Chapitre 1

Ecrit par Josephine54

Tiziana



- Allô chéri, je sonne avec insistance depuis près de cinq minutes, mais apparemment, tu n’es pas à la maison, dis-je à Giorgio du téléphone pendant que j’appuyais une fois de plus sur la sonnerie de son appartement.

- Désolé bébé, je suis sorti précipitamment tout à l’heure pour acheter du sel au supermarché, je me suis rendu compte à la dernière minute que je n'en avais pas, répondit Giorgio.

- Sans problème bébé, je t’attends, le rassurai-je avec le sourire aux lèvres.

Je raccrochai en m’adossant contre la porte de l’appartement de Giorgio.

Je me sentais tellement fatiguée que je décidai de m’asseoir à même le sol pour l’attendre.

J’étais en couple avec Giorgio depuis près de trois ans, c'est-à-dire depuis mon arrivée dans le nord de l'Italie, plus précieusement à Brescia. Notre relation évoluait tant bien que mal. Elle avait comme toute relation ses hauts et ses bas, mais elle suivait tout de même son cours.

Je le vis qui montait les escaliers à grande vitesse. Je me levai et attendis qu'il arrive à ma hauteur.

- Bonjour bébé, désolé encore, s'excusa-t-il en me rejoignant.

Il me prit un bref moment dans ses bras et nous échangeâmes un long baiser.

- Ce n'est pas bien grave chéri, lui répondis-je après qu'il eut relâché mes lèvres.

Il ouvrit enfin la porte de son appartement et m'invita à y entrer. Il prit ensuite ma petite valise et me suivit à l'intérieur de l'appartement.

Nous étions samedi matin et cette valise contenait les vêtements nécessaires pour notre sortie de ce soir. Nous avions prévu de passer la soirée avec des amis à lui.

- C'est quoi le programme de ce soir ? demandai-je en me laissant tomber lourdement sur le divan au salon.

- Je ne sais pas trop. Les potes parlaient de se faire un resto et de poursuivre en boîte de nuit, répondit Giorgio en s'asseyant près de moi et en m'attirant contre lui.

Je me laissai simplement aller à la douce étreinte.

- Pas trop fatiguée ? demanda Giorgio. Tu pourras tenir le coup ce soir ?

- Suis morte de fatigue, soupirai-je. Je pensais me reposer un peu avant de la sortie de ce soir.

- D'accord chérie, répliqua Giorgio en me faisant un large sourire. Tu restes là et tu ne bouges pas, je pense à tout. Je pensais faire de la pasta al pesto (pâtes avec sauce verte faite à base de basilic, spécialité génoise). Tu pourrais manger vite fait et te reposer ensuite, poursuivit Giorgio d'une voix douce.

Je m'installai confortablement sur le divan et repensai à ma nuit de garde.

J'exerçais le plus beau métier au monde. Assister des femmes à mettre au monde les princes et princesses de leur vie me donnait une énorme satisfaction chaque jour. L'euphorie d'une famille dans l'attente de leur progéniture pouvait parfois se transformer en véritable drame, mort du parent ou de l'enfant, mais heureusement, cela n'arrivait que très rarement.

Nous avions assisté cette nuit à un accouchement assez difficile. Il s'agissait d'une grossesse gémellaire qui s'est ensuite compliquée par une hémorragie massive de la maman. Heureusement, l'équipe présente en salle avait su gérer la situation avec brio et nous avions ainsi évité de justesse un drame.

- Hé bébé, viens, c'est prêt, me secoua gentiment Giorgio.

Je réalisai à cet instant que je m'étais assoupie. La fatigue avait vraiment eu raison de moi.

Je me redressai péniblement et me frottai les yeux en regardant Giorgio d'un air égaré.

- Désolé de te réveiller, je vois bien que tu es morte de fatigue. Il faut que tu manges un morceau, tu pourras ensuite te reposer, murmura Giorgio en me faisant un baiser sur le front.

- Merci chéri, t'es un ange, lui répondis-je en le serrant contre moi.

C'étaient dans ces moments que je réalisais la chance que j'avais de l'avoir dans ma vie.

Je me levai et pris la main qu'il me tendait. Nous nous rendîmes par la suite main dans la main jusqu'à la cuisine.

Giorgio avait déjà dressé la table et cette dernière n'attendait que nous.

- La nuit a été difficile ? demanda Giorgio avec sollicitude.

- Tu parles chéri, nous n'avons pas pu fermer l'œil de toute la nuit, même pas eu un petit moment de répit.

Les nuits de garde étaient généralement pénibles, mais il nous arrivait tout de même d'avoir un petit instant pour un café ou pour une clope, pour qui fumait, mais cette nuit avait été particulièrement stressante.

Je lui racontai ma nuit de garde entre deux bouchées pendant qu'il me racontait sa semaine au boulot.

Giorgio travaillait dans une grande banque de la place et avait un poste de responsabilité. En effet, il était vice-directeur de cette banque.

- Ça ne te fait flipper quand tu vois tout cet argent ? lui demandai-je.

- Au début oui, mais heureusement, avec le temps, les transferts d'argent se font généralement de manière électronique. Mais bébé, il y a des riches ici dehors ! s'exclama Giorgio. Nous avons des clients avec des sommes folles sur leur compte.

- Je serais tentée de les voler moi, dis-je en rigolant.

- Ma copine est un malfrat à ce que je vois, répliqua Giorgio en riant de bon cœur.

- Haha bébé, toi aussi, si je vole, c'est pour en profiter avec toi non ? lançai en riant à mon tour.

