CHAPITRE 1: MON PASSÉ

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 1 : MON PASSÉ

**BLESSING DUMELO**

-Efigénia : Tu viendras me voir à la pause pour qu’on déjeune ?

-Moi : Non.

Mon téléphone sonne et je décroche amusée.

« Moi : Oui monsieur ? »

 « Marwane : Comment ça non ? »

 « Moi : (Amusée) Eh bah non parce que nous l’avons fait hier, avant-hier, avant avant-hier et le jour précédent. Depuis notre retour de Lambaréné »

« Marwane : Et le problème se situe à quel niveau ? Je veux déjeuner avec toi tous les jours. »

  « Moi : Après, tu m’entraînes à ton travail et tu passes le reste du temps à bavarder au lieu de travailler. »

 « Marwane : En fait tu es l’alliée de mon père c’est ça ? »

« Moi : Non, je ne veux juste pas être la femme d’un homme qui ne prend pas son travail au sérieux et qui n’est pas diligent dans ses tâches. »

« Marwane : Hum. »

 « Moi : Mais par contre si tu bosses bien toute cette journée et que tu te surpasses, tu me retrouveras à Rougier et je te préparerai à manger. »

 « Marwane : (Joyeux) Sérieusement ? »

 « Moi : (Souriante) Oui. J’irai et je t’attendrai. »

« Marwane : (Enthousiaste) J’ai hâte que cette journée passe. Et je commence alors à me mettre au travail. »

 « Moi : (Souriante) J’aime mieux ça. Travaille bien. »

« Marwane : D’accord. Je vais te rendre fière. »

 « Moi : Je te crois. »

 « Marwane : Je te laisse et on se dit à ce soir. Je t’aime. »

« Moi : (Souriante) Je t’aime aussi. À ce soir. »

 Clic ! Je suis restée avec un large sourire sur les lèvres comme c’est le cas chaque fois que je parle avec lui. Marwane est une vraie bouffée d’oxygène et depuis 2 semaines que nous sommes ensemble, c’est spécial. C’est le mot qui me vient à l’esprit quand je pense à notre relation. En venant ici, je ne savais pas concrètement ce qui allait se passer comme je l’avais dit. J’étais venue pour m’excuser et aussi essayer de comprendre son histoire. Je savais que je l’aimais mais je n’étais pas sûre du fait que je voulais me mettre en couple avec lui. Mais ce jour lorsque j’étais allée le voir et que cette fille m’avait ouvert la porte, j’avais eu peur. On ne va pas se mentir, Marwane est un bel homme qui peut avoir n’importe quel femme, mise à part son histoire assez compliquée, il a tout pour plaire et donc j’ai crû que c’était le cas. Heureusement, ce n’était pas ça. Il nous avait emmenés à Rougier et j’avais également apprécié le fait que personne n’avait habité dans cette maison. Il m’a confié qu’il la réservait pour nous et que depuis toujours il avait espéré que nous vivions là-bas et c’était pour ça qu’il voulait mon avis sur les détails de cette dernière. Bref, pour revenir à ce jour là, nous étions arrivés et j’avais fait à manger avant que nous ne parlions. Je lui avais demandé les raisons qui l’avaient poussées à faire ça et il m’avait dit qu’il n’avait rien à dire, jusqu’il aimait les hommes. J’avais compris qu’il ne voulait pas m’en parler et j’avais compris ses raisons. Je lui avais coupé toute envie de me confier quelque chose à cause de mon comportement alors je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même. Il s’apprêtait à nous ramener ici lorsque j’avais décidé de lui avouer mes sentiments pour lui et le fait que j’étais prête à me mettre avec lui.

Moi : Je t’aime.

Marwane : Qu’est-ce que t’as dit ?

Moi : (Levant la tête pour croiser son regard) J’ai dit que je t’aime et même si c’est encore difficile pour moi, je suis prête à t’accepter avec ce passé.

Marwane : (Silence)

Je m’étais levée et j’étais partie le prendre dans mes bras sans qu’il ne réagisse. J’avais ensuite relevé la tête et l’avais embrassé sur les lèvres. Là non plus il n’avait pas réagi et au bout de quelques secondes, j’avais arrêté et l’avais regardé. Son visage était neutre et il me fixait dans les yeux.

