Chapitre 10

Ecrit par Chouchou26

Abdul

Dès que j’ai atterri sur le territoire malien,mon premier réflexe a été d’aller voir mon cousin Jean-Pierre qui a aussi très bien construit sa vie. Il est ma seule famille. Depuis le décès de mes parents dans cet accident,ses parents m’ont recueilli mais j’ai préféré prendre mon envol et me voilà parti de zéro pour arriver là.Je pris un taxi et quand je suis arrivé,je confiais mes bagages aux gardiens. Je montais à son bureau. Les retrouvailles étaient belles,il n’en croyait pas ses yeux.

-Mais Pourquoi tu ne m’as pas averti?

-Je voulais te faire la surprise et puis encore  je pensais venir la semaine prochaine mais ma demande de mutation a été acceptée plutôt.

-Donc tu vas rester avec nous?

-Naturellement,je suis surtout là pour m’amuser.

-Abdul,tu n’es plus aussi jeune tu sais? Tu devrais songer à fonder une famille.

-Fais pas comme si j’étais dans la quarantaine et ne t’en fais pas.

-Rentrons à la maison,tu vas te reposer et ensuite tu me dis comment les chinois t’ont traité.

-Ahh toi

Je vais profiter pour m’amuser au maximum. Avant je n’avais rien,maintenant je suis le moteur de certaines entreprises. L’argent coule à flots et je vais en profiter. Ce soir,j’irai en boîte et ensuite l’hôtel j’imagine.

Je prenais ma douche et on mangea entre éclats de rire et causeries. Jean a vraiment réussi sa vie,Anne est magnifique et ses jumeaux aussi sont comme lui en miniature. J’adore tout ça mais je ne pense pas faire tout ça maintenant. Peut-être l’année prochaine.

Je me reposais jusqu’à tard dans la soirée,j’étais sur mon lit à penser à ma vie d’avant. J’étais comme ces petits voyous du ghetto,mais j’attirais ces filles de riches qui m’entretenaient. Était-ce de l’amour ou du matérialisme? Je ne saurais répondre...

Tahara 

Je ne suis pas rentrée à la maison depuis ce matin et il est déjà 20 heures. Je n’ai pas reçu d'appels car j’ai éteint mon téléphone. Je suis persuadée qu’ils se font tous un sang d’encre mais qu’est-ce que ça peut bien me faire?

Je m’apprêtais pour sortir avec Sally ce soir. Son copain Issa passe nous chercher à 22h. Je l’ai vu plutôt dans la journée et il me semble être très vieux pour Sally. Il doit être d’une trentaine d’années et elle a 15 ans.

Mais j’imagine qu’ils s’aiment sinon une telle fréquentation...

-À quoi tu penses Rara?

-À ton Issa,tu l’aimes ?

-Tu comprendras pas .

- Tu ne peux pas traverser pire situation que moi, je t’écoute 

-Tu sais que mes parents ne sont jamais présents. Je me sens tellement abandonnée à moi même. Sortir avec des hommes qui ont le double de mon âge compense ce manque d’affection. Je me donne corps et âme à Issa sans amour. Je suis mineure et je sais qu’il pourrait même s’attirer des ennuis. À vrai dire,cela m’importe peu. Je veux juste un homme qui me donnera ce que mes parents me refusent.

-Je sais pas quoi dire

-Ne dis rien alors.

-Toi au moins tu connais ton père. 

-Qu’est-ce que tu racontes?

-Eh Oui, je suis un enfant illégitime. Je me sens comme une idiote, mon père est cocu. Ma mère a détruit ma vie en me cachant ce détail. Qui ne voudrait pas connaître ses origines? Je ne sais pas comment prendre cette nouvelle,comment m’y habituer? Ma vie est un tas de mensonges.

-Calme toi Rara, tu devrais en parler avec ta sœur. Tu as de la chance Rara, tu n’es pas seule. Tu as des sœurs profites-en,moi je suis seule ici. Je sais bien que ma vie n’est pas saine mais rien d’autre ne fait mon bien être. Bon arrêtons de pleurnicher,on doit sortir.

Issa venait seul,nous prendre et après quelques minutes on arrivait à un Night-club situé au centre ville. Issa nous rappelait qu’un de ses amis nous rejoindra.

Issa et Sally étaient sur la piste entrain de se déhancher quand un homme m’approchait me retirant mon verre de la bouche.

-Ce n’est pas conseillé à une si jolie demoiselle.

-Rendez moi mon verre ! C’est quoi ces manières 

-Jolie et sauvage, tu me plais bien toi.

Il continuait à me courtiser quand Issa vient me surprendre en disant que c’était celui qu’on attendait. Ils avaient le même âge à vue d’œil. Je me laissais aller avec lui et plus tard la tension montait. Il me soufflait des mots à l’oreille 

-Ça te dirait de changer d’endroits? Il y’a trop de gens ici à mon goût 

-Si cela te fait plaisir 

Il me conduisait à une sorte d’auberge et une fois dans la chambre,il commença à m’embrasser.

-Je veux t’entendre jurer que par moi

-En y pensant,je ne connais même pas ton nom.

-Abdul,je m’appelle Abdul.

Sanata

Je viens d’arriver chez moi,il est 00 h et il règne un silence radio dans cette maison. Après avoir déposé Umar à l’aéroport,je suis allée me plonger dans le boulot. Je suis épuisée et j’imagine que les filles dorment. 

Je me demande toujours comment me venger de Jean-Pierre. Il m’a humilié et je vais me laver de cet affront. Parole de Sanata. Je prenais mon bain et je prenais un bol de soupe devant la télé. Plus tard dans la soirée, quand je somnolais dans mon canapé,je fus réveillée par le bruit de la poignée de la porte du salon.

-Quoi Tahara?? Tu fais quoi dehors à cette heure?

Elle dandinait et trébuchait par ci par là

-TU VAS ME PARLER OUI!

-Maman,pas maintenant.

-Comment ça pas maintenant!! Tu sors jusqu’à 1h du matin à ton âge et sans avertir en plus! Tu trouves ça normal toi?

-Telle mère telle fille

Je lui administra une belle paire de gifle. Elle tombait dans le fauteuil 

-Tu ne me parles plus jamais comme ça,je suis ta mère !

-Oui! Tu es ma mère et c’est pour ça que je te déteste. Pourquoi tu me fais ça maman? Pourquoi tu me conduis vers la débauche? Pourquoi bon sang. 

-Tahara,tu es...

-FOUS MOI LA PAIX,JE NE VEUX PLUS T’ENTENDRE.

-Je te rappelle que tu vis sous mon toit jeune fille alors tu te plies à mes désirs! Je ne t’ai pas éduqué comme ça,tu te crois où là,on est en Afrique pas en Occident alors tu ranges 

-Ce n’est pas une question de continent mais de dignité et ce sera un plaisir pour moi de te laisser dans ton CHEZ TOI 

Tu m’entends JE M’EN VAIS



Le calvaire de Zeïna...