Chapitre 1

Ecrit par Mareme Soda Thioune

 

-Maman, tu crois que Papa va s'en sortir ? son opération coûte excessivement cher et  tu sais bien qu'on a plus les moyens pour le payer.


- Tant qu'il y a de vie, il y'a toujours de l'espoir. On trouvera une solution !



- Maman ! Le temps file et on a que deux jours pour regrouper tout cet argent ,je te rappelle.


- Fais moi confiance ma fille , moi ce que je veux c'est que tu ailles à l'école t'inscrire. Cela fait une semaine maintenant que l'école a ouvert ces portes , quand compte tu y aller? Cette année, tu fais la terminale alors il faut que dès le début que tu sois à jour.


- Maman, on en avait parlé ,je crois. S'il te plaît l'argent que tu me donnes pour l'inscription garde le, tu en auras besoin pour les dépenses de la maison.


- Et maintenant tu comptes faire quoi, arrêter tes études ? Pour cela n'y songe même pas je ne te laisserai jamais faire ! Ne t'inquiète pas pour nous, tout rentrera dans l'ordre.


- D'accord , je vais aller me coucher ;bonne nuit maman.


- Bonne nuit ma chérie.


Ma mère, elle est tellement brave que cela m'étonne parfois . Depuis que mon père s'est retrouvé dans une situation désastreuse jusqu'à sa maladie, elle s'est montrée tellement forte.


Ces sept dernières années, on a vécu tellement de choses.


L'entreprise de mon père était en faillite malgré ses efforts ,il a dû la vendre. Les moyens n'était plus là, j'ai vu en ces moments mon père sombré dans un état dépressif.  Malgré mon jeune âge, je comprenais que ce n'était pas du tout facile pour lui de voir un travail de temps d'années tombait à l'eau.


Plus les jours passés plus notre situation devenait de plus en plus critique. Financièrement ,c'était plus ça, les dettes étaient là. On a dû déménagé de notre belle villa pour un petit appartement de deux chambres. Moi et ma petite soeur Mame Fatim ,on partageait la même chambre , mes parents occupaient la dernière chambre tandis que mon petit frère Khalil dormait dans le salon.


Ce qui fut un réel changement !


Mais malgré tout cela, mon père tenait à continuer de payer nos études dans les écoles privées et ceci a duré jusqu'à ma réussite au BFEM. Après cela, sa situation financière ne lui permettait plus de payer nos études car ça coûtait cher avec les dépenses quotidiennes . Ainsi ,ma cycle secondaire j'ai dû le continuer dans les écoles publiques de même que les jumeaux Mame Fatim et Khalil.


Le train de la vie continuait , malgré ses difficultés on restait fort et plus soudé. En grandissant, je devenais de plus en plus forte ,à l'école j'essayais  toujours d'être parmi les meilleurs non seulement je me le devais à moi pour donner un bon exemple à mon frère et ma soeur mais aussi pour rendre heureux mes parents qui ont toujours veillé à ce qu'on ne manque de rien.


Au fil du temps, j'apprenais beaucoup de la vie.
Mais Il y a des choses qui restent un mystère pour moi. Que je n'arriverais peut être pas à comprendre .


L'hypocrisie des gens, la méchanceté, l'avarice
Papa me disait souvent
C'est durant les difficultés qu'on reconnaît vraiment qui sont réellement nos amis.
Et ces paroles je l'ai compris qu'aujourd'hui
Quand les difficultés ont survenu, les gens qui étaient très proche de nous, nous ont tourné le dos.


Les amis !
La famille !


Ils en restaient que quelques rares personnes qui étaient toujours loyale à notre famille. J'ai vu mon père souffrir de cela, ses frères à qui ils avaient tout sacrifier pour leurs réussites lui ont tourné le dos.


pourquoi ?

  Peut-être , 

Parce qu'il ne ressentait plus le besoin d'entretenir des relations avec lui et sa famille

Ou peut être !
parce qu'ils étaient trop riche pour nous côtoyer ?


