~ AT Chapitre 13 ~

Ecrit par Nobody

Les minutes s'égrenaient lentement. Elle devait être là depuis a peu près trente minutes.

Elle avait tellement mal au dos et au ventre qu'elle ne faisait aucun mouvement pour l'instant.

Par contre,s'il pensait qu'elle allait resté là comme une gentille petite soumise,eh bien il se mettait le doigt dans l'oeil. De plus la pièce était tellement poussiéreuse que ce n'était pas humain de respirer ne serait ce que pendant deux secondes dans une telle pièce. Ajoutée a elle qui souffrait de la sinusite,ça n'allait pas du tout le faire.

Elle se leva doucement pour ne pas réveiller ses douleurs,puis se dirigea vers la porte d'entrée.

Et comble de l'ironie celle-ci était restée ouverte. C'est a dire que lui il l'enfermait dans une pièce et il oubliait de la fermer a clé. Cet homme n'était vraiment pas seul dans sa tête, elle venait d'en avoir la confirmation.

Elle referma la porte derrière elle et se fiant a son instinct, prit le chemin qui lui parut celui qui l'emmenerait vers sa chambre. Et effectivement, c'était le bon chemin.

Une fois a l'intérieur la première des choses qu'elle fit,fut de prendre son téléphone et de laisser un message a son supposé fiancé afin qu'il sache comment sa fiancée se faisait traiter par sa famille.

Quelques minutes après avoir envoyé le message,elle vit un appel entrant,appel qui provenait bien sûr d'Amal. Mais elle ne décrocha pas,au contraire,elle rejeta l'appel et lui envoya un message d'excuse.

- De Nadia : Désolée mais je n'ai pas très envie de parler,surtout après ce que ton frère m'a fait subir tout a l'heure.

Presqu'instantanement elle reçu sa réponse.

- D'Amal : Décroche,je veux te parler

- De Nadia : Je n'en ai pas envie je te dis, j'ai très mal a la tête et partout sur mon corps, alors s'il te plait laisse moi me reposer.

- D'Amal : Bien

Nadia fronça les sourcils a la lecture de son message. Elle le trouvait trop froid avec elle. En plus il n'avait pas cherché a s'excuser du mauvais comportement de son frère, il n'avait même pas cherché a comprendre ce qui s'était passé. A moins que Margot la mère de famille, ne se soit empressée pour lui raconter des mensonges afin de discréditer son fils Yacine.

Elle remit son téléphone en charge en haussant les epaules.

Après cela elle se coucha en ayant le visage de son fils dans son esprit.

Il lui manquait terriblement. Elle donnerait tout pour l'entendre crier,pleurer. Elle serait prête a tous les sacrifices pour qu'il la réveille encore au milieu de la nuit juste pour qu'elle lui fasse un bisou.

Elle pensait également' a sa mère. Une mère merveilleuse. Elle ne se rendait compte que maintenant de l'attitude puéril qu'elle avait eu. C'est vrai,comment avait-elle pu ne pas donner des nouvelles pendant deux semaines ! Pendant 14 jours toute sa famille s'était sûrement fait un sang d'encre.

Elle voyait bien sa mère pleurer sur son tapis de prière et refuser de se lever tant que sa fille n'aurait pas appeler pour donner des nouvelles. Elle voyait ses frères se ronger les ongles de panique,ne sachant pas a quel saint se vouer. Et que dire d'Andi sa soeur d'une autre mère ? Elle aussi n'aurait pas pu fermer l'oeil.

Alors que pendant ce temps,elle vivait la belle vie. Elle se faisait traiter comme une princesse,mangeait a satiété et pouvait s'offrir tout ce qu'elle désirait. Le pire c'est qu'elle arrivait a dormir paisiblement.

Elle devait se l'avouer, elle n'avait pas pensé a sa famille durant deux semaines. Elle avait honte d'elle.

Si c'était comme ça,cela se passait une fois en occident,elle préférerait repartir chez elle et vivre dans la pauvreté. Au moins serait-elle entouré des siens.

Elle poussa un soupir en se tournant de l'autre côté.

Quand elle était arrivée, on lui avait remis une carte banquaire appartenant a Amal. Yacine le frère d'Amal,lui avait dit que c'était Amal qui avait voulu qu'elle l'ai pour qu'elle puisse faire toutes les courses qu'elle voulait.

Voyant la famille et l'aisance avec laquelle ils vivaient, elle avait deviné qu'il s'agissait d'une grosse somme sur cette carte banquaire.

Elle ne l'avait utilisé qu'une fois, et c'était pour s'acheter un téléphone.

Mais bientôt elle comptait l'utiliser a nouveau. Et pas de façon très honnête.

