
~ AT Chapitre 71 ~
Ecrit par Nobody
- Amal Amal je n'arrive pas a y croire s'exclama une voix en entrant dans son bureau
- Maman répondit-il en se levant pour la prendre dans ses bras
Il avait subitement un élan d'amour envers elle.
Il marcha vers elle et la prit dans ses bras a l'étouffer. Il fronça les sourcils en se rendant compte que la dernière fois qu'elle avait été dans ses bras, elle n'était pas si frêle que ça. Elle avait perdu beaucoup de kilos.
En l'éloignant d'elle, il la contempla et ses habits beaucoup trop grands pour elle vinrent soutenir ce qu'il pensait.
- Maman dis moi qu'est-ce qui ne va pas avec ta santé ? Parce que je refuse de penser que c'est une perte de poids normale.
- Oh Amal ne t'en fais pas pour ça. Dis moi plutôt comment ça s'est passé. Aller
- D'abord viens t'asseoir proposa Amal en la conduisant s'asseoir.
- Merci Amal mais ne garde pas le suspens, j'ai trop hâte de savoir.
- J'y viens j'y viens répondit-il avec un grand sourire.
Voir sa mère sourire aussi grandement pour la première fois depuis le début de toutes ses histoires lui faisait énormément plaisir. Elle avait le sourire jusqu'aux oreilles et il ne serait pas étonné de la voir se lever et effectuer une danse de la joie.
- Richard n'a pas pu acheter les 3% des actions restantes.
- Alors qu'est-ce qui s'est passé ? Quand Mohamed m'a appelé il m'a juste dit que nous étions actionnaire majoritaire. Cela veut dire que c'est toi qui a racheté les parts restants Amal ?
- Non non ce n'est pas moi, bon en quelque sorte je les ai racheté chez son nouveau propriétaire. Je les ai racheté pour un euro maman
La stupéfaction se lisait sur le visage de Margot.
- Mais Amal va droit au but voyons ! Je ne comprends rien et a force de réfléchir je vais devenir folle.
- Bon reprenons depuis le début. J'ai une amie qui a racheté les parts a 5h pour la somme demandée. C'est uniquement lors de la reunion que nous avons tous découvert que ce n'etait finalement pas Richard qui les avait rachetés mais une autre personne. Après négociation cette personne a accepté de me les revendre pour 1€,ce qui fait que je suis devenu actionnaire majoritaire. Rappelle toi nous avions déjà 48% des parts, ajouté a ça les 3% ça fait 51% ce qui fait de nous actionnaire majoritaire. Voilà tu sais tout
- Oh mais c'est formidable Amal, je suis la femme la plus heureuse a cette heure. Ton papa ne nous a pas abandonné depuis là-haut, je ne sais clairement pas ce que j'aurais fait si nous avions perdu notre place. Mohamed m'a expliqué que si jamais il devenait actionnaire majoritaire il aurait le libre choix de prendre les décisions pour l'entreprise sans que nous n'ayons rien a dire, il aurait le libre choix de designer ou de renvoyer des employés et le pire c'est qu'il pouvait revendre l'entreprise sans aucune plainte de notre part. Nous avions évité le pire Amal et ça c'est grâce a toi. Merci mon fils, merci beaucoup pour tout ce que tu as fait pour cette entreprise depuis tout jeune. J'ai conscience que j'ai pas joué mon rôle de mère a la perfection mais pardonne moi.
- Je t'en prie mama c'est la moindre des choses. Tu n'as pas a me remercier pour un truc aussi normal. Et je ne t'en veux pas maman,je t'aime et tu es ma mère, donc tu dois probablement m'aimer aussi.
- Ce n'est pas que je t'aime probablement' Amal, je t'aime tout simplement. Et que tu en doutes me fait très mal. Tu es mon fils,celui qui ne m'a jamais déçu, qui m'a toujours soutenu. Je n'ai pas su te le montrer mais je t'aimais énormément mon amour. Mais a présent j'ai compris, j'ai compris mon erreur, j'ai compris que j'étais une mauvaise mère avec toi et je te jure de changer,je ferai de mon mieux pour combler le vide que j'ai moi même creusé. Toi demeure juste comme tu es mon fils, moi je me charge du reste.
Amal était tellement touché par ses mots. C'était sa mère, comment ne pas rechercher l'amour de sa mère ? Il avait tout fait pour avoir son attention étant plus jeune,oh pas de panique c'etait toujours de bonnes actions ! Il se surpassait pour donner le meilleur de lui mais sa mère ne le voyait pas le plus souvent.
Il serait ravi qu'elle lui accorde a partir de cet instant, l'amour qu'il lui avait manqué. Il ne demandait que ça. Oui a son grand âge il voulait être un bébé a sa maman,y avait-il quelque chose de mal a ça ?
