CHAPITRE 1: LINDA.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

***CHAPITRE 1: LINDA***


QUATRE ANS PLUS TARD.


**LINDA NDOMBI**


J'ouvre mes yeux et ils sont plongés dans le noir, normal, je porte un masque pour yeux. C'est pour empêcher à une quelconque lumière de pénétrer quand j'ai déjà décidé de tout éteindre. Je reste allongée sur le lit pendant 10 minutes histoire de laisser mon corps s'éveiller normalement. Ça me permet aussi d'avoir une respiration plus profonde, respiration dite "ventrale" pour être profondément connectée avec moi-même et comprendre mon corps avant que celui-ci soit happé par les vicissitudes de la vie. Au bout de 10 minutes, je décide de me relever et de lentement m'asseoir sur le lit en prenant soin de bien ancrer mes deux pieds au sol, quand c'est fait, je prends alors le temps de bien m'étirer sur mon lit pour remettre toutes les articulations en place. Dès que j'en viens à bâiller, je comprends que c'est bon, mon corps est réveillé alors je retire mon masque et le pose au niveau de mon chevet du lit avant de me lever et de faire mon lit. Pour bien commencer une journée, il est important de bien se réveiller, alors c'est un moment que je ne prends jamais à la légère. Je ne me réveille presque jamais à la va-vite ou n'importe comment. Pour avoir une journée productive, il est important de bien se réveiller et je me réveille toujours très bien pour suivre ma routine. 


Dès que je termine de faire mon lit, mon réveil se met à sonner et il est actuellement 4h00. Oui, je suis une lève tôt. Je devance l'aurore, pour non seulement profiter des plaisirs et du silence que procurent cette heure, mais en plus cela me permet d'avoir une journée plus longue que le commun des mortels. Là où les autres se lèvent à 6h00 et se laissent happer par une journée trop chargée qu'ils n'ont généralement pas le temps de planifier, c'est ainsi que beaucoup tournent en rond et subissent très souvent leur vie au lieu de la vivre, moi je ne suis pas de cet acabit, je me lève plus tôt pour avoir le temps de tout planifier dans le silence et lorsque le jour se lève, je rentre simplement dans mon programme préalablement planifié. D'aucuns penseraient que c'est exagéré et que mes pensées sont extrêmes mais comme me répétait souvent une amie à moi, "dans la vie il y a deux types de personnes, les meneurs et les suiveurs. Alors que les uns prenaient la vie à bras le corps et la dirigeaient pour l'orienter où ils voulaient, les autres la subissaient et suivaient simplement la vie où elle les emmenait. On appartenait forcément à l'un ou l'autre des camps, soit on menait la vie, soit la vie nous menait. Linda, la masse ne peut pas comprendre ton mode de pensée, tu fais partie de l'élite et tu en paies le prix. Comprendra qui pourra." Je partage ce point de vue. 


Je tends ma main et éteint mon réveil avant de me diriger vers ma salle de bain où je me brosse avant d'ôter mes vêtements de nuit et les ranger. Je prends rapidement une douche froide avant d'enfiler ma tenue de sport qui consiste en un legging violet et une brassière de la même couleur, j'enfile chaussettes et basket également de la même couleur. J'attrape mes earpods que je place directement sur mes oreilles avant de sortir de ma chambre et descendre au salon puis à la cuisine où je sors ma bouteille d'eau fraîche, j'en bois une quantité avant d'entraîner ma bouteille dans ma salle de sport. Je prends mon appareil de musique que je connecte aux écouteurs avant de rentrer dans une de mes playlists. Quand c'est bon, je dépose l'appareil et la bouteille d'eau sur un meuble dans la pièce non loin des petites serviettes, je monte ensuite sur mon tapis de course et c'est parti pour une heure de course. Je serais bien sortie pour aller courir à l'extérieur car rien ne pouvait remplacer une course à l'air libre et la nature, on le savait, avait des bienfaits considérables sur l'organisme. Mais malheureusement, je ne pouvais le faire à cause de l'insécurité et les coupeurs de routes qu'il y a dehors. Si tu es chanceuse quand ces sorciers mettent la main sur toi, tu finis simplement dépouiller de tes biens, dans le cas contraire, tu es violée, battue et même tuée alors que tu voulais juste t'adonner à une activité de bien-être physique. Heureusement, je n'avais pas besoin de prendre tous ces risques, j'avais quelques appareils de sport dans ma maison pour les jours où je ne faisais pas la "zumba aérobic" et cela m'allait très bien. 


