Chap. 4 : Une nuit bien courte…
Ecrit par casanova
A Cotonou…
La mère de Fèmi était excédée par les propos débités par son mari qui
n’avait cessé d’essayer de la convaincre que Leur fille devait
immédiatement rencontrer quelqu’un, un béninois de préférence
soutenait-il, car pour lui le fait que la jeune fille n’ait point
jusque-là fait allusion à un quelquonque prétendant à chaque fois que
la question lui était posée semblait inquiétant.
- Kilodé (qu’est ce qui ne va pas) Farouk
Madame Olatoundji ne prononçait le prénom de son mari que lorsque son exaspération avait atteint la limite du non-retour.
- Ta fille a à peine 24 ans et tu parles déjà de la marier avec je ne sais qui
- Femme est ce que tu écoutes au moins quand ton mari te parle
- Je ne fais que ça Monsieur mon mari
- Très bien, je n’ai jamais parlé de mariage immédiat mais plutôt de lui présenter quelqu’un.
- Et c’est qui ce quelqu’un ?
- C’est le fils d’OKORO
- Le NIGERIAN ?
- C’est juste son père qui est nigérian car sa mère elle est yoruba, en
plus une union avec une famille aussi puissante qui a la main mise sur
le textile et l’agro-alimentaire au Sud du Nigeria tu imagines ce que
ça représente .
- Tu ne le fais que pour tes intérêts en fait !!
- Mais pas du tout, la dernière fois qu’on s’est rencontré, c’était au Mariage du fils des ISSIAKA et là on a échangé un peu.
- …
- Il dit que son fils vient de finir ses études Aux Etats unis et se rend en France pour des stages.
- ….
- Son fils semble être exactement comme ta fille.
- C’est-à-dire ?
- Très têtu, et pas trop versé dans la pérennisation de nos cultures
- …
- Pour lui l’idéal serait qu’il épouse une fille de bonne famille, une
fille comme la nôtre. Sais-tu au moins qu’il a mené sa propre enquête et
sait même que Fèmi fait ses études en France ; Il sait même qu’elle a
terminé major de sa promotion il y a 3 ans.
- Et c’est en cherchant à se marier qu’elle a réussi cet exploit on lui a dit ?
- Haa OLORUN (Seigneur Dieu) qui te parle de mariage déjà ? Ecoute au moins ce que je dis pour pouvoir m’aider
- T’aider à quoi ?
- Il veut qu’on organise une rencontre entre les deux.
- Et tu as accepté ?
- Mais toi aussi j’allais refuser ? qui peut dire Non à OKORO ?
- Ta fille mon chère c’est une forte tête et j’ai déjà pitié du fils ton chère OKORO .
- Tu vois maintenant à qui ta fille ressembla en réalité .
- A qui ?
- Mais à sa mère, en réalité sous tes airs de bonne mère de famille tu es une femme rebelle et obstinée .
- Haa ok on verra comment la femme rebelle va t’aider à convaincre ta fille de rencontrer ce fameux fils d’OKORO .
- Ho Femme, tu sais que tu me complètes, sans toi je deviens quoi .
La femme éclata de rire, sans doute en imaginant la réaction qu’aurait eue Fèmi si elle avait assisté à cette scène.
- Tu aurais été un peu plus romantique devant Fèmi qu’elle se serait Bâtit un autre point de vue sur notre culture .
- Non le problème avec Fèmi c’est qu’elle a trop foutu son nez dans les choses des blancs .
- Oui c’est vrai mais moi-même j’ai étudié Belgique pourtant j’ai
toujours eut confiance quand mon père prenait des décisions que j’aurais
voulu prendre moi-même.
- Peut-être aussi que je n’ai pas su comment lui inculquer l’amour et le respect de notre culture.
- La vrai raison c’est que toi et ta fille vous vous ressemblez trop.
Dès qu’on lui tient tête elle se braque. J’espère qu’il est vraiment
patient le fils d’OKORO ; Il le faut s’il veut avoir une petite chance
avec elle .
- A ce qu’on m’a dit c’est totalement l’inverse .
- Humm ?
- Il parait qu’il a tenu tête à son père qui a maintes reprises a voulu lui donner une femme de force.
- Mais alors pourquoi tu crois qu’il va accepter rencontrer Fèmi ?