- Je suis content de t'entendre dire ces mots aujourd'hui. Mais tu sais cette discussion il va falloir qu'on l'ai vraiment une autre fois. J'ai vraiment besoin que tu m'expliques le pourquoi du comment,que tu me parles franchement. C'est seulement après ça, après qu'il n'y aura plus de secrets entre nous qu'on pourra repartir du bon pied. Mais j'entends ce que tu me dis maman et sache que quoi que j'ai pu te dire dans mes moments de colère je t'aime et je t'aimerai toujours. Tu es ma reine mama. Une très belle reine qui se néglige un peu trop a mon goût. Mais tu sais quoi ? Tu vas remédier à ça,juste pour me faire plaisir.
Oui en effet on lui avait souvent dit,il savait parler aux femmes et sa mère ne dérobait pas a ce fait. S'il voulait qu'elle se reprenne en main il fallait qu'il flatte un peu son ego. Et c'est de bon coeur qu'il s'y prêta
- Regarde comment tu as dépéri mama, est-ce bien là la Margot Ibrahim que je connaissais ? Que le monde craignait et enviait ? Tu imagines ce que les mauvaises langues diront si elles te voient dans cet état la ? Et Jessica tu as pensé à elle ? Est-ce que tu veux lui donner la satisfaction de te voir aussi bas ? C'est ce qu'elle attend pour aller te descendre chez vos amies. Montre lui qui est la patronne, montre lui malgré tout ce qui s'abat sur toi que tu es plus forte que ça. Ce n'est qu'ainsi qu'elles pourront dire en leur for intérieur Cette femme est sacrément forte, moi a sa place je serai tombée sans jamais me relever. Montre leur qui est la patronne répéta-t-il.
Il n'avait pas besoin d'en dire plus. Il venait de déclencher la remise en question de sa mère. Elle allait se poser des questions,se remettre en cause et la phase de readaption allait commencé dès qu'elle aurait eu le déclic. Déclic qui ne pouvait plus tarder.
- Tu as probablement raison mon fils. Et ne t'en fais pas pour moi. Je suis en train de me rendre compte progressivement que ce n'est pas là l'attitude a adopter. Ça prendra du temps mais je vais revenir plus forte, juste un peu de temps ne t'inquiète pas. Et encore merci Amal pour tout ce que tu fais, pour moi,pour l'entreprise.
- Ne me remercie pas et surtout pour l'entreprise ce n'est pas moi qu'il faut remercier mais plutôt mon amie qui me l'a revendu pour rien du tout
- Et qui est-elle pour que j'aille la remercier en personne ?
A ce moment ils entendirent taper a la porte.
Il donna la permission' à la personne de rentrer et il découvrit Nadia au seuil de la porte. Quand on parle du loup.
- Oh tu es occupée, je vais revenir alors dit-elle s'apprêtant a refermer la porte.
- Non attends Nadia viens une minute rétorqua-t-il alors que sa mère se retournait a l'entente du prénom.
- Ne me dis pas que tu l'as engagé ici Amal fit-elle en se prenant la tête dans les mains
- Maman un peu de tenue s'il te plait répondit Amal alors que Nadia venait se mettre en face de lui et a côté de Margot
- Bonjour madame Ibrahim fit-elle en regardant brièvement sa mère.
La connaissant,Amal savait qu'elle pouvait ne pas répondre alors il lui lança un regard soutenu. Elle finit par soupirer puis répondit d'une voix bourrue
- Bonjour. Je vois que vous avez réussi à retourner le cerveau de mon fils jusqu'à vous faire engager dans la compagnie. Je dois dire que vous m'impressionnez Nadia.
- Maman ! Pourquoi tu es tout le temps obligé de la mettre autant mal a l'aise ? Ce n'est pas a toi qu'elle a fait du tort que je sache.
- Amal ? fit simplement Nadia en désignant la porte d'entrée
- Non attends Nadia. Avant tout je tiens a m'excuser au nom de ma mère. Et deuxièmement maman tu cherchais la personne qu'il fallait remercier,je suis honoré de te dire qu'elle se trouve actuellement a côté de toi.
Margot ouvrit grand les yeux et posa une main sur son coeur. Son étonnement venait de monter d'un cran.
- Ce n'est pas vrai Amal. Je n'arrive pas a y croire.
- Et pourtant c'est totalement vrai. Elle les a acheté puis me les a revendu a 1€. Tu peux la remercier,toi qui cherchait notre bienfaitrice.
- Écoute Amal je ne m'attends pas a des remerciements de sa part, après tout ce qui s'est passé c'était la moindre des choses venant de moi. Et je n'ai pas forcément besoin de ses remerciements. Tant que tu es heureux moi ça me va.
