir
millionnaire?
Je me couche pendant qu’elle continue à râler et me questionner. Les non-visionnaires
sont toujours comme ça. Quand on mangera gros dans quelques années, elle
viendra afficher ses dents de requin pour me complimenter.
Une semaine plus tard, ma sœur se présentait chez moi, accompagnée de sa
maison.
-J’ai dit une fille et non deux, en plus d’un enfant ainsi que toi-même
-On voyage comme une famille désormais. Ce qui concerne un concerne
l’autre, elle me répond déterminée
-Bref quelqu’un a besoin d’une bonne pour qu’on l’aide avec sa maison.
Laquelle tu choisis?
-Moi, répond la petite claire en même temps que l’autre
-Immaculée hein....
-Imogen, elle me corrige
-Jeanne le fera, répond ma sœur, ce qui semble ravir la deuxième que je
pensais être Juliette. En dehors de Bijou je ne connais vraiment pas les autres
enfants de ma sœur. Parlant d’elle....
-Et où sont tes deux autres filles? Bijou et la petite dernière? Elles
ne...
-Bijou est au foyer. Romane chez son père
***Modestine Ekoue***
Oui Bijou est au foyer. C’est ce que j’ai raconté à tout le monde y compris
mes filles. Imogen ne m’a pas questionné. D’ailleurs on ne se parle plus depuis
que Romane a quitté la maison. Jeanne s’est indignée qu’elle s’en aille faire
sa vie tout en nous laissant derrière. C’était plus simple de leur dire ça
plutôt qu’expliquer qu’elle s’est échappée. Révéler cette histoire de viol
serait potentiellement m’attirer des problèmes ou me fermer des portes. Face à
Martin je ne suis rien. En plus j’ai des filles à nourrir ainsi qu’un petit
fils. Ce n’est pas le moment de lancer des accusations quand la concernée même
a préféré se cacher ou peut-être bien se marier comme j’ai dit. Ce n’est donc
qu’un demi-mensonge.
Sinon j’ai réussi à convaincre Gaëtan de nous laisser rester, avec la
promesse qu’on retournerait au village dès que Jeanne allait commencer
officiellement son travail.
Il faut dire que la femme de Gaëtan est vraiment chanceuse. Non seulement
mon frère lui a payé une voiture, mais en plus il faut voir la grande télé
devant laquelle elle passe ses journées. Ils n’ont plus le niveau que je leur
connaissais jadis. Si c’était une autre, j’aurais approché pour tisser des
liens, mais AMA c’est un perroquet. Tout ce que je lui ai partagé dans le passé
elle l’a raconté à mon frère. Donc je ne l’ai même pas approché. C’est Joyau
mon petit-fils, qui jouait avec le fils de mon frère ainsi qu’Imogen. Celle-là
ne grandit pas dans la tête bien que la taille l’ait finalement trouvé un petit
peu, vu qu’elle approche 18 ans.
Je m’attendais à ce que Jeanne rentre, mais Gaëtan est revenu seul le
premier jour, m’expliquant que Mireille, la femme chez qui Jeanne va
travailler, exige que ma fille reste sur place.
-Rester sur place comment? Elle n’a pris qu’un sac d’habits.
-Et alors? Est-ce qu’elle va là-bas pour faire un défilé de mode? réplique
mon frère
-Ah non non Gaëtan tu dois demander qu’elle revienne. C’est une fille, elle
a besoin de ses effets.
-Elle a raison chéri, sa femme ajoute
-Hum, il hausse les épaules, toujours les problèmes avec vous les femmes.
Apprête le nécessaire je t’emmène la voir.
Aussitôt dit aussitôt fait. J’écarquille les yeux de surprise quand nous
rentrons dans la Caisse. Mais dis donc Gaëtan n’est pas n’importe qui. C’est
chez un riche qu’il a envoyé ma fille donc. Je fais ma danse de victoire dans
la tête quand nous descendons du véhicule.
-Comment ça je ne peux pas entrer? Je répète après qu’il m’ait dit de
l’attendre ici.
-Tu vas suivre qui dans la maison avec ton vieux pagne du temps de
l’indépendance? Il me demande tout en me toisant.
-Tchrrr tu sais combien ce pagne m’a coûté?
-Je ne veux même pas savoir. Tu attends ici point final.
-C’est comment? C’est dans une secte que tu l’as envoyé? Pourquoi je ne
peux pas entrer ?
