Chap 7

Ecrit par kony ariane

Ma' Hamid

Je me suis réveillée, il y a quelques minutes et Allah m'est témoin, je ne sais pas ce que cette petite m'a fait mais ça m'a soulagé.

J'ai envoyé une des domestiques, me la chercher. 

 Je la regarde s'avancer vers moi , l’air un peu dans les nuages. 

Je me demande bien ce qui leur arrive à  elle et son mari, et ce dernier n’était pas au courant du fait que sa femme se soit sentie mal. 

Rachad aussi ces derniers jours se montre proche de son frère. Je veux comprendre.


-Ma', tu es réveillée…comment te sens tu ? As-tu besoin de quelque chose ? Je te fais apporter ton repas.

-Soliath ! Venais-je de crier. Viens assied toi.

Elle me regarde interdite et moi je tapote la place vide de mon lit. Une fois qu'elle fut assise,


-Je ne suis pas ta mère, mais je te bénis. Tu as des problèmes avec ton mari au point où tu es parti de la maison, mais tu es revenu pour prendre soin te toi. Allah permettra que tes enfants le fassent pour toi.

-amine Ma', mais je n'ai aucun problème avec mon mari

-je suis vieille, sénile,  mais pas aveugle…

C’est à ce moment  là que ce garçon s’amène.  Je ne peux même pas avoir la paix dans mes appartements.

-Salam Ma'

-Salam Abdallah

-je venais  prendre de tes nouvelles,  je t'ai apporté ton dîner. Si tu as besoin de quelque chose n’hésite pas

-Abdallah…

-oui Ma' ?

-sors de ma chambre, ton frère et toi êtes une honte pour votre pauvre mère. Mon autre fille a des obligations dans la famille de son mari ; ils sont à l’étranger.  C'est ma deuxième fille qui dès l’instant où elle a su, est arrivée et elle a pris soin de moi. Ma fille, aide moi à  manger

Cet enfant  me prend pour une gamine. S’il est venu jusqu’à mes appartements c'est pour sa femme.

Maintenant qu'il est venu, elle ne se confiera pas à moi.

Après quelques bouchées,  je fus repue. Avec l’aide de Soliath,  je me rendis à  la salle de bain. J'avais besoin de me rafraîchir.

Abdallah était ressorti avec le plateau,  nous laissant seules. Elle me fît un nouveau massage. Après qu’elle eut fini, elle s’assit dans le fauteuil en face de mon lit.

-Tu fais quoi assise là ? Tu peux t'en aller.  Le sosie de mon défunt mari t'attend. Je parie qu’il arpente le couloir de long en large. Tu sais, la vie de couple n’est pas chose facile. Il y a des choses que l’on n’oublie pas, des choses que l'on souhaite ou pas pardonner. Tant qu’Allah te donne la force de tout affronter, tout est possible, mais si un doute s'empare toi aussi minime soit il alors, prie beaucoup afin que la providence divine t'éclaire.

-merci Ma' pour tes conseils

-vous, les enfants d’aujourd’hui vous ne savez rien.  Nous de notre temps, quand ton mari t’offense, tu lui fais ça bien et après tu l'ignores.

-ah Ma', tu me mets mal à  l’aise là.

-c’est ton problème, maintenant sort de ma chambre. Tachez de parler ton mari et toi et apprend à t'affirmer !


Je suis vraiment touchée par sa démarche. Elle a très bon cœur. Moi qui lui mène la vie dure, elle est là  à  prendre soin de moi.


 
 

Solène CODJO

Je suis perdue. Ma' ne m'aime pas je l'ai toujours su, mais aujourd’hui elle a été particulièrement gentille. Ce n’est pas dans ses habitudes. En plus, elle m'a donné des conseils. 

Joue t’elle la carte de l’hypocrisie ? Prépare t'elle un nouveau plan ? Dans tous les cas, je reste sur mes gardes. Ne dit on pas que chat échaudé ne craint pas l'eau froide ?

J'ai refermé la porte de la chambre de Ma'. Je reste un moment dans son séjour, car je crains de tomber sur Abdallah. 

Lui et moi sans échanger de mots avons fait l'amour de façon passionnelle. Je n'ai rien prémédité, je n'ai pas résisté, j’ai fini par y participer sans mot dire.

Je ne regrette pas avoir fait l’amour avec lui, mais je me demande si s’était la bonne solution.

Il a douté de mon amour, il m'a battu, m’humiliant ainsi,  bafouant ma dignité de femme.


