Chapitre 1

Ecrit par Myss StaDou

UN PAPA À LOUER : Chapitre 1

 

- Toc toc toc !

 

Je nettoie rapidement mes chaussures sur le paillasson. Avant que je n'aie reçu l'autorisation d'entrer, je me suis déjà introduite dans le salon. Il est vide et rangée. Des odeurs de cuisine chatouillent mes narines. Cette maison respire la chaleur et la joie de vivre, à en juger les jouets entassés dans un coin et les photos qui ornent les murs. Je n´y prête pas trop attention aujourd´hui. Je ne connais que trop cet endroit.

 

- Qui est-ce ?

- C'est moi.

 

Mon amie Aimée apparaît en essuyant ses mains sur une nappe de cuisine. Elle sourit en me voyant.

 

- Bonjour, ma chérie. Qu'y a-t-il pour que tu t'introduises chez moi comme un ancien bandit ?

- Si toi aussi tu me traites de la sorte, cela veut dire que le monde entier me voit vraiment de travers. C´est décourageant.

- Que se passe-t-il encore ? demande-t-elle

- Ma mère, encore ma mère et toujours ma mère ! dis-je en élevant la voix sous le poids de l´exaspération.


Elle vient poser une main sur mon épaule droite et me pousse vers le salon.

 

- Calme-toi déjà et viens t'assoir. C'est vrai que j'ai des marmites sur le feu, mais je peux bien t'accorder deux minutes.

- Et un plat de nourriture peut-être ? dis-je d´un ton flatteur.

 

Elle éclate de rire.

 

- Comme si cela pouvait manquer. Toi qui es une sœur pour moi, je ne peux pas te refuser un repas. Bref, dis-moi pourquoi es-tu si courroucée.

- Ma mère commence avec cette histoire. On dirait qu'elle n'a que ce mot à la bouche : « petits-enfants, petits-enfants, petits-enfants », dis-je en singeant sa voix. Le mari même, je n'ai pas et elle pense déjà aux enfants. Seule, comment suis-je censée réussir cet exploit ? On ne fait pas les enfants seule. Je suis certes une femme, mais il me faut un homme.

- Ma chérie, comment es-tu sûre que tout va bien avec toi ? Penses-tu pouvoir concevoir ?

- Je crois que oui. Je n'ai pas encore 50 ans pour ne plus pouvoir faire des enfants.

- Je te le souhaite vivement. Je n´aime pas te voir comme ainsi, dit-elle en caressant mon avant-bras d´un geste affectif.

- Merci, ma puce. Je sais compter sur toi.

- C´est normal. Mais…

 

Elle marque un temps d´arrêt.

 

- Mais ta mère a raison. Il est plus que temps que tu fasses des enfants. Ils te donneront beaucoup de joie de vivre et ils te combleront tous les jours de ta vie. Personne ne peut vraiment être heureux seul, surtout pas une femme. Nous sommes appelés à être des bonnes mères et des épouses ; fidèles, cela s'entend.

 

Je pouffe de rire.

 

- Fidèle ? Comme si c'était facile.

- À quand remonte ta dernière relation, Christiane ?

 

Je suis très embarrassée. C’est mon amie. Elle connait toute ma vie et je sais que cette question est une question piège.

 

- Pas si longtemps que ça ! Tu sais en plus que je ne me drague pas moi-même. J'ai besoin d'un homme qui viendra faire ma conquête et qui veut bien être avec moi.

- Hum ! Christiane. Des hommes que tu ne repousses pas ?

- Je te rappelle que j'ai bien voulu faire ma vie avec Paul. Malheureusement, il était déjà marié. Je ne le savais pas et je ne pouvais pas me forcer à rester avec lui. Je ne pouvais pas le faire au nom de l´obligation de pouvoir me vanter d´avoir aussi un homme dans ma vie. Pas le mari de quelqu´un.

 

Parler de cette histoire me peine encore.

 

- Aimée, je te rappelle qu´avec lui, j'ai voulu fonder une famille, faire tellement de choses, mais j'ai été déçue. Il est allé jusqu'à me demander en mariage, sachant bien qu'il ne le ferait jamais. Mon cœur est jusqu'aujourd'hui brisé parce cette échec cuisant et sincèrement je ne sais plus quoi faire.

 

Je soupire longuement.

 

- Je ne crois plus aux hommes. Mais il n'est pas question que tu crois en eux. Il est question que tu te maries et que tu fasses des enfants.

- Pouvons-nous parler d'autre chose ? Qu'est-ce que tu as préparé ?

 

Elle se lève et je la suis dans la cuisine.

 

- Mes enfants, dit-elle en appuyant sur les mots, ils ont souhaité manger du riz avec de la sauce arachide et la viande de bœuf. Et c'est ce que j'ai cuisiné. Quand tu seras une mère, tu me comprendras.

- Entre-temps, je voudrais juste manger. Sers-moi et laisse-moi un peu tranquille.

 

Elle éclate de rire.

 

- Cela ne sert à rien d’être têtue. Écarte grand tes cuisses et laisse un homme te faire un enfant.

- Je ne vais non plus choper des maladies, juste parce que je vais avoir un enfant.

- Dieu va te garder. Essaie et ca marchera.

- Il faut déjà trouver la bonne personne avec qui je ferai ma vie.

Un papa à louer