Au bercail
Ecrit par Farida IB
Florent GBEVOU…
**** deux ans plus tôt****
Moi (aux enfants) : Hervé, Jennifer nous y sommes, vous pouvez descendre.
Ils se hâtent de descendre chacun de son côté avant de refermer les portières.
Eux : à ce soir papa
Moi : heepepp et mon bisou ?
Aussitôt dit je reçois deux bisous sonores sur ma joue avant que chacun ne se précipite vers sa bande d’amis. Je marque un temps d’arrêt espérant qu’ils pénètrent le bâtiment de l’école avant de prendre la route vers le centre-ville.
Je me retrouve dans le bouchon de Toyota après une quinzaine de minutes de conduite, pendant que je patiente, je repense à la torride nuit que je venais de passer avec Nadine. Je ne sais d’où tire-t-elle ses inspirations malgré que ses expériences sexuelles ne se limitent qu’à moi, nul doute que je suis le seul homme qu’elle ait connu de toute sa vie. Et bien que je ne sois pas porté sur les questions de virginité avant le mariage, je me sens toujours honoré et flatté d’être l’unique homme qui partage sa vie. Disons que c’est la seule raison qui me donne la force de résister à toutes les tentations au-dehors.
Des femmes prêtes à tout, rien que pour une nuit avec moi, c’est mon lot quotidien. Je suis le genre d’homme qui ne laisse aucune femme indifférente, et même au fil des années. Avec toute la modestie du monde, j'admets avoir un physique très attrayant. Blond, grand avec des épaules carrées et des yeux verts. Je suis le seul fruit du métissage de mes parents parmi les quatre enfants de ma mère, elle a d’ailleurs longtemps voulu pour moi une femme ″capable″. Autant dire qu’elle n’a jamais été d’accord pour mon union avec Nadine, bien que nous soyons pratiquement tous issus de la même famille.
Il sonnait neuf heures moins le quart lorsque j'arrive dans les locaux de ma société d’import-export. Je fus immédiatement accosté par ma secrétaire une fois, le seuil du hall franchit.
Céline (prenant mon sac) : bonjour Monsieur, vous avez passé un bon week-end, j’espère.
Moi : bonjour Céline, j’ai passé un bon week-end merci et le tien?
Céline : idem M.
Elle me suit jusqu’à mon bureau et attend que je prenne place derrière la table avant de me tendre mon café.
Céline (parlant d'un trait) : M. AYINAGNON (mon transitaire) a demandé à vous voir urgemment donc j’ai dû aménager l’emploi du temps de la journée. Notre réunion habituelle du lundi subira un léger changement, j’avais pensé qu’il serait judicieux de le reporter sur l’après-midi.
Moi perplexe : il n’a pas donné les raisons pour lesquelles il voudrait me voir ?
Céline (secouant la tête négativement) : il a juste insisté sur le fait que vous devriez impérativement passer à son bureau dès votre arrivée.
Moi (fronçant les sourcils) : okay, il faut décaler tous mes rendez-vous alors. J'espère être de retour bien avant midi.
Céline : ok d’accord.
Je gare devant TRANS FIDAK complètement angoissé bien que je me refuse de penser à une éventuelle contrainte liée à mon dernier convoi. Je rentre dans le hall et fonce dans le bureau d’André-Marie en saluant son assistante au passage.
Moi (depuis la porte) : j’espère que mes marchandises sont arrivées à bon port !
Il décolle sa tête du dossier qu’il avait en main avant de me faire un bref sourire. Je m’avance vers lui et le salut d’une poignée ferme comme nous avons toujours l’habitude.
André-Marie : prends place d’abord mon ami, comment vont ma femme et mes enfants.
Moi (acquiesçant d'un sourire) : attention ! Jusqu’à ce matin, c’était encore ma femme donc mesure bien tes paroles, je pourrais te poursuivre en justice pour détournement de femme.
André-Marie amusé : je n’attends que ça, de voir ce dont tu es capable pour elle.