Si je lui ai pardonné ? Pas du tout, mais mon amour pour lui est si grand. Je suis bête, dira t'on mais mes sentiments pour lui, sont si forts.

Suis-je prête à le perdre ? 

Suis-je prête à mettre un terme à  ce mariage qui a mis de la distance entre mes parents et moi, pour finalement les perdre à jamais ? Suis-je prête à pardonner à Abdallah de ne pas avoir su me protéger de sa famille causant la perte de mon premier bébé ? 

Pourrais aller de l'avant en sachant que par ce mariage, j'ai perdu une partie de moi ? Mon Dieu éclaire moi.

 

Je sors de là, d’un pas décidé,  troublée par toutes mes interrogations.

J’étais lancé, quand je sentis que quelqu’un marchait dangereusement derrière moi. Est-ce Abdallah ? M'as t’il entendu ? Ai-je réfléchi tout haut ?

Quand mon bras fut enserré, je me retournai et par réflexe je levai mes bras devant mon visage, les yeux fermés comme pour me protéger.

J’étais figée, attendant ma sentence, qui tardait à  venir. Je sentis que mon bras fut lâché et là,  je réalisai qu’il n'avait pas été serré.  C'est la peur qui m'a donné cette impression.

Quand enfin j’ouvris mes yeux, je constatai que j'avais toujours mes bras en bouclier sur mon visage, et Abdallah se tenait devant moi, les yeux embués de larmes. Il fit un pas vers moi, mais par instinct,  je fis un en arrière.

-Ma Solène,  mon amour, je voulais juste parler avec toi…

Je ne sais pas pourquoi,  mais je me suis enfuie, presque en courant. Je pris la direction de ma chambre, car je devais récupérer mon sac avant de rentrer chez Soraya où je séjournais toujours. Mes larmes coulaient, j’ai eu peur de lui… Quand je me retournai, il était au pas de la porte, la tête baissée.

-mon amour, je viens de réaliser la grandeur et la profondeur de ma bêtise. Tu as peur de moi ? Solène ?

-snif, non

-Mon bébé, je ne veux t'obliger à rien. J’ai déconné et crois bien que je regrette. J’attendrai que tu me pardonnes, j'attendrai que tu oublies ma faute, j’attendrai le temps qu'il faudra mais donne nous une chance.

-je vais rentrer, il se fait tard…

-Et si tu restais ce soir, rien que ce soir. Je ne te toucherai pas. Je veux juste que tu dormes ici. Je dormirai dans notre salon si tu veux. Je veux juste te savoir là. Ne me refuse pas ça.  Je comprendrai si c’est au-dessus de tes forces.


Après sa dernière phrase, il se met sur le côté,  libérant le passage.

Je vais y aller avant que les choses ne dévient. J’allais franchir la porte quand il me rattrapa et me colla dans le dos.


-mon amour, je t’aime comme un fou. Ne l’oublie jamais.

Ça été plus fort que moi, j’ai laissé tomber mon sac et je me suis retournée face à lui. Sur la pointe des pieds, je lui donnai mes lèvres pour un baiser passionnel. Nous nous sommes embrassés durant une éternité. Il m'a attiré jusqu’au canapé de notre petit séjour, s’est assis et m'a fait asseoir sur ses cuisses.

-Abdallah…S

-Non mon cœur, ne dis rien. Restons là quelques minutes. J'ai besoin de m’imprégner de toi, de ton parfum. Je suis si désolé pour tout. Mon regret est grand.

 


Rachad Hamid

Je sais tout ce qui se passe dans cette maison,  Soliath est toujours là et à  l'heure actuelle elle doit être sur le point de se réconcilier avec mon idiot de petit frère.

J'ai une dernière carte à  jouer, pour porter le coup fatidique. Je n'en peux plus de les voir ensemble.

Pour l'heure, profitez bien les tourtereaux ; la fin de votre histoire d'amour est proche.

J’ai déjà procédé à la première phase de mon plan. La deuxième doit arriver au bon moment et je sais être patient.

 

-Abdallah mon frère,  comment a été la journée ?

En effet je suis venu jouer mon rôle.

-Rachad, entre. La journée a été meilleure que je ne l’aurais imaginé

-j'ai vu la voiture de Soraya, mais la servante m'a fait savoir que c’est notre femme qui est là

-heu…oui effectivement

-ça tombe bien. J’ai à  vous parler

- donne-moi une minute, nous descendons.

-si ça ne vous dérange pas je voudrais que ce soit ici, loin des oreilles indiscrètes.

-ok je reviens.

