Acte 25: le bonheur de Rahim en jeu
Ecrit par Ibtissem
ACTE 25: Le bonheur de Rahim en jeu !
Naima n'en pouvait plus de cette atmosphère, elle devenait l'ombre d'elle-même chaque jour. Son seul réconfort était Assir.
Pour ne pas avoir a rentrer tôt à la maison et supporter l'atmosphère macabre qui y régnait , elle décida de continuer au garage d' Assir et de l'aider à évacuer les tâches de comptabilité . Ce qui fut d'une grande aide pour Assir qui devait rester tard .
Feryel contemplait chaque jour son ventre qui prenait une forme et qui commençait à se voir. Elle l'avait si bien caché jusque là. Elle jugea qu'il était temps pour elle de le dire à sa mère vue que la tempête était passée.
Rahim était parti en mission pour Cinq jours. Elle allait se mettre au travail et se confier à sa mère.
Le soir , à la descente, elle passa chez sa mère qui ne manqua pas de lui faire des remarques:
Lala: ma fille , tout va bien ? Tu as changé je trouve, tu as pris du poids
Feryel: ah oui ? Tu trouves? Elle souriait
Lala: oh oui, en plus tu as clairci, ne me dis pas que tu te dépigmentes malgré ton teint clair
Feryel: mais non maman, tu vas juste avoir une coépouse ou un petit chéri
Lala qui était entrain de vaquer à ses occupations dans la cuisine, lâcha subitement casseroles et cueillères qu'elle était entrain de ranger.
Lala: quoi ? Toi ? C'est pas vrai . Et depuis quand ?
Feryel: trois mois maman
Lala: et c'est maintenant que tu me le dis , pourquoi . Elle était départagée entre la joie et la frustration de n'être au courant que maintenant
Feryel: oh maman, c'ést une longue histoire, allons au salon, je vais te raconter le calvaire par lequel Nayla nous a fait passé
Lala ne pouvait s'empêcher d'etre furieuse après tout ce que Feryel lui raconta, et étonnée par les innombrables secrets qui entouraient la famille Fouta.
Lala, n'était pas tranquille avec ce que Feryel lui avait raconté, elle décida de faire recours comme à chaque fois au marabout d' Agadez pour demander plus de protection pour sa fille et son foyer.
Ce dernier la rappeler plus tard , pour lui dire qu'elle avait bien fait d'appeler. Il avait découvert que la grossesse de Feryel avait besoin de prière afin qu'elle accouche en paix et en bonne santé.
Elle ne le dit pas à Feryel pour ne pas l'inquiéter et pria autant qu'elle pouvait pour sa fille et cette grossesse qui se développait en elle.
Feryel vaqua à ses occupations et allait de temps en temps rendre visite à Nayla qui était encore cloîtrée chez elle, elle y allait toujours avec Naima pour éviter de se retrouver seule avec elle. Son père était retourné à Abidjan et promit de revenir plus souvent à Niamey.
Nayla s'était calmée pourtant et ce depuis les péripéties qu'elle avait connues, elle se sentait toujours honteuse devant ses deux amies. Elle marchait toujours avec des béquilles avec sa jambe plâtrée. Ses journées se passaient entièrement devant la télévision .
Feryel lui suggéra de lire beaucoup et surtout des livres saints afin de développer la beauté de l'âme ; ce que Nayla fit sans hésiter.
Elle s'y est mis dans la prière guidée petit à petit par Feryel, Naima les rejoignit aussi et leurs principales sujets devint la découverte des histoires religieuses.
Aissata avait fait appel à un jeune homme , recommandé par une de ses connaissances afin de l'aider à rechercher sa véritable fille. Bien entendu , elle n'en parla pas à Nayla pour éviter de la perturber.Elle s'était mise d'accord avec Diallo Fouta afin de le faire le plus discrètement possible .
L'enquêteur partit dans la maternité où Aissata avait accouché à l'époque. Celle-ci avait été entièrement rénovée mais avait conservé de vieux archives des naissances.
Il lui avait fallu soudoyer l'administratrice afin d'avoir accès aux documents. Elle le mit dans une salle poussiéreuse , et l'y installa afin qu'il épluche de lui même tous les porte documents qui s'y trouvaient.
