CHAP6
Ecrit par kony ariane
J'ai
déjà assez déconné. J’ai confié les enfants à Clarisse et j'ai pris un vol pour
le Gabon. Je dois bien ça à mon beau père.
Ma
femme est partie hier. Moi je vais y faire deux jours.
Ses
parents m’ont bien reçu. Elle m'avait une fois de plus couvert aux yeux de
tous.
Elle
avait venté mon acharnement au travail et ma nouvelle filiale à Abidjan. J'ai
eu droit à des félicitations.
Ma belle
mère, elle avait des phrases du genre ; “tu as de la chance d'avoir un
homme comme lui”.
Ce que le monde semble ignorer, c'est que
c'est moi qui ai de la chance de l’avoir. C'est une très bonne personne et une
femme remarquable. Au lieu de loger à l’hôtel comme prévu, mon beau père a
insisté pour que je vienne chez eux.
La
nuit Sandrine dormait toute habillée comme pour me rappeler que nous partageons
simplement le lit par contrainte.
Dès
que je rentre à Cotonou je vais me débarrasser de tous les joggings qu’elle a.
Elle mettait des nuisettes tellement sexy que je me disais parfois qu'elle
avait été dans une autre vie une ghesha.
J’étais
bien décidé à mettre un terme à la relation avec Elsie.
Sandrine
après une semaine d'absence est rentrée.
Bien
que j’avais de gros dossiers en instance sur mon bureau, je me suis donné
l’obligation d’être chez moi tôt afin de participer à la vie de famille.
J'ai
essayé du mal que je peux de rester loin d’Elsie. J’espère qu’elle comprendra
avec le temps.
De toute façon, ses six mois d’échange
arrivent à leur fin. Je voulais la maintenir ici mais cela n'est pas
raisonnable. J’ai décidé de la laisser repartir en Côte d’Ivoire. Elle commence
à exiger plus de moi. Je ne suis pas disposé à lui offrir la stabilité qu’elle
recherche.
Ce
samedi là, j'avais décidé d’accompagner Sandrine au centre commercial. Elle
voulait faire un cadeau à une de ses collaboratrices qui venait d'avoir un
bébé. Ce que nous avions retenu, c'est que nous y allions ensemble, enfin c'est
moi qui ai souhaité l’accompagner.
Nous
étions dans une boutique, lorsqu’une scène peu probable se produisit.
Elsie
était accompagné d’une cousine à elle que j’ai eu l’occasion de rencontrer. Mon
cœur était en panique.
Nous
les avons vus s'avancer vers nous à pas de géant. Elsie était presque tirée par
sa cousine qui s’écriait
-«
sa femme! Sa femme! Et alors ? Toi tu es quoi ? Depuis plus d'un an
il profite de toi. C'est l'occasion d’éclaircir les choses. Madame bonjour,
bonjour notre mari »
Mon
Dieu ce genre de situationsn’arrive pas qu’aux autres.
Ma
femme toujours aussi distinguée, a répondu sourire aux lèvres
-bonjour
mesdames. Veillez m’excuser. Et elle s'est dirigée vers la caisse.
J’étais
comme une brebis entre les griffes d'une meute de loups. La cousine d’Elsie m’a
fait la bise et s’est mise à me parler comme si de rien n’était.
Elsie
elle était restée passible, regrettant sans doute l’incident. C'est ce que je
croyais lorsque cette dernière à posé sa main sur ma poitrine, se rapprochant
davantage de moi
-tumanques
à ta maîtresse…
Cette
phrase bien que m'ayant faite paniquer m'a rendu fou d’excitation. Elle m'a
fait décoller à une autre dimension.
Je ne
pouvais que lui promettre de passer plus tard chez elle. Lorsque j'ai enfin
regardé en direction de la caisse, mon épouse ne s'y trouvait pas. Je me suis
dépêché de sortir. Dans le parking, la voiture était toujours là, avec le
chauffeur à bord.
-Mon
épouse n'est elle pas encore arrivée ?
-la
voilà qui arrive monsieur.
Maladroitement,
j'ai pris le colis qu'elle avait en main et je lui ai ouvert la portière.
De
son indexe droit, elle gratouillait le creux de son pouce et de sont index
gauche. C'est un tic qu'elle fait lorsqu’elle est contrariée. J’ai juste posé ma
main gauche sur sa cuisse afin de la calmer.
Le
chauffeur s'est garé devant une petite villa. Nous y sommes entrés. La nouvelle
maman avait donné naissance à une magnifique fille.