Il a refermé la porte. Au bout de quelques secondes,  la porte s’ouvre sur Soliath

-bonsoir, notre femme. Allah est bon. Ça fait plaisir de te savoir avec nous

-bonsoir Rachid, merci

Je lui fis la bise et elle céda le passage. Une fois installée ;

-Soliath, comme je le disais tantôt je suis heureux que vous ayez surmonté ce problème. Merci d'avoir  pris soin de Ma', elle ne fait que venter tes qualités.

Abdallah, pardonne-moi car je n'ai pas toujours été un exemple pour toi. La famille est très importante. Je ne parle pas de la famille large, mais la famille au sens strict.

Un homme et une femme constituent une famille, quand il y a des enfants c' est encore mieux. Vous devez être un pilier l'un pour l'autre. C'est vrai,   j’ai eu a faire des erreurs que je regrette et je prie Allah qu'il me pardonne. Ma' et moi ne vous avons pas rendu la tâche facile, mais vous avez toujours tenu bon.

Je ne vous souhaite pas de perdre la femme de votre vie. C'est la volonté d’Allah,  mais c’est dur.

Je sais combien vous vous aimez, donnez vous une chance.

Il vous faut communiquer et vous écouter. Que la paix d’Allah soit sur votre famille.

-Amine, 

venait de répondre mon cher frère et sa tendre femme. Abdallah poursuivit en ces termes ;

-Ta démarche me touche au plus haut point. Merci. Nous  tâcherons de mettre tes conseils en pratique.

-bon je vous laisse, je ne sais pas pour vous mais moi j ai faim.

-merci encore.



Soraya Hamid

Mon mari et moi sommes enfin rentrés. Solène a effectivement rejoint son foyer. J’espère qu'elle sait ce qu’elle fait. 

Même si j'aime frère, je refuse qu’elle prenne tous ces risques.  On se méfiait de Rachid et de Ma', maintenant c’est Abdallah qui est une menace.

J'ai rendez vous chez moi avec le détective, il dit avoir des informations. Mon rendez-vous étant dans 4 heures, je vais vite faire un tour à la maison famille voir Ma'.

Il est 8 heures quand je franchis la porte. Ils sont tous autour de la table pour le petit-déjeuner. Les enfants de Rachid aussi sont aussi installés. C'est un beau tableau. Rachid lui-même nourrit son deuxième fils.

-Assalamu alaykum

-salam, répondirent-ils tous en cœur

-ma fille, tu as fait bon voyage ? Viens installe toi à  mes côtés.

-Oui très  bon voyage Ma'. Comment te sens-tu ?

-il faut remercier ta sœur. C'est à  elle que je dois ça, par la faveur d’Allah. Elle s'est occupée de moi avec ses huiles magiques.

Je sens une légère  gêne entre mon frère et Solène.  Ce dernier n'a pas daigné me regarder dans les yeux. Il doit avoir bien honte.

Après le petit-déjeuner,  je donne à Ma' ce que je lui ai rapporté  et passe une heure avec elle dans sa chambre. Je rêve ou quoi ? Mère s'est elle cognée la tête ? Elle me parle de Solène avec tendresse et reconnaissance. Je la regarde,  les yeux pleins de surprises.

-Soraya, remercie Soliath. Elle n'a pas tenu compte de mon animosité à  son égard. Elle a pris soin de moi comme le ferait une fille.

-c'est Allah qui est grand. Elle a trop bon cœur.

-il est déjà 10 heures, tu devrais rentrer préparer le déjeuner de ton mari.

-oui Ma' je ne tarderai pas à  partir. Il dormait quand j'ai quitté la maison

- Comment peux-tu faire ça ? Tu dois lui demander la permission, même pour venir voir ta vieille  mère, il…

-je sais…il est mon guide sur terre. Je ne puis l’oublier, tu me le dis tous les jours.

-ok, on vous parle,  Soliath et toi pensez connaître mieux que moi votre aînée

-Soliath ?

-tu penses que je ne suis pas au courant qu'elle a eu un problème avec son mari, et que toi tu l'as prise chez toi ?

-bon au revoir maman, je vais y aller

-c'est ça, fuis.

Je suis sortie de ses appartements et me suis rendu dans ceux d’Abdallah et Solène.

-Soraya ?

-je ne viens pas pour toi Abdallah,  mais pour parler avec Solène

-tu me manques petite sœur

-tu peux lui demander de me rejoindre en bas ? Je rentre chez moi

Je lui ai tourné les talons et je suis descendu. 5 Minutes plus tard, elle est descendue.  Je lui ai fait part de ce que j’ai rendez-vous avec le détective  et que je la tiendrai informée.

