Belles mamans

Ecrit par RIIMDAMOUR


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Les deux jours suivant, je ne réussis pas à changer d'attitude avec Amine.
J'étais toujours fâchée avec lui pour une quelconque raison que moi-même j'ignorais.

Je l'évitais toute la journée en prétextant m'occuper des enfants.
Et ce n'était pas des mensonges, j'adorais consacrer tout mon temps à ces gosses.

Je ne ressentais même pas la fatigue provoquée par le fait de courir derrière eux à longueur de journée.
Je dirais même que j'adorais ça.

Les jumeaux me faisaient rire tout le temps, mes disputes avec Maya étaient excitantes et Mina, tout le monde était fou d'elle.
Notamment son oncle qui lui ramenait tous les jours des tonnes de jouets et rentrait beaucoup plus tôt qu'au par avant juste pour pouvoir passer du temps avec elle.

Leur mère m'avait appelé, mais en secret, d'un numéro différent du sien.

- Ne prononce pas mon nom et fais comme si tu parlais à quelqu'un d'autre. Avait-elle dit dès que j'eus décroché.

Bien-sûr j'ai reconnu sa voix, et bien-sûr j'ai été plus que surprise de l'entendre.

- Bonjour, tu vas bien? Lui avais-je demandé, inquiète, alors que je courrais m'enfermer dans la salle de bain.

- Oui je vais bien. Et mes enfants? Commet vont mes enfants Milouda? M'a t-elle demandé d'une voix tremblante.

- Ils vont très bien ne t'inquiètes pas.

- Ay Milouda namm naa sama dome yi ( mes enfants me manquent ) ! Avait-elle dit en pleurant à l'autre bout du fil. Mais je ne pouvais pas continuer à faire comme si tout allait bien avec mon mari...

- Mais pourquoi ne les as tu pas pris avec toi?

- Je ne pouvais pas, j'ai agi sur un coup de tête. Je ne sais pas ce qui m'a pris, les hormones sans...doute. Sanglota t-elle. Mes bébés me manquent trop.

Elle était dévastée la pauvre et j'essayais de la réconforter du mieux que j'ai pu, ce qui n'était pas facile, à travers un téléphone.

- Mon mari Milouda, je l'ai trop laisse faire. Il me prenait pour son esclave, il fallait que je me laisse avec les enfants au moins une nuit pour qu'il sache ce que j'endure tous les jours. Il n'a jamais tenu Yasmina plus de cinq minutes, tu te rends compte!

- En tout cas il était déboussolé quand il est arrivé ici en te cherchant. Essayais-je de la réconforter. Au fait, il est là-bas non?

- Oui il a pris une chambre à mon hôtel mais je refuse de lui parler. Tu devrais voir comment il rampe à mes pieds, c'est trop drôle. Pouffa t-elle.

- Ne le fais pas trop languir dal! Sinon il va devenir fou. Renchéris-je.

- Ne t'inquiètes pas, on va rentrer d'ici quelques jours, tu dois être épuisée avec les enfants. J'ai eu très honte quand j'ai appris que c'est avec toi que cet inconscient les a laissé. Dit-elle. J'ai fait tout celà pour qu'il prenne en charge ses enfants, il se permet de se décharger sur les gens.

- Oh ce n'est rien. Ça ne me dérange pas, je suis très heureuse de les avoir ici, ils animent la maison. Ça fait du bien.

- Tu es sûre? Et...mon frère? Ils ne le dérangent pas trop? Demanda t-elle anxieuse.

- Amine les adore, il joue avec les jumeaux en ce moment. La rassurais-je .

- Ah bon? D'habitude il ne les approche même pas. Fit-elle une once d'étonnement dans la voix.

- Faut croire qu'il a changé alors.

Une voix, celle de Jamila m'appela à travers la maison.
Je décidais de sortir de ma cachette avant qu'elle ne m'y trouve.

- Je dois te laisser Lily, sinon les enfants risquent de se douter de quelque chose.