Marwane : (Après un moment) Pourquoi tu as fait ça ? Qu’espères-tu faire ainsi ?

Moi : Je veux juste que tu saches que je veux être avec toi.

Marwane : Ce n’est pas vrai Blessing.

Moi : Si, je

Marwane : (Me coupant la parole) Arrête de te mentir à toi-même Bless. Nous savons tous les deux que c’est faux.

Moi : (Silence)

Marwane : Tu n’as pas besoin de te convaincre d’une chose qui va contre tes sentiments. Ton opinion pour moi, nous la connaissons tous les deux alors acceptons la simplement.

Moi : (Coulant des larmes)

Marwane : Tu n’as pas besoin d’aller contre ta nature car tôt ou tard cela va te rattraper. Je suis ce que je suis Blessing et tu es ce que tu es, c’est ainsi. Nous savons tous les deux que je ne suis pas un homme pour toi alors restons en là.

Moi : (Coulant des larmes, silence)

Il s’était retourné et était sorti de la pièce en me laissant toute seule. J’étais restée là debout en train de pleurer puis j’étais retournée m’asseoir sur le canapé. Il avait mis tellement de temps où il était parti que j’avais fini par m’endormir sur les fauteuils. Quand je m’étais réveillée, il était assis près de moi et dormait. Il m’avait couverte avec sa veste et il était près de 4h du matin. Je m’étais levée et j’étais allée me soulager. À mon retour, il était réveillé et me regardait.

Moi : C’est moi qui t’ai réveillé ?

Marwane : Plus ou moins. Je ne dormais pas profondément et il est presque l’heure de la prière.

Moi : D’accord. Je peux me joindre à toi pour la prière ?

Marwane : Si tu le veux.

Nous avions prié ensemble jusqu’au levé du jour puis nous étions partis de là-bas pour chez Rebecca. Le trajet s’était fait en silence.

Moi : (Devant le portail) Pourrait-on se voir après ton boulot ?

Marwane : Ce n’est pas évident car j’ai beaucoup de boulot en ce moment étant donné que papa n’est pas là et je dois aussi gérer les filles que tu as vu hier chez moi.

Moi : (Triste et déçue) Je vois. (Esquissant un faible sourire) Merci de m’avoir raccompagnée, je vais y aller.

Marwane : Ok.

Moi : Passe une bonne journée !

Marwane : Merci, à toi aussi.

Moi : Merci.

J’étais descendue et j’étais allée sonner au portail. Il avait attendu jusqu’à ce que Lucia était venue m’ouvrir puis il était parti. J’avais salué Lucia et nous étions rentrées toutes les deux à la maison. Elles étaient en train de s’apprêter pour aller à leurs lieux travail et les petits à l’école.

Rebecca : Ça va ?

Moi : (Esquissant un faible sourire) Oui. Et vraiment désolée d’être revenue que ce matin. C’est que je me suis endormie hier sans m’en rendre compte.

Rebecca : Ne t’inquiètes pas. Marwane m’a appelé hier pour m’expliquer votre situation.

Moi : Ok.

Rebecca : En rentrant ce soir, je vais te rapporter une Sim du Gabon pour que nous puissions te joindre lorsque tu n’es pas connectée.

Moi : D’accord et merci.

Rebecca : Je t’en prie.

Moi : Je vais aller dans ma chambre.

Rebecca : Ok.

J’étais allée m’enfermer dans ma chambre et j’avais pris un bain avant de venir me poser sur le lit. Je m’étais demandée si je devais rentrer chez moi compte tenu de la situation ou je devais attendre pour voir s’il devait changer d’avis. Je n’avais eu aucun signe de lui toute la journée et je m’étais déjà résolue au fait que je n’allais plus le voir quand il était venu à la maison autour de 19h et avait demandé à me voir. Il avait dit à Rebecca que nous ne devrions pas rentrer cette nuit alors j’avais pris une tenue de rechange et ma trousse de toilette. Nous étions partis tous les deux et il m’avait ramenée dans la maison où nous avions passé la nuit. Personne n'avait parlé jusqu’à ce que nous prenions tous les deux places.

