CHAPITRE 1: LES FRUITS DU COUP D'UN SOIR.
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 1 : LES FRUITS DU COUP D’UN SOIR.
**LESLIE OYAME**
Moi : Il se passe que ton couillon d’ami avait trouvé la brillantissime idée de me laisser ses saletés dans le ventre pour m’engrosser avant de disparaitre dans la nature (Le regardant à nouveau) C’est très bien comme je t’ai trouvé aujourd’hui connard, d’abord tu vas me rembourser tout ce que j’ai dépensé pour m’occuper de tes enfants jusqu’au moindre centime avant de me dire où je dois me rendre chaque fin du mois pour prendre l’argent de leurs soins.
Ils étaient en train de me regarder avec les grands yeux ébahis, c’est très bien, vous allez comprendre c’est quoi être ébahis aujourd’hui idiots.
Lui : (Se reprenant) Pardon ?
Moi : Je ne te pardonne pas.
L’autre : C’est quoi cette histoire ?
Moi : (À lui) Tu as besoin d’un dessin pour comprendre ? Ce n’est pas assez évident comme ça ?
L’autre : (Le regardant) MFOULA ?
Lui : Mec, je constate comme toi, je constate.
Moi : Constate bien hein, tu n’as pas fini de constater. Tu n’as pas dit que tu aimais le corps à corps ? Non content d’abuser de moi, tu vas jusqu’à m’enceinter avec le culot de m’en faire deux du coup.
Lui : Je n’ai jamais abusé de toi, tu étais consentante et c’était d’ailleurs toi qui m’avait proposé de le faire.
Moi : Imbécile, tu n’avais pas vu que j’étais ivre. On t’a dit qu’une femme ivre est consciente de ses actes ? Et qui me dit même que vous ne m’avez pas drogué tes amis et toi.
L’autre : Et, on va se calmer une minute et réfléchir avant d’énoncer des absurdités.
Moi : (Le toisant) Regardez-moi un chien comme ça, que toi tu es qui ? Dis merci à mes enfants, sinon j’allais bien te ramasser aujourd’hui donc met la en veilleuse car je n’ai pas à faire à toi mais à ton ami.
L’autre : (À son ami) Tu as eu le fantôme là où ?
Moi : (M’énervant) Fantôme toi-même, tu comprends non ? Fantôme ta go et tous tes parents, depuis tes aïeuls jusqu’à tes enfants.
L’autre : MFOULA pardon, je te laisse gérer ton histoire sinon je sens que je vais baffer ta chose là.
Moi : (M’approchant de lui) Viens me baffer, viens me baffer si tu es un homme, si je ne te castre pas c’est que je ne m’appelle pas OYAME, viens me baffer.
Les enfants : (M’attrapant chacun des bras) Maman calme toi, ne fais pas la bagarre ici.
Son ami s’est également mis entre nous afin de calmer le jeu, dépassé par la situation.
Lui : C’est bon Al va-y, je vais gérer.
L’autre : (S’éloignant) C’est une vraie psychopathe cette fille.
Moi : (Essayant de me dégager pour le suivre) Ta grand-mère qui est psychopathe, chien.
Lui : (Me tirant pour m’éloigner de son ami) Non mais tu vas te calmer oui ? C’est quoi cette sauvagerie ?
Moi : (Me dégageant de lui en lui assénant une gifle au visage) Toi tu me lâches .
Il a reculé et a mis sa main sur son visage en me regardant avec les yeux injectés de colère, s’il crois qu’il me fait peur, il se fout le doigt dans l’œil.
Lui : (Après un moment) Tu m’as giflé ?
Moi : Si tu n’es pas sûr, je peux t’en donner une deuxième.
Lui : (Se parlant à lui-même les yeux fermés) MFOULA c’est une femme, on ne frappe pas les femmes, on ne frappe pas les femmes. (Levant son doigt dans ma direction, les yeux toujours fermés) Tu as une sacrée chance, c’est moi qui te le dis. (Ouvrant les yeux et me fixant le visage durci) Mais crois moi, ma patience a des limites.
Moi : Je n’ai strictement rien à foutre de ta patience.
Il s’est retourné pour s’en aller. Regardez moi celui-là, il croit qu’il va aller où ?
