CHAPITRE 1

Ecrit par Lady bv2g

Bonjour tout le monde je m’appelle divine, je suis une orpheline âgée de 32 ans en cette 2018 et aujourd’hui sur ces quelques lignes j’aimerai partager avec vous l’histoire de ma vie.

Une histoire peu fabuleuse qui pourrait paraitre banale car vous l’aviez certainement entendu chez d’autres personnes et peut-être vu à travers certains téléfilms ou lu des témoignages sur les blogs, journaux etc...

Tout comme les opinions sont diverses alors les histoires aussi sont différentes. Ce que je m’apprête à-vous conter c’est ma véritable histoire ; Pas parce que je pense qu’elle soit unique en son genre, mais seulement pouvoir la mettre sur papier est une façon pour moi de rendre Témoignage et d’Aider d’autres personnes à s’exprimer car ce sentiment de refoulement est dévastateur, vous le saurez mieux par la suite.

Alors sans plus tarder je vais commencer par le début c’est-à-dire le premier chapitre de ma vie ; Mais Avant tout si certains d’entre vous ont des larmes faciles, il serait préférable de garder un paquet de mouchoirs prêt de vous car votre sensibilité pourra être atteinte.

 

Tout a commencé en octobre 2002, Lors de la perte de mes parents suite à un accident de circulation, lorsqu’ils étaient de retour d’un voyage de noces du coté de Bafoussam à l’ouest de mon pays. A cette époque de l’année je n’avais que 16 ans, j’étais en classe de première littéraire dans un lycée publique nommé Joss pas très loin de notre demeure familiale à Bonanjo.

C’est à ma descente de classe que je vois notre barrière grandement ouverte, des chaises déposées aux alentours et des personnes qui pleurent. Tout d’abord ça m’a attristé car je savais que ça signifiait le deuil mais je ne me doutais pas que cela me concernait directement, alors j’avance à petit pas avec le visage attristé, l‘une de mes tantes se retournent, me voit arriver et se met à hurler « WEEEE MA FILLE DIVINE VA FAIRE COMMENT HEE », soudainement ma tante Ilda vient me rejoindre au portail et m’en lasse.

 Pas besoin de trop parler direct je me suis évanouit.

J’étais fille unique à mes défunts parents mais Grâce à dieu, mes parents avaient une grande famille de part et d’autre du pays que je ne voyais pas très souvent et que je méconnaissais. Mon père me contait toujours l’histoire de sa famille d’où ma culture sur cette famille jamais connue.

Certes je n’avais guère à me préoccuper d’où j’allais vivre plus tard ou sur mon devenir grâce à mon entourage bien garni qui eux aussi ont des enfants donc mes cousins et avec qui j’avais de bon rapport du moins jusqu’à la mort de mes parents.

Bon avant de continuer, laissez-moi vous faire un petit récit sur comment était ma vie lorsque mes parents étaient en vie.

Descendante d’une Famille modeste et religieuse, je me suis toujours posé la question pourquoi ils n’ont pas voulu avoir d’autres enfants car être enfant quelques fois ça parait ennuyant malgré le chouchoutage. Ma mère était institutrice et mon père ingénieur, tous deux entaient bien établi et occupaient des postes bien rentabilisés, par ailleurs ils faisaient partie des rares personnes de leur ère à posséder des diplômes.

Chaque dimanche nous nous rendions à l’église, mon éduction était richement comblée en spiritualisme et aussi environnementale, je me souviens comment ma mère était protectrice par rapport à mes faits et gestes, sur mon accoutrement, mes fréquentations et mes sorties extra scolaires.

Rassurez-vous elle n’était pas aussi stricte que vous pouvez vous l’imaginez, je suis convaincue qu’elle faisait son devoir parentale et rien que pour ça je la remercierai Eternellement, alors « maman si tu m’entends sache que je t’aime, tu es la déesse de ma vie et je n’aimerai jamais t’avoir perdu ».

Ho !! mon papa ce travailleur dévoué et peu présent à la maison. Je n’ai jamais compris comment je ne ressentais pas son absence, car c’est seulement aujourd’hui que je me rends compte que mon père était entre deux avions. Et Pourtant il trouvait toujours le temps de me bercer, me jeter en l’air et me rattraper, ensuite me conter des histoires et me nourrir de conseils dont une trotte encore dans mon esprit « Ne te limite aux embuches de la vie pour tout abandonner fait face à l’adversité et vainc la ».