Il savait que la tâche serait ardue, aussi il venait toujours la nuit ,où le gardien averti lui permettait de se glisser dans la salle incognito.
Il passa des jours à regrouper certains éléments qui lui permirent de démarrer ses véritables recherches en dehors de la maternité.
Les jours passaient et Rahim revint enfin de sa mission, il avait beaucoup manqué à Feryel qui était à l'aéroport le récupérer. Il venait d' Abidjan où il était parti négocier un grand contrat pour la boite.
Sur le chemin du retour,il appela son père pour lui dire qu'il venait de rentrer et qu'il rentrait chez lui avant de venir le retrouver. Ce que Mr Mayaki acquiesça.
Il se rendit chez lui et se baigna rapidement, mais Feryel ne l'entendait pas de cette oreille:
Feryel: Mayaki junior, ton fils a besoin de toi hein , elle le trouva dans la salle de bain nue, en projetant son petit ventre en avant
Rahim: mais mme Mayaki, vous ne vous fatiguez plus hein, j'aurai jamais du vous montrer certaines choses là
Il prit sa femme dans la baignoire et s'amusèrent comme des gamins jusquà ce que Mayaki appelle pour demander pourquoi il tardait à venir
Rahim eu du mal à parler convenablement à son père vu les conditions dans lesquelles Feryel l'avait mis.Elle était en position cavalière sur lui l'empêchant de se concentrer sur la conversation.
Elle lui mordillait les lobes des oreilles, ce qui le chatouillait tellement qu'il dit à son père qu'il était à cours de batterie et raccrocha. Il fit l'amour à Feryel comme si c'était la première fois avant de pouvoir s'échapper .
Rahim était heureux , aux anges , il conduisait tranquillement jusqu'à la demeure de son père qui l'attendait dans le salon l'air grave:
Mayaki: mais enfin ! Tu en as mis du temps , tu faisais quoi depuis?
Rahim: papa, j'avais des commissions à donner à Feryel pour qu'elle les dépose aux destinataires, ça pouvait pas attendre, excuse mon retard
Mayaki: hum, des commissions ! Tu te fous de moi ? Dis que tu jouais à papa et maman oui !
Rahim: oh papa! Un peu de tenue stp !
Mayaki: soit ! Ca va devoir s'arrêter de toute façon !
Rahim: quoi ca ?
Mayaki: ta relation avec Feryel
Rahim: quoi ????????????????!!!
Mayaki: oui ! Son père est un traître , on a découvert qu'il finançait certains leaders de l'opposition, que pouvait on attendre d'un touareg ?! Je lui avais évité la prison en ne dénonçant pas les affaires louches qu'il gérait , voila comment il me remercie
Rahim: non mais un instant que je comprennes ! Parce qu'il finance l'opposition, je dois divorcer de sa fille ?! C'est ce que tu me demandes ? Et de quelles affaires louches parles tu ?
Mayaki: ton beau père est un trafiquant d'armes , je l'ai toujours su, mais j'avais besoin de financement et j'ai fait bloqué ses camions afin qu'il se rabatte vers moi pour le sortir de cette impasse. C'était pour ça que Feryel t'avait épousé sans cligner des yeux
Rahim attrapa sa tête , il n'en croyait pas ses oreilles, donc Assir avait bien raison. Feryel l'avait épousé par chantage et non par négociation.
Rahim: quoi ? Je pensais juste que tu avais utilisé tes relations d'affaires pour en venir à ce mariage ! Tu as crée une situation exprès pour faire flancher ton propre ami ?!!!! Je savais que c'était un mariage arrangé mais de là à orchestrer ce plan !!!
Mayaki: c'est ça la politique petit ! Il faut savoir utiliser certains secrets en sa propre faveur Ag irazer ne sait pas que c'est moi qui avait fait bloquer ses camions et comme il me devait une faveur et que je venais justement de demander la main de sa fille pour toi , il n'avait pas eu le choix que de pousser sa fille à accepter le mariage
Rahim: Feryel m'aurait épousé par intérêt ?
Mayaki: tout comme moi j'avais besoin de l'argent de son père ! que crois tu ? Tu m'as bien dis qu'elle te détestais non, comment selon toi a-t-elle pu accepter si rapidement le mariage ? Avec toute la négociation possible ,elle aurait du refuser, il y'avait un enjeu , la liberté de son père ! et tout porte à croire qu'elle en était imprégnée.
