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Ecrit par Boboobg


*Farah

A chaque fois que j'éprouve la sensation qu'enfin ma vie prend une bonne tangente, il faut toujours qu'un obstacle, un accident, une catastrophe se produise pour me faire revenir à ma triste réalité.

Ais je commis un péché tellement impardonnable dans mes vies intérieurs ? Ceci expliquerai sans doute le Chao dans lequel je me sens destinée à vivre dans cette vie. Si c'est vraiment le cas, alors j'ai dû être une personne exécrable pour mériter tout cela .

Aussi loin que je ne m'en souvienne, j'ai toujours eu à rencontrer des problèmes sur mon chemin alors que la plupart des gens naissent et meurent sans pour autant avoir à vivre la moitié de mes drames. 

Me voilà aujourd'hui à 25 ans, je me retrouve être en couple avec un homme qui est probablement mon demi frère. Cet homme qui est le père naturelle de ma fille,cet homme qui aime mon enfant comme le tiens, cet homme que j'aime comme je n'ai jamais aimé aucun autre de toute ma vie. 

Le choc a été tellement dur à assimiler que j'ai perdu connaissance. Quand je me suis réveillé, Mathieu était à mes côtés, me tenant la main. Je n'ai pas eu la force de lui adresser un seul mot que j'ai regardé le mur,jusqu'a ce que fatigué par mon mutisme il prenne la porte. 

Qu'avais je à lui dire ? Il me connaît assez pour savoir que je suis dévasté ! Il m'a parlé de rentrer avec son père afin de faire un test génétique mais je n'en ai pas envie. J'ai déjà eu à vivre cela avec ma petite fille et il en est hors de question que je remettre encore les pieds dans un hôpitaux pour cela. D'ailleurs je ne veux même pas poser de question à Sandrine, j'ai juré il y'a des années de ne plus jamais lui adresser la parole. Tous mes problèmes ont d'ailleurs toujours un lien avec cette femme ! 

J'essuie du revers de la main la morve qui coulait de mon nez . Sur la montre murale, il est neuf heure. Je n'ai même pas  vu le temps passé, occupé à penser à ma vie qu'il faut comparer aux montagnes russes des plus grands parcs d'attraction du monde. 

Nana(se frottant les yeux) : maman ? 

Moi (lui souriant) : oui mon cœur ! 

Nana: tu me donnes mon bain ? 

Moi: tu sais quoi petite pétale ? 

Nana:quoi ? 

Moi: et si on le prenait à deux ce bain ? 

Nana(forçant la mine) : papa va venir aussi ? Il a des poils partout lui ! 

Moi: non, rien que toutes les deux. Tu viens ? 

Elle est venue et je l'ai prise dans mes bras. Je l'ai aidé à enlever son pyjama et je me suis déshabiller. Je me suis assise derrière elle et j'ai bloqué l'évacuation de l'eau avant d'ouvrir la pompe sur nos têtes. 

En serrant mon enfant dans mes bras, j'ai laissé libre court à mes larmes. Sous les jets d'eau, elle ne se rend pas compte de la détresse qui me traverse et me raconte ses histoires de petites filles. 


* Mathieu 

Je suis comme un animal en cage. Je me sens piégé, enfermé, sans force. 

Es trop demander de vivre heureux avec la femme de sa vie et ses enfants ? Es trop demander d'être en paix avec soit même et le monde autour ? 

Farah s'est enfermé dans la chambre ne parlant qu'aux filles. C'est comme si ce qui s'est produit hier soir, avait été perpétré par moi. 

Après son évanouissement, père à conseiller d'appeler une ambulance mais je ne voulais pas de son aide. Je suis bien placé pour savoir que Farah réagi très spécifiquement à différents stresses. Cela va à vomir, s'évanouir ou pleurer ! 

Quand elle n'a pas voulu me parler ce matin, j'ai senti mon cœur se serrer de tristesse. 

Rien qu'hier nous parlions mariage et aujourd’hui notre avenir est incertain. Ma fille, ma petite princesse ! Je n'arrive même pas à le dire.

Papa: Mathieu il faut qu'on.... 

Moi: papa nous n'avons plus rien à nous dire ! 

Papa : Mathieu je regrette d'avoir trompé ta mère, si je ne l'avais pas fait rien de tout ceci ne se serait produit. Et.... 

Moi : si tu parles ainsi, tu ne remet pas seulement en cause la vie de ma bien aimée mais aussi celle de mes enfants et surtout de ma fille, ta petite fille ! 

Papa (s'asseyant lourdement sur un pouf) : je me sens tellement mal vis à vis de tout ça. (ses mains sur son visage) j'ai essayé de ne rien dire face à votre bonheur mais le mariage c'était trop ! Je ne pouvais pas me taire et vous laissez faire cela ! 

Moi (fermant ma dernière valise) : au revoir papa ! 

Papa : je vais vous suivre et.... 

Moi (ferme) : avec tout le respect que je te dois papa, sort de ma vie. 

Papa : ne dis pas ça Mathieu. Tu es mon fils et.... 

Moi (sûr de moi) : je suis ton fils et ? Et quoi monsieur Denoeud? Farah est ta fille ? (rire nerveux) tu veux que je te décerne le trophée du meilleur papa du monde ? C'est ça ? 

Papa : je ne suis pas le seul à blâmer dans cette histoire... 