-Toi-même secte. Tu penses qu’on est tous des créatures de l’ombre? Attend
sagement je vais la faire venir
Dans d’autres circonstances, j’aurai fait un scandale, mais chez les riches
il faut savoir se tenir. Je reste donc contre la voiture jusqu’à ce qu’il
revienne avec Ma Jeanne dont le visage brille déjà. Le changement est net. Ça
se sent qu’elle vit bien. Je la prends dans mes bras et je lorgne Gaëtan qui,
exaspéré, nous donne quand même de l’intimité.
-Ça va là-bas mon bébé? Tout se passe bien?
-La dame ne sait que crier sans cesse maman. Ça ne fait même pas deux jours
qu’elle a insulté toute ma famille parce que j’avais du mal à l’aider pour
porter son mari.
-Pourquoi tu devais porter son mari?
-Il est en fauteuil roulant.
-Hum! Écoute Jeanne, elle peut crier n’importe comment, mais rappelle-toi
que la vie ici ne sera jamais aussi difficile que ce qu’on vivait à Vogan
-Mais maman je sais pas si je peux supporter. En plus je vais voir Joyau
quand? Elle se met à pleurnicher.
-C’est mieux de voir Joyau et d’avoir le ventre creux? Je la gronde. Tu
penses qu’il restera petit éternellement? Bientôt il devra aller à la
maternelle. C’est en restant au village avec les pains que tu dis faire et
qu’on ne t’achète qu’une fois par mois que tu vas le faire fréquenter?
-Non
-Alors tu sèches tes larmes et tu te mets au travail! D’ailleurs combien on
te paie?
-Je ne sais pas. C’est tonton Gaëtan qui a discuté avec elle.
-Bref, je vais m’occuper de ça. On t’a apporté tes affaires. Voici ce que
tu vas faire pour les mois à venir. Rester polie, travailler dur et surtout te
préserver. J’ai mis mon ancien téléphone dans le sac avec deux billets de dix
mille francs. Dès que tu auras l’occasion de sortie, achète-toi un kit et tu me
bipes. J’ai bien dit aussi que tu dois te préserver! Tu es belle avec un
physique très attirant. Ce quartier c’est le coin des riches. Ce n’est pas le
moment de laisser quelqu’un dans la maison là te toucher c’est compris.
-Ne t’en fais pas maman. Elle n’a qu’un grand garçon du nom d’Axel qui est
gentil et....
-Justement! Ce sont des gentils que tu dois le plus te méfier. Tu restes
sur tes gardes. Les riches se visitent beaucoup entre eux donc assure-toi
d’être régulière sur l’hygiène. Ne me fais pas honte comme tu faisais au village
à faire des jours sans te laver. Ici, ne laisse pas 8h te trouver sans douche.
Tu soignes ton image. On ne sait pas qui va te remarquer.
Et tu ne parles pas wouya wouya là-bas que woh Maman, woh Joyau, Woh
Imogen, tu m’as compris?
-Oui
-Ta vie te regarde. Tu ouvres les yeux et oreilles pour observer et
entendre. Encore une fois tu m’appelles au moindre souci je suis là
-Modestine, je ne suis pas à ton service, Gaetan lance au loin
J’embrasse une dernière fois ma fille et lui donne beaucoup de courage
-La dame aura besoin de Jeanne pendant combien de temps? Je demande à mon
frère sur le chemin du retour.
-Jusqu’à ce qu’elle n’en ait plus besoin
-C’est une réponse ça?
-Toi-même c’est une question ça? Jeanne a quoi à faire de sa vie pour que
tu me demandes? il se moque
-Bref, elle va gagner combien?
-Quarante mille, que je vais t’acheminer moi-même donc la peine de ramener
tes pieds dans ma maison chaque mois
-Bien, je lui réponds sans rien ajouter
Le lendemain je décline l’offre de sa femme qui voulait nous déposer à la
gare. Déjà que Gaëtan lui faisait les gros yeux. Au lieu de prendre le car pour
le village, nous prenons un taxi et descendons dans le quartier de mon gars, un
ancien douanier que je fréquente de temps en temps.
-On ne rentre plus? Me demande Imogen qui porte Joyau.
-On va rester à Lomé désormais
-Kayi, elle fait surprise. Rester pour faire quoi?
-Moi je vais rester pour mieux vivre. Ce que tu veux faire te regarde, je
dis après un long juron.