- Oui, d'accord. Merci encore Milouda, tu ne sais pas le service que tu me rends. Une dernière chose, ne fais pas attention à Maya, elle est instable ces temps-ci. Et les jumeaux, si tu les occupe ils se tiendront tranquille. Ma petite princesse n'a pas de problème, elle ne pleure presque jamais. Merci mille fois. Dit-elle d'une voix pressée avant de raccrocher .

Elle avait l'air vraiment au bout du rouleau ma pauvre belle-soeur.
En même temps, j'imaginais tout ce qu'elle devait endurer pour s'occuper de cinq enfant dont deux ados.

Je me demandais vraiment comment elle arrivait à s'en sortir avec Maya. Cette fille, on aurait dit qu'elle se sentait obligée de se sentir exécrable.
Moi personnellement, rien que le fait de la voir me fatiguait.
C'était Amine qui se chargeait de lui crier dessus toute la sainte journée, sous le regard apeuré de Ousmane et ceux amusés des jumeaux.

- C'est à cause de grand-mère Salimq que Maya est méchante avec tout le monde. Avait une fois dit Jamil, d'un air désintéressé, à l'heure du dîner.

- Comment ça? Avait demandé Amine.

- Oui c'est vrai. Grand-mère Salima permet à Maya de faire tout ce qu'elle veut chez eux. Cest pourquoi Maya est tout le temps là-bas. Même si maman lui dit de pas y aller. Avait ajouté Jamila.

Dès fois, la vérité sort de la bouche des enfants.
Et puis j'étais sûre que cette vérité là. ..
Salima Aïdir, cette femme était une vraie sorcière. Et du peu que j'avais pu voir, elle ne s'entendait pas du tout avec sa fille Camelia.
Mais de là à la monter contre ses propres enfants...

Une famille de malades!!!

Les enfants de la famille Sarr venaient de faire cinq jours à la maison. Ils commençaient à montrer des signes d'agitation.
J'avais trouvé Jamila près des escaliers entrain de pleurer doucement.

- Maman me manque. Dit-elle en me serrant dans ses bras.

Je n'ai pas pu empêcher mon coeur de se serrer fortement en ce moment là.

Je me suis revue entant petite , pleurant en cachette, parce que ma mère me manquait.
Je ne voulais pas que papa me voit dans cet état, car il allait s'inquiéter. Et moi je ne voulais pas que papa s'inquiète pour moi.
Je me rassurais en me disant que ma mère allait bientôt rentrer. Et J'occupais mon temps à distraire mon papa chéri.

Moi aussi ma maman me manque. Dis-je dans ma tête.

Oui, elle me manquait atrocement.

Ousmane était devenu encore plus silencieux, Jamil moins bruyant et Maya...
Maya resta Maya, invivable.

Je les avais emmené à la plage, pour les dérider un peu, accompagné par leur oncle, à qui j'en voulais toujours.

À notre retour de notre sortie, nous avions eu une surprise pour le moins... surprenante.

Rawane et Salima Aïdir installés confortablement au salon.

Maya alla directement de jeter dans les bras de sa grand-mère, les enfants restèrent indifférents à la présence de leurs grands-parents et Amine, il serra points et dents.

- Bonsoir ! Fit-il en pénétrant dans la pièce, moi sur ses pas.

-Où étiez vous avec les enfants jusqu'à cette heure? Ça ne se fait pas de sortir les petits avec un froid pareil. Lança Salima Aïdir d'un air hautain en nous toisant.

- Les enfants allez jouer dans la chambre un instant, on doit parler entre adulte. Ordonna Amine à Ousmane.

Ce dernier tira les jumeaux hors de la pièce, je m'apprêtais à les suivre quand Amine me tira par le main me faisant signe de rester.

Bon, puisque je n'avais pas le choix...
Je saluais mes beaux parents qui me répondirent à peine, et allais m'asseoir près de mon époux, Mina dans les bras.

- Ya benti, tu vas bien? Demanda ma belle-mère en s'adressant à Maya.

