Après cet exploit inattendu de ma part, je me rassis. La tension devint plus ou moins palpable. Je sentais que Sandro m’au sauté dessus et me coller une baffe s’il en avait l’occasion. Intérieurement je jubilais de le voir dans cet état. En fait, il aimait trop se la raconter. Le jeu se poursuivit avec des tas questions et d’actions trop incroyables et bizarres, ainsi que des verres du ‘’cocktail’’ vidés. Etonnant ou surprenant, le goulot de la bouteille ne s’était pas arrêté sur Sandro. Il devait être une bombe à retardement en ce moment précis. Alors Kev coupa court lorsque tout le monde sauf lui eut eu son tour. 

-         Action ou Vérité, Sandro ?

-         Action, répondit-il.

Le contraire m’aurait étonné, me dis-je.

-         Brian, va me laver ce verre. Poursuivit Sandro avant d’ajouter un ‘’S’il te plaît’’ trop ironique pour passer inaperçu.

Les règles du jeu étaient claires. Laver un verre ne me tuerait pas mais laver ce verre qui appartient à celui qui convoite la même fille que moi me resta au travers de la gorge, je ne le digérais pas. Tout le monde riait dans le salon, du moins ils se moquaient de moi. Je pris mon mal en patience et m’exécutai. Après quelques instants passés dans la cuisine, je lui rapportai son verre tout propre. Je ne l’avais pas lavé, je l’avais tout simplement remplacé par un autre.

Dès que je me rassis, le jeu repris. Kev ne faisait qu’avaler des verres d’alcool tellement qu’il ne voulait pas dire des vérités ou même exécuter des actions. J’avais l’impression que mon frère était immunisé contre l’alcool.  La surprise vint quand Amélia, une ami de Khaf dit que parmi les garçons de la salle, j’étais celui qui correspondait à son genre. Des vérités sortaient vraiment de ce jeu. Maintenant restait-il à savoir si elle disait une vérité vraie ou si c’était du bluff. Quoi qu’il fut ; j’en connaissais qui étaient pas du tout content : sans surprise, mon ‘’rival’’ Sandro était en tête mais aussi Aurora qui toussa d’une manière à se faire remarquer suite à la  déclaration de Amélia à mon sujet.

Juste après Amélia, le goulot de la bouteille se stabilisa devant Sandro. C’était l’heure de prendre ma revanche. Je lui demandai aussitôt :

-         Action ou Vérité ?

-         Action me répondit-il. C’était tout ce que je voulais et priais d’entendre.

-         Rentre chez toi.

-         Pardon ?

-         Bah rentre chez toi, c’est l’action que je te demande. Je venais de me venger de ce qu’il m’a fait.

Personne ne s’attendait à cela à telle enseigne que tous furent pris d’une rigolade sans précédent. C’était belle et bien une action et les règles étaient claires. Chagriné, il se leva nonchalamment et pris la porte. Kev se fit le plaisir de le raccompagner jusqu’à la sortie.

A son départ, on changea de jeu de peur que ma technique ne soit adoptée pour renvoyer tous les autres. Fatigué, je décidai d’aller m’allonger. Je m’excusai donc auprès des autres. Quelques instants après que je me sois allongé, j’entendis quelqu'un toquer à ma porte :

-         Oui ? Répondis-je.

-         C’est Aurora.

-         Aurora ? (m’intriguai-je intérieurement)  Entre je te prie.

-         En fait je cherchais les toilettes et Kev m’a dit que je pouvais utiliser les tiennes. Malgré la petite distance, son parfum, mélangé à celui de l’alcool parvint jusqu’à moi.

Kev ! Encore Kev ! Que me voulait-il en fin de compte. Il y avait des toilettes pour les visiteurs. Pourquoi l’a-t-elle envoyé aux miennes.

-         C’est par là je te prie.

Elle sortit de la toilette toute humide. Elle s’était visiblement rafraîchie. Puis elle me demanda :

-         Peux-tu me resserrer les lacets que tu as défais tout à l’heure s’il te plaît ?