Chapitre 10: Des questions sans réponses...

Il ne restait plus que deux semaines avant le jour j. Mélanie m'avait aidé à tout organiser. Mégane méritait ça, elle avait été tellement forte depuis le début de sa maladie. Alors cette fête d'anniversaire était ce qu'il lui fallait à la fois pour se re-inserer à nouveau dans la vie active. C'était décidé son père et moi avions décidé de la remettre à l'école pour cette rentrée. Elle avait appris la nouvelle avec une joie énorme. Ma fille n'avait pas terminé sa classe de 5e à cause de maladie. Le directeur des études de son école avait tenu à ce qu'elle soit mise en 4e pour la rentrée prochaine compte tenu du fait que les deux premiers trimestres qu'elle avait fait en 5e, elle était la meilleure de sa classe. Alors il nous avait donné son accord pour qu'elle passe en classe supérieure. 

Mais elle ne savait encore rien pour l'anniversaire, avec l'aide de l'une de ses prof j'avais pu contacter tous ses amis de la 5e, la majorité d'entre eux passaient en classe de 3e. Je les avais remis les invitations pour l'anniversaire surprise de leur amie, ils étaient tous très excités. Mon père aussi s'était décidé de faire une surprise à Mégane, il arrivait du Ghana la veille de l'anniversaire et avait prévu de se pointer à la maison le jour de l'anniversaire.

J'étais obligée de reprendre avec le boulot, pour pouvoir tromper la vigilance de Mégane. Comme à la maison elle était tout le temps derrière mon dos ça rendait l'organisation difficile au risque de se faire prendre et de gâcher la surprise. J'étais assise dans mon bureau quand mon téléphone sonna

- Oui allô ! 

- Bonjour ma chérie tu te connectes sur whatsapp ? 

- Bien sûre, c'est urgent ? 

- Oui, je pense avoir trouvé quelque chose sur la maladie de Gaga

C'était Audrey la femme de Yvon, Yvon était le meilleur ami de mon mari et ce couple avait toujours été nos meilleurs amis. Seulement en devenant chrétiens, Rayan et moi avions changés notre trein de vie ce qui avait mis une distance entre nous pendant près de 9 ans. L'année passé on avait repris contact après la visite d'Yvon, On aurait cru que cette amitié n'avait jamais connu de rupture. Ils étaient désormais installés en France mais nos rapports étaient redevenus comme avant à la seule différence que désormais on se fortifiait avec la parole de Dieu. 

Je m'étais connectée après son appel, Audrey m'avait parlé d'une opération chirurgicale qui pouvait aider Mégane avec son problème de foie et diminuer l'ampleur de son hémorragie digestive. Selon le document que venait de m'envoyer Audrey, il y avait un espoir. L'espoir que son foie soit totalement guérie mais aussi que son hémorragie soit guérie. Mégane redeviendrait la Mégane d'avant mais à la seule différence qu'elle aurait désormais des interdictions alimentaires comme le manioc, les aliments trop aigres, les boissons gazeuses,... Mais en fait cette nouvelle était une vrai réponse du ciel. j'avais envoyé le document à soeur Tamaris comme elle était médecin afin qu'elle me dise ce qu'elle en pensait. 

Je n'avais qu'une seule envie annoncer la nouvelle à Rayan. Je pris mon téléphone pour l'appeler, Rayan n'était pas au bureau, il était sorti voir les travaux sur le chantier d'un client

- Allo Yan, j'ai une très bonne nouvelle 

- Sweety, on se rappelle plus tard, je règle un détail important avec les ouvriers, je t'en prie

- D'accord rappelle moi dès que tu as fini.

- D'accord bébé 

J'étais trop excitée, c'était à peine croyable, on allait enfin sortir de cette galère. On allait enfin retrouver notre Megane en forme. J'étais là entrain de rêver à toutes les bonnes choses qui nous attendaient quand Mélanie que j'attendais frappa à la porte de mon bureau 

- Maman Faith, j'ai eu un petit retard désolée le prof a tiré en longueur 

- T'inquiète attends je prends mon sac et on part 

J'avais inscrit Mélanie dans une école professionnelle, elle apprenait la vente en pharmacie. Elle avait été licenciée parce que son employeur avait réduit le nombre de travailleurs à cause d'une baisse d'activité. Comme il lui avait payé des droits, je l'avais aidé à organiser son argent pour faire un commerce qui l'aiderait à tenir. Elle partait à la frontière entre le Cabinda et le Congo acheter des ustensiles de cuisine et des vivres alimentaires toutes les deux semaines et elle les livrait aux gens qui lui payaient deux semaines après. Compte à ses cours de vente en pharmacie c'était moi qui payait. Mélanie était très vite devenue comme la petite soeur que je n'avais pas eue.