J'ai fait mes une de course avant de descendre prendre ma serviette pour m'essuyer le visage puis j'ai pris ma bouteille d'eau pour en boire un peu. J'ai ensuite fait quelques étirements pour soulager mes muscles et je suis venue me placer devant l'ordinateur portable qui reste dans cette pièce. Je me suis connectée pour regarder mes mails. J'en avais une cinquantaine. J'ai repéré parmi eux les plus importants parmi lesquels il y avait celui d'un partenaire Russe avec qui je négociais un contrat depuis déjà plusieurs semaines et qui me donnait sa réponse définitive qui était positive; un autre des partenaires chinois qui eux aussi me donnaient des réponses positives; de Jennifer ma meilleure amie qui me disait qu'on se verrait dans deux jours pour déjeuner avec Paul son petit ami et Arsène son meilleur ami. On peut se poser la question de savoir pourquoi ma meilleure amie m'envoie un mail pour me dire de telles choses alors qu'elle peut m'écrire ou m'appeler par téléphone pour me dire de telles choses ? Eh bien, il y a deux ou trois raisons justifiant son choix. D'abord, elle sait que je consulte mes mails plus tôt que mes messages téléphoniques qui très souvent traînent. Ensuite elle sait que j'accorde beaucoup plus d'importance aux mails qu'aux messages ordinaires car j'estime qu'ils font plus formels et de ce fait plus de poids et enfin, je n'aime pas le meilleur ami de son petit ami, c'est une forme de pression psychologique qu'elle est en train de faire pour que j'accepte son invitation à cause du caractère formel de la chose ; ma conseillère en image et amie Élise, cette femme à qui je dois une grande partie de la femme que je suis aujourd'hui même si les rôles sont inversés maintenant. Elle me demande si je serais d'avis à prendre part à une master class en ligne pour l'aider à parler à un groupe de femmes peu confiantes;Et enfin celui de mon père Monsieur H. Le contenu de son mail.


"Je passerai à l'entreprise aujourd'hui à 12h30, je veux un rapport détaillé des gros contrats en cours."


