C'est lui qui a commencé !
Ecrit par Ibiki
- Lucas -
C'est vrai que c'est une idée des plus farfelues. Je ne sais pas vraiment je me suis motivé pour venir ici. Tsssp. Le courage c'est quelque chose. Je frappe à la porte. Il vient ouvrir sans tarder. Il me regarde intensément.
Donc c'est lui. Je m'attendais à autre chose. Il est plus impressionnant sur des photos que physiquement. J'ai pu avoir des informations sur lui, ça n'a pas été très compliqué. J'ai juste eu à activer les réseaux.
- Qu'est-ce que vous voulez ?
Il est sur la défensive. Il me regarde de la tête aux pieds.
- Il faut qu'on parle. Je peux entrer ?
Sans attendre son accord, je pénètre dans son appartement. Il a plutôt bon goût, c'est très épuré, des couleurs sobres. Tout est parfait. Je parie que c'est Nayanka qui a eu à faire ça. Je m'asseois rapidement. Il se tient toujours sur le pas de la porte. Il me regarde, et se dirige vers moi. Je vois la tension qu'il a du mal à dissiper contracter sa mâchoire.
- Je vous ai vu au restaurant tout à l'heure. Vous voulez quoi? Dit-il fermement.
- La question est plutôt : qui suis-je ? Et non celle là. Je vais vous devancer. Je suis Lucas, je précise, Lucas Eyoum. vous avez sûrement entendu parler de moi.
À l'écoute de mon nom, il reste un moment surpris puis se raissaissit.
- Et ?
- Il est important qu'on parle de ma femme, mon épouse...
- Vous avez fini d'espionner et vous venez maintenant chez-moi ? Parler d'elle? Vous êtes sérieux ?
Je sentais la colère monter. Tu es costaud c'est vrai, mais si tu essaies de faire la connerie de vouloir te battre avec moi, tu vas regretter.
- Je viens dans l'espoir qu'on parle,
- De quoi? Vous savez quoi? Sortez de chez-moi. Sinon je vous fous à la porte tel que le misérable que vous êtes! Dit-il.
- très bien. Mais avant ça, je vais vous dire, éloignez-vous de ma femme.
Je me lève et me dirige vers la porte. Il tient encore le poignet de la porte. Arrivé à sa hauteur il me lance :
- Plus pour longtemps. Et en racolant chez votre rivale, vous ne faites que perdre énormément de poids à mes yeux.
Il me regarde droit dans les yeux. J'ai une envie de le frapper violemment, mais je ne dois pas le faire. Ce jeune homme...
- Petit frère, tu ferais mieux de trouver une femme de ton âge pour faire ta vie avec elle.
Il sourit, tout doucement.
- Vous me faites vraiment pitié.
Il me claque la porte au nez. La douloureuse ? C'est de voir cet énergumène si sûr de lui.
- Nayanka -
Encore aujourd'hui je n'ai pas vu le temps passer. On dirait que je vis pour le travail. Je devais aller manger avec Dave, mais je suis tellement épuisée moralement et physiquement que je préfère rentrer directement. Je sais qu'il va se plaindre. Ça fait des jours qu'on ne s'est pas vu. Ce n'est pas une question de temps, c'est juste que...
Arrivée à la maison, tout est calme. Je me demande bien où est mama Inès. À cette heure elle est déjà devant Novelas TV. C'est vraiment calme. Sophia n'est encore rentrée, Nathaniel non plus. Bon je vais profiter pour aller chercher un verre d'eau. Je me débarbouille et je redescends. La porte de la chambre de maman Inès est entrouverte. Je suis des gazouillis de bébé. Hum. Il ne dort pas. Je m'approche du lit. Il est couché, sûrement il vient de se réveiller. Il se met à me sourire, tout en battant des pieds et des bras. Je me demande bien où est sa mère, qui est sa mère, pourquoi l'avoir abandonné ?
C'est troublant. Aucun doute c'est bien son enfant. Il est pareil que Nathaniel à cet âge. Puff. Better je sors. J'ai déjà assez de problème comme ça. Dès que je tourne le dos, il se met à pleurer.
- Non. Non. Tu ne vas pas me faire ça. Je ne vais pas te porter mon cher ami.
Dès que je parle il se calme, je reprends mon chemin, il se met encore à pleurer. Je me retourne rapidement vers lui et le prends dans mes bras. Seigneur, sois mon témoin.
- Ok. Ok. Ça va. Où est même passer mama Inès ? Si c'est pour être sur mon dos, elle est forte.
Il rit, un rire contagieux. Je vais avec lui dans le séjour. Je le pose confortablement sur le canapé. J'allume la télé, je l'observe. Il est très concentré, gazouille de temps en temps. On dirait qu'il comprend ce qu'il voit.
- Est-ce qu'on met un bébé devant la télé n'importe comment ?
C'est mama Inès ! Elle est déjà entrée avec beaucoup de bruits. Elle l'a laissé seul, et vient crier. Décidément certaines choses ne vont jamais changer.
Elle s'empresse de prendre le bébé dans ses bras, ce dernier lutte avec énergie pour qu'elle le laisse. Impuissant, il se met à crier!
- Pardon, ça va. Tsuip. Tu aimes trop crier, dit mama Inès en le remettant à côté de moi sur le canapé. Nayanka, le bébé ci t'aime hein.
Elle se mit à me raconter sa journée, bien-sûr elle a omis le passage où elle a laissé le bébé seul. En tout cas, c'est pas vraiment mon affaire, bientôt je ne serai même plus dans cette maison.