Moi : Tu reviens du boulot ?

Marwane : Non, de la maison. J’ai terminé autour de 17h30, j’ai fait un saut à la maison avant de passer te prendre.

Moi : D’accord. Les filles vont bien ?

Marwane : Oui.

Moi : Ok.

Marwane : Et ta journée ?

Moi : Elle s’est bien passée. J’étais à la maison toute seule jusqu’au retour des filles et Rebecca m’a acheté une carte Sim.

Marwane : C’est une bonne chose. Ainsi tu seras facilement joignable.

Moi : Oui. (Après un bref moment) Tu veux que je te passe mon numéro ?

Marwane : Pourquoi pas ? Vas-y.

J’avais sorti le téléphone et j’avais lancé sur son numéro, il avait enregistré et le silence était revenu.

Marwane : J’ai apporté les draps pour le lit, si tu peux faire le lit. Il y en a un dans la chambre principale.

Moi : Je n’ai pas visité l’étage.

Marwane : Je vais t’y conduire.

Moi : Allons-y.

Marwane : Laisse-moi prendre les choses dans le coffre.

Il était sorti et était revenu avec quelques sachets. De la nourriture, des draps, des serviettes et des produits de douche. Il avait mis la nourriture à la cuisine et nous étions montés à l’étage où il m’avait présenté la chambre principale que j’avais reconnue dans les vidéos et photos qu’il m'avait envoyées à l’époque.

Marwane : (Posant les affaires) Si tu as besoin de quelque chose fais moi signe.

Moi : D’accord.

J’avais rangé et fait le lit puis je l’avais rejoint. Il était à la cuisine en train de découper des condiments.

Moi : Je peux le faire tu sais.

Marwane : Je sais.

Moi : (Allant lui prendre le couteau des mains) Donne moi et va t’asseoir, tu as eu une longue journée.

Marwane : Je suis déjà habitué. Ne t’inquiète pas pour moi.

Moi : J’insiste. Laisse-moi prendre soin de toi pour le moment où nous sommes ensemble.

Marwane : (Capitulant) D’accord.

J’avais préparé et il m’avait assistée. Nous avions mangé quelques minutes après en silence.

Marwane : (De retour au salon) J’ai parlé avec Mommy aujourd’hui.

Moi : (Le regardant)

Marwane : Nous avons échangé et elle m’a dit qu’elle va bien.

Moi : Ok.

On s’était regardé dans les yeux.

Marwane : Concernant le sujet d’hier soir, j’y ai longuement réfléchi et je continue de penser qu’il vaudrait mieux rester ainsi car ma vie est trop compliquée.

Moi : Je suis prête à accepter, prête à faire des efforts pour être avec toi.

Marwane : Tu n’as aucune idée de ce qu’est ma vie et ce à quoi tu peux être confrontée. J’ai fait des choses terribles, des choses que même si tu le voulais, tu ne pourrais pas imaginer. À tout moment quelqu’un pourrait sortir une image de moi et tuer ma réputation. Je n’aimerais pas être celui qui t’embarrasse.

Moi : Laisse-moi au moins en juger par moi-même. Accorde moi le bénéfice du doute.

Marwane : (Me regardant)

Moi : Laisse-moi te prouver que je veux vraiment être avec toi et que ce que tu as pu faire, ne peut pas m’empêcher de t’aimer.

Marwane : L’amour ne suffit pas toujours.

Moi : Ce n’est pas ce que dit ma bible.

Marwane : (Silence)

Moi : Il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout et il ne pérît pas. (Me levant et allant m’asseoir près de lui, prenant sa main dans la mienne) Je sais que tu as fait toutes ces choses horribles mais ce n’est pas grave. Je t’aime Marwane et je veux prendre sur moi le poids de ta vie passée. Je ne sais pas encore comment, mais je sais que je peux le supporter.

Il avait tourné la tête et m’avait regardée, j’avais soutenu son regard.