Tout un mail pour écrire sa phrase. Mais il ne peut pas me dire bonjour ou bonsoir, prendre de mes nouvelles ou quelque chose du genre qui ressemble à de l'affection que l'on peut porter à son enfant, rien. Si je n'avais pas une grande ressemblance physique avec lui, j'aurais juré que cet homme n'est pas mon père, mais hélas. J'ai soupiré avant de répondre "Bien noté " à son mail puis j'ai répondu aux autres. Quand ce fut fait et que j'avais déjà séché, j'ai éteint l'ordinateur et je suis remontée dans ma chambre pour prendre une vraie douche beaucoup plus longue . Dès que je termine, je prends ma petite serviette pour le visage que j'utilise dessus avant de prendre celle plus grande du reste de mon corps, je m'essuie correctement et je me passe mes crèmes du corps et visage. Sur ce dernier, je m'attarde un peu plus en faisant quelques massages faciaux pour mieux activer la circulation sanguine et permettre à ma peau de se régénérer facilement pour être toujours belle et brillante. Après ça, je m'occupe de mes cheveux. J'ai de très longs cheveux afro résultats des soins et entretiens rigoureux. Oui les cheveux afro, contrairement aux idées reçues, ça pousse et même très long si on en prend soin. Ils sont tellement beaux lorsqu'ils sont en bonne santé. J'ai tellement entendu des réflexions à ce sujet parmi lesquelles "ils ne poussent pas", "C'est dur", "Ça prends trop de temps à entretenir", Ça coûte chère ", "Ils ne sont pas jolis comme les cheveux caucasiens et asiatiques" et la plus ridicule de tous, "les cheveux naturels ne me vont pas ". Comment des cheveux qui poussent sur ta propre tête ne vont-ils pas t'aller ? Dis comme les autres au moins que tu ne les trouves pas joli parce qu'ils ne sont pas en bonne santé, mais ne dis pas une chose aussi ridicule que ça. Attention, je ne juge personne, chacun est libre de porter sur sa tête ce qu'il veut mais je me dis que c'est dommage de dépenser une fortune pour des perruques et autres greffes qui au final finissent par se gaspiller après 3 à 6 mois d'utilisation alors qu'on peut investir ces sous sur ses propres cheveux qui au final sont beaucoup plus gratifiant et bénéfique puisque c'est sur notre propre tête. Parce que c'est bien joli d'avoir une perruque dehors et être toute belle, mais une fois qu'on rentre dans les quatre murs de sa maison, on la retire et la vérité nous rattrape, nous faisons face à nos propres cheveux dans le miroir vu qu'ils sont sur nos têtes. Pourquoi ne pas en prendre soin? Aujourd'hui il y a beaucoup de salon de beauté qui savent prendre maintenant soin du cheveu afro comparativement à quelques années en arrière et ces soins ne sont pas plus coûteux que ces perruques, aucune excuse. En tout cas, c'est mon cri du cœur. Après avoir passé mes produits dessus, je fais un chignon bas avant de me faire des babies' hair à l'avant que j'attache sous un foulard pour que ça sèche. Dès que c'est fait, je fais un make-up nude et c'est bon. On va au boulot, ce n'est pas le carnaval de Rio pour peindre son visage comme je ne sais pas quoi.


Je sors ensuite de cet espace pour mon dressing ou j'enfile des sous-vêtements en coton, je ne mets d'ailleurs jamais de sous-vêtements d'une autre matière. Je respecte beaucoup celles qui ne font pas attention au choix de matières de leurs vêtements et notamment des sous-vêtements, Seigneur, il y en a même qui prennent des sous-vêtements en polyester (yeux écarquillés) pour les porter. Si même pour le corps en général, c'est mauvais pour la santé, alors les parties intimes qui sont aussi fragiles ?Comment n'auraient-elles pas des problèmes de santé quand on va prendre du pétrole pour venir le placer sur son intimité ? Après on s'étonne du fait qu'on ait des démangeaisons et boutons à ces endroits. Je ne sais pas si c'est de l'inconscience ou simplement le manque de connaissance, mais ces choses sont très fréquentes notamment chez mes parents africains qui consomment sans savoir tout ce qui leur tombe sous la main sans pour autant lire les étiquettes. Alors j'en conviens, les choses faites en polyester sont très jolies, c'est un fait, mais même là, ce n'est pas une excuse. D'abord ce n'est pas durable, ensuite c'est nocifs pour la santé et au delà pour la planète, la grande industrie de la fast-fashion sur laquelle les gens se jettent corps et âmes poussés par ces "influenceurs et influenceuses" qui la plupart du temps viennent répéter des choses comme des perroquets sans pour autant savoir ce qu'on leur donne. Bref, je préfère ne pas trop m'attarder sur ce sujet sinon je risque de ne pas finir. Mais pour moi, et c'est le conseil que je donne à toutes celles qui le veulent, privilégiez les matières comme du coton, de la soie, du satin ou même encore du viscose qui sont faits à base de produits d'origine végétale ou animale plutôt que du polyester, polyamide, elasthan qui sont des produits synthétique. Dans le pire des cas, s'il faut mettre ces matières coûte que coûte, les prendre au moins en dessous de 30% dans la conception. Si le vêtement est fait à plus de 50% de matière naturelle, c'est déjà bien. Toutes les informations résident sur les étiquettes des vêtements, ce sont des indicateurs qui doivent nous pousser pour l'achat d'un article. Il en va de même pour les chaussures, sacs et autres. Mais bon, je ne vais pas m'étendre sur ce sujet aujourd'hui, peut-être un autre jour. 