Amal vit sa mère lever les yeux au ciel.
- Encore heureuse répondit-elle
- Mama la reprit Amal. Abstiens toi de parler si c'est pour être désagréable voyons. Un merci ne tu tuerait pas. Je te rappelle que sans son acte de générosité, tu serais sûrement en larmes a cette heure. Un minimum de reconnaissance bon sang.
Oh c'est pas possible la ! C'est dans quel monde on faisait des choses pareilles ?
- Amal je le répète je n'ai pas besoin de ses remerciements. A présent si c'est tout je vais me retirer, je reviendrai t'entretenir du dossier que je venais te présenter. Amal Margot si vous voulez bien' m'excuser dit-elle en sortant
- Je sais je sais. Je sais ce que tu vas dire et je te prie de garder ta salive Amal. Je n'ai pas bien agit je sais, tu m'excuseras auprès d'elle.
- Ah ça non ,soit tu es assez courageuse pour t'excuser directement auprès d'elle et la remercier en passant,soit tu laisses tomber. En tout cas sache que je ne suis pas d'accord avec ta façon de faire avec elle. Et il faut que cela change parce qu'elle fait désormais parti de ma vie et que je ne voudrais pas que vos altercations prochaines se passent a chaque fois comme ça. Je ne sais pas pourquoi tu t'obstines tant a ne pas la pardonner mama.
- Oh c'est bon je vais lui parler. Et s'il te plait Amal,tu ne peux pas m'obliger a supporter quelqu'un si je ne le désire pas. Mais dis moi cette femme tu l'aimes ?
Amal qui fut pris au dépourvu ne répondit pas au premier abord. Pas parce qu'il n'avait rien a dire ou qu'il ne connaissait pas la réponse a cette question' mais parce qu'il n'était pas préparé a une question pareille venant d'elle.
- Ça ne se voit pas mama ? répondit-il
- Eh bien je trouve que ça se voit même un peu trop. J'espère que tes sentiments sont partagés aussi et qu'elle n'est pas là pour ton argent. En ce qui me concerne,ça ne marchera jamais elle et moi, mais je ne ferai rien pour m'opposer a votre couple qui n'ira pas bien loin j'en suis sûre.
- Maman tu peux au moins lui accorder le bénéfice du doute et te réjouir pour moi pour une fois ? Est-ce trop te demander maman ?
- Non bien sûr que non. Mais tu me connais je ne suis pas hypocrite. Je ne prendrai pas la peine d'être aimable avec elle alors que je n'en ai pas envie on est bien d'accord. Pour l'instant je vous laisse, on verra bien jusqu'où nous mènera tout ça tu ne crois pas? Je vais te laisser Amal,je dois aller voir ton frère en..en prison dit-elle en perdant des couleurs
Margot comme tous les autres blancs ne dérobait pas a cette règle dès qu'il y avait quelque chose,cela se lisait sur leur visage. Et ils devenaient pâles, ou rouge écarlate. Cela dépendait des émotions qui les traversait à cet instant.
- Vas-y donc. Son bureau est juste a quelques centimètres du mien à gauche, première porte. Juste au cas où tu voudrais lui présenter des excuses. A bientôt mama et n'oublie pas ce que je t'ai dit. La prochaine fois qu'on se voit tu dois avoir retrouvé des couleurs et du poids aussi.
- Tu ne lâches donc pas l'affaire ? Je vais voir ta copine c'est bon. Et ne t'en fais pas pour moi, je vais me reprendre en main. A bientôt, et je dirai à ton frère que tu le salues. Tu devrais passer le voir un de ses jours, après tout c'est toujours ton frère.
Et sur ce, elle passa la porte et referma la porte derrière elle. Aller voir Yacine ? Cela ne faisait pas parti de ses plans mais pourquoi ne pas y aller.
Nadia quant à elle poussa un profond soupir en refermant la porte de son bureau derrière elle. La tension dans le bureau d'Amal était telle qu'elle ne pouvait plus rester une minute de plus.
Margot la détestait c'était clair et net. Mais pourquoi une telle haine ? Certes elle avait abusé quand elle était chez eux mais il y avait des limites non ?
Enfin elle n'allait pas se prendre la tête a propos de ça. Ce qu'elle souhaitait, c'était juste qu'elle reste en dehors de la relation d'Amal et elle.
Elle était en train de penser a la scène que l'ex-fiancée d'Amal était venue faire dans le bureau de celui-ci quand on toqua a la porte.
Avec un froncement de sourcil elle autorisa la personne a entrer. Elle se leva immédiatement en découvrant Margot qui refermait la porte derrière elle.
