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Ecrit par Gioia
Huitième partie
Farida BOURAIMA
Mon premier stop c’était un refuge pour femmes battues. Pur hasard ou le ciel qui se plaît à me faire du bien encore va savoir. Si ça continue ma foi reviendra peut être qui sait. Je n’avais pas prévu venir en France. Dans mon plan, je me disais juste que Tao serait mon ticket pour sortir de cet enfer. Je me voyais vivre chez ses parents peut-être puis j’allais en profiter pour m’échapper et traverser la frontière afin de rejoindre le Ghana. Puis ils m’ont surpris en m’emmenant un beau matin au service des douanes. Le passeport a été demandé et reçu deux jours plus tard. Aucune idée de comment ils ont fait pour le visa mais j’imagine que c’est ça avoir des parents influents. J’ai souvent entendu Raïssa se vanter auprès des autres que son futur mari avait le passeport des diplomates. Je n’y connais rien sur ça moi. Je n’étais jamais inclue dans les discussions d’ailleurs. Il est vrai que je suis sa demie sœur mais aucun des enfants de mon père ne me considère comme tel. J’ai rejoint la maison quand j’avais sept ans. Ma mère biologique n’est qu’un vague souvenir dans mon esprit. Les quelques bribes que j’ai d’elle me disent qu’un jour elle m’a dit qu’on s’en allait voir quelqu’un d’important. Elle et la maman de Raïssa se sont disputées une fois chez le monsieur important. Maman a insisté pour qu’on revienne. Elle criait au viol dans le quartier jusqu’à s’époumoner. Les gardes nous ont jeté dehors.
Puis nous sommes rentrés à la maison. Elle a continué à crier ce mot viol, M Bouraima et plein d’autres choses dont je n’arrive pas à me souvenir. Un matin ce monsieur que j’ai connu plus tard comme mon père est venu chez nous. Le soir, maman a dit de le suivre et qu’elle nous rejoindrait bientôt. J’ai pleuré mais elle n’aimait pas que je désobéisse donc je l’ai fait. Je ne l’ai plus jamais revu. Une fois dans la maison, le monsieur m’a confié à la maman de Raïssa. Elle a dit que j’allais travailler et vivre avec eux désormais. Maman n’est jamais revenue. Les jours d’après j’ai commencé à pleurer son nom. on m’a flanqué la correction de ma vie. Personne ne m’a aidé. De cette correction je garde des marques dans le dos. M Bouraïma mon père était rarement là. Quand il était il ne venait jamais vers le coin du personnel. Je n’étais pas autorisée à l’approcher. Une dame était en charge de leurs appartements comme on dit chez les riches. Moi j’étais en cuisine à aider ou le matin je faisais le ménage avec les autres.
Les jours sont devenus des mois puis des années. Deux ans plus tard ma vie semblait s’améliorer. Mon père prenait une troisième épouse qui m’appréciait. Elle s’ajoutait à la maman de Raïssa plus ses trois enfants. Apparemment mon père a eu une seconde épouse. Juste qu’elle est décédée avant mon arrivée. Elle lui a donné deux enfants avant de quitter le monde. L’arrivée de la nouvelle n’a pas fait l’unanimité. Pour ma part, Je retrouvais enfin quelqu’un qui ne me criait pas dessus à tout bout de champ et discutait plutôt avec moi. C’est grâce à elle que j’ai su pour mon lien avec M Bouraima. Un beau jour elle m’a juste dit que c’était mon père et j’avais le droit d’être dans la maison principale au même titre que les autres. Elle avait promis de veiller sur moi. J’ignore comment elle a fait pour obtenir la faveur de papa. Mon fameux papa. Mais grâce à elle j’ai pu reprendre le chemin de l’école certes avec deux ans d’inactivité mais c’était mieux que rien. C’était aussi une école publique. Différente de ce à quoi j’étais habituée. Nous étions à trois ou quatre dans le banc. À la maison je n’avais pas le temps de faire les devoirs. Enfin si je devais les faire il fallait que ça soit après les taches de la maison. Corvées qui augmentaient.
