A la guerre comme à la guerre!

Ecrit par Les Chroniques de Naty

Chapitre 2

 

Il est presque 5h du matin lorsque nous retournions dans notre chambre.  Je prends un bain et me met au lit.

Le sommeil ne venait toujours pas et mes larmes non plus ne cessent de couler.

Pourquoi mon père ne peut-il pas me comprendre ? Je veux juste vivre ma vie comme je l’entends. Il ne nous a jamais compris.

Il rejette sa frustration sur nous ; puisqu’il n’a pas eu de garçon il veut se débarrasser de nous au plus vite. Je le déteste de toute mon âme !

—Je le déteste, je le déteste. Exprimais-je à haute voix.

—Ne dit pas ça Ayana ! C’est la voix de Nafi

Je pensais que mes sœurs dormais ;

—Pourquoi je ne dirais pas ce que je pense ?

—Parce que c’est notre père répondit-elle. Et il sait ce qui est mieux pour nous.

—Oui Nafi a raison ! Papa s’y prends peut être de la mauvaise manière, mais tout ce qu’il fait c’est pour notre bien. La dignité d’une femme se trouve dans le foyer avec un homme aimant et des enfants. Renchérit Mouna la dernière.

Elles ont seulement 19 ans …

Je suis surprise qu’elles me parlent avec autant de maturité. Nous n’avions pratiquement jamais parlé de ce mariage, car jusqu'à ce jour je pensais pourvoir convaincre mon père de ne pas m’obliger à épouser ce type ; mais depuis il n’en démordait pas. Il veut absolument que je fasse comme il le souhaite, il a toujours été comme ça. Sauf que moi je suis comme lui, on se ressemble et nous somme tous les deux têtus. On jouait à qui cédera le premier ; sauf que là il a peut être gagné, parce que si je continue à faire la tête, maman en payera les frais et je ne voulais surtout pas la faire souffrir. Vue à quel point elle a galérer dans ce foyer parce qu’elle n’arrive pas à donner un garçon à mon père.

—Que me racontez-vous comme ça ? Papa est un pauvre fou ! Un mégalomane obsédé par le contrôle. Il veut commander tout et il faut qu’on se pli à ses quatre volontés sinon on s’en sort avec toutes sortes d’injures et de coups. Mais sauf que là moi je n’en peux plus.

—Qu’est qui te prend pour parler de la sorte ? s’exclama Nafi ! N’oublie pas qu’il est ton père donc contrôle ton langage au risque de t’attirer la malédiction.

Mais je suis tellement aveuglée par ma colère et ma douleur que j’en devenais presque malade.

—Et toi n’oublie pas que je suis ton ainée alors si tu ne veux pas que je t’en colle une comme on me l’a fait tout a l'heure, tu ferrais mieux de la fermer… Et puis de quelle malédiction tu me parle ? Moi je pense que je suis maudite depuis le jour où je suis née et me suis retrouvée dans cette famille. Moi je veux juste vivre ma vie, sans qu’on me dise quoi faire, ni qu’on me dicte ma conduite. Je suis une grande fille et j’ai le droit de faire ce que je veux, comme je veux et quand je veux.

Elles me regardaient toutes deux muettes de surprise. Elles savent que je suis du genre à ne pas mâcher mes mots, cependant c’est la première fois que je me lâche autant.

—Donc tu regrettes d’être née dans cette famille ? Ça veut dire aussi que tu regrette de nous avoir comme sœur… sa voix se cassa ; et que tu ne voulais pas de maman aussi ?

Je regrettais aussitôt mes mots ; j’oubliais à quel point elles pouvaient être sensibles. Oh zut voilà qu’elle se mette à pleurer ! Toutes les deux !!!

—Non les filles ce n’est pas ce que je voulais dire. En fait je suis un peu à fleur de peau et je ne me sens pas trop bien, surtout après la raclée que j’ai reçue. Je vous demande pardon.

Elles boudaient encore.

—Bon ok je vous laisse vous servir dans mes habits.

Et là comme par magie leur sourire revient.

—Mais sérieusement Ayana tu devras revoir ta manière de parler à notre père. Même s’il n’est pas un ange, nous lui devons respect et considération.

A quel moment mes sœurs sont devenues aussi mature ?

—Mettez-vous un peu à ma place les filles. Serez vous d’accord avec le fait que papa décide avec qui vous passerez le restant de votre vie ?

Elles se regardèrent comme pour se consulter mentalement. Ah les jumelles et leur télépathie légendaire.

—Oui répondit-elles en chœur !!!

La réponse me laissa pantoise. Mais pourquoi je ne suis pas surprise par leur réponse ? Elles ont toujours été dociles et ne font jamais rien qui puisse contrarier nos parents. Aminata et les jumelles sont les enfants parfaits, tandis que moi je suis le vilain petit canard. Celle qui déçoit et qui fait les bêtises à tout bout de champ. A force de le dire et de le penser, j’ai fini par l’intégrer. Et je ne fais rien pour que cela puisse changer. Comme j’aime le dire, seuls les imbéciles changent, et moi je n’en suis pas une. Alors je ne changerai jamais ; surtout pas pour faire plaisir à monsieur mon père.