- Je pourrais bien t'aider, mais comme je ne suis pas sûr que tu vas partager le butin avec moi, je préfère m'abstenir, rétorqua Giorgio de gaité de cœur.

- Haha, ce n'est pas bien grave. Nous allons devoir nous contenter de nos minables salaires.

Giorgio éclata de rire et je le rejoignis dans son fou rire. Le repas continua ainsi dans la bonne humeur. J'aidai Giorgio à débarrasser la table et nous lavâmes la vaisselle après.

- Bébé, tu devrais te reposer pour être en forme ce soir, dit Giorgio d'une voix douce en s'essuyant les mains.

- T'as raison, rétorquai-je. J'espère réussir à m'endormir encore après avoir somnolé tout à l'heure.

- Je pourrais bien te tenir compagnie, murmura Giorgio d'une voix malicieuse en se rapprochant de moi.

- Non merci, répondis-je en riant et en m'éloignant au pas de course vers sa chambre.

- Haha, haha, ce n'est pas grave. À tout à l'heure bébé.

Je me rendis dans sa chambre et me couchai dans son lit. J'humai un moment ses draps et mes narines furent emplies de son doux parfum. Je me relaxai progressivement et le sommeil m'emporta à mon insu.

Je m'étirai des heures plus tard et sortis progressivement de ma torpeur. Je regardai ma montre et m’aperçus qu'il était déjà 18 heures. Je me redressai brusquement et sortis du lit presque en courant.

Je me rendis au salon et trouvai Giorgio qui s'était endormi avec la télécommande de la télévision en main. Je la lui pris délicatement des mains, ce qui occasionna son reveil.

- Wow chéri, tu devais être toi aussi fatigué, dis-je. Tu aurais dû me rejoindre dans le lit pour mieux de reposer.

- Mais non, je me suis juste assoupi et je ne voulais pas te déranger, répondit Giorgio.

- Pour quelle heure sommes-nous attendus ? demandai-je.

- 20 heures bébé, t'inquiète, nous avons tout le temps, répondit Giorgio après avoir jeté un bref cou d’œil à sa montre.

Je m'assis près de lui et m’adossai contre lui.

- Tu m'as manqué toute cette semaine, tu sais, chuchota Giorgio d'une voix rauque à mon oreille.

Je me redressai et lui fis face.

- Tu m'as manqué toi aussi, lui répondis-je à mon tour, le regard voilé de désir.

Nous nous jetâmes sauvagement l'un sur l'autre et Giorgio me souleva avec facilité et me transporta jusqu'à sa chambre. Il entreprit de me déshabiller tout à parsemant de baisers chaque parcelle de mon corps qu'il dévoilait.

Un vague de plaisir envahit mon être tout entier pendant que je déshabillais Giorgio à mon tour.

Nos vêtements rejoignirent très rapidement le sol et nos corps se laissèrent aller à la plus vieille danse au monde. Nous retombâmes sur le lit des minutes plus tard. Giorgio m'embrassa en me serrant très fort contre lui.

- Je t'aime bébé, murmura Giorgio d'une voix douce.

- Je t'aime aussi, lui répondis-je de mon petit nuage.

- Il faudra qu'on se dépêche là si nous ne voulons pas être en retard, dis-je en me redressant sur un coude.

- Je suis trop bien là où je suis, rétorqua Giorgio en me faisant un autre baiser sur les lèvres et en parcourant ses mains sur mon corps.

- Bas les pâtes, nous devons nous apprêter.

Je me rendis dans la douche et fis une toilette rapide. Je pris ma valise et sortis le vêtement que j'avais prévu pour ce soir. J'enfilai une paire de collant dentelé et une mini-jupe en cuir. Un top échancré et ma veste en tissu complétaient mon habillement. J’enfilai ensuite mes escarpins aux hauts talons et me rendis aux toilettes pour me maquiller.

- Tu comptes sortir habillée ainsi ? entendis-je une voix glaciale dans mon dos.

- Euh, euh, bébé, je ne vois rien de mal moi, dis-je d'une voix douce en me tournant vers Giorgio.

Son regard me fit froid dans le dos.

- Hors de question ! tonna Giorgio. Tu ne vas pas porter ce genre de vêtement en ma compagnie, d’ailleurs, que tu sois avec moi ou pas, je t'interdis de t'habiller ainsi.

- Bébé, tu ne penses pas que tu exagères ? demandai-je d'une voix douce.

- C'est hors de question, j'ai dit, répondit Giorgio d'une voix altérée. Je ne veux pas que tu t'habilles ainsi.

- Giorgio, nous serons ensemble, en plus, je ne vois rien de mal à mon habillement.

- À ton accoutrement, tu veux dire ? Je préfère que l'on annule la soirée, je ne te laisserai pas sortir ainsi vêtue.

- C'est bon bébé, il n'y a vraiment pas de quoi en faire un plat, soupirai-je. Je vais me changer.

Je retournai dans la chambre et pris le deuxième vêtement que j'avais prévu pour la soirée. Je m'attendais à cette réaction de la part de Giorgio.

J'enfilai donc la longue robe qui m'arrivait au niveau des chevilles et une simple paire de ballerines. Je me regardai un long moment devant le miroir et soupirai bruyamment.

La porte de la chambre s'ouvrit à cet instant et Giorgio y entra. Il fit un large sourire en découvrant ma robe et se rapprocha de moi avec une expression de fierté sur le visage.

- Oh, que vois-je là ?! Je te préfère ainsi bébé, dit-il en se rapprochant de moi et il me serra très fort dans ses bras. Je soupirai une fois de plus en répondant à son étreinte.

Au-delà des frontièr...