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Ecrit par Victoria04

Je freine brusquement en garant ma voiture au parking.
Je suis en retard pour mon rendez-vous avec Stella et pourtant nous ne sommes qu'au premier jour de travail.

Elle va me tuer je le sens mais comme j'ai déjà signé son contrat de merde je devrais me taire et l'écouter  m'insulter avec ses lèvres de cochon là!

"Hum tu mens!" Dit encore cette voix intérieure.

Oui et puis quoi? Si je ne dis pas que ses lèvres ressemblent à des lèvres de cochon je vais encore fantasmer sur ça.

Bon après j' en rediscuterai avec ma conscience.
Je récupère ma mallette et descend  du véhicule.

À pas de course je franchis l'entrée du cabinet.
Clémence ma secrétaire m'accueille.

-Bonjour est-elle déjà là?

-Oui elle vous attend dans votre bureau depuis une dizaine de minutes. Je lui ai servi du thé.

Seigneur aidez-moi!

-Ne vous inquiétez pas elle ne semblait pas agacée.

Hum toi tu ne connais pas cette folle.

Clémence se met subitement à caresser son ventre qui étrangement paraît arrondi.

-Euh c'est quoi ça? Dis-je en pointant  son ventre arrondi.

Elle affiche un sourire aux lèvres avant de me donner une réponse.

-je suis enceinte.

Euh j'ai manqué un épisode.

-Bon on en reparlera plus-tard.

Chouette nouvelle pour elle mais moi j'ai un volcan à endormir.

Je prend la direction de mon bureau un peu anxieux.
Arrivé devant mon bureau, je profite de la porte entre-ouverte pour  l'observer.

Clémence avait raison elle n'a pas l'air agacé.
Je pousse un ouf de soulagement.

Juste au moment où je m'apprêtais à entrer je perçois un semblant de sanglots.

Serait-ce la belle effrontée qui pleure?

Non impossible.

Poussé par ma curiosité,je pousse la porte pour entrer.
Alertée par le bruit de mes pas,elle se recoiffe.

Je contourne le bureau pour lui faire face.
Avec un mouchoir en tissu elle tente de dissimuler son visage. 
Mais il était trop tard j'avais déjà vu son visage en piteux état,les yeux rougis par des larmes qui ont sûrement aussi ruiné son maquillage.

Je me dois de lui demander ce qui ne va pas.

- Mademoiselle ça va?

Elle s' efforce à dessiner un sourire sur son visage.
Mais je le connais bien ce sourire là,elle ne le fait que lorsqu' elle est gênée.

-Oui ça va.

Peu convaincu par sa réponse je persiste.

-Êtes-vous sûr ? Vous semblez..

-Mais puisque je vous dis que ça va!

Woh d'accord! Ça m' apprendra à vouloir être gentil.

Je dépose ma mallette sur le bureau.
Elle ne me laisse même pas le temps de m'installer qu'elle fait sortir de son sac des feuilles rangées dans une chemise à papier.

J'ai l'impression que Mademoiselle est impatiente. En même temps normal je l'ai fais poiroter pendant une dizaine de minutes ici.

J'entreprend alors de m' excuser.

-Excusez moi pour le retard.

-Non ça va! Ça arrive parfois.

Je fronce les sourcils.
Elle est vraiment bizarre ce matin.

-J'ai rassemblé tous les documents dont vous avez besoin pour exécuter votre travail. 
Il y'a ici les clauses de leur contrat,leurs attentes et besoins.
De mon côté j'ai aussi rassemblé mes requêtes et celles de mes clients. 
J'en ai aussi profité pour faire un tri dans leurs obligations et rediscuter les modalités de payement.
Je crois qu'avec ça vous pouvez vous mettre au travail.
Ce n' est qu'une mince affaire d'ici trois jours tout devrait être prêt.

-Oui effectivement.

Elle se relève du fauteuil déjà prête à s'en aller.

-À demain alors.

Je la regarde quitter mon bureau.

C'était quoi ça?
Elle semblait fragile et désintéressée de tout. J'espère qu'il ne lui ai pas arrivé un malheur.
Bon tout compte fait ça ne me regarde pas trop je devrais me mêler de mes oignons.

D'ailleurs je n'ai que quelques jours pour boucler mon travail.

J'ai intérêt à commencer maintenant.

...

Épuisé,je m'adosse à mon fauteuil.

Quelle journée épuisante!

Je jette un coup d’œil à ma montre,elle affiche dix-huit heures quinze minutes.
Si je ne me dépêche pas je risque d'être à nouveau le dernier à quitter le cabinet et vu l'état de Clémence je me dois aussi d'assouplir mes heures de travail.