Mon
épouse en personne avenante à donner de petites astuces et des conseils à la
nouvelle maman. Nous y sommes restés quinze minutes puis nous avons demandé la
route.
-
déposez-moi chez Madame Clarisse, puis vous serez à la disposition de monsieur.
Je me débrouillerai pour rentrer.
Jamais,
pas question que je la laisse voir Clarisse maintenant. Avec ce qui vient de se
passer, c'est clair qu’elle lui en parlera.
-aujourd’hui
je ne te lâche pas d'une semelle c'est ce que j’avais dit.
Je
sais qu'elle aurait voulu protester mais elle ne le ferait pas car le chauffeur
est là.
-ok,
ramenez nous à la maison dans ce cas.
-Pas
toute suite, faites un détour chez ma mère je vous prie.
Elle
m'a regardé intrigué. J’ai ma petite idée en tête. Lorsque nous sommes arrivés,
nous sommes descendus tous les deux.
Ma
mère était bien contente de notre visite.
-mes
amoureux préférés, je suis contente de vous voir.
Après
les accolades, je m’installe en face du canapé où maman et Sandrine sont
assises.
-maman
tu sais combien je préserve ma vie privée. Là j’ai besoin de ton aide. Je
voudrais te demander de m'aider à présenter des excuses à ma femme. Je lui ai
manqué de respect et j’ai donné l’occasion à d'autres d’en faire de même. Elle
est la seule dans mon cœur. Je voudrais qu’elle trouve la force de me
pardonner.
-Clark,
tu ne mérites pas ma fille. Tu es mon fils certes mais tu ne la mérites pas.
C’est une perle cette femme. J’ai eu la chance de la connaître pendant son
adolescence et j’ai toujours aimé la personne qu’elle était. Tu l'as blessé
d’une part et tu as donné la main à d'autres de la blesser d’une autre part. Je
suis déçu de toi. Ta femme doit être la personne la plus importante de ta vie. C'est
une partie de ta personne, puisque vous êtes sensé ne former qu’un. La blesser
revient à te blesser toi-même. Ton équilibre et ton bien être en sont
compromis. Ma fille, je t’ai toujours appelé ainsi bien avant que tu ne te lies
à mon fils, je te demande mille fois pardon pour ce qu’il t'a fait. Je prie
Dieu qu'il te donne la force afin que tu lui pardonnes.
Je
regardais ma femme qui luttais pour ne pas qu'une larme coule. Ma mère l’ayant
compris,
-Clark
laisse moi avec ma fille un instant
Je me
suis retiré, les laissant seules. Je n’étais pas bien loin. J’ai fait tout ce
que toute personne normale ferait à ma place, ma spécialité du moment, écouter
aux portes.
Ma
femme s’était laissé aller au chagrin qui l'avait envahi.
Sur
le chemin du retour, elle n'avait pas dit un seul mot et même lorsque nous
sommes rentrés, après avoir passé une demi-heure avec les enfants, elle est montée
dans la chambre qu’elle occupait. J'ai envoyé Joël la chercher pour le dîner
mais elle lui a dit ne pas avoir faim.
J'ai
préparé un plateau pour elle et je le lui ai apporté. Elle était en nuisette.
-je
t'ai apporté un petit encas.
-merci,
mais je n'ai pas vraiment faim
-j'imagine,
mais il faut bien que tu manges s'il te plaît. Après je voudrais que nous
parlions.
-si
c’est au sujet de cet après midi, ce n’est pas nécessaire. Je ne serai pas la
dernière à qui l’autre femme de la vie de son mari manque de respect
-elle
n’est pas l'autre femme de ma vie. Tu es la seule.
Elle
a eu un long soupir.
-Clark,
je n’ai pas signé pour ça. Je comprends que ce soit pour toi un besoin. Tu me
connais possessive et extrêmement jalouse. J'ai appris à te faire confiance ce
qui fait que j'arrive à gérer la jalousie. Quand je perds confiance en toi, que
veux tu que je fasse ? Le mieux pour moi est de me retirer.
-te
retirer ?
