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Ecrit par Mbougou koumba
ela faisait quelques mois qu’Ayana poursuivait ses heures supplémentaires. Cela faisait quelques mois également que Monsieur Faridh n’avait tout bonnement fait aucune avance à Ayana, ni aucun regard, ou geste coquin.
Après tout ce temps, il faut dire que c’était inhabituel pour Ayana disons cela la perturbait même presque. Il faut dire qu’au fond cela assaisonnait ses journées. Elle s’y plaisait même quelques part à jouer son rôle de bourreau, mais depuis quelques mois il était impossible de le faire.
Le « chef » avait décidé de n’être que strictement professionnel. Cela intriguait fortement Ayana. Mais, que voulait-elle à la fin ? N’avait-elle pas solennellement, plus d’une fois, intimé son chef de la laissé « respirer » ? Se plaignait-elle de devoir se réhabituer à un climat professionnel « normal » ?
— Ma chérie ! Comment tu vas ? Tu ne passe plus nous voir, tu ne penses pas à tes pauvres parents hein ? dit la mère d’Ayana
—Allons maman cela fait à peine deux semaines que je ne suis pas venue ! répondit-elle
—Tu sais que quand on aime on ne compte pas haha !plus sérieusement, je voulais passer pour voir comment tu t’en sors ma chérie.
—Maman je ne sais pas j’ai juste l’impression d’être perdue, pourtant ça fait plus de quatre mois je pensais que j’allais vite tourner la page, il me manque tu sais…
—Oui je comprends ma chérie, ce n’était pas le bon ; tu sais tu peux venir à la maison passer quelques semaines pour te remonter le moral.
—Merci maman, mais ça va, je vais me débrouiller toute seule, ça va passer.
Si Ayana avait gentiment décliné l’invitation de sa tendre mère, c’était au fond pour se prouver à elle-même quelle était capable de se débrouiller toute seule. Se prouver qu’elle pouvait s’épanouir toute seule. Cela était d’autant plus vrai puisqu’elle ne pouvait compter sur sa meilleure amie qui était en déplacement. Pourtant au fond d’elle, elle aurait voulu se retrouver dans son cocon familial.
Mais, se résigner à demander de l’aide, même pour une situation aussi insignifiante soit-elle, fait-il de l’humain un être faible, sans véritable caractère ? Refuser l’aide de ses proches au profit des soirées larmoyantes, aux regrets infinis ou au profit d’heures supplémentaires de travail acharnés et incessants ? Pour Ayana la réponse était évidente… Ces heures supplémentaires, c’était tout ce qui lui restait.