Moi : tu es le seul que je peux blâmer. C'est ma vie toute entiere qui risque de.... Au revoir papa ! 

J'ai tiré mes deux valises jusqu'au couloir ou deux domestiques me les ont prises des mains. Je suis sorti de la maison en ne faisant pas cas de la mine piteuse de mon père qui était derrière moi. 

Dès que nous sommes sortis, les filles qui déjà étaient bien installés dans la voiture avec Farah en sont sortie pour tomber dans les bras de leurs grand père. Lui faisant des bisous et lui promettant de revenir l'année prochaine. 

Pendant le trajet de la maison à l'aéroport Farah n'a rien dit et même pendant les six heures de vol jusqu'à Brazza, elle n'a rien dit non plus. 

Arrivé à l'hôtel, je nous ai enregistré et nous sommes montés dans notre suite. Nous étions censés clôturer ses vacances en beauté ici, moi, ma futur femme et nos enfants. Mais ce n'est pas ce qui se produit ! 

J'ai fait livrer le dîner dans la suite et nous avons mangé. Il n'y avait que les filles qui animaient la soirée pendant que moi je ne cessait de regarder Farah qui elle ne cessait de m'éviter en m'ignorant. 

Après avoir mis les filles au lit, je suis allé la retrouvé. Il fallait que l'on parle. De nous, de notre futur, de nos enfants ! 

J'ai passé mes mains derrière sa taille et je l'ai prise dans mes bras. Elle s'est débattu avec force pour que je la lâche mais j'ai tenu bon jusqu'à ce qu'elle explose en un gros sanglot ! 

Farah (en larmes) : Mathieu tu es mon frère ! Sniff on a eu un enfant ! Mon Dieu qu'est qu'on a fait ? 

Moi : ce n'est pas sûr Farah ! Rien est sûr ! Si tu faisais le test d'ADN, on serait sûr ! 

Moi : et si c' est le cas ? Je serai obliger de reconnaître que nous avons le même père ! Notre fille sera pointé du doigt comme une enfant incestueuse (sniff) pourquoi ma vie est elle toujours ainsi remplie de larmes ! À chaque fois que je rencontres l'amour, toutes les forces de la natures se lèvent pour m'en séparer. Suis je maudites Mathieu ? Suis je sujette à un mauvais sort ? 

Je me contente de la serrer encore plus fort. Je plonge mon nez dans ses cheveux et hume l'odeur de lavende de son huile essentielle. 

Farah (quittant mes bras) : je devrais te rendre cette bague et.... 

Moi (avec force) : tais toi ! Tu m'entends ? Tais toi ! Je ne veux pas écouter cette phrase ! 

Farah (pleurant) : arrête Mathieu ! On ne peut pas se cacher ! 

Moi :.... 

Elle m'a contourné et je l'ai arrêté par la main. 

Moi : bébé.... 

Farah : je dois sortir, je dois faire un tour s'il te plaît.... 

J'ai vu tellement de tristesse dans son regard, sa détresse m'a transpercé le cœur comme une lame de rasoir. Entre moi et notre fille, Farah choisira notre fille et c'est ce qu'elle fait. C'est ce qu'elle compte faire. 

Elle sort de la suite et je vais m'asseoir dans la chambre où sont les filles. Elles dorment comme deux anges et je ne peux empêcher mes larmes de couler. 

Mon Dieu ! Je vais les perdre! Je vais les perdre toutes les trois à cause d'un passé qui n'est même pas le mien ! 


*Farah 

Je sors de la suite avec juste mon peignoir en soie. Je cours presque jusqu'à l'ascenseur et j'appuie le numéro un. 

Je me sens vide de l'intérieur, je me sens lessivé. Mes pensées sont embourbées par les sentiments sombres qui traversent mon cœur. 

Comment une seule et même personne peut elle emmagasiner autant de malheurs?

Dans le hall du méridien ou nous sommes descendu, je sens des regards sur moi. Mais ai je le temps de faire attention à eux ? À leur surprise ou à leur étonnement face à mon habillement ? Non. 

J'ai juste envie d'éteindre cette douleur qui m'etrein tel un noeud trop serrée,m'etoufant presque. 

J'ai envie de respirer, d'avoir la paix pour quelques secondes. 

Quand j'arrive devant la piscine qui est déserte à cette heure de la nuit , sans pensé à rien, je me jette à l'eau. Je ne cherche pas à flotter ou à nager, je cherche à arrêter mes pensées, ma douleur ! 

Ainsi au fond de cet eau, je ferme les yeux et je laisse mes sens s'éteindre. 

Juste un instant, juste pour un moment. Ne pas penser à l'enfer qui est ma vie car pour une fois, je suis à bout. 

Je dépose les armes. 

J'ai atteinds mes limites ! 

Cette persécution continue de la vie à enfin eu raison de moi. 

A quoi bon se relever si ce n'est pour retomber à chaque fois ? 

A quoi ça sert d'être une rebelle, si l'on perds malgré tous les efforts ? 

Ç'en est assez ! Je n' en peux plus ! 

J'ai une pensée pour mes enfants, mais très vite une autre pensée me dit qu'elles seront mieux loin du désastre humain que je suis. Mathieu se chargera de les aimés pour nous deux ! 

Mathieu ! Mon doux amour ! 

Mon chevalier blanc ! 

Au moins ainsi, je ne leur partagerai pas ma mal chance. 




Farah, rebelle de la...