Je me mets alors à ranger mes affaires dans ma mallette. 
Le silence de la pièce est brusquement  interrompu par le fracas de la porte contre le mur. 

-Raphaël mon fils!

Ah la revoilà!

J'interromps mon rangement et je porte toute mon attention sur elle.

Je remarque alors des larmes coulant des yeux de ma mère. 
Sans même réfléchir je me rapproche d'elle et la prends dans mes bras.

Cette femme, je l'aime profondément. 
Nous nous chamaillons peut-être sans arrêt mais nous nous adorons.

-Maman pourquoi pleures-tu? Qu'est ce qui se passe?

Son silence ne fait qu'augmenter mon stress .
J'ai peur qu'il soit arrivé quelque chose à mon père.

- Raphaël tu sais que tu es le seul fils que j'ai.

-Oui maman.

-Alors pourquoi me fais-tu souffrir comme ça? Déjà que j'ai souffert lors de ton accouchement, je ne peux même pas avoir la paix à tes trente ans.
Tous les fils de mes amies sont mariés certains même sont à leur deuxième enfant.

Suite à ces derniers mots je m'éloigne d'elle.
Cette femme est une vraie folle.
D'abord elle débarque ici à dix-huit heures,l'heure de la descente ensuite elle se pointe en pleurs tout ça  pourquoi? 
Nia nia nia le Mariage.

-Tu vois ce matin à notre réunion  hebdomadaire j'ai été victime de moqueries. 
Si tu voyais comme elles s'étaient moquées de moi ! 
Eh Raphaël tu es mauvais! 
Tu as tout ce dont tu désires mais tu ne veux pas satisfaire les désirs de ta très chère mère. 
Hum oublie moi je vais me suicider.

Elle reprend ses pleurs.

-Je t'ai présenté à Irma tu crois que j'ai joué au loto? Sais-tu combien d'hommes lui courent après et c'est toi elle a choisi. 
La dernière fois je la contacte,elle me dit qu'elle n'arrive pas à te joindre.
La petite veut donner un sens à ta misérable vie et toi tu veux épouser le code.
Tu me déçois! Que veux-tu que je dises à sa mère? J'ai plaidé pour toi.

Elle interrompt son discours et sort de son sac à main un flacon de couleur verdâtre.

-Tu vois ça? Je l'ai acheté cet après-midi au grand-marché,c'est un poison pour souris.
Je vais le boire.

-Non maman! Que veux-tu faire?

-Je vais me suicider ! Oui j'en ai marre de cette vie.

Apeuré,je recherche un moyen de lui retirer des mains ce flacon. 
Devinant mes intentions elle serre encore plus le flacon entre ses mains.
S'engage alors une petite lutte qui ne s'éternise pas.
Je réussis à débarrasser ses mains de ce flacon.

Humiliée, elle baisse la tête.

Je crois que je devrai cesser de lui cacher la vérité et au contraire être plus franc avec elle.

-Maman je suis désolé de te le dire mais tu es complètement folle,malade de ce mariage.
Dis-moi c'est ton mariage ou c'est le mien? Je crois que c'est le mien alors pourquoi es-tu si pressé? 
Pourquoi t'attardes-tu sur ces commérages? Pourquoi n'essayes tu pas de simplement te calmer et laisser les choses se faire comme tel?
Tu veux tout et maintenant! 
Veux-tu que ton fils épouse n'importe quoi et après se retrouver dans la merde?
Tes idiotes de copines  ne t'ont elles pas dis que le fils de Samira,Abdoul avait épousé une espèce de prostituée? Hein ça tu n'en fais pas un drame, ce n' est pas grave du moment qu'ils sont mariés.

-Raphaël comprend moi, tu es mon enfant préféré. Je n'aime pas te voir comme ça.Tu as tout l'argent, la beauté, l'intelligence,la gentillesse mais zéro femme dans ta vie.

-Et alors? Dieu t'a t-il dis que je resterai à jamais dans cette situation?

Elle ne prend même pas la peine de répondre à ma question, elle se contente de réajuster son sac à main accroché à son avant-bras.

- Si tu ne veux pas que je me suicide rends moi heureux.
Appelle-la,emmènes la dîner et propose lui d'être son petit ami.

Je devines de qui parle t-elle.

C'est un sacré dilemme qu'elle m'impose.
Devenir le petit-ami d'Irma ou la laisser se suicider.

En toute franchise je n'ai pas du tout envie de jouer les amoureux avec cette Irma même pour un million de dollar!

Et connaissant ma folle de mère ses menaces de suicide ne sont pas à prendre à la légère.

Que choisir? 

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À votre avis que choisiras Raphaël?

Contacter Irma ou continuer son chemin ?


Nos Belles Imperfect...