Bien dans ma peau
Ecrit par Saria
***Trois mois plus tard***
***Maïté***
J’écoute attentivement les propositions que me fait Monsieur Chevillant… On est installé dans son bureau. C’est un expatrié français qui est dans les BTP ici au Bénin… A part le fait qu’il soit avenant et avec lui on a la certitude de ne pas être grugé, il s’exprime très bien en langue fon*…Rire je vous promets !
Je suis passée le voir parce que je voudrais faire l’isolation phonique de la chambre de Loan. Mon objectif est de lutter contre tous les types de bruits qui pourraient le perturber, qu’ils soient aériens transmis par l’air (TV, musique, voix humaines ou animales etc.) ou solidiens (transmis par vibration de l’enveloppe ou la structure du bâtiment (impact de pas, impacts de chute, bruits d’ascenseurs, de lavabos, de machines électroménagers etc.).
C’était lui qui avait procédé aux aménagements que j’avais faits dans cette même chambre en intégrant l’appartement : nous avons séparé la chambre de la salle de travail qui est en même temps la salle de jeux.
Lorsque mon téléphone sonne, je m’excuse et je décroche. C'est mon chéri...Tobi ... Sa belle voix grave m’émeut tout de suite et je me mets à sourire bêtement.
Moi : Allô ?
Tobi : Allô bébé…On se voit toujours ce soir ?
Moi : Oui
Tobi : Tu veux que je vienne te chercher ?
Moi : Non…Je finis une course et je te rejoins
Tobi : Ok
Ouiiiii je suis heureuse ! Pour la première fois de ma vie je suis bien. Vous trouvez que c’est rapide ? Que je devrais réfléchir ? Mais non, je n’en ai pas envie. C’est peut-être repoussé le problème mais ça fait longtemps que personne... Je veux dire un homme n’avais autant pris soin de moi. Je voudrais juste en profiter un peu, je voudrais panser les plaies occasionnées par les coups de la vie…Je voudrais vivre comme les jeunes femmes de mon âge. Je ne regrette pas Loan mais j’étais moi-même une gamine quand il est arrivé et depuis pas un moment de répit… Alors pardon mais j’ai envie de goûter et de m’enivrer à cet élixir que m’offre Tobi ! Si je lui parle maintenant je le perdrai… Je vais attendre encore un peu avant de lui dire. Depuis qu’on est ensemble, je suis une femme épanouie….
Ce soir je n’ai aucun rendez-vous prévu, du coup qui sait je
vais passer la nuit avec mon chéri. Je me dépêche de finaliser avec
l’entrepreneur. Il me demande près de 2.000.000 de FCFA pour me faire un
travail propre TTC. Hum je ne les ai pas encore, car je viens de faire le
virement de la dernière tranche pour la scolarité de mon petit homme.
***Quelques heures plus tard***
A peine arrivée chez Tobi, je me change pour me mettre à la cuisine. J’ai commencé à sortir les ingrédients nécessaires pour le repas de ce soir quand je le sens juste contre moi. Il avait enfoui son nez dans mes cheveux…Krkr… Heureusement que j’ai fait mon shampoing ce matin sinon hum !
Tobi : J’ai un peu faim, je peux manger une pomme ?
Moi : Non !
Tobi : Tu ne veux pas qu’on se fasse un resto vite fait ?
Alors je me tourne vers lui la mine sévère…Lui, il ne sait pas qu’on ne refuse pas de manger le repas de sa doudou ?! Si c’est une maladie je vais le guérir net.
Moi : Tu ne veux pas manger de ma cuisine ? Ou bien il y a déjà des tantines qui viennent te faire à manger et du coup tu ne veux peux manger ce que je fais ?
Tobi : Oh !
Moi : Ce n’est pas oh ! Dis-moi en même temps que je sache. La dernière fois tu as tellement insisté que j’ai dû laisser tomber. Aujourd’hui tu veux remettre ça.
Tobi (câlin) : Pardon chérie, je ne savais pas que tu le prendrais comme ça… En fait pour tout te dire je ne voudrais pas que tu te décarcasses alors que tu t’échines avec Loan, ton travail au centre…C’est tout !
Moi : J’ai besoin de prendre soin de toi…Sinon je me sens comme inutile…Comme si je recevais sans donner…
Tobi : Ok…c’est compris...Mais en même temps ce n'est pas un concours tu sais?
Moi : Oui je sais...Mais j'en ai envie
Il me fait un smack sur le sommet du crâne et passe à un autre sujet.