Moi : Je veux partager toutes tes joies et tes peines avec toi. Je sais que ce ne sera pas facile. Peut-être qu’il y aura des moments où je me cacherai pour pleurer, peut-être il y aura des jours où les doutes m’assailliront, peut-être aussi que l’idée de te laisser me visitera de temps à autre mais je suis sûre d’une chose, que l’amour que je ressens pour toi me permettra de supporter.

Il me fixait toujours en silence et j’avais levé une de mes mains pour caresser son beau visage.

Moi : (Caressant son visage en soutenant son regard) Je sais que j’avais mal réagi la première fois et j’avais dit des choses qui t’avaient blessées quand tu m’avais parlé de ta vie passée. Je sais que tu as peur qu’un jour je refasse ça mais tu peux me faire confiance.

Marwane : (Retirant ma main de son visage) On ferait mieux de prier car il faut que nous allions nous coucher.

Moi : (Silence)

Il avait mis une distance entre nous et avait commencé à prier. Je l’avais fait après quelques minutes de silence puis il m’avait souhaité une bonne nuit et était sorti de la maison. Le lendemain matin, j’avais demandé à rester là-bas quand il voulait me ramener chez Rebecca. Bien que surpris, il avait accepté et était parti tout seul. J’avais appelé Rebecca pour lui signaler que j’allais rester à Rougier pour rentrer le lendemain. Après ça, j’avais pris un temps de prière où j’avais demandé à Dieu de lui parler et m’aider avec cette situation. D’un autre côté, j’avais déballé plusieurs cartons et j’avais rangé la maison comme si nous devrions y habiter à l’instant. J’avais fait une pause pour manger le reste du repas puis avec l’aide du gardien, j’étais allée faire des courses pour le repas du jour et le petit déjeuner du lendemain avant de revenir faire à manger. Quand tout était prêt, j’étais retournée à mon rangement jusqu’au soir puis j’étais allée prendre ma douche pour l’attendre. Il était arrivé une dizaine de minutes après et je l’avais accueilli avec un grand sourire.

Moi : (Souriante) Bonsoir et bonne arrivée.

Marwane : (Esquissant un faible sourire) Bonsoir et merci.

Je m’étais mise sur le côté pour le laisser passer et il l’avait fait avant de se tourner pour me regarder visiblement surpris.

Marwane : (Les grands yeux) Tu as arrangé la maison ?

Moi : (Souriante) Oui. Je trouvais que les cartons gâchaient la beauté de la maison alors j’ai décidé de mettre les choses à leurs places. C’est ainsi que je me suis occupée toute la journée.

Marwane : Je vois.

Moi : Tu aimes ?

Marwane : (Regardant à nouveau la pièce) Oui. C’est beaucoup plus accueillant. On dirait maintenant que les gens y vivent.

Moi : (Prenant sa main) Allons voir les autres pièces.

Marwane : (Me suivant) Tu as rangé toute la maison ?

Moi : Non mais j’ai fait aussi la salle à manger et la cuisine.

Nous avons visité avant de revenir nous asseoir. Je lui ai demandé comment était sa journée et aussi comment allaient les filles chez lui. Après ça, je lui ai dit que j’avais fait à manger et que je devais aller réchauffer. Quand j’avais fini, j’étais allée le chercher et il était dans le bureau en train de parler avec Loyd. J’avais parlé quelques minutes avec lui avant de raccrocher et aller manger. À la fin, il était sorti et était revenu avec un carton.

Marwane : Tu peux t’asseoir stp.

Je m’étais exécutée et il avait fait de même en posant le carton à ses pieds. Il m’avait regardée pendant plusieurs minutes dans les yeux avant d’ouvrir le carton et renverser le contenu à ses pieds. Mon cœur avait commencé une course folle dans ma poitrine et mon rythme cardiaque s’était accéléré quand mes yeux avaient vu les premières images.

Marwane : (Me regardant) Regarde bien ces images Bless car tu les rencontreras peut-être sur les réseaux ou à d’autres endroits. Penses-tu véritablement pouvoir faire ta vie avec quelqu’un comme moi ?

Moi : (Le cœur battant, silence)


 
L'AMOUR SUFFIT IL ?...