Chapitre 1 : Le départ
Ecrit par casanova
1 semaine avant ….
Fèmi en voulait à sa mère de trop souvent se plier à la volonté de son père autoritaire.
Tu devrais un peu plus t'imposer maman lui disait elle, mais celle-ci
souriait à chaque fois un peu comme pour dire, ma fille tu ne juges
qu'en surface ; Ce qui avait le dont de l'irriter un peu plus.
Les seules fois où sa mère agacée daignait lui répondre c'était pour
lui reprocher d'avoir hérité du tempérament excessif de son père et
surtout de son ego surdimensionné.
Tu auras du mal à trouver
un homme qui veuille de toi comme compagne lui disait sa mère, j'espère
qu'en grandissant tu t'adouciras car peut être que tu ne le sais pas
mais les hommes recherchent toujours en une femme la douceur et la
sécurité qu'ils ont eut enfant chez leur mère.
On ne ramène pas
un homme à la raison dans le bruit, mais avec douceur et quand un
homme se rend compte que tu gardes ton sang froid et que tu restes
calme malgré qu'il élève la voix il se sent ridicule et baisse le ton.
C'était un raisonnement de femme de la préhistoire pensait
intérieurement la jeune fille en écoutant sa mère formuler toutes ces
phrases. Les femmes aujourd'hui devaient plus s'affirmer et ne plus se
laisser martyriser comme elles l'ont fait tout ce temps.
- ce sont ces agissements de nos grand-mères qui vous ont condamné vous nos mères à ce genre de vie
- Mais quelle genre de vie ma fille ? à t'entendre je suis une femme malheureuse
- Maman comment tu peux être heureuse quand toutes les décisions familiales c'est papa qui les prend sans même te consulter
Sa mère se mit à sourire
- pourquoi maman ?
- Tu ressembles trop à ton père et vous êtes toujours là à crier quand les autres ne font pas exactement ce que vous voulez.
- Ton père et moi on se consultent pour toutes les décisions rassure
toi ma fille, dans notre coutume on dit si l'homme est l'eau alors la
femme est le bol qui contient cette eau et ça ton père le sait
- Moi je ne l'ai jamais vu te consulter maman
- Ce n'est pas de tout qu'un couple discute en publique ou devant les enfants.
- ....
- Ce qui me rend un peu triste c'est qu'en réalité tu ne connais pas
ton père, il n'est pas aussi dur et insensible que tu le penses
- C'est normal que tu défendes ton mari
- Tu es en terminale ma fille et bientôt tu te marieras, tu comprendras donc ce que je dis
- Je ne suis pas du tout pressé et tout homme qui voudra être mon
mari devra respecter certains critères très précis pour être éligible
La conversation mère et fille dû prendre fin quand le maître des lieux fit son apparition
Fèmi salua son père en fléchissant son genoux gauche comme il était de
coutume chez les yorubas (grande et puissante ethnie du sud Bénin et du
Nigeria)
- Yeyinou (petit nom de Fèmi), je t'ai toujours dit
d'attacher des pagnes à la maison ? c’est quoi ces culottes et ces
pantalons que tu portes on dirait un homme ?
Et voilà ça reprend pensa t elle, son père détestait tellement la voir s'habiller à la mode occidentale
- Yah Fèmi dit à ta fille d'aller se changer immédiatement.
- Est ce que ta fille écoute les gens quand on lui parle ? Elle sait à qui elle ressemble
- De quoi tu parles ?
Le père avait bien compris que sa femme lui parlait indirectement, la
cause : une dispute de la nuit qui apparemment ne s'était pas totalement
estompée du cœur de sa femme
- D'abord on mange quoi ? il est presque 13 H et je ne sens l'odeur d'aucun repas dans les parages
Les paroles de son père parvenaient à Fèmi qui était allé troquer sa culotte Jean qu'elle adorait tant contre un pagne.
C'est typiquement masculin ça se dit- elle, se lever un dimanche à 1O
h, passé tout son temps en ville à se promener pour ensuite rentrer
réclamer à manger.
Monsieur Olatoundji était un as du textile
d'où il tirait la plus grande partie de sa fortune. Il avait commencé
comment simple revendeur à Topka (Grand marché Ouest Africain) alors
qu'il venait d'avoir sa licence en banque et finance à l’INE (Actuel
ENEAM).