Moi : ne va pas imaginer mon cher ami, alors que me vaut cette urgence de si bon matin ?
Il prit d’un coup une mine sérieuse, ce qui commença à m’inquiéter.
André-Marie : les nouvelles ne sont pas bonnes du tout, les marchandises ont été bloqué pour une raison que j’ignore pour le moment. J’essaie de trouver la faille depuis que le dossier m’a été envoyé, il n’y a pourtant rien qui cloche.
Moi (le fixant perplexe) : comment ça bloqué ? Toute la cargaison ou une juste partie ?
André-Marie : tout, en fait, je voulais qu’on aille voir le douanier en charge de l’affaire le plus tôt possible avant qu’il ne soit submergé par d’autres affaires.
Moi : d’accord, allons-y, ne perdons pas plus de temps.
Une fois en route, il se mit à m’expliquer les différentes raisons qui puissent pousser la douane à bloquer une cargaison de marchandises. Cela peut avoir rapport à la législation, la taxe douanière, et même des documents d’accompagnement, néanmoins, je pense être en règle donc vivement qu’on trouve la faille et que le problème se résolve aussitôt que possible. Autrement, mes centaines de millions sont en jeu.
*
*
Axel BENAN …
Je sors du terminal en fouillant l’estrade des yeux, je mets peu avant d’apercevoir ma mère et mon frère adossés à la grille du parking. Ma mère m’accueille avec son sourire le plus radieux que je lui rends à distance.
Moi (me jetant dans ses bras): maman ma foi, tu as vidé la fontaine de jouvence ! Tu es pétillante, waoohh !
Maman (faisant la grimace) : voilà celui qui attendait ma mort pour rentrer !
Moi : rhoo maman arrête tes mélos !
John (pendant qu’on se fait un check) : arrête d’exagérer ma’a, tu es notre dame de fer.
Pendant qu’on marche vers la voiture, ils me jettent des coups d’œil de temps à autre.
John (le ton moqueur) : le Bénin n’est pas si mal finalement, tu as des pectoraux et tout ça.
Maman : John ne commence pas, il vient d’arriver. Rentrons, votre père nous attend pour le souper qu’il a organisé en ton honneur.
Moi (sourire ravi) : ah ouais ? Papa a organisé une fête à mon honneur ?
Maman : bien sûr, tu lui as manqué à lui aussi. Il y a quelqu’un qu’il veut te présenter.
Moi : qui ça ?
John : c’est une surprise !
Ils me devancent sans rien ajouter, le trajet vers la maison se déroule dans la gaieté. Maman voulait prendre les nouvelles de sa belle-famille et John était plutôt intéressé par la gente féminine béninoise. Je réponds vaguement à leur question, depuis qu’ils m’ont parlé d’une supposée surprise le trajet est devenu si long pour moi.
Nous arrivons rapidement à la maison où nous attendait effectivement un petit monde. Je descends de la voiture suivit de maman, mon frère se charge de faire descendre ma valise et de l’envoyer dans ma chambre. Je ne suis décidément plus n’importe qui dans cette maison lol, d’abord mon père qui organise une fête en mon honneur et mon frère qui se charge de faire monter mes bagages.
Maman et moi, nous avançons vers l’assemblée, je reconnais plusieurs de nos voisins du quartier et des amis de papa.
Maman (soufflant dans mon oreille) : va prendre un bain et te changer, tout le monde n’attend que toi.
Moi : mais maman, je n’ai rien prévu dans mes vêtements pour une pareille fête.
Maman (me massant doucement l’épaule) : ne t’inquiète pas ton père a tout prévu, il y a un costume sur ton lit.
Je gravis deux par deux les escaliers pour arriver rapidement devant ma porte que j’ouvre avec fracas, un costume gris, une paire de chaussure et des accessoires était posé sur mon lit. J’ai pris le bain le plus rapide du monde rien que pour me mettre dans ce beau costume qui promet de me donner un air irrésistible (rire). Mon coup de cœur était la montre Rolex vintage sur laquelle étaient gravées mes initiales bien que je me demandais ce qui se cachait derrière tant de bienveillance à mon endroit.