Je devais faire le ménage dans les chambres des enfants, ainsi que leur lessive.
La deuxième femme me questionnait souvent sur la maman de Raïssa. Je ne sais pourquoi je suis restée naïve si longtemps. Peut-être mon esprit avait peur d’accepter la réalité dans laquelle je vivais. Quoiqu’il en soit, je pensais qu’elle voulait juste faire la conversation. Je n’ai compris la supercherie que plus tard. Bien plus tard.
Un jour elle avait demandé que Je laisse ouverte la porte de la grande sœur de Raïssa une fois le ménage fini. Il faut comprendre que les autres enfants étaient très gâtés par papa. Les filles surtout portaient tout le temps de l’or. La deuxième femme de papa vivait dans un autre coin de la maison aussi. Elle n’allait qu’au salon, dans la salle de séjour et les autres lieux communs. Et surtout seulement en présence de papa. En son absence elle restait dans son coin. Pourquoi je n’ai pas vu l’évidence à 10 ans? Je ne sais pas. J’ai fait ce qu’elle a demandé. Elle a volé des bijoux et j’ai reçu l’accusation en premier. Elle m’a vu me faire traiter comme du bétail par le grand frère de Raïssa. Elle a même versé des larmes mais elle n’a pas bougé le petit doigt. Ils m’ont fait dormir dans la niche avec les chiens jusqu’au retour de papa. C’est lui qui a exigé qu’on me sorte de là. J’ai demandé avec toute la rage que j’avais une explication de sa méchanceté. Pourquoi moi alors que je suis sa fille? Il n’a rien dit si ce n’est me confier au chef du personnel.
Las d’être traitée comme de la merde j’ai fui de la maison à la première occasion. J’ai marché sans relâche jusqu’à mon ancienne demeure. Aucune trace de ma mère. Ceux avec qui on partageait la cour m’ont dit qu’elle était partie à l’étranger. Sans moi. Sans rien me laisser. J’ai demandé leur aide. Ils ont pu m’héberger pour un temps. Sauf qu’après une semaine le monsieur se plaignait d’avoir trop de bouches à nourrir avec moi maintenant. Les services que je rendais à la maison n’étaient pas suffisants. La dame m’a remis 200 francs cfa en me disant je cite, “ va chercher ta famille. on doit s’occuper de nous d’abord”. Cette phrase je n’ai jamais oublié. J’avais tout raconté à cette dame de ma vie. Même quand elle me disait de partir elle n’arrivait pas à me regarder droit dans les yeux. Avec les 200 francs je me suis achetée de quoi remplir un peu mon ventre et j’ai mis le cap chez un frère de maman. Le seul que je connaissais en ville. Lui aussi n’était plus à cet endroit. Fatiguée de marcher sans rien dans le ventre j’ai repris le chemin du logis de mon tortionnaire. J’ai dormi dehors grâce au gardien qui ne m’a pas chassé jusqu’au retour de papa parce qu’Idrissa, le grand frère de Raïssa refusait qu’on me laisse entrer.
Papa est finalement revenu de ses nombreux voyages. J’ai demandé pardon à genoux à la maman de Raïssa. Elle a exigé que je reste au soleil toute la journée avant de me laisser revenir. Ma prétendue bienfaitrice n’était plus là à mon retour. Étrangement j’ai eu le droit de continuer l’école tant que les tâches ménagères étaient faites comme exigé. Je me suis quelque peu habituée à ma vie. Ce qui m’indignait au début ne me disait plus rien. J’en arrivais même à apprécier mes frères et sœurs bien que je devais toujours les traiter comme mes chefs. Tout était merveilleux comme on dit jusqu’à Vincent.