A l'époque personne n'avait compris pourquoi il s'était lancé dans le textile après avoir exercé à peine 3 ans dans le privé.
Il avait le sens des affaires, était très averti et surtout très
prudent dans ses investissements ce qui à coup sûr lui permis de bâtir
lentement mais sûrement sa fortune.
Son plus grand désir était que Fèmi fasse de grandes études à l’étranger.
- Je ne veux plus te voir porter des culottes ou t'habiller comme les blancs
- D'accord papa répondit Fèmi la mine boudeuse.
Toi même tu ne veux pas qu'elle s'habille comme les blancs mais tu
n'hésites pas une seule seconde à l'envoyer en France dès qu'il y a des
congés.
- Donc c'est parce qu'elle va en France qu'elle doit copier toutes les choses des blancs .
Yah Fèmi ne dit plus rien, car connaissant son mari et sa façon de se
borner dès qu'il s'agissait de sa fille elle ne voulu pas s'enliser dans
une discussion qui tôt ou tard deviendrait houleuse, pas après celle
qu'elle avait eut avec son mari la veille toujours à propos de leur
fille et de son voyage en France après le Bac.
Le père de Fèmi
voulait absolument que sa fille réside chez son frère qui lui habitait à
Lyon oubliant le fait que Fèmi devra se lever chaque matin pour se
rendre dans son école qui était à St Quentin.
Sa femme par
contre plus avisée préférait que leur fille aménage dans leur
appartement à Choisy le Roi tout près de paris, un appart qui ne
servait pratiquement à rien d’autres les périodes de l’année où personne
ne se rendait en France.
La mère se doutait bien de l'idée
qui poussait son mari à se borner, il voulait surtout pouvoir surveiller
sa fille et être sûr qu'elle ne fasse pas de bêtise une fois seule en
France sans aucune personne Assez âgée pour la surveiller et la re
cadrer dans ses dérives.
Il avait si peu confiance en sa fille
qui était dotée d'un caractère tellement sans limites que parfois sa
mère était prise de doute quand aux chances qu’avait cette dernière de
trouver un jour l'homme qui saurait vivre avec tous ces défauts qu’elle
connaissait à sa fille.
7 semaines plus tard ….
Assise dans le Hall de l’aéroport, Fèmi n’en revenait pas encore. Vivre
toute seule en France sans prise de tête, sans personne pour lui mettre
la pression, elle en avait tellement rêvé au point de se dire parfois
que ça n’arriverait jamais.
Sur sa liste très courte d’amis,
seulement trois avaient pu faire le déplacement. Il y avait You Sirath,
Tana valery et surtout Lisy une de ses amies avec qui elle avait
carrément grandi mais qui elle malheureusement allait en Afrique du sud
continuer ses études.
Cotonou allait lui manquer, son soleil, sa
plage, son marché de friperie (Missebo) et surtout Ces mets que sa mère
préparait si bien.
Les passagers du Vol en direction de paris
sont priés d’avancer ; c’était l’heure des Adieux, c’est généralement à
ces moments qu’on se rend compte de combien une personne nous est chère
et cette personne là à qui Fèmi pensait était sa mère en larme qui se
levait pour la prendre une dernière fois dans ses bras.
- Sois sage ma fille
- Oui maman
- Occupe toi bien de tes études afin de nous rendre fiers ton père et
moi, et surtout n’oublies de te réveiller tôt même les samedis et
dimanches car une femme ça ne fait pas de grâce matinée
Elle
se contentait de répondre oui aux conseils que lui prodiguait sa mère
même si pour elle l’époque où la femme devait être l’être le plus
irréprochable d’un couple était révolue.
On était à l’ère de l’égalité, de la révolution et de l’affirmation de la femme.
Son père l’avait devancé d’une semaine afin de préparer son arrivée,
lui montrer les lieux à connaitre absolument et surtout engager les
travaux de réaménagement de l’appartement qui avait un air vétuste à
force d’être inhabité.
Après le départ de sa famille et de ses amis, Fèmi dû attendre encore quelques 45 min avant de monter à Bord de l’air bus.
Une fois à l’intérieur elle mit juste ses écouteurs à l’oreille, lança la compilation de ses morceaux préférés sur son i-pod.
Plus rien n’avait d’importance à part Paris sa destination finale …..