Juste pour vous dire combien mon cœur était meurtrit, je haïssais ce monde injuste d’avoir appelé d’innocente personne comme mes parents là-haut. De personnes bienveillantes qui m’ont tout appris, grâce eux je suis une Adulte pleine de sagesse. HO Dieu aide moi.

Retour à la réalité. Ma tantine Ilda est du coté paternel, elle est la petite sœur à mon défunt père, elle était toujours à la maison et ne ratait jamais une occasion de venir faire le NKongossa avec ma défunte maman. Elles causaient en dialecte et se disaient que je ne comprenais pas mais pourtant. Son passage marquait toujours la bonne humeur et elles faisaient la mise à jour sur le voisinage.

Aujourd’hui la voici étendu au sol, sanglotant en train de réaliser que non seulement l’un des membres de sa famille est partit à tout jamais et aussi l’une de ses meilleures amies la quitté « à qui vais-je encore parlezz moi hooo Seigneur pourquoiii » criait-elle en se roulant au sol. Vous avez certainement vu ces deuils africains où tout le monde pleur et se roule au sol, ah oui ça existe bien et belle et je suis la preuve vivante.

Mon oncle Alberto épatant et pleine de douceur est aussi l’un des grands frères à mon défunt père. Cet oncle est un homme formidable semblable à son frère, très souriant et enthousiaste même lorsque tout va mal. lol ! le fait est que je ne l’ai jamais vu avoir dans une telle détresse. Bon en même temps je me dis c’est le devoir de tous parents de savoir camoufler son chagrin et si c’était simplement ça alors il a su le faire durant 15 ans de mon existence car je ne l’ai point reconnu à cette période endeuillée.

Il était comme un second père pour moi à l’absence de mon père. C’était l’un des rares oncles qui a toujours su me réconforter, me booster dans mes études et m’apprendre chaque citation littéraire, même lorsque je lui posais des questions difficiles, il contournait la réponse avec l’appui d’une bonne glace.

Aujourd’hui Le voici étalé sur le canapé en train de déverser des larmes, un homme ne pleure pas dit-on ? mais faut-il continuer de camoufler sa douleur même au summum de la détresse ?

Accaparé et perdu j’étais. Hélas ainsi va la vie « nous sommes nés poussière et retournerons poussière », alors je crois que mon Eternel Dieu vivant a prévu quelques choses de meilleur pour eux dans le ciel, je le crois de tout mon Cœur.

Mais En même temps je suis chagriné, car j’aimerai avoir des réponses « pourquoi maintenant papa God ? pourquoi ? j’aurai aimé qu’il me voit grandir, qu’il voit le fruit de leur progéniture, qu’il soit fier de moi et porte leurs petits enfants comme je vois nos voisins vieillir avec leurs petits fils ».

Ha !! j’avais oublié de vous décrire la banlieue où on habitait, mais est-ce que j’ai vraiment quelque chose à dire ? car tous étaient des hypocrites au fond, ils continuaient de faire semblant même lors du deuil, je n’en veux à personne car moi non plus je ne suis pas le bon exemple. Mais seulement voir d’autres avoir des enfants à l’adolescence et leurs parents prendre soin d’eux, certes que je ne voulais pas faire cette même erreur. Mais aujourd’hui je me demande s’il ne fallait pas, juste pour que mes parents puissent connaitre quelque chose de moi.

 Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? le criai-je au fond de mon cœur je me sentais étouffé, je ne me suis pas retenu, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, je dis bien toutes les larmes de mon corps.

Après une longue veillé de cinq jours, avant de se rendre dans mon village paternel à Bangoulap pour l’enterrement et le funéraille de mes parents, j’ai fait la connaissance de ma large et grande famille. Je n’étais que proche de deux mais les autres restaient des fabulations avec qui la communication ne se limitait rien qu’au téléphone.

Tantine Marthe la grande sœur à ma mère lors de la dernière veillé à la maison se rend dans ma chambre. Je venais à peine de faire sa connaissance physique car je savais qu’elle était du côté maternel, je savais que ma mère m’avait parlé d’elle dans nos nombreuses conversations et leur rapport. Elle avait mis l’accent sur son gabarit et ses étincelantes bijoux qu’elle adorait porter du coup lorsqu’elle fit éruption dans ma chambre, c’était comme-ci je l’avais déjà connu dans une autre vie. Elle s’approche Tendrement de moi et dit

-Ma’ Feu divine ça va ?