Vincent l’ami d’Idrissa. Vincent qui voulait coucher avec moi alors que je n’avais que quatorze ans. Vincent dont je me suis plains à Madame, comme la maman de Raïssa a exigé que je dise à un moment donné. Plainte qui m’a valut une gifle et plein de remarques méprisantes comme si je séduisais Vincent. Par la suite je restais sur mes gardes. Nina m’aidait. Elle venait d’arriver en service à la maison et nous ne marchions plus l’une sans l’autre. Sauf que vers la fin d’année on donne toujours congés au personnel. Moi je n’avais pas le droit de sortie. Aucune famille pour m’accueillir aussi donc je restais pour servir le repas de Noël seule. Cette année là papa est parti avec la famille. Je me croyais seule avec les gardes. Comment Idrissa, Fawzia, et leurs amis sont revenus je l’ignore. Parmi leur clan il y’avait Vincent. Il a essayé de me toucher. Je me suis battue comme si ma vie en dépendait. Et aujourd’hui j’ai ses marques sur le ventre. Marques que j’ai montré à l’assistante au refuge. Ironie du sort encore une fois parce que c’est grâce à elles qu’elle a gobé mon histoire de maltraitance par mon conjoint. Pour le moment j’ai trouvé une place où dormir et manger un peu. Quand je pouvais m’absenter je le faisais tout en restant vigilante. Avec l’argent que j’ai volé, 200 euros en cash je me suis achetée un téléphone. Juste le nécessaire pour me connecter à internet. Me cacher par la fenêtre pour regarder la Tv en dépit des moustiques qui m’ont piqué n’aura pas été vain. Les domestiques qui me surprenaient des fois m’insultaient ou se moquaient de moi. Mais c’est grâce à ça que je sais faire pas mal de choses comme utiliser un téléphone alors que je n’en ai jamais eu un de ma vie. J’ai envoyé un message au gynécologue Bill pour qu’il rassure Nina de ma part. Après ça j’ai mis le cap sur une boutique non loin du centre. J’y vais tous les jours depuis huit jours pour demander du travail. Le gérant de la supérette est une africaine donc j’espère qu’elle aura pitié de moi un de ses quatre même si elle me répète qu’elle n’a rien pour moi. Je ne vais pas rater ma vie. Je jure que je ne vais pas rater.
Ciara Kunakey
On a parlé avec beaucoup d’enthousiasme Magnim et moi sans penser à nos emplois du temps respectifs. Finalement, il est arrivé ici deux semaines après notre discussion. Pour arriver il est arrivé. Avec un gros parapluie on croirait qu’il pleut de la grêle ici.
Ciara: le soleil en haut de ta tête tu ne vois pas? J’ai demandé quand nous sortions de la gare mais monsieur avait toujours son parapluie au dessus de nous
Magnim: paraît que ça ne prévient pas avant de commencer chez vous
Ciara: chez nous parce que tu m’as donné le passeport anglais hein
Magnim: le passeport c’est quoi quand tu es une doyenne, tu ne gères pas ça toi
Ciara: lol pardon avance on ne va pas manquer le train à cause de toi
Magnim: yeee il faut déjà courir? Fallait me dire je n’allais pas mettre mes jolies chaussures
Ciara: Magnim je vais te laisser derrière hein, j’ai dit en riant
Le type qui se plaignait pour ses chaussures a couru jusqu’à me dépasser.
Quelques minutes plus tard nous étions chez moi. Il se plaignait encore du traitement de ses chaussures.
Ciara: tu as versé ta prime salariale dedans ou quoi?
Magnim: et même celle de noël de l’année passée. Je la sors seulement pour les grandes occasions
Ciara: mais pourquoi l’avoir porté maintenant alors?
