Acte 16: le chamboulement

Ecrit par Ibtissem

Acte 16: le chamboulement


Chantal: toi Naima , depuis quelques temps, j'ai remarqué que tu t'opposais à nos plans et tu le sais non, soit tu es avec nous ,soit contre nous, donc choisit ton camps .

Naima: ce n'est pas un jeu de camps , ça devient dangereux ce qu'on fait là, je ne veux pas avoir de problèmes avec mes parents moi

Chantal: alors libre à toi de ne pas nous suivre, j'accompagnerai Nayla au commissariat porter plainte

Naima: faites ce que vous voulez, Nayla je ne peux pas vous suivre dedans sérieux, j'ai des limites que je ne franchis jamais

Chantal: va t'en ! Et fous nous la paix, traîtresse toi aussi comme Feryel

Naima: elle a bien fait de nous quitter, elle avait essayé de nous raisonner mais on s'est acharné sur elle, au revoir !!

Naima se fâcha avec ses copines, elle avait beau être canaille, elle avait un minimum de jugeote. Elle se remit en cause par rapport à toutes ses histoires et craignait qu'une fois la bombe éclatée,qu'elle n'arrive jusqu'à chez elle.Elle se demandait bien comment elle allait faire pour contrecarrer les plans de ses copines.

La nuit fut agitée pour tous ,chacun imaginant ce qu'il allait faire de son coté le lendemain. Feryel comme d'habitude matinale fit le petit déjeuner, s'habilla et vint à table attendant Rahim.

Comme il ne descendait pas, elle partit toquer à sa chambre, comme il ne répondait pas , elle ouvrit et le trouva encore en pyjama enroulé dans son drap.

Feryel: chef, il est déjà 7h, que fais tu encore au lit ?

Rahim: j'ai mal au ventre, je pense que je vais rester cette matinée à la maison

Feryel: normal, tu n'as pas mangé hier, tu as les yeux pleins de cernes, tu dois dormir

Rahim: j'ai envie de rien ! Je suis fatigué

Feryel: hummmmm

Rahim: que veux tu dire par là ?

Feryel: je ne vais pas t'apprendre ce que tu sais déjà, leve toi de ce lit et mange, ça passera

Elle tira le drap et l'obligea à se rendre dans la salle de bain, Rahim traina les pas , la honte au visage, il attendait tellement que Feryel lui fasse une scène par rapport à ce qu'elle avait vu hier. Il se demandait pendant sa douche comment une personne pouvait être aussi détachée qu'elle. Est ce qu'elle avait déjà aimé une fois?

Le temps qu'il finisse de se doucher, Feryel avait déjà choisi les vêtements et les chaussures qu'il allait porter, elle avait très mal, mais elle ravalait ses émois pour voir jusqu'où cette mascarade allait aller.

Il fut surpris de la voir l'attendre dans la chambre avec ses vêtements bien étalés sur le lit.Elle lança:

Feryel: mr Mayaki, voila ce que vous allez porter aujourd'hui, la journée sera longue et donc pas de cravate

Rahim: pourquoi longue ?

Feryel: je suppose que trop de boulot t'attend, je t'enverrai à manger à midi et à 20 h si tu le veux par Soro

Rahim: et pourquoi pas toi ?

Feryel: je ne veux plus te déranger sur ton lieu de travail, donc autant que ce soit soro

Rahim: Feryel, stp, ce n'est ….

Elle sortit avant qu'il ne finisse sa phrase. Elle s'amusait à le torturer moralement ,alors qu'elle-même souffrait dans sa chair.

Rahim la rejoignit à table et ils déjeunèrent ensemble.

Il avait vraiment mal au ventre, il courut aux toilettes et vomit tout ce qu'il avait mangé. Il chauffait aussi. Feryel décida alors de l'amener à la clinique, elle appela tantie sipti qui les rejoignit immédiatement .

Pendant qu'il recevait les soins et discutait avec son médécin, Sipti essaya de s'entretenir avec Feryel sur leur vie , elle avait bien remarqué cette tension diffuse qu'elle essayait tant bien que mal de cacher.

Sipti: ma fille tout va bien ? Rahim ne tombe quasiment pas malade, que se passe t il ?

Feryel: tantie, je ne sais pas quoi vous dire honnêtement , elle éclata en sanglots

Sipti: oh.. C'est si grave que ça ? Et tu ne dis rien ? Je suis la mère de Rahim, tu peux me faire confiance voyons !

