Annicka
Ecrit par Ibiki
nnicka-
Je ne pouvais pas passer une seconde de plus devant cette maison. J'ai le cœur brisé, mon bébé, mon unique amour, ma raison de vivre. Je viens de l'abandonner chez des étrangers. Je n'ai pas le choix, j'ai préféré le laisser chez son père. Mon bébé ...
Je n'arrive pas à arrêter de pleurer depuis samedi. Mon bébé... Sniff... Sniff... J'avais une belle vie, j'avais mon fils. Je ne demandais rien à personne. Et d'un coup tout à basculer. Dieu ! Je reconnais que je ne suis pas parmi tes meilleurs enfants, mais j'avais changé, j'ai tout abandonner. C'est vrai que je n'ai pas dit à Lucas pour Faradji. Je voulais garder mon bébé, mon fils pour moi. Mais là je n'ai pas le choix.
Depuis il essaie de m'appeler je raccroche, ou je ne décroche pas. Qu'est-ce que je vais lui dire ? Je sais que je lui ai créé de gros ennuis avec sa femme, mais je suis désolée Faradji est plus important que ça. C'est vraiment un cas de nécessité.
Je regarde autour de moi, les personnes qui me traversent, ma tristesse est encore plus grande. Pour l'occasion j'ai mis ma jolie robe jaune moutarde, et des escarpins à talons hauts. S'il faut partir, vaut mieux le faire avec classe. Dans un moment toute ma vie va basculer véritablement.
Mon avocat a été très sincère avec moi. Il m'a dit que c'est mauvais, que la situation est très incertaine, et que la plus petite des peines, sera 15 ans. 15 ans de prison. Mon Dieu.
- L'audience va commencer, dit mon avocat.
Son air abattu ne m'aide pas. Tsssp. Je me lève et je le suis. Mes jambes sont lourdes, j'ai du mal à respirer, même l'air est lourd. Lorsqu'on entre dans la salle d'audience, il m'indique une place que j'occupe sans tarder. La salle me fait une impression désagréable. Je déteste cette salle. Je vois des jeunes hommes menottés, assis qui ont des allures qui font peur. <<Oh Annicka ! Tu seras avec des gens comme eux pendant des années>>...
Les gens se lèvent, je comprends par là que les membres de la cour ont fait leur entrée. Au rôle on appelle d'abord plusieurs affaires, et puis j'entends
- affaire État du Cameroun contre Malimba Moutassi Annicka.
Mon cœur fit un bon. Mon avocat me fait signe de m'approcher et m'indique le box des accusés. Lorsque je traverse toute la salle, j'entends des exclamations, ce n'est rien par rapport à mon cœur qui bat à me rompre la carotide. Le juge prend la parole.
- J'irai très rapidement. Pour les faits de faux et usages de faux, la cours vous déclare coupable, pour les faits de détournement de deniers publics, la cour vous déclare coupable...
Je ne l'écoutais plus vraiment, il lut mes cinq chefs d'accusation... Et puis d'un coup j'entends :
- la cour vous condamne à une peine privative de liberté de 10 ans...
Mon Dieu, Faradji... Mon bébé...
- Lucas -
Annicka, Annicka. Mince pourquoi elle ne décroche pas ? Je suis allé à son appartement, mais on a dit qu'elle n'y vit plus depuis des mois. Comment une femme peut abandonner son enfant ainsi ? C'est quel cœur ça ? Les filles de cette génération sont dans la sorcellerie. D'abord elle disparaît, et après elle débarque avec un bébé ? Elle sait même ce que ça me crée comme problème ? Bon sang ! Nayanka ne m'adresse pas la parole. Toutes mes maigres chances de la retenir se sont envolées d'un coup ! Pourtant notre vendredi était magique. Et comme si je n'avais pas assez de problème ma mère en rajoute. Une vraie vilaine, elle me lance des piques à tout moment. Le bon côté c'est qu'elle s'occupe du bébé. Nayanka ne l'approche même pas. Je la comprends, comme elle pourrait ? Je ne lui demande pas plus que ça. Seigneur ! C'est vrai que c'est fichu! Elle va se retrouver dans ses bras! L'occasion fait le larron. Annicka, qu'est-ce que tu m'as fait ? Si elle m'avait dit au moins qu'elle était enceinte.