Magnim: quand on va voir une doyenne on ne peut pas se présenter sous sa version régulière. Une mise à jour était d’ordre
Ciara: lol tu es arrivé encore avec tes choses hein
Magnim: tu vois comment tout est raté. Normalement tes yeux devaient traverser mon beau visage jusqu’à mon corps et quand ils allaient croiser les chouba à mes pieds ils allaient remonter dans le sens inverse avec les cœurs.
Ciara: chou quoi?
Magnim: heuh la partie de remonter avec les cœurs ça ne te dit rien?
Ciara: pardon chou......j’ai ri jusqu’à tomber
Magnim: c’est chouba là qui te fait pleurer comme ça? Il a demandé en rigolant aussi
Ciara: tu sors celle là encore d’où? J’ai demandé quand finalement mon souffle est revenu
Magnim: tu ne connais pas ce mot là dans l’argot togolais?
Ciara: toi qui ne connaît pas le mina tu sais combien de mots jusqu’à parler l’argot?
Magnim: mais tu arrêtes de me négliger hein svp. D’ailleurs donne ton passeport je vais voir un truc
Ciara: tu veux voir quoi?
Magnim: peut-être c’est même le faux que tu as. Tu es sympathisante seulement et tu cries 228 jusqu’à avoir le drapeau dans
ta chambre, il a dit avec son air tantôt sérieux tantôt moqueur
Ciara: tchip j’ai fini de t’apprendre le mina. C’est ça que je vais entendre
Magnim: désormais tu dois dire que tu es Ciara Kunakey du no man’s land
Ciara: quitte là, avec ta tête comme chouba, j’ai dit en riant
Magnim: ils sont où tes toilettes sinon je vais pisser sur ton sol bientôt
Ciara: dans le fond à gauche j’ai dit en lui montrant du doigt la salle
Il est sorti quand je sortais du frigo ce que j’avais cuisiné.
Magnim: tu m’as fait quoi à manger? Il a demandé avec le sourire
Ciara: j’ai fait à manger pour moi. Je partage juste avec toi
Magnim: en gros je peux pas être un peu content sans que tu ne ressentes le besoin de tuer ma chose quoi. Ce qui est sûr je bloque tes ondes négatives. Tu as cuisiné avec joie et entrain pour moi, je sais ça.
Je n’ai pas répondu en mot. Juste en sourire. Il a pris le plat que je lui tendais. Je ne suis pas la meilleure cuisinière au monde. Je l’avais déjà prévenu mais le voir manger avec appétit la sauce d’épinards au bœuf et le riz me fait super plaisir. J’en ai même oublié ma part et je l’observe. Ses yeux ont quitté le plat pour s’agripper aux miens.
Ciara: il n’y aura pas de second tour si c’est ça que tu allais demander
Magnim: tu voulais gâter mon régime hein. Je n’allais pas demander ça
Ciara: avec ton petit corps là tu fais le régime de quoi?
Magnim: regarde qui parle de petit corps avec le tien
Ciara: j’ai fini de te faire à manger, maintenant tu me parles mal, j’ai dit en me levant
Je me suis retrouvée sur ses jambes. Sa main était au tour de ma hanche. C’est la première fois que nous sommes si proches.
Magnim: avant que tu ne parles pour moi comme si tu étais connectée à mon cerveau, je voulais te complimenter sur le
Repas et te demander d’où venait ce goût particulier
Ciara: l’huile de coco j’ai dit en chuchotant comme si on se racontait un secret.
Magnim: tu as mis de l’huile de coco dans la sauce? Il a chuchoté aussi
Ciara: dans le riz et la sauce aussi. J’adore l’odeur
Magnim: tu viens de faire un nouveau fan et gagner une nouvelle rivale en ma sœur
Ciara: pourquoi?
Magnim: ta sauce d’épinards passe au dessus de la sienne. Je pourrais avoir la recette quand je partirai?
