Chapitre 10:

Ecrit par Maya my'a


-Vivement, qu'elle passe! Maman. Je suis complètement épuisée.

Le jour de l’audience arrive si vite qu’un Boeing.

Ce matin, parmi l’assistance, je suis assise entre maman et Sophie. J’ai un étrange mal de l’estomac.
Je balaie la salle du regard en espérant voir Patrick. Intérieurement, je me questionne. "Patrick, qui es-tu ? Pourquoi la vie a-t-elle permis une telle situation ?" Parmi les accusés des différents procès, il n’y est pas. Mais cinq minutes après mon questionnement, il entre dans la salle, escorté de trois agents de la sécurité pénitentiaire. Je suis de plus en plus mal à l’aise : il se fait traîner Inhumainement. On penserait à un crimel de grand chemin." Pourquoi ai-je si mal ?". J’observe une bonne dizaine de minutes avant de dire à ma mère :

- C’est lui... C’est lui, maman, dis-je avec le souffle presque coupé.

Elle le cherche en agitant la tête. Il est assis à l’angle.

- Je ne le vois pas ! C’est celui-ci; cet homme si laid, debout au fond là-bas ?

-Maman !

-Non-maman ! C’est lui; cet homme avec la grosse tête, noir et sale. Il sue comme un porc, dit Sophie avec mépris. Les violeurs sont toujours si crasseux. Oh, ma pauvre sœur ! Je comprends maintenant pourquoi tu te lamentes nuit et jour. Oh ! Seigneur, pourquoi une telle punition ?

-Qu’est-ce qui te fait à affirmer qu’il s’agit de cet imbécile ? L’interroge maman, agacée.

-Son attitude! Je le dis à cause de son attitude. il se retourne toutes les secontes pour nous observer ! Répond-elle, sûre d’elle.

-Sophie ! Dis-je d’une petite voix, afin qu’elle cesse ses commentaires absurdes.

L’ouverture des audiences de la journée commence par mon procès. Patrick est demandé à la barre. Sophie s’écrie de surprise avant de fermer sa bouche avec les deux mains. Elle est si stupéfaite.
Le silence est demandé dans l'assistance. Or Sophie s'agite; elle semble faire un malaise. Je comprends sa réaction !

Je suis perdue; je ne maîtrise pas la situation. Parcontre maman s'occupe d'elle. Soudainement, un sentiment terrible m’envahit ; une sorte de culpabilité me tourmente. Je me préoccupe plutôt de Patrick. Je constate qu'il a été torturé. Son visage est enflé. Il a un bandage au bras ; il boitille. Il est tout rouge, il ne porte pas ses lunettes.
Je me tiens face à lui, mais il préfère jeter son regard sur le côté.

-Je reconnais les faits qui me sont reprochés, accepte-t-il sans se défendre.

J’ai, à l'instant, envie de rendre ; je sors de la salle en courant. À mon retour, je remarque les mines tristes de maman et Sophie, alors je pleure.

De son côté, Patrick, flegmatique, me regarde sans expression, agitant la tête de la gauche vers la droite. De suite, je capte le message.
Son avocat fronce les sourcils. Notre geste attire son attention. Malgré cela, je tiens à dissuader les opinions susceptibles d'éclore de notre attitude.  Pour cela, je prends place, ignorant leurs regards, auprès de mon avocat; une femme, très connue pour ces prouesses juridiques. Elle incarne la compétence et la discipline.

Patrick plaide, coupage pour enlèvement, séquestration et viol. Il ne tente rien pour se défendre.

Après une heure...

Le juge rend sa décision. Patrick est effectivement reconnu coupable. À la fin du procès, les agents l’amènent hors de la salle. Tête baissée, il marche vers la porte de sortie de la salle. J'espère apercoir son regard pour la dernière fois, mais hélas, il me prive expressément de cette joie. J'assume tête haute, me rapprochant de maître Lynda, auprès de laquelle je m'assois.

- Êtes-vous amoureux de l’un et l’autre ? Pourquoi ai-je cette impression ?Me parle maitre Lynda, mon avocat.

Je sursaute sur mon siège. Elle aussi s'y met?

-Non ! Non, euh... Ne faites pas ce genre de lecture sur mes émotions...Cet homme m'a fait tellement de mal. Alors, pour rien au monde, je me laisserai tomber amoureuse de lui.

-Hum! Si vous le dites.