-oui tantine ça va je réponds avec une voix rouillée

-je suis ta tantine Marthe la grande sœur à ta mère

-oui tata je te connais maman m’avait parlé de toi

-d’accord, je pense que tu as vu le programme des obsèques et tu sais que l’enterrement aura lieu ce week-end ?

-oui tata j’ai vu ça

-alors comme la coutume l’exige il faudra te faire tailler les cheveux.

Directement je cesse de répliquer, je me mets à penser à une parole que ma mère me répétait à tout moment « si jamais je devais mourir n’accepte jamais qu’on te coupe les cheveux car les cheveux d’une fille sont précieux au regard de Dieu »,  je continue à penser pendant qu’elle farfouillait les alentours en silence, je crois que à cet instant elle cherchait les ciseaux dans ma chambre, alors je me lève du lit je fais deux pas en arrière car elle se rapprochait de moi avec les ciseaux et je lui dis haut et fort « non tantine je n’aimerai pas qu’on me coupe les cheveux »

Tout d’un coup elle modifie de ton, change d’humeur et devient un peu plus autoritaire en me disant « c’est une coutume, tout le monde doit s’y pilier et tu n’as aucun droit de contester, te souviens-tu du décès de ta grand-mère paternelle ? n’as-tu pas vu tes grandes tantes avec les cheveux coupés ? »

La voyant dans cet état, Je ne dis plus mot car j’avais l’impression d’être en tort, mais la parole de ma mère persistait dans mon cœur et l’enseignement religieux que j’aie reçu s’y opposait aussi, alors à ce moment précis je ne sus quoi faire que de m’en fuir de la chambre ; j’attrape le poignet de la porte, j’accoure pour rejoindre ma tantine Agathe pour lui expliquer les faits.

Elle me regarde avec les yeux larmoyants et me dit « si ta mère te l’a dit alors personne ne te touchera les cheveux crois moi », quelques secondes après tantine Marthe vient nous rejoindre au salon où était assis la plupart de la famille et se met à parler en dialecte bamiléké avec un ton de fureur. Elle était énervée, parlait avec une certaine agressivité car pour elle je lui avais manqué de respect à elle et la famille en contraignant ses propos.

Tout le monde semblait croire ce qu’elle disait et me lançait de farouche regard, puis Mon oncle Alberto pris la parole dans la foulée de la discussion en lui demandant « Tonta Marthe si c’était tes enfants comment tu aurais qu’ils agissent ?  C’est tout à fait normal qu’elle veuille respecter l’enseignement de ses parents en plus qui sommes-nous pour lui imposer sa conduite. On doit être d’un secours pour elle et non des martyrs donc marthe s’il te plait cesse ça !! ».

Le silence sinistre resurgit, tous les regards s’inclinèrent à la demande de mon oncle et ils continuaient de discuter sur le déroulement de la suite des événements du deuil.

Le soulagement après l’intervention de mon oncle était apaisant, aujourd’hui je m’en rends compte que nous ne vivons plus au 18 ième siècle où les coutumes devraient empiéter sur nos croyances, en plus on a notre mot à dire car tout ce qui est importe c’est le deuil et non cette tradition où l’on voudrait nous soumettre.

Durant cette éprouvante durée, certains oncles n’avaient pas du tout mon temps, tout ce qui les intéressaient c’était d’en finir avec le deuil et de vaquer à leurs occupations. Est-ce que je pouvais les en tenir rigueur ? non.

Tonton Bertrand s’approche de moi et me rend la tenue que je devais mettre à l’occasion de l’enterrement. Tantine claudine me bordait de conseils sur la façon de me conduire lors de l’enterrement et de ce qui devait se passer.

Le Week-end On se rendit au village bangoulap pour l’enterrement et funérailles sans problème, malgré la longue distance et attente statique sur un même siège pendant cinq heures de route. C’était fatiguant et assommant.

L’installation était bien faite, tout c’était déroulé dans un bon ordre et véritable organisation aucune dispute n’était au rendez-vous. Chaque membre de famille avait fait un discours, les larmes de tristesse étaient rapidement passées aux larmes de joie car comme la coutume l’exige lors du funérailles tout est joie.

Et voilà pour la petite histoire sur comment j’ai perdu mes merveilleux parents. J’ai vu deux êtres qui me sont chères, être mis dans une tombe et dans un tombeau puis recouvert de terre. Deux incroyables êtres vivants pleines de douceur. Ho Dieu pourquoi eux ?  Eux qui t’ont toujours servi louer et prier à chaque heure pourquoi eux ?


DIVINE L'ORPHELINE A...