Tobi : Dis-moi tu étais où cet après-midi quand on se parlait…
Moi (coupant des légumes) : Chez un entrepreneur BTP, tu sais les bruits continuent d’excéder Loan et je voudrais bien insonoriser sa chambre.
Je lui explique un peu mes attentes, il m’écoute attentivement comme à chaque fois que je lui parle de moi, de mon fils, de mes projets.
Tobi : Hum…Ça doit être cher ça non ?!
Moi : Oui oui, on tourne autour de 2.000.000 ….Je ne les ai pas encore mais je vais m’organiser d’ici la fin de l’année je vais le faire.
*** Tobi***
Je la trouve tellement brave ! Elle ne demande rien à personne, elle planifie sa vie et avance. La dernière fois j’ai dû batailler dur pour lui offrir un parfum. Je voyais bien qu’elle le voulait mais à la dernière minute elle y a renoncé. Je suppose qu’elle cotise chaque franc pour son enfant.
Pendant qu’elle continuait de m’expliquer, je l’écoute et lui pose des questions. Je réalise que je suis amoureux. J’aime cette fille ! Je ne m’étais pas retrouvé dans une telle situation depuis mes années de médecine. C’est vous dire à quel point ça remonte loin hein ! Pourtant des femmes sont passées dans ma vie.
Mon regard se porte à nouveau sur elle : j’aime tout
chez elle sa façon de secouer la tête quand elle est dépassée, de tirer sur ses
mèche de cheveux quand elle réfléchit, son regard brillant quand elle veut me
raconter un truc sur Loan. J’ai imprimé chacune de ses mimiques, son rire que
j’entends de plus en plus ces dernières semaines. Je ressens en moi cette forte envie de la protéger. Je sais qu'il y a pas mal de zones d'ombre dans sa vie. J'ai la tête pleine de questions, les hypothèses les plus incroyables me traversent l'esprit. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles nous n'avons pas encore sauté le pas.
Oui je l'avoue je ne connais pas encore Maïté au sens biblique. Je sais qu'elle s'interroge également là-dessus. Mais mon instinct me souffle d'attendre. Je ne saurais vous dire pourquoi.
J'attends qu'on finisse de manger avant de lui faire la surprise que je lui ai réservé. Je l'attire vers moi sur le canapé et lui tend un bout de papier. Elle le prend et me lance un regard interogateur. Sa réaction est presque immédiate
Maïté : Mais c'est un chèque
Moi : ...
Maïté : Un chèque d'un million...Mais à quoi ça correspond?
Moi : Avant que tu ne penses même à refuser c'est pour la chambre de Loan...D'ici la fin d'année c'est long, l'argent n'est pas un problème pour moi et tu ne m'as rien demandé
Maïté : Mais...
Moi : La discussion est close...Demander de l'aide ou accepter de l'aide des autres de temps en temps ne te tuerait pas chérie.
Elle éclate alors en sanglots. Eh les femmes! C'est encore quoi ça, c'est vrai je ne m'attendais pas à ce qu'elle me saute au cou mais je ne m'attendais pas aux larmes non plus?!
Moi (dépassé) : Hey!
Je la prends dans mes bras pour essayer de la calmer. Je ne sais pas à quel moment tout a changé nous embrassons avec passion, je lui enlève son haut et ma bouche se pose sur l'un de ses seins. Elle gémit, je réitère ma caresse en lui mordillant le téton pendant que l'une de mes mains descend plus bas et se fraye un passage dans son intimité elle se cambre.
Maïté : Tobiii!!!
Je réalise ce qui est entrain de se passer alors je me redresse et essaye de mettre de l'ordre dans ma tenue.
Moi : Rhabille-toi s'il te plaît
Maïté : Mais...Pourquoi?
Moi : Je t'en prie
Maïté : Je ne comprends pas explique moi au moins...J'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas? Ce n'est pas la première fois que tu mets fin à une de nos étreintes
Je me redresse nerveux je passe la main sur ma tête. Comment lui parler sans la heurter?
Moi : Heu...Maïté ce n'est pas simple...Mais comment dire je ne te sens pas totalement avec moi...Il y a une part de toi qui m'échappe...Crois-moi j'ai une folle envie de toi mais je suis bloqué
J'ai débité mon discours en évitant soigneusement son regard, lorsque je la regarde à nouveau je vois de la peine dans ses yeux. Cela dure une fraction de seconde, je me demande si je n'ai même pas rêvé. Elle se rhabille en silence et je la raccompagne chez elle.PS : Donnez-moi des ailes pour m’envoler avec vous ! Likez et surtout commentez !