Moi : (À ses enfants) Suivez votre père hein.
Il s’est arrêté net en écoutant cette phrase.
Lui : Qu’as-tu dit ?
Moi : Les cotons-tige se vendent 100f chez les béninoises du quartier
Lui : (Levant ses yeux au ciel) Dieu du ciel, donne moi la patience parce que je ne suis pas sûr de tenir longtemps.
Moi : La prochaine fois il faut demander des préservatifs, n’importe quoi.
Nous sommes restés en train de nous regarder dans les yeux en silence. S’il croit qu’il va m’intimider, c’est qu’il se goure lourdement. J’étais pour moi tranquille et ce chien s’est présenté devant moi, me rappelant par la même occasion que c’est lui qui m’a mise dans la situation que je vis aujourd’hui , il est le responsable de tous mes problèmes et je vais bien lui faire comprendre ma frustration accumulée toutes ces années. Il est dépassé ? Ça c’est rien, je n’ai pas encore fini de l’insulter. Il s’est mis à respirer fortement pour essayer de se calmer avant de reprendre la parole.
Lui : (Après un moment, faisant des efforts pour avoir un ton assez normal) Je peux avoir ton numéro de téléphone pour que je puisse t’appeler afin que nous ayons une discussion entre adultes civilisés ?
Moi : Si tu crois que l’injure voilée là va me coller c’est que tu es un idiot. 0, sors ton téléphone parce que je ne vais pas me répéter.
Il a expiré en me fusillant du regard avant de sortir son téléphone. Je lui ai donné mes neuf chiffres et il a directement lancé l’appel, mon téléphone s’est mis à sonner dans mon sac.
Lui : (Raccrochant) C’est de mien. Je vais t’appeler demain matin pour que nous calions un rendez vous demain soir. Nous discuterons quand nous aurons tous retrouvés nos esprits.
Il a regardé les enfants avant de tourner ses talons pour s’en aller.
Moi : Eh oh, tu crois que tu vas où comme ça ? Qui va payer le taxi de tes enfants pour rentrer à la maison ?
Il s’est arrêté et a fouillé sa poche arrière pour sortir son porte monnaie. Il s’est ensuite retourné pour me tendre un billet de 10 milles.
Moi : Et la nourriture ?
Lui : Quelle nourriture ?
Moi : Tes enfants vont manger quoi ce soir et demain ?
Il m’a regardé avant de fouiller à nouveau son portefeuille et a pris deux autres billets qu’il m’a tendu.
Moi : (Les lui arrachant des mains) Tu as intérêt à m’appeler parce que si c’est moi qui le fait, cette histoire prendra une autre tournure. ( Aux enfants) On s’en va.
J’ai attrapé mes enfants par les mains et nous avons à nouveau marché vers la route. J’ai arrêté un taxi et j’ai fait ma proposition.
Taximan : (Klaxonnant) Ping.
Moi : (Ouvrant la portière et faisant monter les enfants qui le regardaient encore) Montez.
Ils se sont exécutés et je les ai suivi avant de fermer la portière. Le taximan a démarré et nous sommes partis.
Amour : (Regardant encore derrière) Maman , c’est lui notre père ?
Moi : Tu n’as pas vu son visage ?
Amour : Si.
Moi : Maintenant tu me demandes encore pourquoi ? Tu n’as pas vu comment vous vous ressemblez ? C’est lui votre père.
Le chauffeur s’est mis à me regarder pendant un moment avant de détourner sa tête. Il a intérêt à ne pas parler mes choses.
Aimé : On va le voir encore ?
Moi : Oui. Quand il va appeler, vous allez venir avec moi.
Amour : Donc on aura aussi notre père comme les autres enfants ?
Moi : (Regardant à nouveau le chauffeur qui m’a encore regardé) On va parler à la maison.
Eux : (En chœur) D’accord .
Je ne vais pas parler de ma vie dans ce taxi, ces chauffeurs là sont trop pointus. Ils sont comme les coiffeurs, toujours en train de tendre leurs oreilles pour écouter les histoires qui ne les regardent pas. J’ai pris mon téléphone et j’ai enregistré le numéro de l’autre là « chien retrouvé ». Oui, c’est un chien, aujourd’hui et demain. Quand je rentre là, je vais faire mes comptes par ce que l’homme là va tout me rembourser au centime près.