Peut être
Peut être


Je n'arriverai toujours pas à comprendre la raison ignoble qui leur a poussé d'avoir ce mépris envers ma famille surtout mon père leur demi-frère .


Étant petite, j'avais l'habitude de les voir, Oncle Badou et Tapha les demi-frère de mon père. Ils étaient tellement complice qu'on doutait même qu'ils n'étaient que des demi-frère.


Papa s'est porté tuteur de leurs éducations et il veillait à qu'ils continuent leurs études. Il leur voué d'un amour profond que je pensais qu'ils le lui rendaient bien.


Mais avec le temps, on comprenait bien que tout ceci n'était qu'une mascarade , ils faisaient bien semblant. Une fois qu'ils ont senti qu'ils gagnaient bien leur vie, ils ont commencé à se montrer rare chez nous.


Au début, ils venaient à la maison quelques rares fois prétextant le boulot, mais par la suite ils ont arrêté carrément de le faire. Ce qui a peiné mon père ,leur demi-frère qu'ils ont bien oublié apparemment !


Je me souviens de la dernière fois, où je suis y aller avec les jumeaux dans la maison familiale pour une visite de courtoisie car ma mère insistait, elle ne voulait pas que sa belle famille pense qu'elle nous empêche de leur voir.  Ce jour, je suis revenue de la maison tellement triste et en colère , Mame Awa  , la mère de mes oncles nous a tellement humilié devant le regard moqueur de nos cousins que l'on a plus voulu rester ne ce reste qu'une minute. Mon grand père qui était présent face à cela à essayer tant bien que mal de nous persuader pour qu'on passe la nuit comme prévu. Mais c'était juste impossible, nous n'avons  pas voulu  rester. Ainsi on a appelé ma mère pour qu'elle vienne nous chercher à Mariste.



Je ne pourrais jamais comprendre pourquoi tant de haine envers nous, on était si jeune, mais elle n'a pas hésité à nous traiter de tous les noms.


Le fait de penser à ces choses , réveille en moi d'autres mauvais souvenirs. Parfois il y'a un de ces blessures qui marque à jamais notre existence, qu'on ne pourra jamais oublier même si on le veut. Des souvenirs qui nous brisent , qui nous détruisent à l'intérieur. Et Il y'a en a tellement de mauvais souvenirs qui me lient avec ces gens qui sont dite ma famille. Et Cela fait vraiment mal de savoir que la majeure partie de tes souffrances ont été causés par tes proches qui s'en moquent  pas mal de vos liens.


Une famille, il n'y a rien de plus sacré dans ce monde . Malheureusement beaucoup de personnes ne connaissent pas sa vrai valeur, son importance , le rôle qu'elle doit jouer .


C'est dommage !


-Tu ne t'es toujours pas couchée ?


La voix de ma petite soeur me sort de mes pensées qui ont tendance à être débordante


-Toi, je croyais que tu dormais


- Comment dormir Oumou ?  Tu ne cesse de faire du bruit. C'est , ce qui m'a réveillé !


-Oh désolé, je cherchais mon journal intime, rendors toi. Dis-je en lui faisant un bisou sur le front.

Ma petite soeur, elle est tellement insouciante que je me demande même en ce moment est-ce qu'elle se rend compte que tout va mal dans cette famille. Parfois j'aimerais être comme elle , insouciante, vivre ma vie pleinement sans me soucier du lendemain.


Mais malheureusement !


Tous ces problèmes qu'on confronte en ce moment me pèse beaucoup. La peur de me réveiller sans mon père a suscité en moi une angoisse que je n'arrive pas à dissiper.


Cela fait vraiment mal de voir une personne que tu aimes plus que tout souffrir sans pour autant que tu puisses l'aider.