- Je veux partir Oumah! Répondit l'intéressée.

Mme Aïdir lança un regard hostile à mon mari et dit.

- Nous sommes venus cherchez les enfants. Rassemblez leurs affaires.

Je m'attendais franchement à voir de la fumée sortir des narines de Amine, mais il se retint, avec peine, mais il retint quand même.
Si j'avais appris quelque chose à propos de lui, au fil du temps, c'est qu'il détestait recevoir des ordres.

- Calmes toi. D'accord. Lui soufflais-je.

Il prit une grande inspiration.

- Tout d'abord, je ne te permets pas de me crier dessus devant mes neveux, ensuite de quel droit exiges tu d'amener les enfants? C'est à nous que leur père les as confié que je saches. Fit-il à l'égard de Mme Aïdir.

- Ce sont mes petits enfants Mohammed. J'ai le droit de les prendre quand je veux. Hurla t-elle réveillant Mina qui dormait sur moi par la même occasion.

Amine s'apprêtait à rétorquer, mais je lui fis comprendre de se calmer, en faisant une petite pression sur son genoux.
Cette femme était criante, mais c'était quand même la grand-mère des gosses. Elle avait pleinement le droit de récupérer.
Alors pas la peine de s'énerver inutilement.

Le petite pleura en se frottant les yeux.

- Ma petite, viens dans les bras de Mamie. Fit Salima en s'approchant du bébé pour le prendre.

Mina se semblait pas du même avis. Elle pleura encore plus en se collant à moi.

Sa grand-mère essaya tous les moyens pour la prendre mais la petite refusait catégoriquement qu'elle l'approche. Une scène bien drôle ma foi, qui énerva bientôt Amine.

- Ne vois tu pas qu'elle ne veut pas que tu l'approches! Finit il par dire, excédé.

Mme Aïdir retourna à sa place, et Mina se tut dès qu'elle s'assit.

J'avais envie de rire. Mais je ne voulais pas plus de problèmes.

- Maya va prendre vos affaires, nous partons. Annonça Mme Aïdir d'un air vraiment provoquant.

Amine la laissa partir prévenir ses frères.
Ça se voyait sur son visage qu'il n'était pas ravi, mais il laissait passer sans doute pour ne pas créer de tensions.
Son père n'avait pas pipé mot depuis le début de tour cette scène. Je me demandais bien pourquoi.

Moi non plus je n'étais pas contente du tout. De quel droit se permettait -elle de venir prendre les enfants, après tout ce temps? Et puis c'était comme si elle nous reprochait quelque chose.
Nous n'avions rien fait de mal que je saches.

Les voix des enfants nous provenaient d'en haut et bientôt ce furent des cris qu'on entendit.

On se leva en même temps Amine et moi, nous précipitant vers le premier étage.

C'était la voix de Ousmane qu'on entendait plus que celle des autres.
J'étais surprise, je ne savais pas qu'il pouvait parler aussi fort.

- Que se passe t-il ici? Demanda Amine en pénétrant dans la chambre.

- C'est Maya! Dit une Jamila en larme qui se jeta dans les bras de son oncle. Elle veux nous forcer à aller chez grand-mère.

- Moi je n'y vais pas Maya. Fiches moi la paix. Si tu veux nous abandonner vas-y. Moi je préfère rester ici. Hurla Ousmane d'une voix que je ne lui connaissais pas.

Maya nous tournait le dos et fourrait rageusement les habits de ses frères dans les valises.

- Maya, tu ne peux pas les forcer à partir. Sois raisonnable. Tentais-je.

- Rhoo toi t'en mêles pas. Hurla t-elle en me pointant du doigt.

- Tu lui parles sur un autre ton Maya! Intervint Amine. Tu commence à m'énerver. Si tu veux partir, personne ne te retiens mais ne les enfants resteront.

- T'es qui pour décider toi? Hurla Maya. Je vais pas rester avec vous là. Je sais même pas d'où vous sortez. En plus vous êtes un couple trop bizarre. Même pas vous vous parlez. Et toi là, t'es même pas notre vrai oncle! Tu saoules!

