7. Je te déteste... peut-être
Ecrit par Samensa
Une semaine plus tard.
ELA
Debout depuis 5 heures du matin,
je m’active à la cuisine avec les domestiques. J’ai un déjeuner à préparer.
Nous sommes le samedi avant la pentecôte donc nous bénéficions d’un long
weekend. Eric a donc convié certains de nos amis et des membres de la famille à
une rencontre à la maison.
En tant que maitresse de maison,
il est de mon devoir de m’assurer que tout soit parfait. Ayant confié les
grillades à la cuisinière, je m’attaque à la préparation du foutou accompagné de
bieucosseu, une spécialité de chez moi.
La cuisine étant située dans
l’arrière-cour, je ne sais pas vraiment qui est déjà présents malgré le fait que
j’entende l’interphone sonné par moment.
Vers 11 heures alors que je suis
en train de piler le foutou, la porte s’ouvre sur ma petite sœur, Api.
-Bonsoir ma grande sœur
chérie !
Elle me saute dessus pour donner
l’accolade.
-Attention, tu ne vois pas que je
suis occupée ?
-Ah mais toi aussi, tu ne peux
pas confier cette tâche à tes servantes ?
-Tu sais bien que j’aime
cuisiner… D’ailleurs viens me remplacer, je dois aller m’assurer que tout est
dresser correctement.
-Quoi ? Je ne suis pas venue
pour me faire de la musculature hein ! Boude-t-elle.
-Assieds-toi !
Mon ton se fait sans appel. Elle
s’assoit pour continuer ce que j’ai commencé alors que je file près de la
piscine pour voir comment l’espace a été emménagé. Je prends le soin de passer
par la boyerie pour ne pas tomber sur un invité. Avec toute cette sueur, ce ne
sera pas à mon avantage de me faire voir.
La tête baissée sur mon
téléphone, je marche rapidement. Un choc me faire basculer en arrière mais
heureusement qu’une main me tient par la taille m’évitant une chute. Le choc,
il est encore plus grand lorsque je me rends compte que je suis dans les bras
de David. Je jure que j’aurai préféré tomber que d’être debout actuellement.
Notre proximité me trouble. Alors
qu’il me tient par la taille d’une main, la seconde, celle qui tient une
cigarette, est contre le mur. Son regard baisse jusqu’à ma poitrine et y reste
accroché. Instinctivement, je suis son regard et me rend compte que mes tétons
sont apparents sous mon débardeur. Eh bien, ça fera une bonne leçon. Quelle
histoire de porter un débardeur sans soutien et qui plus est de couleur
blanche !
Soudain, je sens le pagne noué
autour de mes reins glisser. Je me rappelle aussitôt que je n’ai qu’une culotte
en dentelle sous ce pagne. Je le repousse alors avec force pour le nouer.
-Tu ne peux pas faire
attention ? Aboie-t-il.
-Et toi-même ! Qu’est-ce que
tu fiches ici ? Tu devrais être à l’intérieur avec tout le monde.
-J’avais besoin de fumer !
Ou bien j’aurais dû aussi te demander la permission ?
-Shut up ! (La ferme !)
souffle-je en détournant le regard.
-Quoi ? (Il me saisit le
bras) Répète un peu !
-S’il te plait David, pas de
scandale ici. Laisse-moi.
Il me relâche en me poussant pour
que je continue mon chemin et s’en va vers le salon en marmonnant en anglais. Je
manque même de trébucher.
DAVID
Nous sommes installés dans des
fauteuils près de la piscine, discutant en prenant l’apéro. Apparemment, la
maitresse de maison n’est pas prête et il faut l’attendre avant de commencer à
manger.
J’essaie de mettre un nom sur les
visages des personnes présentes qui m’ont été présentées. Il y a Rodrigue et
Nadège, un couple ami, Rose et Sandrine les amies d’Ela, Joseph et Carla les
amies d’Eric, Serges un de nos cousins et Api la sœur d’Ela. Cette dernière
n’arrête pas de m’envoyer des signes depuis que nous sommes là alors que Joseph
la drague ouvertement. J’évite de la regarder car je n’ai pas envie de me taper
et la petite sœur et la grande sœur.
En parlant du loup… elle nous
rejoint. Je l’observe à la dérobée. Il faut reconnaitre qu’elle n’est pas mal
dans sa robe pagne volante que je juge vraiment courte pour être portée à cette
heure de la journée. Un coup de vent et tout sera dévoilé. Bref ! Si son
mari lui permet de porter de telles choses, qui suis-je moi pour juger.
Elle s’assoit près de son mari
puis ils s’embrassent. Ils se chuchotent des choses puis se sourient. Dans
leurs yeux, brille de l’amour, c’est sûr. Et ils sont vraiment beaux à voir.
Une prière est dite puis nous
passons à table. L’ambiance est bonne enfant. Nous discutons comme de vieux
amis en blaguant. Après le diner, nous passons dans le salon où nous démarrons
pour les uns un jeu de danse, pour les autres le jeu video PES.