En ce moment je me sens comment dire impuissante,
impuissante de voir mon père malade sans pour autant l'aider à guérir, impuissante de voir ma mère pleurer la nuit face à son désarroi sans que je ne puisse rien y faire .  Et il n'y a pas de plus douloureux d'en être témoin !


Mon père j'ai l'impression que son état se détériore chaque jour. Et mon coeur est meurtri, chaque jour qui passe l'idée de le perdre me fait de plus en plus peur que j'en dors pas la nuit.

Mon Dieu !


Il ne reste à peine deux jours et on arrive pas à regrouper les deux million cinq cent....


Fatigué de penser,
Les yeux engourdis, je sens Morphée m'emportait dans un sommeil (...)



Comme chaque matin l'appel du muezzin me tire de mon sommeil. C'est devenu une habitude pour moi de me réveiller à cette heure sans même attendre le réveil. Quand on naquit dans une famille comme la mienne, ceci devient inné . J'avoue que mon père ne ne badinait pas avec cela et n'hésitait pas à donner une sanction à celui ou celle qui osait se heurter à cette règle .Ainsi chaque jour toute la famille se réveille pour la prière du matin.

C'est qu'en ces instants qu'il me manque vraiment, mon cher papa . J'avais l'habitude ,après la prière de discuter un peu avec lui avant d'aller me remettre au lit.

Je ne peux m'empêcher de laisser couler quelques larmes , en pensant à demain où il doit se faire opérer, sachant qu'on n'a toujours pas l'argent .

***

-Mame Fatim , réveilles  toi il est presque 6h ,va vite te doucher et faire tes ablution, on attend que toi pour prier.


- S'il te plaît Oumou laisse moi dormir, je le ferais après


- Mame Fatim, ne te fou pas de moi ! si maman te retrouve ici, tu verras ce qu'elle va te faire. Ce n'est pas que papa n'est pas là qu'on doit se permettre de désobéir aux règles qu'il a établi.


À l'entente de cela, elle se lève malgré elle et se faufile dans la toilette .

***


-Toi, j'en suis sûre que tu n'as pas dormi de la nuit j'espère au moins que tu cesseras de le faire durant l'année scolaire. Apparemment dormir dans le salon n'arrange pas les choses avec toi.



- Oumou s'il te plaît ! Pourquoi tu ne vas pas papoter avec Mame Fatim et me laisser tranquille !


-Modère ton langage Khalil, je ne suis pas ton égal


-Je sais ! je sais !


-Vous deux là, arrêtez de vous chamailler ,il fait encore tôt. Pensez aux voisinages !


- Maman il faut que tu parle à Khalil


-Je ne m'en mêle pas   Oumou Khaïry, c'est entre vous .


Et c'est comme ça chaque jour, après la prière , j'aime rester papoter avec mon frère dans le salon et à chaque fois, ça se termine par des disputes 

On était concentré sur la télévision, il devait être 6h passé quand ma mère entre dans le salon habillé avec son sac prête à partir.


-Maman où va tu comme ça ?


-À l'hôpital ! on vient de m'appeler, il faut que j'y aille.

- Ah bon ! Donc attend moi le temps que je me prépare pour qu'on y va ensemble comme d'habitude


-Non Oumou Khaïry reste ici et surveille les jumeaux ,plus tard dans la journée je t'appellerai pour que tu viennes. En plus tu ne vois pas qu'il pleut des cordes , reste ici c'est plus prudent


-Mais maman !


-Fait ce que je te dis Oumou !


-Qu'est-ce qu'il y'a maman ? c'est papa, il va bien ?


-Arrête de t'inquiéter ! J'ai pu regrouper un million cinq cent, il ne reste qu'un million. Dieu est grand ! Inchallah avant que la nuit tombe ,les deux million cinq seront regroupés dit-elle en partant.


je le sentais un peu tracassé, je ne sais pas si je me fais des idées où pas mais je sens qu'elle me cache quelque chose



Mais quoi ???




Destin Inéluctable