À ces mots je retins d'instinct le bras d'Amine. Je fis bien parce qu'il allait se lancer à l'attaque de Maya, et qui sait ce qui serait arrivé s'il il l'avait touché.

Je le tirais hors de la chambre et lui remit bébé Mina.

- Essaie de calmer les enfants. Laisses moi parler avec Maya d'accord? Lui dis-je.

Il me lança un regard qui voulait dire: " T'es sûre?.

Je ne répondis pas en entrais dans la chambre.

Je m'assis sur le rebord du lit, regardant Maya s'acharner sur les valises.

- Pourquoi tu veux les forcer à partir?

- Me cause pas toi! Cria t-elle.

Pauvre petite, si elle croyait me faire peur comme ça, elle se fourrait le doigt dans l'œil.
Elle ne savait pas que j'ai eu affaire à des personnes plus difficiles qu'elle.
Notamment Safietou et Josée.

Cette dernière était pire que Maya. Elle avait carrément renversé un plat de spaghettis sur la tête de son père , juste par ce qu'il lui avait interdit de sortir.

Donc une Maya qui crie, ça ne me faisait pas peur.

- Appelles moi si tu finis. Je vais t'aider à descendre ta valise. Lui dis-je calmement.

Elle se retourna et me regarda d'un air surpris.

- Quoi? Oui, je vais t'aider. Je poursuis. J'ai vraiment hâte que tu t'en ailles. Je n'en pouvais plus de toi et de tes caprices à longueur de journée. Vivement que tu partes!

- Personne ne t'a obligé à nous garder ici hein.

- Ah mais je l'ai fait avec plaisir, tu sais!

- Dis plutôt que tu voulais jouer au bon samaritain.

- Si tu veux. En plus c'est ta mère elle même qui m'a demandé de vous garder. Avouais-je.

- Quoi? C'est pas vrai! T'es entrain de me mytho. Maman est injoignable, je tombe tout le temps sur son répondeur. Crie t-elle en me pointant un doigt accusateur.

- Ne me crois pas si tu veux, je peux même te montrer son dernier appel. Dis-je en lui montrant mon téléphone.

Elle le prit en hésitant un peu.
Son expression se radoucit un dés quel vu le nom de sa mère dans mon journal d'appels.

- Pourquoi j'ai pas pu la joindre? Demanda t-elle en s'asseyant au sol.

Elle avait un ait torturé. Je voulais vraiment savoir ce qui la tracassait pour qu'elle se conduise comme ça.

- Elle a éteint son portable pour que personne ne puisse la joindre. Expliquai-je.

- Pourquoi?

- Elle avait besoin de se retrouver un peu seule. Elle est fatiguée Maya. Tu peux comprendre qu'elle ne mène pas une vie facile avec vous cinq, votre père ...

Elle se tut et se prit la tête entre les mains.

- Mais je me suis inquiétée, moi. Elle nous a abandonné sans rien nous us expliquer. J'ai eu peur qu'elle parte pour toujours.

Ah...
Je commençais à comprendre.
L'adolescence...

Souvent cette période est très mal interprétée par les adultes.
Les de cet âge la vivent chacun à sa manière.
Certains ont besoin de douceur, d'autres de poigne...

Les jeunes comme Maya ont juste besoin d'être écoutés, rassurés.
Mais sans doute ne le faisait t-elle confiance à personne pour en parler.

Quand on est ado on a l'impression d'être incompris.

- Camelia ne vous laissera jamais. Elle ne tiens pas à vous parler car elle a peur que vous ne lui fassiez changer de décision. Elle a besoin de temps pour régler ses problèmes avec votre père. Lui dis-je .

Elle ne répondit rien. Elle semblait plongée dans ses réflexions.
Bon, c'était déjà ça puisqu'elle ne criait plus.

Depuis tout ce temps, elle avait juste besoin d'être rassurée.

Je sortis doucement dans la chambre et allais retrouver Amine et les enfants.