Une autre aberration que je vois, c'est celle qui portent des sous-vêtements abîmés, déchirés ou de deux couleurs différentes (yeux écarquillés) c'est quoi le projet ? Le slip bleu, le soutien rouge, "oh! Ma chérie, tu as quel problème ? Je ne comprends pas ce qui se passe dans la tête des gens, est-ce nos parents qui ne nous enseignent plus sur ces choses ou c'est simplement un laisser-aller de la part de mes jeunes sœurs ?" Que celles qui le font me le disent, depuis là je cherche à comprendre leur état d'esprit. Comment peut-on avoir une confiance en soi et une estime de soi solide quand on va déjà avec des sous-vêtements de cette façon ? Que l'on ne se trompe pas, ce que nous mettons sur notre corps, comme vêtements ou même les accessoires, influence notre façon d'être.  Veux, veux pas c'est comme ça alors les femmes s'il nous plaît, un peu d'effort avec nos sous-vêtements.


J'ai trop parlé ce matin, je suis ainsi, je parle beaucoup dans ma tête avec mes réflexions que je me fais toute seule alors qu'en société, je suis moins bavarde, plutôt observatrice pour garder le mystère autour de ma personne, moins tu en révèles sur toi en parlant, plus tu suscites de la curiosité chez des gens, une femme doit être mystérieuse. Ce n'est pas à peine on t'a dit bonjour que tu as déjà tout dit sur toi, depuis ta date de naissance jusqu'à ce que tu as fait les 5 dernières minutes, il y a vraiment un grand problème. 

J'ai enfilé un petit top en soie blanc de la même couleur que mes sous-vêtements avant de mettre mon ensemble tailleur pantalon et veste blanc, oui aujourd'hui c'est lundi, et les lundis je suis toujours vêtue en blanc. Ensuite je me parfume. J'enfile enfin mes bijoux qui consiste en de petites boucles d'oreilles blanche, une montre en cuir blanc et un petit collier. Je glisse ensuite mes pieds dans mes escarpins en cuir blanc . Je tire mon sac à main blanc en cuir que j'avais apprêté la veille et celui de mon ordinateur portable de la même couleur. Un dernier coup d'œil sur mon miroir et je descends avec le tout au salon. Je dépose ça sur une chaise et je trace à la cuisine pour me faire mon thé que je bois sur place avec quelques fruits et mon smoothie que j'emporte au boulot. Pendant que je bois mon thé, je jette à nouveau un coup d'œil sur les documents sur lesquels j'ai travaillé la veille et dont je suis sûre que monsieur H voudra aussi que je lui donne des comptes . Quand tout est ok, je range les documents dans le sac avec mon ordinateur et je termine mon thé. Je rince et range la cuisine, je reviens remettre mon gloss sur les lèvres, je vérifie également que rien n'est resté bloqué sur mes dents et c'est bon. Je ramasse les affaires, mes clés de voiture et celles de la maison et je sors en bouclant mon appartement à exactement 7h30. Je vais ensuite prendre l'ascenseur qui me ramène dans le parking où je prends l'une de mes deux voitures dans laquelle je m'installe confortablement avant de démarrer pour venir m'arrêter devant le gardien avec qui je parle quelques minutes en prenant de ses nouvelles et je fonce à "Digi Tech Officiel" la société de mon père que je gère officiellement depuis 5 ans maintenant même si dans les faits, je compte 4 ans. 


Qui suis-je ? Je suis Linda Maxime NDOMBI, j'ai 28 ans célibataire et sans enfants. Fille unique du couple H, entendez par là Harlette et Hens Maxime NDOMBI, deux personnages atypiques qui normalement n'ont rien en commun mais sont mariés depuis presque 35 ans. Je parlerai peut-être d'eux un peu plus tard pour en dire un peu plus, même s'il y a vraiment beaucoup à dire sur eux, notamment sur la personne de mon père que l'opinion générale et moi la première, s'accordent à dire qu'il s'agit de l'un des plus grands phénomènes que la terre ait connue. Un homme qui n'est jamais satisfait par rien du tout, rien n'est jamais bien fait pour lui, jamais il ne te dira un compliment pour te féliciter ou quoi que ce soit. Bref, j'ai dit que je parlerai un peu plus tard.