- Ha il parait toujours qu’il a dit à OKORO qu’il n’acceptera sa
proposition d’épouser une femme Nago ou Yoruba que lorsqu’il trouvera
une qui sera son égale.
- Son égale ?
- Oui oui, Une
qui aurait fait de longues études et avec qui il pourra discuter et
même se disputer. En gros une femme qui pourrait lui tenir tête. Une
femme non soumise.
Sa femme toujours très surprise par cette façon de voir les choses poursuivit .
- Il me plait bien ce jeune homme .
- Comment ça il te plait bien ?
- Bien sûr sa façon voir les choses, en fait il ne cherche pas une femme mais une compagne, une partenaire, une coéquipière.
- C’est certainement un autre passionné de la culture occidentale. Je
pense même qu’on ne devrait plus envoyer nos enfants y étudier.
- Pourquoi ?
- Mais toi-même regarde, est ce qu’un homme saint d’esprit peut rechercher comme épouse une femme qui lui tiendrait tête ?
- Mais pourquoi tu lui donnes ta fille alors si tu trouves qu’il est fou.
- Mais parce que qui s’assemble se ressemble. ça ne t’a jamais inquiété
que Fèmi ne te parle jamais d’un homme qui soit au moins son ami ?
- C’est vrai mais elle a peut être décidé de se consacrer à ses études qui sait ?
- Non non pas du tout, au fond de toi-même tu sais que le caractère de
ta fille découragera beaucoup d’hommes qui voudront lui faire la
cours.
- Elle s’adoucira avec le temps ne t’en fais pas et
d’ailleurs la dernière fois que j’y étais j’ai remarqué qu’elle était
moins sur la défensive et beaucoup plus ouverte au dialogue. Ta fille
change..
- Le jour va bientôt se lever, comment on pourrait organiser cette rencontre sans que ça en a l’air dis-moi.
- Ce sera difficile, faudrait peut-être qu’on lui dise tout en avance non ?
- Tu crois ?
- OKORO l’a dit à son fils non ?
- Non non il lui a juste dit qu’une jeune cousine lointaine résidant en France l’aider.
- Une cousine ?
- Bien sûr, tu ne savais pas que la mère d’OKORO était une OLATOUNDJI ?
- Ha je comprends mieux
- Quoi ?
- Tu ne t’es pas dit pas dit un seul moment que cette proposition venait de là en fait ?
- Oui j’ay ai pensé au début mais bon il parait que c’est ISSIAKA qui lui a parlé de notre fille.
- Ok, Une autre solution serait peut-être de rester dans la logique d’OKORO
- C’est-à-dire ?
- On peut dire à Fèmi que le jeune homme est son cousin éloigné qui
débarque en France pour faire des stages et qu’il n’y connait personne.
- Tu vois comment tu es forte ?
- Forte hein, tu sous estimes Fèmi
- Non mais toi aussi, elle n’y verra que du feu
- Peut-être mais comment ça va marcher si aucun d’entre eux ne se doutent de ce qui se trame
- Laissons les être amis, ensuite on verra comment s’y prendre, il va y
rester 6 mois, c’est beaucoup 6 mois et plein de choses peuvent se
passer en une période aussi longue.
- Au fait il compte rester à l’hôtel tout ce temps-là ?
- Oui le temps de payer un appartement à Paris m’a dit son père.
- C’est étrange qu’OKORO le tout puissant n’ait pas un appartement en France
- Il en a même Deux, Un à Toulouse et un à Lyon .En fait ce qu’il
proposait au départ c’est que notre fille héberge son fils le temps
qu’il se trouve son propre appartement, chose que j’ai immédiatement
refusé .
- Mais pourquoi ?
- Est-ce qu’on sait exactement qui il est ? Je connais OKORO pas son fils, mais pour ça je fais confiance à ma fille.
- Tu as raison, quelle imprudente je fais.
- Il est déjà 6h, je crois qu’on peut l’appeler.. .
A paris ….
- Fèmi
- Oui ?
- C’est ton portable qui sonne je crois
- Haa oui ? il n’est que 6 h du matin pourtant.
- Comment tu sais que ce sont eux ?
- (sourire) c’est exactement à l’heure-là qu’ils m’appellent, surtout
les samedis matin à croire que chez eux la grâce matinée n’existe plus
du tout .
Fèmi s’était apparemment remise du traumatisme de
la veille, mais sans se douter de ce qui l’attendait à l’autre bout du
fil ….