- David Alexandre -
Je savais que se type je l'avais déjà vu. Son visage me disait quelque chose. Ses traits m'étaient vraiment familiers. J'ai eu cette impression au restaurant, mais c'est quand je l'ai vu devant ma porte que j'ai su qui il était. Ce type, un vrai prétentieux, il espérait quoi? Venir m'écraser la gueule, en plus chez-moi ! Tsssp. Il pensait m'intimider sûrement. Pauvre con.
Mais s'il est venu ici, ça veut dire qu'il est dans un état d'inquiétude. Il voit les choses lui échapper et il fait ce qu'il peut. C'est qu'il se rend compte que Nayanka est vraiment sérieuse quand elle lui parle de divorce.
Mais de là à venir chez-moi ? C'est vraiment grave. Il doit être en grande panique. Il a fini de gérer ses multiples maîtresses et veut me prendre Nayanka ? Il sait ce que j'ai fait pour l'avoir? Il rigole s'il pense que venir ici chez-moi serait un moyen de me dissuader.
Entre temps elle a encore annulé notre rendez-vous. Je ne sais pas ce qui est en train de se passer, mais si je rigole je vais la perdre. Je vais aller la chercher. Oui je vais aller là-bas. Il est bien venu chez-moi n'est-ce pas ? Et bien moi aussi j'irai chez-lui.
Au volant de ma voiture je sais très bien que ça risque tourner au vinaigre, mais je m'en fous royalement. Oui je fais le gamin impulsif. Je me gare pas très loin de chez-eux. Je lui fais un texto. << Je suis garé pas loin de chez-toi>>. Sa réponse ne tarde pas : << chez-moi comment ? T'es où exactement ?>>. J'imagine Nayanka en panique. << Dans ton quartier à mballa 2>>. Aucune réponse. J'attends une quinzaine de minutes et puis j'entends des coups secs sur la vitre .
- T'es fou? C'est quoi ton problème ?
Elle est toute énervée.
- Tu ne veux pas me voir depuis, je le sais. Tu me manques.
Elle sourit, j'ai l'impression qu'elle est moins contrariée.
- Tu montes?
- hein? T'es pas bien dans ta tête ! Monter où ?
- Dans la voiture..
- Non... Il faut t'en aller, on se verra demain. Promis.
- Même pas un bisou ?
- Qu'est-ce qui t'arrive ? Vas t'en avant que Lucas ne débarque comme par magie.
- Il sait que tu ne veux plus de lui...il
- il ne s'agit pas de ça ! C'est la maison de mes enfants... S'il te plaît vas t'en..
Elle finit à peine sa phrase que des phares sont projetées sur nous. Les camerounais et le manque de civisme. Franchement qui fait ça ?
- Donc maintenant tu as trouvé plus intéressant de venir chercher ma femme chez-moi.
À peine j'ai eu le temps de reconnaître la personne qui parlait que je reçois un coup de poing en plein visage...
- Mama Inès -
Je les regarde tous les deux. Je cherche les mots. Il est affalé sur le canapé, la chemise déchirée, des gouttes de sang sur le torse, l'oeil gauche poché. Il respire à grand coup. Elle est juste assise, elle est très calme. Un peu trop même.
- Pourquoi tu as frappé ce jeune garçon ? Qui c'était même d'abord ?
- Demande lui, lance Lucas en pointant da femme du doigt.
Je la regarde, cette dernière me fixe sans rien dire.
- Le scandale de cette histoire ! C'est pas possible. Tu aurais pu lui parler ! Directement tu sautes sur lui et tu le bats comme un sauvage ! C'est quoi ton problème !? Tu peux me le dire?
J'étais en colère. Le scandale ! Le quartier est sorti pour voir le spectacle ! Quelle honte!
- La honte ! Tout le quartier est venu vous regarder! Vous imaginez ce que les gens vont dire et penser?!
- mama! Je me fous royalement de ce que les voisins vont dire, faire et même penser ! Il s'agit de Nayanka ! Il-s'agit-de-ma-femme! C'est clair ! Répond Lucas.
Il se lève et s'avance vers elle.
- Il vient chez-moi ! Dans la maison où mes enfants vivent ! Il vient chercher ma femme chez-moi ! Donc il est habitué à venir sous mon toit ! Qu'est-ce qui te passe par la tête ? Dit Lucas en colère.
- T'es sérieux? C'est toi qui ose me parler du caractère sacré de cette maison ? Toi? Quand tes multiples maîtresses défilent ici c'est ok..
- Tu vas dire quoi aux enfants quand ils vont demander contre qui leur père s'est battu ? Tu vas leur dire quoi? Dit Lucas.
- Ah je sais très bien ce que je leur dirai, mais saches que ça va suivre les explications sur l'apparition du bébé, où encore sur cette psychopathe qui est venue m'agresser dans cette maison un matin !
Je ne les écoute plus. J'ai essayé de leur demander de se calmer. Je comprends finalement qui est l'inconnu qui s'est battu contre Lucas.
J'ai bien envie de dire à Nayanka que faire venir son amant ici n'est pas bien, mais en comparaison son mari n'a fait que prêché par le mauvais exemple.
Je les regarde et c'est bien triste. Ils se déchirent. Je doute sur le fait qu'ils puissent encore vivre sereinement sous le même toit. Tellement d'obstacles. Je veux qu'ils redeviennent ces deux enfants inséparables de l'époque, mais tellement de choses ont changé. C'est de ta faute mon fils, c'est de ta faute Lucas.
Tsssp. Seigneur viens nous éclairer.