J'arrive devant le bâtiment qui abrite la société à 8h00. Comme dit mon père, "un patron arrive au travail après ses employés mais avant les paresseux, c'est une obligation ". Après les salutations d'usages avec les agents de sécurité, je vais garer à ma place de parking. Je descends, récupère mes affaires avant de verrouiller mon véhicule puis je me dirige vers le grand bâtiment pour rentrer où comme à l'accoutumée, j'attire sur moi tous les regards sur mon passage. Les gens se réajustent sur leur siège et d'autres arrangent leurs vêtements pour que je ne puisse rien avoir à redire. Je reçois les "bonjours madame crispés" sur mon passage auxquels je réponds avec un léger sourire sur les lèvres. Pourquoi les gens sont aussi stressés à mon passage? Non seulement à cause de l'image que je leur renvoie et cela même sur des gens que je ne connais pas, à cause du fait que je sois leur boss à tous, mais aussi et surtout parce que je suis la fille de mon père. Cet homme a toujours veillé à ce qu'il n'y ait aucune familiarité entre moi et le personnel même quand j'occupais les postes de moindre importance. Oui, je suis passée par toutes les cases, j'ai commencé réceptionniste ici alors que j'avais 15 ans et j'ai ensuite grimpé en échelon en occupant presque tous les postes même ceux dont je n'avais aucune qualification car selon mon père "un dirigeant incapable de dire quelque chose sur le poste qu'occupe un de ses subalternes, n'est en rien un dirigeant et ne mérite même pas d'être cité". Et ce n'est pas moi "LA CHEFFE D'ENTREPRISE" qui devait déroger à ce principe. J'ai dû me former sur le tas pour apprendre des choses sur les postes que j'occupais bon gré mal gré, je n'avais pas le choix, monsieur H était constamment sur mon dos et je n'avais droit à aucune erreur car il était très dur avec moi. Là où les gens pensaient que comme j'étais sa fille, j'allais être privilégiée, ô que non, c'est le contraire qui s'est passé, même en tant que réceptionniste, on me traitait comme si j'étais le dirigeant de l'entreprise, pas en termes de privilège, plutôt en termes de charge de travail et plus je gravissais les échelons plus c'était pire. Et dans tout ça, je n'avais pas le droit d'être familière avec qui que ce soit. Même après le fait que j'ai pris les rênes de cette entreprise, les choses n'ont pas changé sur ce point et malheureusement pour moi, car on me l'a souvent dit même si je m'en doutais bien, j'ai la même aura que mon père à quelques exceptions près. 


L'ascenseur s'ouvre au 4e étage qui est celui sur lequel se trouve mon bureau et la plus grande salle de réunion. J'arrive et je salue ma secrétaire.


Moi: Bonjour Rudy.


Rudy : Bonjour madame.


Elle se lève et me suis dans mon bureau où elle me fait le point sur mon programme du jour. Elle n'a pas l'information sur la venue de mon père et donc je le lui ai dit.


Moi: Décale mon rendez-vous de 14h à 15h00 car monsieur H sera ici à 12h30. Nous prendrons la pause déjeuner avec un peu de retard donc le rendez- vous doit être décalé.


Rudy : (frappant sur sa machine) D'accord madame.


Moi: Si c'est bon, tu peux te retirer.


Rudy : Ok. 