Je finis de m’habiller et me pose devant le miroir sur pied, j’admirais tellement le reflet que me renvoyait le miroir que je n’ai pas senti la présence Rachelle dans la chambre.
Rachelle : tu pensais me duper combien de temps exactement ?
Elle se tenait là devant moi, envoûtante plus que jamais dans sa robe à dentelle d’une couleur verdâtre qui se rapprochait de l’émeraude. Nous nous jaugeons un moment du regard avant de nous jeter dans les bras l’un à l’autre, des instants plus tard trois coups étaient frappés contre ma porte alors que nous avions le souffle coupé.
Moi (d’une voix étrange) : c’est qui ?
Maman : Axel tout le monde t’attend en bas, ton père demande après toi.
Moi : donnez-moi dix minutes encore, je suis en train de me préparer.
Je capture sans transition les lèvres de Rachelle pour empêcher ses éclats de rire de raisonner. Après quelques coups de doigts et de langues, elle n’était plus que soupirs et gémissements. Je me suis presque mordu les lèvres lorsqu’elle s’est empoignée de mon doudou qu’elle branle avec volupté. On se retrouve à nous chevaucher elle à califourchon pendant que délicatement, je malaxe ses seins…
Et comme par magie, on s’est retrouvé devant tout le monde. J’arborais mon plus beau sourire, j’étais heureux d’être parmi les miens. Heureux de danser, ma raison de vivre entre mes bras. Et par-dessus tout, heureux de voir mon père aussi épanoui de me voir.
La soirée se déroulait comme sur des roulettes jusqu’au moment où papa pris la parole pour me dévoiler sa surprise.
**
Salifou DIOMANDE …
Lorsque j’arrive au salon, les enfants m’accueillent avec leur bruit de toujours. Enfin, surtout Islam et Kismat, contrairement à Fayez qui a toujours été taciturne de nature, ils ne se lassent jamais des racontars et des disputes.
Islam : maman, on peut manger maintenant, papa est là !
Kismat (roulant des yeux) : shut up your mouth, laisse-le s’installer tout de même !
Mariam (lorgnant Kismat) : Kis ! Allez vous laver les mains, Fayez aide moi avec les plats.
Fayez (se dirigeant vers la cuisine) : ok
Moi (sur un ton de reproche) : Kis ! On ne parle pas ainsi à son aîné !
Kismat : compris papa désolé, tu restes à mes côtés ?
Islam : pourquoi devrait-il rester à tes côtés ? Il s’est toujours assis là. (pointant du doigt le bout de la table)
Kismat : parce que je suis sa princesse.
Islam : plus maintenant !
Fayez : Islam !!!
Moi : Islam arrête d’être jaloux de ta sœur, jusqu’à preuve du contraire, c’est la seule et unique princesse de ma vie.
Islam : mais maman a dit que…
Mariam lui lance un de ces regards noirs qui la dissuade automatiquement de continuer sa phrase.
Mariam : ça suffit, mangez avant que vos repas ne se refroidissent !
Moi (les fixant à tour de rôle) : vous me cachez quoi vous tous ?
Eux (en même temps) : rien, rien papa.
Moi : vous êtes sûr ?
Mariam : et qu’est-ce qu’on devrait te cacher chéri ?
Moi me résignant : en tout cas.
On passe un bon moment à manger sous le bavardage gai des deux pipelettes. Ils se plaisent à me raconter leurs déboires à l’école et m’accablent tout autant de questions sur mon voyage. Je les écoute attentivement et leur réponds très enthousiaste. J’assiste aux grands banquets où l’opulence afflue, je suis très souvent convié à d’exaltants dînés galas, mais aucun n’est équivaut à un dîné avec ma famille. Se faire de l’argent, combler ma femme et mes enfants fait parti de mes priorités, mais il n’y a rien qui me fait plus plaisir au monde que de partager ces moments avec ma femme et mes enfants.