A coeur ouvert

Ecrit par Saria

*** Maman Colombe ***


Je regarde mon fils attentivement, je sais qu'il a traversé des choses ces derniers temps et qu'il ne m'en a rien dit pour ne pas m'inquiéter. Je sais qu'il n'a pas tourné la page de son histoire avec Erin même si, elle est passée résolument à autre chose. Aujourd'hui il va mieux et sa fille lui fais beaucoup de bien :  des mamours, des câlins, il n'y a que les enfants qui ont été couverts d'amour qui savent en donner autant. J'en remercie énormément Erin et les siens.

Ils sont restés ensemble tout le weekend et il s'en est bien occupé : il s'occupe de ses repas, lui donne à manger, lui donne son bain. Je sais que vous ne le supportez pas mais il saura s'amender ce n'est qu'un être humain. Là je viens d'entrer dans la chambre qu'il occupe quand il est de passage à la maison, il était allongé sur le dos, la petite dormait sur sa poitrine. Il me fais signe de ne pas faire de bruit et moi je lui demande de venir. Il la dépose délicatement sur le lit et me rejoins.


Moi : Erin est là

Marco : Ok...Seule?

Moi : Oui...Son ami l'a déposé et il est reparti

Marco : Ok


Il se dirige vers la salle de séjour où je lui ai indiqué que la jeune femme attendait.


*** Erin ***

Je me lève dès que je le vois entrer. J'ai réfléchi à ce que Yvo m'a dit et je crois qu'il est temps que je mette le doigt sur les choses, j'ai besoin d'avancer.


Moi : Bonsoir Marco

Marco : Bonsoir Erin, Luz dort...Maman m'a dit que Yvo t'a déposé et est reparti, si tu veux je me change et je vous ramène.

Moi : Je voudrais qu'on parle avant


Je me tordais les mains de nervosité, vous-même vous me connaissez. Il marque un temps d'arrêt et me guide vers le fond de la maison. On se retrouve dans une chambre et je lui lance un regard circonspect.


Marco : C'est la chambre des parents, personne ne viendra nous déranger ici.

Moi : Ok

Je regarde autour de moi, il y avait un grand lit puis à côté une sorte de petit salon. Marco s'installe dans un des fauteuils et me fais signe de m’asseoir.

Marco : Je t'écoute

Moi : Je voudrais qu'on parle de ce qui s'est passé entre nous...Je t'en veux et ça ce n'est pas un scoop...Mais j'ai besoin d'avancer pour cela j'ai besoin de faire le point avec toi...Quand Luz est née je t'ai écris ce soir-là...Mais tu es resté silencieux, je n'ai pas reçu un seul mot de toi...Rien même pas pour savoir si nous allons bien jusqu'à il y a quelques jours au studio. L'argent que tu envoyais je crois que c'est un virement automatique, donc tu ne devais même pas te rendre compte de quand c'est fait. Je voudrais comprendre pourquoi? Pourquoi tant d'indifférence?

Marco : Erin...Je n'ai pas d'excuses...J'étais perdu, en colère...Je suis désolé

Moi : Non...C'est trop facile ça...Tout ce que nous avons partagé ne représentais alors rien pour toi?

Marco : Non ne dis pas ça! Tu es spéciale pour moi

Moi (criant) : Arrête de m'endormir, je ne suis plus la petite fille que tu as laissé derrière toi!

Marco : Je suis sincère sur ce point et c'est pourquoi ce que tu as fait m'a dévasté! J'étais en colère et je culpabilisais en même temps de ne pas être là pour toi...Pour notre fille...J'étais déchiré et partagé!

Moi : Tu sais pourquoi j'ai appelé notre fille Luz, lumière? Parce que c'est elle qui m'a sauvé, elle m'a sorti de l'abîme dans lequel ton départ m'a plongé! J'ai connu l'humiliation, tu m'a jeté sans chercher à comprendre. Je n'ai pas suivi ma grossesse, je me suis refermée. J'ai arrêté d'aller au Club, je n'en avais plus la force. Je portais notre enfant, j'étais effrayée et tu m'a tourné le dos. Comment veux-tu que je te pardonne ça?! Marco dis-moi comment je peux le faire?! J'étais seule dans la douleur de l'enfantement, j'aurais tellement aimé que tu sois là! Que tu me tiennes la main que tu me rassures, j'aurais aimé que tu sois là pour voir Luz bébé, que tu vois ses premiers pas, sa première dent, que tu sois avec moi les nuits où j'étais seule à la veillée parce qu'elle avait de la fièvre!


Je sanglotais et je ne pouvais plus m'arrêter! J'avais l'impression qu'une plaie béante avait remplacé mon cœur.


Marco (suppliant) : Chérie s'il te plaît, regarde je me mets à genoux je suis tellement désolé! Je voudrais pouvoir faire les choses autrement mais je ne peux pas! Ta cousine Jennifer m'a dit que tu comptais trouver le moyen de me garder. Alors j'ai foncé tête baissée chérie


Il me raconte les avances de Jennifer, les messages intempestifs. Je secoue la tête, je savais qu'elle avait quelque chose à voir dans tous ça. ce n'est pas une surprise.


Moi (en larmes) : A aucun moment tu ne m'as accordé le bénéfice du doute. Pourtant tu disais m'aimer, tu es parti sans un regard derrière. Tu es parti et tu m'a laissé me débrouiller avec ton enfant. Jamais je ne t'ai menti, jamais je ne t'ai piégé. Je prenais la pilule régulièrement, j'ai fais ce qu'il fallait. Tu as pensé que je voulais te mettre le grappin dessus.

Marco : Erin pardon...Je t'en supplie pardonne moi


Je secoue la tête, je ne pouvais pas, c'était trop dur. Je croyais que je pouvais mais non c'est au-dessus de mes forces. J'essuie mon visage et j'essaye de me reprendre.


Moi : Tu pourras voir ta fille quand tu veux...Mais moi je te demande de rester loin de moi

Marco : C'est à cause de Yvo c'est ça? Je sais que ça ne me regarde pas...

Moi : oui ça ne te regarde pas...Eh oui j'ai envie d'essayer avec lui, j'ai envie que ça marche avec lui

Marco (dans un souffle) : Vous avez...


Comprenant la question qu'il n'ose pas poser je lui réponds et enfonce bien le clou, je voulais qu'il ait mal comme j'ai eu mal.


Moi : Oui nous avons fait l'amour et oui j'ai été heureuse dans ses bras


Il vacille comme s'il avait reçu un coup de poing dans l'estomac. Il ferme lentement les yeux et me tourne le dos. Il voulait cacher pudiquement sa douleur. J'avais fait mouche mais je n'en étais pas plus heureuse. Je voulais une explication entre adultes mais ça a dérapé. Je sors de cette chambre j'avais besoin d'air, je rencontre maman Colombe dans le couloir. A son regard triste j'ai compris qu'elle avait tout entendu.


Marco vient me retrouver 45 mn plus tard sur la terrasse. Il s'était changé et la petite était dans ses bras, toujours endormie, loin de nos soucis d'adultes. Nous faisons le chemin dans un lourd silence. Quand nous arrivons à destination il me demande de monter et prend sa fille dans ses bras, je l'aide avec les sacs. Une fois qu'elle est couchée, il me regarde longuement avant de repartir, sans un mot.


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Dans la vie d'une ét...