- Madame Ibrahim ?
- Asseyez vous donc. Il faut que vous et moi parlions dit-elle en venant s'asseoir sans y être invitée.
Nadia s'assit lentement derrière son bureau et incrusta son regard dans celui de la mère d'Amal. Que lui voulait-elle ?
- Je vais essayer de faire très bref, j'imagine que vous avez du boulot devant vous. Alors j'ai cru comprendre que je dois tout ceci a votre générosité. Je vous remercie
- Je vous en prie madame répondit-elle simplement
- Vous pouvez me dire, vous savez,me dire si tout ça est calculé. Si vous avez fait ça pour avoir Amal dans vos filets. Et ne prenez pas votre air offensé s'il vous plait, après ce que vous avez fait vous seriez capable de tout.
- Écoutez madame je n'ai certes aucun compte a vous rendre mais je vais vous le dire, une fois pas deux. J'aime votre fils, j'aime votre fils de tout mon coeur. Je l'aime plus que vous ne pourriez jamais l'imaginer. Alors non, non je n'ai pas fait ça pour l'avoir dans mes filets,j'ai fait ça parce que je l'aimais et que c'était la chose la plus juste vu nos antécédents. Mais je le lui ai dit, je lui ai dit qu'il n'y avait pas besoin de me remercier car cet argent vous appartenait, c'était l'argent que vous m'avez signé a l'hôpital. Alors c'est comme si c'était vous même qui avez sauvé votre entreprise. Et en ce qui concerne ce que je vous ai fait par le passé, a l'heure actuelle je pense avoir payé le prix. Vous n'avez pas idée de ce par quoi je suis passée par en prison et même a ma sortie. Vous n'avez aucune idée alors pour ça j'ai déjà payé.
Elle regarda Margot qui la regardait avec un rictus qu'elle ne saurait décrypter. Elle ne savait pas si elle avait réussi a la convaincre mais elle avait laissé parler son coeur. Après si elle décidait de ne pas la croire c'était son problème a elle.
- Je vous entends Nadia je vous entends. Et j'espère pour vous que vous aviez raison. Comme je l'ai dit a Amal je ne me mettrai pas entre vous deux, votre relation,bien que je n'y crois pas trop fera le temps que ça doit faire. Je ne ferai rien pour précipiter votre rupture. Je ne vous souhaite pas de vous séparer mais disons que je ne vous aime pas vraiment. Alors j'espère que vous comprenez ma réticence.
- Je comprends en effet mais pas totalement'. Que vous ne m'aimiez pas c'est un fait mais je peux savoir le pourquoi ? Et s'il vous plait épargnez moi de l'histoire où j'étais venue vivre chez vous, avec ce que vous m'aviez fait subir, c'est plutôt a moi de vous haïr.
- Je ne vous aime pas et je ne vous aimerai probablement jamais a cause de ce que vous avez fait, oui en partie. Mais je n'ai pas très apprécié votre manière de me parler a l'hôpital,par rapport a ma relation avec mes différents fils. Je ne vous aimerai probablement pas parce que la vérité est amère et que vous m'avez mis face a mes lacunes. Je ne vous porterai jamais vraiment dans mon coeur parce que vous aviez totalement eu raison et que vous aviez eu le culot de me le dire sans prendre des pincettes. C'est très égoïste de ma part mais c'est comme ça.
Nadia fit un effort pour ne pas lever les yeux au ciel, cela serait extrêmement déplacé. Mais ce que disait Margot la révoltait. Si elle devait bien comprendre, elle ne l'aimerait jamais parce qu'elle avait osé lui dire ses vérités alors que personne ne l'avait fait jusque là ? C'était stupide.
- Je comprends mentit-elle alors que Margot se relevait.
- Je n'en demandais pas tant vous savez ! Enfin bref je vais m'en aller j'ai assez abusé de votre temps comme ça. Encore une fois merci et pas seulement pour l'entreprise mais surtout pour être là pour mon fils, quelques soient vos réelles motivations. Je vous souhaite une bonne journée
Nadia se leva et prit la parole
- Bonne journée a vous aussi madame Ibrahim.
Elle hocha la tête et se dirigea vers la sortie. Elle ouvrit la porte mais avant de la franchir, elle se tourna et ajouta
- Oh mais j'ai failli oublier, mon autre fils, vous savez Yacine m'a demandé pour je ne sais quelle raison de vous passer le bonjour. Il faut croire que vous aviez réussi a avoir mes deux fils a vos pieds.
Et elle s'en alla.
Qu'est-ce que cela voulait dire ? Depuis quand Yacine lui envoyait des messages ?
Décidément dans cette famille, elle aura tout vu.
Qu'est-ce qui ne faut pas entendre !