-tu
as une relation avec une femme depuis plus d'un an. Une femme que tu as finie
par la muter ici. Une femme à qui tu as offert une maison. Une femme à qui tu
as donné assez de pouvoir pour me narguer… j'ai essayé de ne pas voir. J'ai
essayé de te ramener à moi. J'ai essayé de croire en l'amour qui nous lie mais
je n'y arrive plus. Tu imagines ce que je ressens quand j'ai une minute de
réflexion ? Je me pose mille et une questions. Je t’imagine lui disant ou
lui faisant ce que tu me fais. J'ai essayé de me noyer dans le travail. J'ai
essayé de me dire que ma vie de maman me
suffisait. Mais ce n'est pas vrai. Ma vie de femme est bafouée. Je me sens
trahie et humiliée. Je suis frustrée car je ne te plais plus. Je suis frustrée
de ne pas réveiller en toi de désir. Un an et deux mois que je suis là à
espérer que tu me touches. Tu as déserté la maison. Tu as déserté le foyer. Tu
as déserté ton poste de père et celui de chef de famille. Je ne me vois pas dire
aux enfants dans l'immédiat que toi et moi allons divorcer. Ta relation avec
Joël a déjà pris un coup. Je vais partir avec eux au canada, histoire de leur
montrer le bon côté de mon nouveau poste. Tu viendras si tu le veux bien les
voir là bas peut être tous les deux mois. Au bout d'un an, je leur expliquerai
que nos obligations professionnelles ont détérioré nos relations. Leur parler
de divorce là maintenant, risquerait de gâcher beaucoup de choses. Tu dois
rester le père aimant qu'ils ont toujours connu.
-quoi ?
J'ai
un rire nerveux. Elle est dans un film là. Un très mauvais film qui me laisse
un arrière goût amer.
-pour
toi le mariage c’est ça ? Se défiler à la première difficulté ?
-la
première dis-tu ? Quand tu as décidé que moi je restais à la maison pour
m’occuper de notre fille malade, t'ai-je parlé de difficulté ? Quand tu as
décidé que je devais démissionner pour te suivre au Bénin, t'ai-je parlé de
difficulté ? Quand tu as décidé que je devais travailler moins afin de
suivre les enfants à la maison t'ai-je parlé de difficulté ? Quand aujourd’hui
tu décides de mettre une autre femme dans notre vie, nous mettant à l’écart mes
enfants et moi, oui permet moi de parler de difficulté. Pour moi ce n’était pas
ça le mariage. Tu crois que moi je n’aimerais pas me trouver un homme plus
jeune qui me tournerait la tête ? Penses tu que ma vie de femme est
terminée ? J'ai toujours mes menstrues, j’ai toujours des envies, je mouille
toujours…
-Ne
sois pas vulgaire
-si
c’est ce qui te plaît de croire, je suis vulgaire alors. Sache juste que c'est
mon ressenti. Personne même pas Clarisse ne sera au courant de notre
séparation. Pas avant un an et tu as le feu vert pour informer qui tu voudras.
-tu
as perdu la tête ou quoi ? Suis-je le seul homme à avoir trompé son
épouse ? Je reconnais que j'aurais pu m'y prendre autrement. Je n’ai pas
été là pour toi. J'ai oublié le contrôle de Chanys. J'ai négligé de m'assurer
de ne pas laisser trainer ma sexualité dans le téléphone que j'ai remis à mon
fils, ok. Et tu crois que cela te donne
le droit de me demander le divorce ? Soit, mais ce sera sans mes enfants.
Tu veux partir au Canada ? Bien, mais mes enfants ne bougent pas. Ce n’est
pas moi qui te quitte. C’est toi qui en a décidé ainsi. Je m’excuse depuis deux
semaines et madame continue de faire la tête. Très bien, mais sache une chose
mes enfants ne bougeront pas. Tu veux partir ? Tu as bien réfléchi ?
J'ai
joué la carte de la colère. Elle a toujours fonctionné. La voilà qui as perdu
sa langue. C’est ma femme et je la connais. J’ai déconné, je le reconnais. Je
n’aime qu’elle. Elle ne peut pas partir sans ses enfants. Jamais elle ne le
fera. Elle nous aime trop pour ne penser qu’à elle. Même si on allait devant un
juge, elle n'exposerait pas notre vie.
-tu
peux repartir avec ton plateau, je ne risque pas d'y toucher.
Sa
voix est moins assurée. Je sens bien qu’elle retient son sanglot.
-je
vais faire un tour. Ne m'attends pas
-il y
a bien longtemps que j’ai arrêté de le faire, venait t’elle de dire avec une
voix à peine audible.
Je
suis sorti de chez moi, plus désemparé que furieux. Je me suis rendu au bureau.
Je n'avais aucune envie de sortir et encore moins d'aller chez Elsie. Comment
j'ai pu me laisser avoir par cette femme au point de laisser sa cousine de quatre
ans plus jeune qu’elle prendre autant d'assurance. Si elle n'avait pas été là,
je doute qu’Elsie ait eu le cran de m'aborder me voyant avec mon épouse. Elle
m’aurait envoyé un message ou passer un coup de fil m'intimant l'ordre de la
retrouver chez elle.