Ma mère et Sophie se rapprochent de moi. Nous faisons un câlin à trois.

- Il est beau, ce violeur ! L’apprécie maman,  en marmonnant. Tu ne m’as pas dit qu’il était aussi appétissant. Avoue-le, tu as aimé... Euh... euuh, désolée mon bébé.

-Maman !

- Ça n’aurait rien changé ! Il reste un violeur, s’emporte Sophie.

- Il doit être malade ce monsieur, fustige maman, subitement très versatile. Un si bel homme qui commet un tel crime...

- Le diable n’est certainement pas vilain, dis-je.

- Non, pas avec ce que je viens de voir, soutien maman. En tout cas, il n’a eu que la peine qu’il mérite.

- On peut le dire ! Il a été sauvagement torturé. J’éclate en sanglots dans les bras de Sophie.

Patrick écope trois ans d’emprisonnement, avec une amande de quinze millions.

-Trois ans de prison ! Hum, cette peine est un véritable un cadeau pour lui. Il mérite la prison à vie.

-Sophie, tu as raison, appuie ma mère.

-Hum! Il ne tiendra pas une année ; il mourra avant la deuxième année.

-Parlons parcontre de tes sous. Ton avocat t'a-t-il donné la date à laquelle tu entreras en possession de ton argent ? Dit maman, l'air sérieuse.

-Ah oui. Il doit te payer cet argent, ajoute, Sophie, très intéressée.

-Je discuterais de ce sujet plus tard avec maître Linda.

-Nous devons être là, crie maman.

Quelques jours après le procès, des documents me sont parvenus par son avocat. Patrick est déféré à la prison centrale de Libreville. Je pleure sans raison précise ! Le savoir dans cette prison me fait culpabiliser. Je décide de me rapprocher de mon avocat afin d’en discuter. J’éprouve ce besoin.

Derrière son bureau, mon avocat explique :

-Il a payé quinze millions. De plus, il vous offre son Toyota VX.

Je suis interloquée !

-Il me paye aussi vite pour soulager sa conscience ?

-Je ne saurais vous répondre ! Seul son avocat pourra nous édifier sur cette question, répond-elle. Je discuterais avec lui, en votre présence. C’est mieux ainsi.

-Je préfère !

-D’accord ! Je l’appelle.

La conversation téléphonique entre les deux avocats se tient en ma présence, avant qu’il nous rejoigne, des minutes plus tard.

-Entrez cher collègue ; prenez place !

-Merci bien. Comment vous vous sentez madame? Me dit l’avocat de Patrick.

-Bien merci.

-Super, si tout va bien ! Et vous Maître...

-Ça va, merci ! Ma cliente souhaite avoir des éclaircissements sur le cadeau que lui a donné votre client.

- Se raclant la gorge, ce n’est pas tout, Monsieur Patrick m’invite à donné cette enveloppe à Madame Paula, s’adresse-t-il à mon avocate.

Nous sommes surprises.

-Acceptes-tu cette enveloppe ? M’interroge-t-elle.

J’hésite ! Je ne sais comment lui répondre.

-Non. Euh, oui, oui, je veux bien savoir pourquoi il me l’envoie.

- Dans ce cas... Réponds, mon avocate, me remettant ladite enveloppe sellée.

-Dois-je l’ouvrir devant vous ? M'adressant à nos avocats, je décolle la bande...

-Ne vous sentez pas obliger maintenant... Réponds son avocat.

-Vous pouvez l’ouvrir chez vous ! Informez-nous, si le contenu vise à vous nuire, me conseille son avocat.

-Merci ! Je tacherai, maître. Permettez-moi de prendre congé de vous, dis-je en me levant.

-Madame Paula ! Vous allez bien ? M’interroge mon avocat.

-Oui, oui maître...

-Sûre, madame Paula ! Ajoute mon avocate inquiète.

-Oui, oui, tout va bien.

Je sors du bureau prestement, les laissant cogiter.
J’arrive à la maison épuisée. Je n’ai qu’une seule envie : dormir, me reposer convenablement. Dans mon séjour :

-Surprise !!! Crie plusieurs personnes avec joie, parmi lesquelles ma mère, Sophie et quelques collègues.

J’ai du mal à sourire ! Je suis nerveuse. 
Je m’effraie un chemin discrètement pour me réfugier dans ma chambre. C'est plus calme.

Après mes pas, Sophie me suit....



EMBARQUE D'UN DESTIN...