Elle est tellement bête cette fille. Au lieu de se réjouir, c’est encore
elle qui pose les questions.
-Hey arrivé là où on va, tu es ma petite sœur et joyau ton fils, c’est
clair?
-Anh okay oh, elle dit
Comme je l’avais prédit, mon compagnon ne nous a pas du tout accueillis
avec la joie au cœur. Déjà je ne l’ai pas prévenu que j’arrivais, mais en plus
je ne suis pas seule. Je lui ponds une histoire sur le décès de ma mère et le
reste de la famille qui nous a jetés dehors pour me justifier. Il me croit sans
problème. De toute façon il n’a jamais su grand-chose de ma vie sinon que je
vivais au village et venait de temps en temps à Lomé pour le commerce. Je l’ai
croisé à la sortie d’une boutique durant une de mes descentes sur Lomé. J’avais
accepté son invitation le jour là, juste pour me détendre un peu. Très vite,
comme beaucoup d’hommes il s’est mis à m’appeler régulièrement, puis se
plaindre de sa femme qui ne veut pas lui donner un deuxième enfant après leur
première fille. Je ne comprendrai jamais certaines femmes. On parle d’un ex-douanier,
donc les moyens sont disponibles. Pour ma part je lui aurai déjà fait cinq
enfants.
Quoiqu’il en soit, notre relation a débuté il y a huit mois de ça. Bien sûr
je ne lui ai pas parlé de mes filles. On sait combien les hommes fuient les
femmes avec enfants. Je n’allais pas diminuer mes chances, en expliquant que
j’en ai quatre.
D’ailleurs pour lui j’ai 30 ans, et heureusement pour moi la providence est
de mon côté. Imogen a hérité de sa bouille d’enfant de moi. Et mon corps est
toujours ferme en dépit des grossesses. J’ai allaité très peu. À l’époque je
m’en plaignais, mais tout ce que Dieu fait est bon. Il voulait seulement
m’aider à garder ma belle silhouette sachant qu’à l’avenir j’en aurais besoin.
Il a certes boudé, mais en quelques minutes, j’ai enlevé le stress de son
corps avec une bonne pipe. Apparemment sa femme ne sait rien faire au lit. En
plus elle vit au Ghana et refuse de revenir à Lomé. Ce n’est pas un suicide
conjugal ça que de laisser un homme seul dans cette ville? Est-ce qu’on peut
m’en vouloir de m’occuper de son mari entre temps? Je sens une main se poser
sur mes fesses pendant que nous dormons. Elle me l’écarte et le temps que je
comprenne un truc s’aventure là-bas. Je me lève aussitôt la mine renfrognée.
-Allez Mode, il m’encourage
-C’est comment avec toi Billy? Ta chose doit seulement entrer dans les
fesses des gens? Je me fâche.
-Je te dis que ça ne fait pas mal. J’ai....
-Dégage avec tes histoires! Si c’était pour ça que je suis venue, c’est
mieux je pars.
-Non chérie c’est bon, il dit et m’arrête le bras. C’est bon hein, je ne
vais plus essayer.
-Tchrrr tu n’as même pas intérêt! Je te dis bien même pas!!
-C’est bon toi aussi arrêtes de crier
-Je crie si je veux! Et puis même merde! Je dis plus fort et quitte la
chambre pour aller trouver Imogen dans celle dans laquelle il l’a mis
comme la vie n’aime pas tout donner, elle a décidé que je devais tomber sur
un pervers qui depuis qu’on se connaît essaie par tous les moyens de me mettre
son pénis dans les fesses. Après c’est pour qu’il te dise que c’est toi qui le
rends fou avec tout ton bagage sinon il n’est pas comme ça en réalité. Je reste
très vigilante en tout cas. On connaît les Africains et leurs pratiques. C’est
pour qu’il finisse de me déchirer l’anus et prenne mon âme pour faire des
rituels. Je ne suis pas venue à Lomé pour mourir dans la main de quelqu’un. À
la rigueur je vais lui faire son enfant comme je lui ai promis il y a peu, mais
c’est tout. Et bien sûr c’est après avoir confirmé qu’il a bel et bien de
l’argent. La seconde raison pour laquelle j’ai décidé de venir m’installer à
Lomé. Le lendemain il s’excuse encore et m’emmène sortir pour me calmer. Il me
réitère qu’il ne compte pas prendre en charge Imogen et Joyau même s’il m’aime.