Le docteur sortit avec Rahim à qui il prescrivit des calmants et un repos de 48 h à la maison. Il conclut qu'il s'agissait d'un stress sans plus et qu'il fallait qu'il dorme.

Ils rentrèrent tous à la maison. Feryel décida de ne pas aller au bureau afin de s'occuper au moins pour la journée de Rahim.

Ces petites attentions de Feryel lui avaient manqué, il se demandait même s'il n'allait pas tomber plus souvent malade afin qu'elle baisse les armes. Il dormit quelques temps plus tard après avoir pris ses médicaments .

Sipti et Feryel s'installèrent à l'arrière cours afin d'éviter toute oreille indiscrète, Feryel lui raconta les intrigues que Nayla avait causées depuis leur retour de New york dans les détails:

Sipti: et tu te tais ? Toi aussi

Feryel: je ne voulais pas inquiéter qui que ce soit tantie

Sipti: Rahim va m'entendre ! Il est fou ? Ça veut dire quoi ça ? Ah donc c'est ça sa maladie ?

Feryel: svp ne lui dites rien, sinon il va penser que je dis tout ce qui se passe .

Sipti: hum ! Laisse moi gérer petite, ça ne va pas se passer comme ça ! Prends soin de Rahim et dis lui de me rappeler dès qu'il se réveille. J'ai des choses à régler.

Feryel ne voulait surtout pas que Rahim sache qu'elle a tout raconté à sa tante, mais elle ne sait pas quelle mouche l'a piquée, la poussant à se confesser sans réserve , elle s'était sentie invulnérable et en confiance avec elle.

De temps à autre , elle allait vérifier la température de Rahim , elle mouilla une petite serviette qu'elle posa sur son front, elle s’apprêtait à quitter la chambre, quand elle l'entendit délirer: "c'est toi que je veux feryel, je te jure, elle s'est jeté sur moi, crois moi"

Elle retourna le toucher ,histoire de voir s'il ne faisait pas la comédie, mais non il délirait vraiment, son corps était toujours chaud. Elle s'assit alors sur une chaise et l'observa, décider à écouter la suite des délires.

Chantal appela Nayla pour savoir si elle voulait toujours porter plainte ou pas. Elle était encore au lit , hésitante.

Nayla: je ne sais pas Chantal, j'ai si peur de la suite, et si ca ne marchait pas comme on veut

Chantal: tu es froussarde depuis quand? Ça va marcher je te dis

Nayla: je n'en ai pas discuté avec ma mère, je n'arrive pas à l'avoir au téléphone

Chantal: ta mère ! Ta mère ! Grandit un peu stp, ta mère est loin là et franchement, elle ne va pas gérer ta vie alors qu'elle a la sienne.Je viens te chercher , on va aller, tu ne vas pas au bureau avec ta joue je suppose

Nayla: non, quelle question..;je ne peux pas me montrer ainsi

Chantal vint prendre Nayla, direction commissariat .Une fois arrivée dans l'enceinte Nayla eut envie de rebrousser chemin mais Chantal la forca à continuer.

Elles trouvèrent un commissaire qui les écouta et rédigea un rapport. Il fut saisi de crainte quand il entendit le nom de "Mayaki"

Le commissaire: Mayaki ? Wangaro?

Chantal: oui , son fils

Le commissaire: savez vous à qui vous voulez vous frotter jeune fille? Etes vous sûres de ce que vous avancez

Chantal: oui ,il a agressé et essayé de violer ma copine, regardez les photos de son visage que j'ai prises hier

le commissaire: pourquoi c'est vous qui parlez depuis là ? Laissez la s'exprimer

Nayla ne faisait que hocher la tête en guise d'affirmation de ce que Chantal disait. Elles prirent une convocation pour Rahim qui devait se présenter des réception .

Elles partirent au bureau , comme la réceptionniste leur avait dit que Rahim n'était pas arrivé, elles partirent chez lui espérant le voir.Elles virent le gardien qui leur mentit disant que Rahim n'était pas à la maison . Elles lui remirent alors la convocation en insistant que cela était urgent.

Le gardien ayant reconnu Nayla, et ne l'ayant jamais aimé, apella Soro pour lui en faire part. Les deux amis décidèrent de déchirer le document, qui selon eux devrait être une lettre d'amour qui viendrait perturber le couple.Ils n'en parlèrent à personne non plus .