 


Solène CODJO

La nuit que j'ai passée avec Abdallah, il y a six mois quand je suis revenue dans le but de prendre soin de Ma'  a été bénie. Je suis enceinte. 

Abdallah est devenu encore plus amoureux,  encore plus prévenant qu'au paravent.

Je suis sur un nuage. Je devais commencer à  travailler à la compagnie de mon feu beau-père, mais avec ma grosse difficile, j'ai été obligé de reporter. N’empêche je travaille de la maison, en étroite collaboration avec Rachid.

Ma belle-mère est un amour avec moi. Qui l’aurait cru ?

Je suis vraiment heureuse,  sauf que Soraya est un peu distante avec nous. Elle m'a d’ailleurs dit que le détective n'avait rien trouvé de concluant.


C'est l’anniversaire de mon mari. J'ai organisé une petite fête avec la complicité de toute la famille. En plus il a été élu, entrepreneur de l’année.  Je suis fière de lui.

Rachad m'a été d’une grande utilité.

Nous avons dû prendre la voiture d’Abdallah pour les dernières courses, car celle de Rachad est chez le mécanicien,  pourtant il y a d'autres voitures, mais bon.

 Abdallah récupèrera pour rentrer, celle de Rachid que le mécanicien  livrera au bureau. 

Mon mari croit que lui et moi dînons en-tête à tête dans un petit restaurant qui vient d'ouvrir.

J’ai essayée de le joindre, pour lui dire que j’étais en route mais il n'a pas décroché.

Rachad se gare à  la maison et nous constatons que mon mari est déjà là. Bizarre.


Je me dépêche de monter les marches, pour rejoindre notre chambre. Quand je pénètre notre appartement, il est assis face à la porte un verre den main et une bouteille à moitié vide.

-Bébé ? Que fais-tu ? Tu ne bois presque jamais de scotch…

-ferme la porte...


Je m’exécute. La peur s'empare de moi.


-Qu’est-ce qui ne va pas Abdallah ? On doit sortir et tu es presque ivre.

-je vais te le demander une seule fois et tu as intérêt à me dire la vérité.


Il me dépasse et ferme la porte à  clef et empoche cette dernière.


-Qui est l'auteur de cette grossesse ?

-quoi ? Tu as perdu la tête ou quoi ?

-Depuis quand couches tu avec Rachad ?

-tu recommences ? Je ne couche avec personne d’autres que toi nom de Dieu ! Tu es soûle.

-Solène, tu es une mécréante. Tu me dégoûtes. J'aurais dû écouter Ma' quand elle me disait que tu coserais ma perte.

- que racontes-tu ?  L’alcool te fait délirer.  Je ne vais pas perdre mon temps à écouter tes conneries. Tu me fais pitié.

-tu n’aurais pas été enceinte que tu aurais reçu plus d'un coup de poings.


Il venait de me donner une gifle ou je ne sais trop quoi

Mon œil était douloureux.


-Tu es enceinte donc je ne te répudie pas encore.  Tu vas rester ma femme jusqu’à nouvel ordre.

-Mon Dieu qu’au je fais pour mériter ça ?

-Tu te lèves et tu te tiens prête.  N’est ce pas mon anniversaire ? J'ai cru comprendre que tu me fais sortir ce soir

-je ne pense…

-à moins que tu veuilles que je te fasse sortir cet enfant du ventre là  toute suite, défis moi et tu verras.


Je me suis enfermée dans la salle de bain, j'ai laissé couler l'eau et j’ai pleuré un coup. Il s'est mis à tambouriner sur la porte.


-Sors de la toute suite, nous n'avons pas toute la vie.


J'ai nettoyé mon visage et j'ai ouvert.


-tu as 20 minutes. Fais-toi une beauté et je te veux souriante. Dès demain,  tu ne sors pas d'ici. J’ai avec moi ton téléphone et gare à  toi si tu me désobéis

 

J'ai acquiescé,  puis je me suis dirigée vers mon dressing. J’ai enfilé ma robe, puis je me suis maquillée en prenant soin de  bien masquer le coquard que j'avais. J'ai finalement défait le chignon que j'avais pour coiffer mes cheveux de sorte que mon œil soit caché.

Une fois prête,  nous sommes descendus. Rachad et Ma' étaient déjà parti..

Je monte à ses côtés. Je suis toute tremblante. Le chauffeur qui nous conduit à destination, a suivis mes instructions. Il a mis la compile que je lui ai donné.

Abdallah me foudroie du regard.

 


LA VIE APRES LES POI...