Je lui réitère aussi de ne pas s’inquiéter pour les deux. Ils ne vont rien lui
demander.
Un mois plus tard, Jeanne me confirme mes suspicions. Gaëtan reçoit
directement son salaire. On ne lui donne rien, mais elle mange quand même
gratuitement là-bas. Gaëtan lui a remis cinq mille francs durant une visite
tout en lui demandant de tout surveiller et lui rapporter de ce qui se fait
dans la maison sans que la patronne soit au courant. Il m’a envoyé par flooz
les quarante mille. Ce dont je suis sûr c’est que le salaire de Jeanne doit
dépasser ce montant. Je connais mon frère comme un pasteur connaît sa parole.
Dommage pour lui par contre il ne me connaît pas aussi bien. J’ai conseillé à
Jeanne de jouer le jeu, tout en restant vigilante. Et de pencher vers le camp
où ça l’arrange.
Je lui ai promis de trouver une école à Joyau donc je m’occupe de ça au
plutôt. Je cherche une petite école de quartier dont la scolarité ne dépassera
pas vingt mille par mois. Les vingt mille restants je compte les empocher.
Jeanne n’aurait pas eu ce travail par mon frère si elle n’était pas ma fille. À
chacun sa commission.
***TH Ndouo***
Tu commences à avoir un peu d’estime pour les gens et ils retournent à
leurs mauvaises habitudes. Vita n’a toujours pas laissé les clubs hein.
Maintenant elle m’emmène même les clients. Oui au passage je suis passé de
videur à barman maintenant. Moi-même je ne sais pas ce que je fous derrière le
bar, mais une position était dispo; j’ai entendu que les gens pouvaient
ramasser des sommes conséquentes grâce au pourboire donc me voilà servant les
bières et cocktails en désordre.
L’avantage c’est que je travaille moins tard des fois vu que je ne fais pas
des heures complètes. Je commence à diminuer progressivement mes charges vu que
mon stage débute bientôt.
Dans tout ça on ne sait pas ce que Vita elle fait. Je ne peux pas
m’empêcher de m’inquiéter pour les gens. C’est le grand frère en moi sûrement.
Elle s’avance avec son petit groupe et colle son corps contre mon comptoir au
point que son parechoc se repose dessus.
-Une alpine s’teuplait
-Voilà, je dis après être revenu avec une bouteille d’eau pour elle
-Lol une alpiiineee j’ai dit Thierry, c’est une bière blonde et....
-Et tu vas prendre ta bouteille, faire quelques pas pour aller t’asseoir,
et la finir
-genreeee? J’ai plus le droit de boire?
-genreee tu as tout compris. Maintenant oust
Les protestations se font entendre dans son petit groupe. Je ne leur montre
même pas un peu les dents. Elles s’essaient chez l’autre barman, qui dommage
pour elles, est un ami. Ça aurait été la barmaid qui m’a formé qu’elle aurait
vendu en vitesse en plus de me rapporter chez le patron. Mais il n’y a personne
pour voir les risques que je prends pour la tête rectangulaire là hein. Pendant
ce temps elle et ses amies forment la ligne comme les fourmis pour retourner
sur la piste.
Une heure plus tard, je finis mon shift. Encore une fois je ne leur donne
pas le temps. Je tire Vita et l’une d’elles. Les deux autres s’accrochent donc
je jette facilement les quatre dans la voiture.
-Inhein!? Je dois supplier avant qu’on me donne l’adresse? Je demande après
m’être installé.
-ah ouais t’es grave dans son délire en fait, vita dit
-Faut bien que quelqu’un prenne les devants quand d’autres agissent comme
des gamines
-Okay Daddy, elle ironise d’une voix nasale, qui fait rire les bécasses en
arrière et c’est seulement après avoir quelques railleries qu’on me donne enfin
une adresse.
Une par une je les largue chez elles, et en dernier Vita. Comme les autres
je descends pour l’accompagner jusqu’à l’intérieur.
-Tu as déjà joué dans un film?
-C’est comme ça que tu cherches ta clé? Je réplique.
-Tu ne te détends jamais han, elle rigole
-Ouvre la porte et non je n’ai jamais joué dans un film. Pourquoi?
-J’ai une amie à Buffalo qui veut devenir scénariste. Elle pourrait te
trouver des rôles vu que tu aimes jouer au prince, mais faudra travailler sur le
côté charmant.