Dès demain elle allait retirer le maximum d'argent possible et le transférer sur son compte qu'elle avait ouvert.

Elle pensait a ça depuis un bon bout de temps mais sa conscience lui refusait de faire ça. Cependant après le traitement qu'elle venait d'avoir, elle n'avait plus aucun scrupule. Elle allait le faire et personne ne pourra l'en empêcher.

Elle en était a la de ses pensées quand elle entendit le chien de la maison aboyer un peu partout. Et ce chien aboyait justement en direction de sa chambre. Cette fois elle n'allait pas se laisser faire.

- OÙ EST-ELLE ? CETTE GROSSE PUTE LA OÙ SE CACHE-T-ELLE ?

Il se trouvait encore dans le corridor et hurlait a s'en déchirer les cordes vocales.

Elle se leva de son lit et ouvrit la porte de sa chambre en tombant nez a nez avec le chien de la maison nommé Yacine.

- Je suis la y'a quoi maintenant ? Hein ? Y'a quoi ? Qui t'a dit que je me cachais ? Renseigne toi bien a l'avenir tu seras mignon d'accord.

Elle voulu refermer la porte mais il fut plus vif que lui et l'ouvrit en grand. La porte qui tapa brusquement contre le mur fit un bruit assourdissant et Nadia se massa les tempes. Voilà,ce salaud avait réussi a reveiller sa migraine.

Il la poussa violemment a l'intérieur. Cela était tellement violent et innatendu qu'elle perdit l'équilibre et se retrouva par terre comme une moins que rien.

Elle entendit plus que ne le vit,Yacine marcher vers elle et poser fermement un pied sur elle,l'empêchant de faire un mouvement.

Les larmes de rage lui montèrent aux yeux. Elle en avait marre de se faire traiter comme un vulgaire déchet, elle en avait clairement marre. Il fallait mettre en terme a tout cela,et le plus vite serait le mieux.

- Qui t'a donné l'autorisation de sortir ? Pourquoi t'es sortie ? Hein ? Pourquoi tu veux me pousser a te faire du mal Nadia pourquoi ? Moi j'ai pas envie de te faire mal mais tu me pousses toujours a le faire,pourquoi tu fais ça Nadia ?

A chaque fois qu'il posait une question il lui donnait un coup de pied dans les côtes,a chaque question qu'il posait c'était comme ça.

Elle se mit a crier afin d'alerter quelqu'un qui lui viendra en aide. Elle se surprit même a crier le nom de Margot et de Charlene afin qu'elles viennent le raisonner.

Et elle pensait que son calvaire touchait a sa fin quand elle vit les deux femmes venir dans sa chambre.

- Margot s'il vous plait dit-elle d'une toute petite voix en suffoquant

Cependant quand elle croisa le regard de celle-ci elle sut qu'elle n'allait pas réagir. Finalement,telle mère tel fils.

Quand Yacine fut épuisé de lui infliger des coups aussi violents, il s'arrêta de lui même.

Il passa sa main dans ses cheveux tout en regardant autour de lui. Il fit le tour puis reposa ses yeux sur Nadia qui se tordait de douleur a terre. Yacine ouvrit grand les yeux, comme s'il venait de se rendre compte de ce qu'il avait fait, puis sortit précipitamment de sa chambre en bousculant sa mère au passage.

- C'est ça fuis, sal lâche. Je te déteste idiot cria-t-elle entre deux hoquets

Elle ne savait pas d'où lui venait la force et le courage de prononcer ces mots. Tout ce qu'elle espérait,c'était qu'il ne l'ai pas entendu.

Margot sortit a son tour. Ne restait dans la pièce qu'une Nadia se tordant de douleur et une Charlene plus que ravie de la situation.

Elle marcha d'ailleurs vers Nadia avec un sourire mesquin aux lèvres.

Elle se baissa doucement pour se retrouver a sa hauteur, lui enleva la mèche qui lui barrait le visage et sursurra avec un grand sourire.

- Ce n'est que le début ma chère, tu n'as encore rien vu. Tu vas souffrir je te le jure.

Puis sur ces derniers mots, elle se redressa et s'en alla.

Nadia essaya tant bien que mal de se redresser mais se rendit compte qu'elle ne pouvait pas.

Alors qu'elle désespérait de recevoir un bon traitement, elle vit Éric le chauffeur,débouler comme un beau diable dans sa chambre.

Il se précipita vers elle puis sans un mot la prit dans ses bras. Il se releva toujours en la portant et sortit de la pièce pour se diriger vers la grande porte d'entrée.

Quand elle passa dans le salon,ce qu'elle vit fut le gros sourire de Charlene et le regard vide de Margot.

Amour et Tourments