Ciara: je pensais que tu n’étais pas bon en cuisine
Magnim: en vrai Je voulais demander que tu m’en fasses pour que je rentre avec mais j’essaie d’apprendre à pêcher le poisson au lieu de manger seulement
Ciara: lol les ramen te fatiguent hein
Magnim: je te promets ma sœur. J’en ai marre et Hana n’a plus mon temps dernièrement
J’ai pouffé de rire à sa face de chien torturé. Voilà que je me sens remplie de joie qu’il aime ma nourriture au point de vouloir ma recette. Moi qui ne me qualifie pas vraiment de cordon bleu. Pas comme les Belle ou ma mère par exemple. Je lui ai écrit la recette et préparé ma liste des courses aussi. Monsieur était au téléphone avec Belle.
Magnim: comme tu vois c’est sa chambre ça. Tu fais quelques pas et tu es dehors. Elle est bien rangée maintenant hein. On peut être fiers
Belle: lol je vois cette chambre tous les jours mon frère. Même plus que toi
Magnim: est ce que ça vaut le reportage d’un agent sur le terrain? Elle pouvait te cacher les choses là-bas ma sœur
Belle: tu as raison mon beau, dis moi tout. Montre moi la salle de bain, peut-être elle cache un déodorant axe là-bas
Ciara: je vous rappelle tous les deux que la notion de vie privée n’est pas pour les chiens, j’ai dit mais le reporter n’était pas intéressé. Il continuait dans la salle de bain sans souci
Je mettais le point final à ma liste quand il est revenu en brandissant de la mousse à raser
Magnim: voilà la preuve palpable ici! Explique nous petite
Belle: c’est pas possible Cici. Tu me caches donc l’haïtien depuis là?
Ciara: primo les filles aussi utilisent la mousse à raser. Deuxio l’haïtien est toujours dans tes rêves Belle. Ça ne s’est pas transféré de ton esprit pour venir au mien
Belle: Mousse à raser de Gillette quand toi et moi on sait que tu ne vis que par l’épilation au laser
Magnim: ne parle pas trop ma sœur. Je suis sur le dossier. On va le trouver cet Haïtien
Ciara: okay je vous laisse dans votre enquête. Je cours faire les courses
Magnim: je te rappelle Belle, il a dit en prenant un ton sérieux. Allons-y
Ciara: non je ne vais pas loin. Tu peux rester te reposer ou parler avec les autres
Magnim: au nom de quoi? C’est ton pied mon pied
Ciara: je ne vais pas rejoindre le fameux haïtien de Belle, j’ai dit en levant les yeux au plafond amusée
Magnim: j’aime juste ta compagnie Ciara, allons-y il a dit en prenant ma main ainsi que les devants.
On a marché comme ça pendant un bon moment. Main dans la main. On discutait de tout et de rien. Nous sommes arrivés à l’épicerie en une vingtaine de minutes. Je prenais les choses et il posait des questions quand il ne reconnaissait pas quelque chose
Magnim: tu en prends beaucoup d’épinards pour une personne
Ciara: faut bien que je t’apprenne à faire
Magnim: sérieux?
Ciara: oh on se calme, je vais t’apprendre mais tu dois être sérieux parce qu’on se connaît un peu
Magnim: mon deuxième nom c’est sérieux
Toi même tu sais
Nous étions par la suite en cuisine. Même Son dixième nom n’est définitivement pas Sérieux mais il essaie lol. Il prenait des notes sur son téléphone. Filmait de temps en temps. Nous en avons tellement fait que j’étais exténuée à la fin. Je me suis couchée un moment sur le divan juste pour respirer un coup. Mais mon voisin du week-end ne le voyait pas ainsi.
Magnim: Ciara profites-en pour aller te laver déjà.
Ciara: attend je souffle un peu. J’ai trop
Mal au dos
Magnim: c’est ça le piège. Le sommeil va te prendre sans que tu ne saches
Ciara: .......
Magnim: comme ça tu manges après la douche et tu dors une bonne fois
Ciara: .......