-haha je meurs de rire, je dis sans un seul rire tandis qu’elle ouvre enfin
la porte tout en se moquant de moi bien sûr
-vas-y avoue qu’elle était bonne ma blague
-Tu vas faire doucement oui avec tes chaussures que tu jettes n’importe
comment là. Il est une heure du matin je te signale et ta mère doit dormir
profondément.
-Oh t’en fais pas, elle dort comme un bois mort. Ça te dit des pâtes?
Avant même que je réponde mon ventre grogne. Elle rigole et dit qu’elle le
prend pour un oui. Je n’ai effectivement rien mangé depuis quinze heures. Comme
la maison de sa vieille est à une trentaine de minutes à pied de celle de ma
tante, je pourrais marcher pour le retour. Enfin selon mon évaluation. Je
connais juste le quartier. C’est la première fois que je mets les pieds chez
elle.
-Tu as besoin d’aide? Je lui demande une fois que je la rejoins en cuisine.
-Oh non, je vais juste faire chauffer l’eau. En fait on a une sauce blanche
au poulet. Ça te convient?
-Je mange tout. Je ne suis pas difficile.
-Je m’en doutais, elle ironise
-Quand est-ce que tu m’as vu faire mon difficile? Je demande piqué au vif.
-Tu bougonnes sans arrêt. À force j’te dis tu vas prendre des rides à quarante
piges.
-Lol qu’est-ce qu’on aura pas entendu. Je sais aussi sourire, madame.
-jamais vu moi
-Commence par arrêter de fumer la chicha sans arrêt et peut-être que je te
ferais un sourire
-Nah ton sourire ne vaut pas une chicha, elle dit après avoir essoré les
pâtes
Elle me laisse remplir mon assiette et au lieu qu’on mange à table, elle se
dirige vers le couloir, mais en plus me dit de la suivre. Je m’exécute et au
passage m’attarde vite fait sur les photos au mur. Plutôt jolie sa mère. Elles
se ressemblent.
Mon cerveau marque un stop quand on se retrouve dans une chambre aux tons
beiges et un petit lit rempli de coussins moelleux. Les choses des filles là.
-C’est dans ta chambre qu’on va manger?
-Comme ça on peut jouer à la play en mangeant. Red dead redemption 2 ça te
dit?
-Mais ta mère....
-Je t’ai dit, oublie là elle dort profondément. Alors?
J’ai flanché. Je n’ai pas joué depuis une éternité. Mais je restais
tellement scotché par l’attitude de la fille que je ne pouvais pas m’empêcher
de la dévisager, ce qui m’a valu un “quoi”
-Tu sors de club, saoule comme pas possible, mais au lieu d’aller dormir,
tu manges et maintenant jouer?
-Quelques précisions, je n’étais pas saoule et je te te domine comme il
faut sur le jeu. C’est à toi de m’appeler Daddy maintenant, elle susurre et ma
bite se réveille sur le coup.
Je déplie ma jambe, comme on est assis sur sa moquette, c’est ça qui
dérange ma queue
-C’est ton père que j’ai pris en voiture peut-être? Je t’ai bien vu marcher
étrangement. Tu étais saoule. En plus tu as bu quatre bières. Il n’y avait pas
une pour rattraper l’autre dans votre groupe. C’est à se demander qui était
chargé de conduire.
-Quatre bières ce n’est rien pour moi. En plus si tu voyais aussi bien que
tu le prétends tu aurais remarqué que Sorelle n’avait bu qu’un cocktail. En
plus je marchais étrangement parce que j’avais envie de pisser, ce que j’ai
fait une fois chez Sorelle justement.
-Sorelle c’est laquelle?
-celle qui riait le plus
-Si ce n’est pas l’alcool, qu’est-ce qui la faisait rire comme un signe?
-Lol méchant. Elle aime juste s’amuser.
-Bref, échangeons même nos manettes. Je suis sûr que tu as trafiqué quelque
chose sur la mienne pour me retarder, je dis et elle pouffe de rire.
Le changement de manettes a aidé, moi je confirme même si elle dit que
c’est pour me faire plaisir qu’elle a ralenti le niveau du jeu. Entre-temps on
avait presque fini la moitié de nos plats et mon œil a capté une pile d’énormes
bouquins sur son bureau.
-Donc tu aimes lire?
-Oh vite fait. Sinon ce sont des livres de la fac sur ma table.
