CHAPITRE 1 : La belle rencontre

Ecrit par Verdo



CHAPITRE 1 : La belle rencontre.



<<Quand le philtre s'installe dans une relation, l'amour disparaît.>>

Verdo Lompiol.


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J'étais très soucieux lorsque je longeais la rue menant à mon domicile. J'étais indifférent à tout ce qui se passait autour de moi. Plongé dans mes pensées, une seule idée passait en boucle dans ma tête telle une spirale infernale; les paroles du vieux Moussa. Ses dires étaient clairs comme de l'eau de roche. J'avais juste une semaine pour lui rembourser la colossale somme d'argent que je lui avais empruntée pour mon projet infructueux de voyage aux États Unis.

****Quelques mois plus tôt...****

Je m'appelle Alassane. Je suis un ingénieur mécanique dans une industrie de phosphate. Tout allait pour moi comme sur des roulettes jusqu'au jour où je rencontrai  Minsha ; une jeune étudiante; la vingtaine pétante en licence de communication-journalisme.

C'était un vendredi soir aux alentours de dix sept heures trente. Le ciel s'assombrissait. De lourds nuages défilant dans le ciel annonçaient une grande pluie. 

Sur ma moto, je n'avais qu'une seule idée : celle de vite rentrer chez moi afin  d'être à l'abri de la pluie. À quelques mètres de l'université qui était sur ma route, j'aperçus une jeune demoiselle qui me faisait signe de m'arrêter. C'était clair qu'elle m'avait pris pour un conducteur de taxi-moto. Je m'excécutai tout de même.

  - Désolée, je vous ai pris pour un Zémidjan (conducteur de taxi moto). Veuillez m'excuser. Me dit-elle lorsqu'elle se rapprocha de moi.

Je soulevai légèrement la vitre de mon casque et la saluai amicalement.

  - Ne vous en faites pas. Je peux vous déposer un peu plus loin pour que vous trouviez un zémidjan . Dans quelle direction allez-vous ?
  - Derrière l'hôtel de ville.
  - Ah, ça tombe bien. C'est sur ma route. Vous n'avez plus à vous en faire. Je vous dépose.
  - Merci beaucoup. C'est très gentil de votre part.
  - Je vous en prie. Moi c'est Alassane. Et vous ?
  - Minsha.
  - Très joli nom. Enchanté Minsha.
  - Enchantée Alassane.

Elle monta et je démarrai.  Quelques instants plus tard nous arrivâmes devant chez elle. Elle descendit et me remercia.

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Emeline m'attendait de pied ferme au seuil de mon domicile. À voir sa physionomie, je compris sur le champ que quelque chose n'allait pas. Elle me souhaita la bienvenue et m'ouvrit le portail. Je fis rentrer ma moto et nous allions nous installer au salon pour discuter. Sincèrement, je ne m'attendais pas à la revoir vu la manière dont nous nous étions séparés tout dernièrement.  Je l'avais rencontrée à une soirée qu'avait organisée l'un de mes amis; Jacques. Ce soir là, nous avions beaucoup bu et comme le dit cet adage, un verre ça va, deux verres bonjour les dégâts, nous avions commencé à nous frotter l'un à l'autre et nous nous étions retrouvés plus tard sur le lit de mon hôte. Nous avions fait l'amour comme des fous jusqu'au matin comme si nous nous connaissions avant. Ce fut à mon réveil que je me rendis compte de l'énorme bêtise que j'avais commise. Je sortis quelques liasses de billets de dix mille francs de mon porte monnaie et les lui tendis. Elle, la mine renfrognée les prit et me les jeta en pleine figure en me couvrant d'insultes.  <Je ne suis pas une prostituée>. M'avait-elle crié avant de s'habiller et de s'en aller ensuite.

  - Comment as-tu su que j'habitais ici ? Lui demandai-je après lui avoir servi à boire.
  - Jacques m'a indiqué. Répondit-elle, l'air méfiante.
  - Jacques. Ça fait un bail que je n'ai pas eu de ses nouvelles. Alors, dis-moi pourquoi es-tu là ?
  - Je suis enceinte Alassane. Cela fait pratiquement deux mois que j'ai raté mes menstrues. Je n'avais pas ton contact pour te l'annoncer raison pour laquelle j'ai demandé de l'aide à Jacques.

Ma bouche fut cadenassée. Aucune parole ne pouvait plus  sortir. J'étais immobilisé. Comment enceinte ? Nous avions couché ensemble juste une seule fois ! J'inspirai et expirai profondément pour reprendre mon  souffle et lui demandai.
  - Comment cela se fait-il ? Nous avions couché ensemble une seule fois!
  - Je ne saurais expliquer mais je suis enceinte de toi. À part cette soirée, je n'ai couché avec personne. Et puis c'est quoi cette question que tu me poses ? Coucher ensemble une seule fois ne peut pas mettre enceinte ?
  - Non. Ce n'est pas possible. Je ne peux pas le croire Emeline. Je ne peux pas être l'auteur de ta grossesse. Qu'est-ce qui me prouve que tu dis vrai ? Que tu n'as pas couché avec d'autres hommes pendant tout ce temps ?

Son visage changea dans la foulée. Des larmes commencèrent à couler abondamment de ses yeux. 

  - Ne me fais pas ça s'il te plaît Alassane. Je ne veux plus revivre un truc pareil.
  - Quoi ? Quel genre de trucs ?
  - Mon mari avec qui j'ai eu un fils m'a abandonnée et s'est envolé pour l'Europe avec une autre femme. J'élève seule mon fils. Eh voilà une deuxième grossesse.
  - Quoi ? Tu es mariée et de plus tu as un enfant ?
  - Oui. Mais nous ne sommes plus ensemble. Je vis seule avec mon fils. Je suis couturière.
  - Eh merde! Comment pourrais-je accepter une grossesse venant de quelqu'un comme toi ? Écoute, je ne suis pas sûr de t'avoir mise enceinte. Va chercher l'auteur ailleurs.

Elle se mit à genoux.

  - Ne dis pas ça Alassane, je t'en supplie. Tu es la seule personne avec qui j'ai eu des rapports sexuels après la rupture avec mon ex mari. Ne me rejette pas. Pense à ton enfant que je porte. Je ne te mens pas. Je n'ai aucune raison de le faire. Nous pouvons faire un test de paternité à sa naissance pour que tu sois rassuré.
  - Arrête avec tes balivernes femme! Je ne suis pas l'auteur de ta grossesse. Je te prierai gentiment de sortir de chez moi et de ne plus jamais revenir.
  - Tu me jettes dehors Alassane malgré qu'il a commencé à pleuvoir ?
  - Si si. Hors de ma vue! Je ne veux plus te voir ni t'écouter. Va t-en!
  - D'accord, il n'y a pas de soucis. Mais laisse-moi rester ici jusqu'à l'arrêt de la pluie.
  - Casse-toi Emeline. Qu'il pleuve ou pas, casse-toi.
 
Je me levai pendant qu'elle s'accrochait à mes pieds en me suppliant de toutes ses forces. Je n'étais pas en mesure d'accepter une situation pareille ni de devenir père. D'ailleurs, je ne l'avais jamais rencontrée auparavant bien avant la fameuse soirée. Et si elle mentait sur toute la ligne ? Je la trimballai contre son gré dehors et fermai le portail à clé.

La tête lourde, je m'affalai sur le canapé. Pendant ce temps, la pluie continuait de battre son plein…

RDV le mardi pour la suite. N'oubliez pas de vous abonner.

Écrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).

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