Mais quelle est sa motivation ? Annicka n'est pas le genre de femme qui pose des actes sans réfléchir. Mais si au moins elle en avait parlé !
Je suis tellement dégoûté que je préfère rentrer à la maison. Mes problèmes me dépassent. Tsssp.
Mon téléphone vibre. Je jette un coup d'œil, c'est Jimmy.
- << mon frère je sens que tu es au bord de la dépression, tu es sûr que le bébé là est le tien ?>> Lance Jimmy.
- c'est sûrement le mien, Annicka n'est pas le genre de femme là...
- << Ah, elle est seulement le genre qui abandonne les nourrissons... De mieux en mieux... >>
- ...
- << et Nayanka ? Comment elle prend la chose ?>>
- Elle ne m'adresse pas la parole...
- << Tu t'attendais à quoi ? Qu'elle te remette une médaille ? Lucas , je ne sais pas si tu pourras la garder, ce bébé est une preuve d'infidélité... >>
- je sais, je sais tout ça Jimmy...
Je ne peux plus rien faire à ce niveau. Plus rien. Elle va me quitter. Elle va me quitter. Je ne vais pas la retenir, je ne peux pas la retenir. Je l'ai assez fait souffrir. Si elle décide d'engager la procédure, je m'y opposerais pas. Je sais qu'elle me déteste déjà, je ne voudrais pas qu'on soit des ennemis.
Arrivée à la maison, tout est paisible. Un peu trop. Sophia et Nathaniel sont dans leurs chambres. Mama dort sur le canapé, le bébé est dans les bras de Nayanka. J'ai l'impression qu'elle le berce. Elle lui sourit, et lui parle tout doucement. Je vois de loin la petite main qui lui caresse la joue. Pour ne pas interrompre ce moment, je ressors et me rends dans ma chambre par la porte de derrière...
- Lydia-
Maudit sois cette femme ! Elle m'a tellement nargué. Une simple secrétaire ! Elle me parle de cette façon. Elle a carrément appelé la sécurité ! Pour qu'on mette moi la fille de Kuete, déhors! Une imbécile.
Mais en passant si, Luc réagit de cette façon, c'est clair que quelque chose cloche. Hum. Lui que je connais là ? Il faut vraiment que je trouve une solution à ce problème.
Je ne peux plus partie chez-lui, je veux pas que cette vieille peau me tombe dessus. Non merci ! Ce corps 'est mon investissement.
Je ne sais plus quoi faire. Luc ne me gère vraiment plus. Il est comme hypnotisé par elle. Qu'est-ce qu'elle a cette vieille peau ? Elle aussi je la déteste.
Hilary m'a parlé d'un ami à son gars du moment. Je ne vais pas refuser de le voir. Vu comment ça se passe actuellement, vaut mieux que je trouve rapidement une branche sur laquelle m'accrocher. Mais en attendant je dois jouer une dernière carte. J'irai à son bureau, même s'il faut que je soudoie les vigiles je vais entrer. Je dois lui parler.
Le lendemain tout se passe comme prévu. J'ai juste mis un cabaret assez classe et des compensés. Je monte, je guette si sa secrétaire est là. Elle est effectivement présente. J'attends qu'elle se déplace. Et hop! J'entre dans le bureau de Lucas.
La mine qu'il a... J'ai l'impression qu'il est malade.
- Pas aujourd'hui s'il te plaît..., Dit-il l'air exténué.
- C'est important. Notre bébé, il faut Qu'on en parle...
- encore un bébé ?
- euh... Mon amour...
- D'accord sortons, allons parler ailleurs.
Je souris d'excitation. Enfin, j'aurais l'occasion de jouer ma partition. On monte dans sa voiture. On roule, il ne parle. Arrivés dans j terrain vague, il s'arrête et descend. Il contourne et Viens m'ouvrir la portière.
- descends
- pourquoi ?
Sans répondre il me tirre par les cheveux et me traîne hors sa voiture.
- arrêtes ! Tu me fais mal..il ne m'écoute pas il est comme possédé.
- Tu auras ce que tu cherches tant...