-La fafafac? Je bégaie. Tu étudies avec ce train de vie?
-Nope pas pour le moment. J’ai bouclé ma licence à Sciences Po il y a un
an.
-Attends. On parle du Sciences Po qu’on connaît tous ou....
-Lol c’est quoi cette question? Y’a qu’un seul Sciences Po qui a différents
campus dans la France. J’ai fait le collège universitaire.
Curieux je me lève pour jeter un coup d’œil aux fameux livres. Histoire des
grands courants de la pensée, tyrannie de la majorité, Second treatise of
Government, the wealth of Nations.....
-Tu peux en prendre certains si ça te tente, faudra juste les ramener d’ici
que je commence ma maîtrise. Ça te dérange si je me change?
-Ok, je dis tout en feuillant l’un des bouquins que j’ai pris. Mais en
réalité je suis perdu dans mes pensées. Il paraît qu’intégrer Sciences Po n’est
pas chose aisée. Du moins c’est ce que j’ai entendu.
Je me retourne pour la questionner davantage, mais le livre me tombe des
mains.
-Qu’est-ce....qui se passe? Je demande d’une voix déformée face à son corps
recouvert d’un immense t-shirt qui lui arrive à peine au milieu des cuisses.
Mais quand je dis à peine je n’exagère pas. Juste le ras de la chatte. Mais ce
qui me fume le plus ce sont ses seins libres qui bougent sous son t-shirt au
fur et à mesure qu’elle sort un gros truc du bas de son immense armoire.
-Je vais te gonfler ton lit, elle me répond tout en s’exécutant
-Mon lit?
-Bah tu ne vas pas dormir par terre, ou tu préfères?
-Non je....je vais rentrer
-Arrête de déconner il est presque 2h, elle rigole
-Ce n’est pas grave, je vais me presser....oh ce n’est pas à toi que je
parle? Laisse le lit là
Elle ne me répond pas, mais en plus se permet de chantonner tout en
branchant le câble dans la prise pour faire gonfler le lit. Merci à la position
et mes yeux voyageurs, j’ai eu un aperçu furtif de ce qu’il ne fallait pas. Je
n’ai pas pu contenir mon soupir/grognement.
-Tu devais te déshabiller? Je dis après l’avoir poussé légèrement pour
finir la tâche qu’elle avait commencé.
-Obligé sinon je vais mouiller mes culottes durant mes lectures érotiques
Ma bite souffre. Je fais deux pas pour l’aider.
-J’avais besoin de savoir ça?
-c’est toi qui as demandé
-pfff zéro classe. Tu ne pouvais pas mentir?
-Awww sorry Daddy, la prochaine fois je vais m’en souvenir et te faire
honneur, elle se moque
Chacun se couche. Mais mon cas ne s’améliore toujours pas. Maintenant
qu’elle m’a aidé avec le visuel, je n’arrive plus à contrôler mon esprit. Ma
princesse Garcie ne mérite pas ça. Je le sais, mais cette foutue image de
culotte mouillée de Vita continue de me hanter. Je me suis déjà tourné trente
fois sur le lit.
-Shhh tu fais du bruit, elle me gronde légèrement
-pardon, je ne suis pas habitué à dormir ailleurs que chez moi
C’est maintenant elle qui fait du bruit et le temps que je capte, son corps
est proche du mien, c’est-à-dire sur le lit gonflable
-Voilà tu peux serrer ton ourson, mais dort
pardon.
Je déglutis au moins mille fois et cligne des yeux bien qu’on soit dans l’ombre
avant que mon corps ne se détende contre le sien. C’est fou comment mon corps
s’est réveillé en proximité du sien. Comme si je n’attendais que ça pourtant je
n’ai jamais dormi avec une fille/femme de ma vie. J’ignore ce qu’elle a mis
dans ses cheveux, mais l’odeur délicate de mandarine me fait fermer les yeux et
prêt à voyager vers le pays. J’allais partir, mais non il fallait qu’elle me
retienne.
-Attends c’est ta queue qui est dure contre ma cuisse ça ou juste ta
braguette?
-la ferme
-awww tu es dans tous tes états ti chou, elle se moque
-Je vais définitivement te frapper Vita.
Elle rigole et enfouit son visage contre mon torse.
Et puis merde. Je suis juste un humain. La minute suivante je l’embrasse
comme l’affamé que je suis dernièrement. Heureusement elle ne me repousse pas.