Délaissant ses amies qui dansent
comme des folles, Ela vient s’assoir sur les genoux de son mari et se propose
de participer avec les hommes. D’abord réticents, nous la laissons faire et
découvrons une joueuse hors pair.
-Mais où a-t-elle appris à jouer
ta femme ? demande Joseph.
-Avec moi bien sûr ! Allez
bébé mets leur une raclée !
Un cri de joie se fait retentir
lorsqu’elle marque un autre but. Elle entame une danse de la victoire autour de
nous.
Je ne sais pas vraiment ce qui me
prend mais je la soulève pour la mettre sur mon épaule et vais la jeter dans la
piscine. Madame n’hésite pas à m’entrainer avec elle dans sa chute. Nous
tombons donc tous les deux dans la piscine sous les rires des autres.
Le visage mouillé mais surtout
marqué par la colère, elle essaie d’en sortir mais je l’en empêche, la plaquant
contre moi.
-Mauvais perdant ! Me lance
mon frère en riant. Allez sortez de là !
-Attends Ela, je t’aide à sortir.
Dis-je tout haut alors que son mari se rapproche.
Mes mains passent sous sa robe
effleurant au passage ses fesses. Elle hoquète de surprise mais ne dit rien. Je
l’aide ainsi à se hisser hors de la piscine. Elle me lance un regard dans
lequel je peux lire : « Mais tu fais quoi ? ». Et si je le
pouvais, je lui répondrais que je n’en sais rien. Je sors de l’eau à mon
tour.
-Je vais me changer, je
reviens ! Crie-t-elle.
-Je t’accompagne. Dis mon frère
en la suivant.
-Ah ces deux-là ! Je suis
sûr qu’ils feront des trucs pas catholiques là-haut. Comme on le dit, tout
nouveau, tout beau ! me dit Rodrigue en riant.
Bien entendu, je n’arrive pas à
répondre à son rire. Comment le pourrais-je en imaginant Ela et mon frère en
train de faire l’amour ?
Des images d’Ela me parviennent
aussitôt. Je la revois dans mes bras cette nuit à New-York. Sa bouche, ses
seins, son ventre… Bon là, je crois que j’ai besoin d’un verre.
ERIC
J’aide Ela à retirer sa robe et
me met à lui caresser la poitrine. Sentant mon érection contre ses fesses, elle
se retourne pour me faire face.
-Qu’est-ce que tu fais ? On
a des invités.
-Ne t’inquiète pas, ils
comprendront.
Alors que je la rapproche de moi,
elle éternue soudain en jurant contre mon frère.
-Mais qu’est ce qui lui a pris de
faire ça ? Souffle-t-elle.
-Je ne sais pas (je ris) mais en
tout cas c’est rare de voir mon frère avoir ce genre de réaction impulsive.
Elle serre quand même la mine en
s’éloignant de moi.
-Allez ne te fâche pas ! Il
n’a rien fait de bien méchant.
S’asseyant sur le lit, elle lâche
un « Si, il a tout fait ».
-Pardon ? Demande-je ne
comprenant pas le sens de sa phrase.
-Rien.
La mine toujours serrée, elle
ouvre son placard pour prendre des vêtements en silence. Pas besoin de dessin
pour comprendre qu’elle n’a pas envie de parler.
Je descends donc retrouver les
autres en bas. Api m’accueille en me prenant par le bras.
-Dis mon beau, et si on allait
danser un peu ? Danser avec la Wii m’a donné envie d’aller me défouler.
Dit-elle.
-Je ne crois pas qu’Ela sera
d’accord.
-Bien au contraire. S’écrit
Jennifer. Tu sais que ta femme est une fêtarde. Moi ça me tente en tout cas.
-D’accord… Les autres vous en
dites quoi ?
Tout le monde donne son accord
pour se retrouver dans un dancing club le soir même. Il est environ 18 heures.
Les invités rentrent donc s’apprêter.
J’espère que cette soirée
permettra à ma femme de se défouler. En tout cas, quand je le lui en parle,
elle ne semble pas motivée surtout lorsque j’évoque que mon frère aussi sera de
la partie. Franchement, je ne vois pas en quoi cette blague à la piscine puisse
mettre de si mauvaise humeur. N’exagère-t-elle pas un peu ?
API
Ma définition de David : canon.
C’est le prototype même de mon genre de mec. Quand je l’ai vu en arrivant, mon cœur
n’a pu que danser le couper-décaler dans ma poitrine. Vraiment le gars est, comme
le disent mes amies, mielleux !
J’ai tout fait pour attirer son
attention mais c’est à croire qu’il ne me voit pas. Soit je ne m’y prends pas
convenablement, soit le type est gay. Comment arrive-t-il à m’ignorer ?
Moi Api !
Bizarrement, j’ai l’impression
que toute son attention est focalisée sur ma sœur. Et si je ne savais pas que c’était
notre beau-frère, ça m’aurait interpellé. Surement que j’imagine trop de
choses.
De toute façon, pressée, je ne le
suis pas. Je ferai tout pour le mettre dans mon lit au moins une fois. J’ai
envie de goûter à ce chocolat noir.