Je les retrouvais au salon en rotin, silencieux.
Jamila dormait sur les genous s son oncle, Jamil sur le canapé et Ousmane avait le même air fâché qu'il y avait cinq minutes.

- Elle est où? Chuchota mon mari en me faisant signe de ne pas faire de bruit.

- En haut. Répondis-Je en m'approchant.

Amine leva le yeux au ciel. Il était énervé.

-Aide moi à coucher les enfants. Lui dis-je.

On monta les jumeaux après avoir demandé à Ousmane de nous attendre.

On redescendit deux minutes plus tard.

- S'il te plait calmes toi, quoi quil se passe. Dis-je à Amine.

Ousmane me prit par la main et on retourna au salon.

Les beau-parents étaient toujours entrain d'attendre.

- Où sont les enfants! Attaqua Salima dès qu'on entra.

- Ils dorment. Répondis-Je.

- Quoi? Je vous ai dit qu'ils venaient avec moi.

- Le fait est qu'ils ne veulent pas partir, alors ils dorment. Répétais-je.

Elle était furieuse la belle-mère.

- Ousmane va prendre tes affaires.

L'intéressé fit non de la tête et se blotti contre moi.

J'étais touchée. Ces enfants me témoignaient tellement d'attachement.

Amine avait retrouvé sa mine impassible. Mais je devenais qu'il pouvait exploser d'une minute à l'autre.
Cette femme l'avait trouvé chez lui et bafouait son autorité, alors c'était compréhensible qu'il soit énervé.

- Qu'avez vous dit à ses gosses pour qu'ils ne veuillent pas venir avec moi? Demanda t-elle en sortant son cigare de sa pochette.

- Mais ils ne veulent pas s'en aller, de leur propre chef. Tante Salima je vais finir par m'énerver! Et ne fumes pas dans mon salon. Intima Amine.

Je dus faire pression sur son bras, pour lui dire de se calmer. Ça semblait marcher .

Elle ne put que se résigner, Maya entra dans la pièce au même moment, en tirant une valise derrière elle.

Elle avait décidé de suivre sa grand-mère après tout...
Mais au moins elle n'avait pas prit les bagages de ses frères.

- Allons y Mamie. Dit-elle.

- Et les autres?

- Laisse les rester. Ils sont bien ici.

- Mais... Commença Salima.

- Bon ça suffit maintenant Salima! Tu as assez fait d'histoires comme ça! Intervint Mr Aïdir. Je ne vois pas où se trouve le problème s'ils veulent rester.

Ah, enfin!

Mme Salima nous lança un regard haineux en se levant.

Ils partirent sans un mot de plus.
Seul Maya me regarda d'un air désolé.

Pas grave ...

Enfin le calme

- Je peux rester avec toi? Demanda Ousmane en me faisant les yeux doux.

Il était trop mignon comme ça.
J'avais conscience qu'il avait pris cet air triste pour me faire flancher, mais je ne pouvais pas lutter.

- D’accord mon chéri, monte, j'arrive.

Amine leva les yeux au ciel!

- Tu te rends compte que ce gosse te manipule? Demanda t-il.

- Mais non, fis-je en me dirigeant vers la cuisine.

Il me suivit alors que je sortais une part de tarte et remplissait un verre de lait pour Ousmane.

- Ah bon? Poursuit-il. Tu lui prépares tous les soirs un verre de lait et je sais pas quoi, tu le bordes pour qu'il dorme. Il te manipule je te dis.

- Oh Amine! Ousmane est encore un bébé et sa mère lui manque. Fis -je d'un ton excédé.

- Tu as déjà vu un bébé qui a 11 ans?

Je ne répondis pas et pris les escaliers.

- De toutes façons, je dors dans mon lit aujourd'hui. Dit-il en me depassant d'un pas furieux.

Oh oh!