Mon nom est Leslie OYAME, j’ai 33 ans, caissière dans une banque de la place. Je suis célibataire et mère de deux enfants qui sont pour moi toute ma vie. Ils sont peut-être le fruit du coup d’un soir avec l’énergumène avec lequel je me disputais un peu plus tôt et il est vrai qu’au début, lorsque j’avais appris pour cette grossesse, j’avais voulu l’enlever, mais depuis le jour que je les ai tenu dans mes bras à l’hôpital, ils sont devenus mes biens les plus précieux, ma famille. Ce sont eux qui me motivent à me battre et ne pas me laisser abattre malgré les coups de la vie qui n’a pas été très tendre avec moi. Les gens disent de moi que je suis sauvage et mal élevée mais je n’ai rien à foutre de ce qu’on peut bien penser de moi, ce n’est pas quelqu’un qui me nourrit et paie mon loyer donc je ne dois rien à personne. Ceux et celles qui pensent être mieux éduqués que moi qu’ils aillent se faire foutre avec leur éducation, moi OYAME, je le dis et le redis, je n’ai pas leur temps. Les seuls personnes pour qui je me soucie, ce sont mes enfants, le reste n’a qu’à aller au diable.
Nous arrivons au quartier, je paie et je descends avec mes enfants. La nuit est déjà tombée, il est 19h. Les petits bangandos de mon quartier sont en train de sortir de leurs maisons pour venir à la route faire leurs opérations, entendez par là, le vol à l’arracher des téléphones et sacs à main, fumer, boire et faire des bagarres en se cassant les bouteilles sur les corps pour se blesser avec. C’est dans ce genre d’environnement que je vis avec mes enfants à cause de l’imbécile qui leur sert de géniteur. Je suis en train de tout faire pour sortir de ce quartier car mes enfants ne peuvent pas vivre ici , avec les turbulences de l’adolescence , ils ne vont pas s’en sortir. C’est pour ça que j’ai acheté un terrain il y a peu, je vais construire un peu un peu pour déménager d’ici avec mes enfants avant que l’adolescence ne les atteigne, c’est mon projet. Mais entre temps, comme leur salopard de père est sorti du trou dans lequel il était, c’est très bien. Il va sauf que s’occuper d’eux après m’avoir remboursé mon argent.
Nous sommes arrivés à la maison rapidement et je suis directement allée les laver parce qu’ils avaient le sable au corps dû au fait qu’ils aient joué avec ça en construisant les châteaux de sable. Une fois propres, je leur ai directement mis les pyjamas avant de les envoyer au salon pour m’attendre devant la télévision. J’ai aussi pris ma douche et j’ai enfilé un jogging taille haute avec un crop top. Je suis sortie et me suis rendue à la cuisine pour mettre de l’eau à chauffer dans le chauffe eau, ce soir nous allons boire des flocons d’avoine communément appelé « Quaker » ici en référence à la marque qui en vend. Je prépare les trois bols en mettant les flocons, le lait et le sucre avant d’ajouter de l’eau qui est en train de bouillir dans le chauffe eau . Alors oui, je sais qu’il y en a qui préparent ça dans une casserole au feu comme une sorte de purée pour que ça devienne lourd mais mes enfants ne mangent pas quand c’est préparé de cette façon et ce depuis le ventre, alors je ne le fais pas comme ça. Quand le chauffe eau s’arrête , je le récupère et ajoute de l’eau dans les bols avant de le rendre où il était puis je remue le tout jusqu’à ce que ça soit devenu plus ou moins lourd mais pas trop. Je mets les cuillères avant de poser le tout sur un grand plateau et partir avec ça au salon. Je pose tout sur ma petite table à manger et je les appelle.
Aimé : (Heureux) Tu as fait le Quaker maman, c’est ce que je voulais manger même. (S’asseyant devant sa tasse) Merci.
Moi : De rien. Vous avez lavé les mains ?
Eux : (Regardant leurs mains) Non.
Moi : Allez-y.
Ils sont partis avant de revenir pour s’attabler avec moi. Nous avons bu notre Quaker avant que je ne rince tout et vienne me poser aux milieu d’eux sur les coussins. Ils se sont automatiquement adossés sur moi en mettant leurs têtes sur ma poitrine.