Rahim: et moi qui pensais qu'on était les seuls à viser un intérêt ! Tu ne m'as toujours pas répondu , est ce que tu me demandes de divorcer ?
Mayaki: c'est ça ! Et je vais plus loin, cet enfant ne peut pas naitre, tout lien avec cette famille doit disparaître .C'est ça la politique petit , encore heureux qu'il n'y ait pas encore d'enfant .
Rahim resta un long moment silencieux, il n'en croyait pas ses oreilles, mais pour la première fois de sa vie, il allait devoir se comporter en responsable avec son père :
Rahim: et puis quoi ? Tu vas me chercher un nouveau beau père , c'est ça ?
Mayaki: baisse d'un ton , tu veux, je suis ton père !
Rahim: désolé papa ! Mais je ne reconnais pas le père raisonnable que j'ai toujours connu. Moi je t'ai suivi dans ce mariage par intérêt , je le reconnais , mais c'était pour te faire une renommée.
Quand à Feryel, elle s'est donnée à moi pour la liberté et l'honneur de son père, c'est justifié.Je ne pense pas valoir mieux qu'elle. Je pense même qu'on est tombé plus bas qu'elle!
Mayaki: ah oui ? Dit moi , tu aimes cette fille , où c'est juste parce qu’elle porte ton enfant ?
Rahim: j'aime ma femme papa, j'ai appris à l'aimer. Il n'y a pas longtemps tu voulais que je lui fasse un enfant pour solidifier ton lien avec son père. Aujourd'hui qu'il ne te sert plus, tu veux me séparer d'elle, pire , tu veux que sa grossesse disparaisse ! tu ne penses même pas à ce que je pourrai ressentir
Mayaki: quel amour ça ? Penses tu que c'est cela qui gouverne le monde ?
Rahim: je ne veux pas finir comme toi moi ! guidé par la cupidité et l'amour maladif du pouvoir .............
MAyaki: Rahim, Rahim...je te parle ! revient ici........
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Rahim sortit de chez son père en pleurant ! Comment a-t-il pu être si aveugle ? Son père l'avait manipulé certes , mais pas que lui seul, il a aussi fait chanter toute une famille pour arriver à ses fins.
Il ressentait de la honte envers lui-même. Devrait il en parler à Feryel ? Il ne savait plus comment la regarder, elle lui faisait encore plus pitié, et il l'admirait encore plus maintenant qu'il savait tout ce qu'elle a été capable de supporter pour son père .
Il ne doutait point des sentiments qu'elle avait pour lui ; enfin il espérait juste qu'elle ne l'abandonnera pas quand elle saura que son père n'était plus sous le contrôle de Mayaki .
Un appel vint le tirer de ses pensées , c'était son amour:
Feryel : au fait , c'est juste pour te rappeler que tu devais avoir une rencontre importante avec un client ici, tu m'avais dit de le rappeler
Rahim: merci chérie, j'avais vraiment oublié
Feryel: bébé, j'ai envie d'une glace au chocolat, tu m'en rapportes stp en rentrant ?
C'était un signe selon lui, elle était là et sera toujours là pour lui , il se devait d'être là aussi pour elle et pour son enfant.
Son enfant ! Cette dernière pensée le plongea dans une colère sans fin ! Comment son propre père pouvait imaginer qu'il allait faire avorter Feryel ?!!!!
Il avait pensé en parler à tantie Sipti , mais se ravisa. Elle était aussi dans la politique , et précise ment à l'opposition.
Savoir que le père de Feryel n'était plus à la mouvance pourrait susciter son intérêt à elle. Il ne voulait plus que son couple , ni sa vie soit commandée par cette vie de cupidité .
Il revint chez lui défait avec son pot de glace , Feryel l'attendait impatiemment afin qu'ils mangent ensemble.
Durant tout le repas , il demeura silencieux et observa Feryel s'affairer et être aux petits soins avec lui .
Son cœur fit un bond dans sa poitrine: et si son père disait la vérité à Feryel ?! Elle pourrait le haïr pour toujours !!
Rahim est dans un dilemme, ce qui est sûr, il aime Feryel , mais sera t’elle toujours avec lui si elle apprend la vérité sur ce que Mayaki a comploté ?
On le saura bientôt !
Ibtissem …