Mon ardeur est d’ailleurs décuplée par ses griffures légères dans mon dos. Mon
haut tombe. Je vois les étoiles quand je soulève le sien et tombe sur ses deux
joujoux qui m’ont longtemps torturé l’esprit. Ma main ne suffit même pas pour
tenir juste un, mais je l’empoigne et j’aspire le bout.
-hhhsssss, elle fait automatiquement
Je ne sais pas comment qualifier le son, mais il me déchaîne au point que
je me mets à mordiller doucement celui que j’ai en bouche pendant que mon mes
doigts triturent le deuxième qui durcit davantage
-Han putain c’est trop bien, elle dit et direct je m’arrête. Qu’est-ce qui
se passe?elle me demande sur le champ
-Merde on peut pas....j’ai complètement oublié qu’on est chez....
-Ma mère s’en fout hooo, arrête de plomber l’ambiance
-Ta mère s’en fout? Je fais sidéré. C’est quel genre de mère ça?
-Une qui sait que sa fille a des besoins. Alors tu me niques ou je dois me
masturber?
-Un peu de classe je t’ai dit. En plus je n’ai pas de préservatif.
-Tiroir de ma table, tu en trouveras là et ne me demandes pas comment ça se
fait que j’en ai. Si tu veux me niquer tu enfiles dans les cinq minutes qui
suivent et tu me sautes bien comme il faut.
Moi TH, une femme me parler comme ça, on a vu ou entendu ça où? Cinq
minutes plus tard, j’étais recouvert du préservatif et je m’enfonçais dans son
minou humide. Ce que le manque te fait faire ce n’est pas possible.
Heureusement que personne ne me voit m’enfoncer, mais en plus gémir dans son
cou pendant qu’elle m’agrippe le cul comme si je n’étais pas aussi l’enfant de
quelqu’un. Est-ce que c’est l’humidité abondante du minou, ou le préservatif
qui est percé? Parce que je frétille littéralement au point de râler à chaque
coup de reins.
-Merde vas-y comme ça, défonce-moi, elle me dit tout en agrippant mon
bassin de ses deux mains pour accompagner mes mouvements
J’envoie une main sous sa nuque que je tiens fermement et relève sa tête
pour qu’on se voie. Il y’a peut-être l’obscurité, mais je sens son regard et
elle aussi le mien j’en suis sûr.
-redemande-le-moi, je lui ordonne
Je la vois soulever un de ses seins vers sa tête, et le sucer, aidée par le
fait que j’ai relevé sa nuque avec ma main.
-démonte-moi la chatte Thierry, elle me commande
Si l’autre saloperie de tout à l’heure ne m’avait pas déjà déchaîné,
l’ordre le fait. Je la lui mets bien profond et si rapidement que je sens très
vite sa mouille et probablement la sueur enduire mes couilles tendues. Ses
seins qu’elle tient des deux mains cognent à la même fréquence son menton. Je
noie mes grognements dans un baiser passionné. Nos langues s’entremêlent aussi
vite que nos sexes et enfin l’un de nous franchit le cap de non-retour. Elle.
Tout son corps vibre et son sexe se ferme sur le mien si violemment que je me
verse en elle sans pouvoir me retenir davantage. Je donne même quelques coups
et maugrée d’un plaisir douloureux pendant que ma semence m’est retirée.
Je retombe totalement vidé sur le côté. Elle continue de pousser des petits
soupirs, mais de satisfaction cette fois. Comme si elle était enfin détendue.
Je peux limite sentir le sourire dans sa voix quand elle me dit, “dors bien
TH”. Mais punaise quel coup. Je n’ai fait qu’un tour. Une position. Et pourtant
j’ai pris mon pied comme....jamais? Je ne sais même plus.
Je décampe le lendemain avant le réveil de sa daronne. Sa fille ne s’est
même pas gênée pour me raccompagner. Quand je dis zéro étiquette, on me dira
quoi maintenant?
Quoiqu’il en soit, elle m’a aidé à évacuer ma longue frustration donc je ne
peux pas tenir contre elle son manque de courtoisie. En plus on n’est rien. La
meuf a des préservatifs sur elle et si sa mère sait qu’elle a des envies c’est
que sûrement elle ramène des hommes chez elle. Pour ma part j’ai ma princesse
Garcelle. Vita elle est à part. c’était juste pour gérer la frustration. Une
fois ma licence finie, je vais me concentrer à fond sur Garcie.