Amour : Maman ?
Moi : Hun ?
Amour : Tu as dit que le tonton là c’est notre père ?
Moi : (Après un moment) Oui.
Aimé : Il était où ? Pourquoi on ne le voyait pas ?
Moi : Parce que je ne savais pas où il était.
Amour : (Après m’avoir regardé) Il s’appelle comment ?
Moi : Je ne connais pas.
Ils ont décollé leurs têtes simultanément de moi pour me regarder comme pour me dire « tu es sérieuse ?». Avant aujourd’hui , ils n’avaient jamais évoqué leur père et moi non plus, sauf quand j’étais fâchée et les frappais souvent, c’était à ce moment que je leur disais que « votre imbécile de père m’envoie combien ? » , Mais sans ça, on n’en parle pas. Je crois qu’ils avaient compris qu’ils n’avaient pas de père n’ayant jamais vu un homme à mes côtés, ils avaient compris que leur seul parent c’était moi. Et je dis vrai, je ne connais pas comment il s’appelle , je ne cache rien à mes enfants, ils sont d’ailleurs les seuls avec qui je suis moi-même. Ils savent ce que j’aime et je n’aime pas, quand je suis fâchée ou contente, quand je suis triste etc.
J’ai rapidement repensé aux échanges que nous avons eu plus tôt et je me souviens de la façon dont l’autre connard là l’a appelé, Il l’a appelé « MFOULA, Arsène MFOULA ».
Moi : Il s’appelle Arsène MFOULA.
Amour : Alors, tu as dit que tu ne connaissais pas non ?
Moi : Mais je ne connaissais pas, je me suis juste rappelée de comment l’autre voyou là l’a appelé.
Aimé : Maman, on avait dit qu’on ne devait plus insulter les autres non ?
Moi : On n’insulte pas les vrais gens.
Eux : Hum.
Moi : Oui.
Amour : Et puis tu voulais faire la bagarre alors que tu avais aussi dit qu’on ne doit pas se battre.
Moi : J’avais dit qu’on ne doit pas se battre entre frères mais quand on nous provoque dehors on se bat.
Aimé : Et on frappe aussi le père de ses enfants ?
Moi : Si c’est un voyou oui, on le frappe.
Eux : Oh.
Moi : Oui.
Eux : Donc papa est un voyou ?
Je n’ai pas répondu, il ne vaut mieux pas que je dise des bêtises et le fond de ma pensée à propos de cet homme que je considère comme un vrai voyou. Un homme qui couche avec une femme ivre ? C’est un voyou, en plus c’est lui qui n’a pas de préservatifs jusqu’à coucher sans protection avec une inconnue ? C’est comme dit la coach caviar, un « yougoss qui mérite d’être expédié en Yougoslavie ». Mais je garde cette pensée pour moi et temporise, mon quota des injures journalier a été atteint, je garde la suite pour demain.
Moi : Laissez cette affaire. Dans tous les cas, vous allez le voir demain.
Aimé : Et on va l’appeler papa ?
Moi : Non, vous allez l’appelez monsieur, on va voir s’il mérite d’être appelé papa par la suite, d’accord ?
Eux : D’accord .
Nous avons encore continué à parler ensemble avant d’aller nous brosser pour nous mettre au lit. J’ai regardé mon téléphone et j’ai constaté la réception d’un message.
-Chien retrouvé : Salut, c’est Arsène. J’espère que les enfants et toi êtes bien rentrés.
J’ai regardé l’heure à laquelle il m’avait envoyé ça et ça faisait moins de 5min. J’ai décidé de répondre.
-Moi : Mon numéro ce n’est pas pour m’envoyer des messages à la con. Que l’on soit bien rentrés ou pas, ton problème est où dedans ? Tu es médecin ? Binbinberk, « j’espère que les enfants et toi vous êtes bien rentrés ».
J’ai envoyé et j’ai presqu’aussitôt reçu sa réponse.
-Chien retrouvé : Mieux je dors. Bonne nuit.
-Moi : Tchuip.
J’ai posé mon téléphone après l’avoir mis en charge. J’ai tiré mes enfants sur moi avant de m’endormir , demain est un autre jour…