Aissata finit par rappeler Nayla , qui lui raconta ce qui s'était passé jusqu'à la convocation à la police, elle lui avait dit qu'elle n'avait pas attendu que Rahim fasse le pas.Aissata était hors d'elle et tempêta au téléphone:

Aissata: mais quelle idiote tu fais ? Ne t'avais je pas dit qu'il ne fallait pas faire le premier pas ?

Nayla: walay tu m'as dit maman, mais il tardait et je me suis dis que ….

Aissata: kay tais toi là bas, voila qu'il t'a giflé non ? Quand on vous parle vous n'écoutez pas, quand un marabout te dit de faire des choses il faut les suivre à la lettre sinon tu annules le processus, voir même l'inverser, tu veux quoi maintenant ? hein ? si moi je n'appliquais pas ce qu'on me disait , tu penses que ton père allait marcher droit !!!

Une voix derrière elle la fit jeter son portable: ah bon ?! Donc depuis le temps le temps qu'on me disait que tu le faisais, c'était réel ? Que Dieu te pardonne ! Quelle gâchis Aissata!!!

C'était le père de Nayla qui venait de rentrer chez lui à l'improviste chercher des documents, il entendit tout dans les details.

Aissata: eh cheri, c'est pas ce que tu crois, je le fais pour maintenir la paix dans notre foyer, je t'assure, elle pleurait en parlant

Mr Diallo: tu as perverti ma fille avec tes histoires, elle n'a aucun sens de responsabilité et de dignité, tu penses me maîtriser ? Non mais tu te trompes et lourdement , tu n'as aucune idée de ce que peut représenter le silence d'un homme…

Il sortit de la maison en claquant la porte . Cette fois ci , elle oublia Nayla et courut appeler son réseau pour résoudre ses propres problèmes.

Nayla rappela sa mère pour savoir ce qu'elle devait faire ,mais son téléphone sonnait constamment occupé .

Naima sentant que ses amies allaient déconner décida d'appeler le père de Nayla pour tout lui raconter.Il l'écouta attentivement et la remercia de s’être retirée du groupe .

Depuis , les deux restèrent en contact et s'écrivaient quasiment tous les jours .

Rahim ouvrit enfin les yeux, sa fièvre avait baissé , il souriait en voyant Feryel assise à le surveiller:

Rahim: tu es restée tout ce temps à mes cotés ? Peux tu me donner de l'eau stp?

Feryel: comme tu peux le constater , elle lui tendit un verre d'eau fraiche et heurta sa main

Rahim: ne sois pas dure avec moi je t'en prie, je n'ai rien fait avec Nayla

Feryel ne répondit pas et baissa la tête. Rahim prit sa main et l'attira vers lui , elle se laissa aller pour une fois et posa sa tête sur sa poitrine

Rahim: tu entends les battements de mon cœur, c'est pour toi , je me jette à l'eau ! Je suis amoureux de toi Feryel , et je ne peux plus le nier, je suis fatigué de faire semblant.

Feryel souleva la tête et rencontra les yeux de Rahim remplis de tendresse, il l'aime ? A-t-elle bien entendu ? Ou bien son cerveau lui jouait des tours ? Rahim posa un baiser tendre sur son front, il était encore faible , elle se recoucha sur sa poitrine sans dire un mot.

Ils étaient dans cette position savourant chacun cette quiétude ,Rahim malgré sa faiblesse commença à caresser le dos de Feryel ,il avait mis sa main en dessous de son haut.

Ces gestes la firent frémir, comme elle ne le repoussait pas, Rahim continua son voyage sur ce corps à la peau lisse et claire ,humant le parfum suave qui se dégageait de son cou; il chercha ses lèvres et les trouva .

Feryel répondit à ses baisers sans retenue. La fièvre de Rahim diparut complètement laissant place à un tourbillon de spasmes qui secouaient son bas ventre.

La magie de cet instant fût interrompue soudainement par un appel téléphonique . Le téléphone de Rahim se mit à vibrer avec insistance,Feryel se leva pour prendre le téléphone et le remit à Rahim.

C'était le commissaire de police ….

Rahim vivait un rêve,voila qu'il vient d'être brusquement arraché à la réalité , que va-t-il se passer ? L'acte suivant nous le dira



Ibtissem...

LE SILENCE DES HOMME...