—Accepteriez-vous de vous mariez avec de parfaits inconnus ? Repris-je

—Bien sur que nous le ferions répondent-elles à nouveau en chœur.

—Et bien c’est la différence entre vous et moi, moi je ne me laisse pas faire aussi facilement. Dieu m’a donner une cervelle et c’est pour réfléchir ; donc je ne peux pas me soumettre aussi bêtement.

—Voilà que tu redeviens méchante. Dit Mouna.

—Pardon ma chérie, mais votre mollesse me met hors de moi. Aillez un peu de nerf, sinon vous serez toujours écrasez par les autres ; conseil de votre grande sœur.

Contrairement à Aminata ma grande sœur qui a acceptée sans ciller, moi je me battrai jusqu’au bout. Ce mariage ne se fera pas et même si c’est le cas, il aura un goût très acide pour le marié et sa famille ; mais encore plus pour mon père car je compte bien lui faire vivre la honte de sa vie.

 

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Je me réveille le lendemain avec une migraine pas possible. A croire que la gifle de papa m’a carrément bousillé la tête. Et à cela s’ajoute la douleur au ventre ! J’ai mon ‘’bijou’’ complément en feu ; on ne peut pas dire que Léon m’a fait cadeau de la séance d’hier. Mon pauvre corps a été soumis à rude épreuve ; on a certes plusieurs fois flirté mais jamais jusqu'à ce point.

Est-ce que je regrette ce que j’ai fais ? Non aucun regret ! Comme j’ai l’habitude de le dire, pas de regret en enfer.

—Ayana ! Ayana !

Mais quelle est cette maison où on ne peut jamais se reposer tranquillement ? Pestais-je.

—Oui Mouna j’arrive. Et arrête de crier tu vas me rendre encore plus malade que je ne le suis déjà. Qu’ya t-il ?

—Tes beaux parents sont là et papa demande à ce que tu viennes les saluer.

Oh non pas ça !

—Combien sont-ils ?

-Il ya deux vieux en plus de ton beau père. Donc trois en tout.

—Dis que je suis malade et que je ne peux pas sortir de mon lit.

Je n’ai vraiment pas envie de voir ces vieux chauves et leurs tronches de singe.

—Mais c’est papa qui demande et t…

—Arrête de parler pour une fois et fais ce qu’on te dit. Va dire à ton cher père qu…

—Que quoi ?

Ma mère venait de faire son entrée et à voir son visage elle n’était vraiment pas contente.

—Que j’arrive !!! Répondis-je à contrecœur

—Depuis quand es-tu devenue aussi impolie Ayana ? Je ne t’ai pas éduquée comme ça ma fille. S’il te plait accepte ce mariage pour ton bien et celui de nous tous.

—Maman je ne peux pas accepter d’épouser quelqu’un que je ne connais pas et par-dessus tout que je n’aime pas. Plaidai-je en larme.

—L’appétit vient en mangeant, avec le temps tu l’aimeras. Aly est un bon garçon, courageux et travailleur ; en plus c’est un bel homme qui plus est il a une bonne situation financière.

Toujours la même rengaine.

—Ah donc si je comprends bien vous me vendez au plus offrant ?

—Contrôle ton langage jeune fille cria ma mère ; ton insolence est sans précédent. Et tu sais très bien que ce n’est pas une question d’argent. Mais nous en reparlerons, pour l’heure va prendre ton bain. Tes beaux parents t’attendent.

Je lance en juron en me levant de mon lit ; bien sur qu’on en reparlera. Plusieurs choses peuvent se passer en une semaine.

—Mais c’est quoi ce sang Ayana ? Me questionna maman.

Oh putain ces maudits saignements ne s’arrêtent toujours pas.

—Rien maman ! C’est rien. Dis-je en courant vers la douche avec mon drap.

—Ayana Sy Savané qu’est-ce que tu as fais hier ?

Nafi venait de rentrer dans la chambre. Les jumelles me regardaient en secouant la tête et je crois qu’elles ont un peu compris ce qui se passe.

—Réponds moi cria-t-elle !

—Maman es-tu vraiment sure que tu veux savoir ?

Ma mère me fixait ; je sais qu’elle n’en croit pas ses oreilles. Mais au stade où j’en suis je veux tous les blessés et les faire souffrir. Tant qu’ils me forceront à me marier je leur renverrais l’ascenseur en les rendant fous.

—Qu’as-tu fais hier soir ? répéta-t-elle.

J’inspirais un bon coup avant de lui répondre.

—Je me suis faite depucelée par l’amour de ma vie, dis-je le plus tranquillement du monde.

Esclave de mon cœur