Magnim: Ciara.....il a dit en tapotant mon pied
Ciara: rhooo tu es plus énervant qu’une maman. C’est la tienne qui t’a pris ça?
Magnim: aucune idée, elle n’est plus
Sa phrase m’a fait l’effet d’une douche froide. Je me suis redressée sur le champ. Toute paresse avait disparu de mon corps
Ciara: ma grosse bouche j’ai dit en me tapant
Magnim: c’est bon il a dit avec un sourire et les mains dans les poches
Ciara: je....je suis vraiment désolée. J’ai parlé sans réfléchir
Magnim: ça va. Je te laisse te reposer. Je vais manger avant si ça te va
J’ai hoché la tête et pris une douche en vitesse. À la sortie il était sur mon divan entrain de pianoter sur son cell. Je me suis assise à ses côtés et j’ai dit son nom
Ciara: je suis vraiment désolée. Je ne voulais pas réveiller des blessures
Magnim: je ne suis pas fâché crois moi il a dit en déposant son téléphone avant de me faire face
Ciara: je n’ai pas de père aussi. Le mien n’est pas décédé. Il a juste décidé de ne pas être dans ma vie. J’ai grandi avec ma mère puis j’ai connu mon frère quand j’étais au lycée
Magnim: c’est ton demi frère alors?
Ciara: oui. Il a été et est toujours mon mentor
Magnim: j’ai eu Hana moi. Mon père est toujours en vie. Il vit à Kara parce que monsieur chante partout qu’il est allergique à la ville
Ciara: lol on dirait ma mère qui est allergique aux sorties. Elle n’aime pas mettre le pied dehors
Magnim: tu n’as pas pris d’elle en tout cas il a dit en souriant
Ciara: même pas un peu ce qu’elle regrette. On se ressemble juste physiquement.
Magnim: Elle n’a pas à regretter. J’aime bien ce que je connais de toi
Ciara: avec ma grande bouche qui dit des trucs déplacés
Magnim: la mienne est grande aussi et dit tout ce qui vient à mon esprit. Tao te dira probablement que je suis trop bavard.
Ciara: okay comme tu veux me forcer à dire ça, j’aime bien ta grande bouche aussi
Magnim: lol c’était la torture hein
J’ai soulevé son bras et il m’a attiré à lui. Nous sommes restés devant la TV dans cette position.
Tao Adamou
Une fuit et l’autre débarque sans me prévenir.
Tao: comment tu connais mon adresse? J’ai demandé quand je m’effaçais pour la laisser entrer
Raïssa: c’est tout ce qui t’intéresse? Elle a hurlé
Tao: c’était juste le début
Raïssa: comment tu as pu! Le personnel Tao! Tu pouvais prendre n’importe quelle fille mais pas le foutu personnel. Tu m’as brisé le cœur sans aucune raison et comme si ça ne suffisait pas tu n’as pas les couilles pour venir t’excuser
Tao: je suis désolé Raïssa. J’ai essayé de te joindre pour savoir où tu étais mais tu ne répondais pas
Raïssa: tu m’as trompé. À quoi tu t’attendais? Je devais courir prendre tes appels quand tes parents ont exigé de prendre cette fille chez eux! Tu m’as sali comme jamais. Je ne méritais pas ça. Ma famille ne méritait pas cet affront
Tao: je ne t’ai pas trompé. Si tu ne peux pas me croire je ne sais pas ce que tu attends
Raïssa: tu te fous de ma gueule? Tout le monde t’a vu. Vous étiez nus!
Tao: je ne sais pas comment nous en sommes arrivés là
Raïssa: et c’est ton ombre qui l’a mis enceinte aussi n’est ce pas! Elle a hurlé encore
Tao: écoute Raïssa, je sais que tu m’en veux. Je sais que tu as besoin de vider ton cœur. Le souci c’est que je dois me rendre au travail là. On pourrait continuer en fin de journée?
Elle m’a jeté l’adresse de son hôtel avant de sortir en furie.