Elle sort et retourne à son poste. Je m'assois sur mon fauteuil avant de sortir mon ordinateur et mes documents . Dès que j'ouvre mon ordi et le connecte au réseau du bâtiment, j'envoie un mail à un partenaire pour lui signifier que nous allons débuter la réunion en ligne et après sa réponse, je lui envoie tous les liens et son visage s'affiche devant l'écran. Nous commençons cette réunion qui est censée durer une heure de temps. Là j'ai lancé la journée et c'est partie pour une longue suite de conversations entre négociation, création de site internet et applications web. En effet, notre société fait dans les TIC , le monde du digital et l'informatique n'a aucun secret pour moi, ce que je peux faire même avec un simple téléphone même pas très développé, beaucoup de gens auraient du mal à le croire. J'ai à plusieurs reprises été contactée par les américains pour devenir une hackeuse au sein de leurs organismes, mais j'ai décliné car une des valeurs que monsieur H a bien pris soin de m'inculquer c'est l'intégrité. Du coup je ne fais rien qui puisse venir contredire mon intégrité et mes autres valeurs morales. Je dors et me réveille avec l'esprit propre, en ayant aucun remords d'avoir fait quelque chose de contre éthique. Depuis que j'ai pris la tête de cette société, elle a pris une dimension beaucoup plus importante , là où elle avait une réputation nationale, aujourd'hui, elle est internationale et nous sommes sollicités de plusieurs endroits pour nos services. J'ai pris le soin de recruter les meilleurs, car là où mon père bien que très bon dans ça était quand même buté sur certains points notamment sur toutes les nouveautés d'internet, moi j'y étais comme un poisson dans l'eau et donc à même de rapidement déceler qui s'y connaissait véritablement ou non. 


J'ai ainsi enchaîné les choses jusqu'à ce que l'alarme que j'avais mise ne sonne pour m'indiquer qu'il était 12h20. J'ai tout arrangé, déposé les trois dossiers bien en vue sur le bureau et par ordre d'importance. Je suis allée prendre des cacahuètes que j'ai versées dans une petite tasse, j'ai servi un verre de whisky et je suis venue déposer le tout sur mon bureau non loin des dossiers en même temps qu'un gel désinfectant pour les mains et une serviette propre. Quand tout est prêt, je vais me tenir debout près du siège visiteur et je regarde ma montre, il est 12h 28. Je réajuste ma tenue en enlevant une poussière imaginaire avant de me dresser comme un "i" en fixant la porte de mon bureau. À exactement 12h30, la porte s'ouvre sur monsieur H qui rentre vêtu de son costume trois pièces sur mesure bleu pétrole et son visage aussi fermé on dirait qu'il avait un problème avec quelqu'un ou qu'il avait mangé des fourmis dites "magnat" (les fourmis qui piquent et font excessivement mal). Un œil sur ma secrétaire et je l'aperçois debout près de la porte en train de retenir jusqu'à sa respiration pour ne pas faire une gaffe . Il me dépasse sans mot dire et va directement derrière mon bureau. 


Papa : (à Rudy) Vous pouvez vous en aller.


Rudy : Ok monsieur.


Elle referme la porte derrière elle et s'en va. Il prend le gel qu'il passe sur ses mains avant de les essuyer avec la serviette. Il s'assoit ensuite sur mon fauteuil et prend une gorgée de whisky qu'il avale les yeux fermés comme s'il prenait le temps de bien savourer la chose. Il repose le verre et prend une petite poignée de cacahuètes qu'il envoie dans sa bouche avant de reprendre une autre gorgée de whisky.


Papa : (Me regardant enfin après avoir reposé son verre) Bien. Prends place.


Moi: (M'asseyant) Merci.


Papa : Je t'écoute.


Moi: J'ai conclu l'affaire avec les Russes, c'est le premier document qui est devant toi. C'était un peu compliqué notamment sur la question des pourcentages revenant à tout un chacun. 


Papa : (ouvrant le dossier) J'espère pour toi que c'est 50-50.


Moi: Non. 


Papa : (levant ses yeux sur moi) Pardon ? Tu as n'as pas pu conclure un contrat à part égale avec les Russes avec tout le travail que nous allons fournir ?


Moi: Non. 


Papa : (Fronçant le visage) Linda, je ne vais pas


Moi: (L'interrompant bien que sachant qu'il en a horreur) J'ai négocié 75-25 en notre faveur. Je leur ai dit que c'était à prendre ou à laisser mais je n'irai pas en-deçà. Après plusieurs réflexions, ils m'ont envoyé un mail ce matin pour me dire qu'ils étaient d'accord. Tout est dans ce document que j'ai pris soin d'imprimer pour toi, 4e page. 