La nuit passée il n'avait pas dormi dans sa chambre, j'avais pris Jamila avec moi, prétextant qu'elle avait de la fièvre.
Il a dormi avec Jamil, malgré lui évidemment. Je crois qu'il en a bavé, le petit n'a pas arrêté de lui envoyer des coups de pieds.
Enfin d'après lui....
Je l'ai retrouvé sur le canapé ce matin là.
J'ai été ravie de le trouver en si mauvaise posture.

Ousmane sortait de la chambre les larmes aux yeux.

- Tonton dit que je vais pas dormir avec toi!

Je perdis cinq autres minutes à essayer de calmer celui-là.
Il pleurait franchement.

Finalement, il accepta de dormir seul, à contre coeur, et après m'avoir fait promettre de lui acheter des glaces.

Après j'allais vérifier si tout ce passait bien avec les autres, fermer toutes les portes de la maison, éteindre les lumières, débrancher tous les fils et enfin rattraper mes prières.

Ouf.
Dure journée pour moi.

Je me promis de prendre des vacances quand les enfants retourneraient chez eux.

Amine dormait quand je fis mon entrée dans ma chambre.
Mina ronflait comme un tracteur.

Je pris une douche et mis mon pyjama.
Le lit m'appelait. J'étais off.

En éteignant les lumières je regardais en leur direction pour voir si tout allait bien.

Ils formaient un beau tableau, tous les deux. Mina avait jeté un de ses pieds à travers l'abdomen de son oncle.

Mon imagination me projeta une image de mon mari avec un autre bébé.
Je me rendis compte qu'il pourrait avoir ses propres enfants à la fin de notre contrat. Je ressentis une drôle de sensation, là. Au niveau du coeur.

Il était beau dans son sommeil. Très beau. Ses traits perdaient toute leur dureté, il avait l'air plus juvénile.

- Arrête de me mater comme ça, Milouda. Dit-il avec les yeux toujours fermées.

Je manquais de crier. Comment avait-il fait pour me voir.

My God! La honte.

Je me precipitais d'éteindre les lumières pour cacher mon embarras.

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- Milouda! Cria Amine du salon. On sonne!

Pfff... Pourquoi c'était toujours à moi d'ouvrir la porte alors qu'il se trouvait plus près.
Tchip.
J'étais occupée à préparer le déjeuner. Ish. Pourquoi ne pouvait-il pas y aller lui même?
En plus Fatou était allée au marché avec Xavier.

Moi je l'evitais depuis le matin parce que j'avais honte.
Pas pour ce qui c'était passé la veille. Non.
Mais ce matin là, je m'étais réveillée par plus grand des mystères dans ses bras.

J'étais encore dans les vapes, mais le lit me semblait plus confortable que d'habitude.
Plus chaud, plus doux aussi.

J'allais me rendormir, mais je ne sentais plus le petit corps chaud de Mina. Alors je me suis réveillée en sursaut.
Devinez où, j'étais littéralement blottie contre lui.

Il s'était réveillé aussi, et semblait aussi surpris que moi.
On s'est séparés en sursaut, genre : " Putain, qu'est ce qu'on faisait collés l'un à l'autre "?

Mina était encore passée de l'autre côté du lit. Elle faisait ça tous les jours. Elle se couchait au milieu, mais Je ne savais pas à quel moment elle

Je fis la sourde oreille.

À la quatrième sonnerie!

- Milou! La porte!

Je partis ouvrir malgré moi.

Hayad Aïdir se tenait sur le pas de la porte avec son éternel sourire carnassier.

J'allais lui demander ce qu'il foutait là quand je remarquais une dame derrière lui.
Une Dame avec un visage très familier qui me regardait curieusement.

- Bonjour chère belle sœur ! Dit Hayad.

J'étais tellement surprise par sa présence que j'avais oublié de les faire entrer.

Je répondis à son salut et m'effacai pour les laisser entrer.
La femme me regardait avec insistance.

J'étais entrain de refermer la porte quand j'entendis Amine dire:

- Maman? Que fais tu là?

Je retiens mon cri de stupeur avec peine.

Quoi?

Sa mère? .

Déjà?

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Pardon mais...je t'a...