Ciara Kunakey
Ce garçon est fou. Plus je le vois plus je comprends. Hier nous nous sommes endormis devant la Tv. C’était un peu trop réconfortant de me lever entourée de ses bras, tout en entendant sa réputation bien calme. J’étais là tranquille sans souci. Puis il ouvre la bouche et me demande pourquoi je pète autant dans mon sommeil. Je boude encore. Il continue à s’excuser et me répéter que c’était une blague. Tout comme il m’a appris que le truc de la mousse à raser c’était une blague. C’était la sienne qu’il a juste sorti pour m’embêter. J’ai déjà dit fou? Là il parle avec son ami Tao tout en me faisant une omelette. Il a dit que c’était pour se faire pardonner. Pendant ce temps mes oreilles étaient sur leur conversation. Monsieur avait même mis son appel sur HP et criait comme s’il était au marché
Magnim: donc elle s’enfuit, l’autre revient et tu ne balances pas tout pour te débarrasser de l’histoire une bonne fois. Explique moi parce que je vais mal te taper à mon retour
Tao: la réaction de Raïssa était bizarre. Tu te dis qu’elle devrait me haïr parce que je l’ai trompé. Mais je sentais du mépris plutôt envers sa sœur comme si je pouvais faire mieux si je voulais la tromper. Et l’autre soeur en question qui disparaît avec mon argent après avoir menti. Tout ça c’est étrange et je dois savoir ce qui se passe.
Magnim: hum okay je vois mais quand est ce qu’on va rétablir ta réputation c’est ça qui m’intéresse
Tao: personne ne peut le faire si ce n’est Farida c’est pour ça que je continue à la chercher. Peut-être que Raïssa aura une idée d’où je peux la chercher
Magnim: tu penses qu’elle voudra te dire? Surtout dans cet état?
Tao: c’est moi. Tu doutes de quoi
Magnim: toi là ne fais pas de conneries hein
Tao: et dépêche toi de rentrer au lieu de jouer là-bas
Magnim: rho je te manque déjà? Ciara tu entends mon chéri? Tu n’es rien tu comprends. J’ai quelqu’un qui m’aime déjà
Ciara: j’attend mon omelette j’ai dit quand le fameux chéri le traitait de sale con avant de lui rappeler de vite rentrer
Il a même mis les poivrons dans mon omelette. Je suspecte que Belle a tout livré parce qu’elle seule pouvait lui dire. C’était sa dernière journée. Je l’avais pris pour qu’on puisse passer du temps ensemble. Nous allions sortir quand Monsieur m’a sorti un T shirt avant d’en porter un de la même couleur
Magnim: j’ai pensé à toi quand je l’ai vu
Ciara: Belle t’a tout dit hein j’ai dit surprise en prenant le vêtement. Il était rouge et à l’effigie du Texas. Un état que j’aimerais visiter un beau jour
Je l’ai enfilé et nous sommes sortis pour un dernier tour. Sur le chemin il a fait son touriste par excellence et demandé à un passant de nous prendre en photo. Dans un anglais tragique mais monsieur ne regardait pas ça
Ciara: laisse la dame en paix Magnim j’ai dit en riant
Magnim: genre je suis vilain tu veux pas de photos avec moi quoi
Je me suis postée à ses côtés, attendant qu’on nous prenne. La dame pensant sûrement qu’on est un couple nous disait de nous enlacer. Il a passé son bras autour de mon épaule.
Ciara: quand c’est ça tu comprends très bien l’anglais hein
Magnim: oui oui l’essentiel c’est ça qui est important. Enlace moi bien pour la photo et souris tu as entendu le maître non
J’ai enlacé sa taille tout en secouant la tête. Dire que je n’aime pas prendre les photos et me voilà montrant mes trente deux dents sans souci. La solitude va me frapper de plein fouet quand il partira ce soir. Quelle amitié.