Papa : (Regardant) Hum. 


Il a regardé le dossier pendant un moment avant de le refermer.


Papa : Que disent les chinois ? Tu as eu un retour ?


Moi: Oui. C'est ok pour eux. C'est le deuxième dossier devant toi. 


Papa : (ouvrant le dossier) Pourcentage ?


Moi: 60-40. 


Papa : Tu feras toujours le déplacement ?


Moi: Non, ce n'est plus nécessaire. Je travaillerai ici.


Papa : Je vois. Et quelles sont les modifications qui ont été apportées sur le projet initial ?


Je lui explique ce qui a été revu et le service que nous allons faire. Il me pose toutes les questions nécessaires avant d'acquiescer. Je profite à lui parler du nouveau projet sur lequel je suis en train de travailler. Il m'écoute attentivement et émet quelques idées sans pour autant modifier l'idée initiale. Nous avons fait le tour de toutes les questions. J'essayais de chercher sur son visage une once de fierté ou quoique ce soit qui puisse me montrer qu'il est content du travail que j'ai fait, mais rien. Aucun signe d'encouragement après tout le travail que j'ai abattu.


Papa : (Passant du coq à l'âne) Ta mère n'arrête pas de se plaindre du fait que tu ne l'appelles pas Linda. Combien de fois vais-je te rappeler d'appeler ta mère pour lui donner de tes nouvelles ? Je ne t'ai pas dit que je ne veux pas que tu me fasses crier ma femme ?


Moi: (silence)


Papa : (Me fixant dans les yeux) Ne t'ai-je pas dit cela ?


Moi: (Soutenant son regard) Si.


Papa : Et alors ?


Moi: Je travaillais sur les contrats papa, je suis une "cheffe d'entreprise qui ne doit pas se laisser distraire n'importe comment" et tu sais que maman aime la distraction. Quand je l'appelle, elle me parle de me trouver un mari et de lui faire des petits fils. Tu sais très bien que je n'ai pas le temps pour ça.


Papa : Hum. Je vois. Mais appelle là quand même car je n'ai pas envie de l'entendre se plaindre dans mes oreilles encore.


Moi: J'ai compris. 


Papa : D'ailleurs ce soir, tu dînes à la maison.


Moi: Mais


Papa : (Arquant un de ses sourcils) Tu as quelque chose à dire ?


Moi: (Capitulant) Non. 


Papa : C'est bien ce que je pensais. Je te veux ce soir à la maison pour 19h30 et pas une minute de plus. J'espère que je me suis bien fait comprendre ?


Moi: Oui. 


Papa : Très bien. 


Il s'est levé et j'en ai fait autant. Il a contourné mon bureau pour se diriger vers la porte.


Papa : À ce soir.


Il est ensuite sorti sans attendre son reste me laissant debout en train de fixer la porte encore quelques minutes. C'est ma secrétaire qui me tire de ma léthargie en m'annonçant que Jennifer essayait de me joindre depuis un moment sur mon téléphone portable. Je l'ai remerciée avant de lui dire qu'elle pouvait prendre sa pause. J'ai débarrassé mon bureau avant de prendre mon téléphone dans mon sac et rappeler Jen qui m'a d'abord fait un grand sermon pour me reprocher le fait que depuis le matin je n'ai pas regardé mon téléphone alors qu'elle m'a fait plein de messages WhatsApp pour me demander si j'étais libre pour le déjeuner. Je me suis excusée avant de lui dire que je me libérais à peine. Après m'avoir boudé et reproché le fait que je travaillais trop, elle m'a donné rendez-vous dans un restaurant. J'ai soupiré après avoir raccroché. J'ai posé le dos de ma main sur mes yeux pendant un moment en m'adossant sur le dossier de ma chaise histoire de remettre toutes mes émotions à leur place. 


Moi: (Me levant) Je crois que manger avec Jen me fera beaucoup de bien après cet entretien. 


J'ai fouillé mon sac pour en sortir mon porte monnaie, mes clés de voiture et mes lunettes avant de sortir pour aller à sa rencontre…

MÈRE MALGRÉ MOI