On était dans la voiture pour se rendre chez la décoratrice événementielle qui allaient se charger de la déco pour l'anniversaire de Mégane quand je me mis à expliquer à Mélanie ce que Audrey venait de me dire concernant l'opération, Mélanie était très contente, cette nouvelle nous réjouissait tous. À deux minutes de chez la décoratrice, mon téléphone sonna 

-Maman Faith maman Faith, rejoins nous à l'hôpital, maman eee rejoins nous ohon Dieu eh mon Dieu Mégane oh Mégane oh Seigneur eh 

La voix de maman Lydie était remplie de panique, la voix de maman Lydie était indescriptible, une panique m'envahit je me mis à crier avec mon téléphone contre l'oreille 

- Maman Lydie quel hôpital ?  Maman Lydie quel hôpital elle a quoi qu'est ce qui s'est passé ? 

- Hôpital général maman viens seulement, maman vient vite. 

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Arrivée à l'hôpital, je ne savais quoi dire, je ne savais que penser, Megane avait encore vomit du sang, cette fois ci, elle avait même peine à respirer, sa gorge s'était enflée. On préparait l'oxygène pour lui mettre sous oxygène. Le médecin m'avait fait comprendre qu'en plus de ses crises habituelles d'hémorragie digestive, elle avait aussi fait une crise d'anaphylexie certainement due à une allergie qu'elle avait développé contre l'un des antibiotiques qu'elle prenait. 

Mes yeux étaient remplis de larmes, ma pauvre fille, prenait tellement de produit en ce moment que nous n'étions même pas à mesure de dire lequel de tous ces antibiotiques lui avait causé cette allergie. Je tenais la main de ma fille avec mes yeux pleins de larmes. Mélanie était là, elle ne disait rien, elle avait juste ses larmes pour me montrer son soutien. Que pouvait t-elle dire ? La pauvre Mélanie, elle même ne comprenait rien de ce qui se passait elle devait certainement se dire que cette histoire de foi en Jésus Christ n'était pas toujours facile. Elle venait de perdre son boulot et elle voyait la dame qui l'avait conduit à Christ traîner la maladie de sa fille depuis maintenant deux ans sans amélioration. Je savais que c'était la confusion pour elle. Je comprenais que ce soit la confusion pour les parents de Rayan qui ne comprenaient pas pourquoi on continuait à s'attacher à un Dieu qui ne guérissait cependant pas notre fille.  Je savais que c'était la confusion pour ma mère qui elle aussi ne comprenait pas mon obstination pour ce Dieu là. Mais j'avais tout simplement choisi de suivre mon coeur, et mon coeur me rappelait tout le temps que Dieu était fidèle. Les larmes dans mes yeux n'allaient pas effacer la fidélité de mon Dieu. 

Quelques minutes plus tard, on avait placé Mégane sous oxygène, on restait là dans la salle Mélanie et moi. Maman Lydie était au couloir, on avait permis que deux personnes dans la salle. Mélanie se mit à chuchoter des paroles que j'entendais à peine

- Seigneur, Seigneur n'es tu pas le Dieu qui honore la foi de tes enfants, honore la foi de maman Faith, je n'ai jamais vu une femme autant de foi Seigneur !  Sniff sniff sniff 

Elle pleurait, elle parlait tout doucement 

- Seigneur où sont passées toutes les prières que nous t'avons faites jusqu'ici ? Seigneur Pourquoi ne nous entends tu pas ? Pourtant tu as dit je te répondrais afin que ta joie soit parfaite. Seigneur qu'est ce qui t'empêche de nous faire sourire ? 

Plus elle continuait à prier plus je ne faisais que pleurer, on aurait dit que Mélanie se chargeait de mes mots, tout ce qu'elle disait là était ce que je voulais dire à Dieu. Un moment Mélanie s'arrêta de prier mais elle avait toujours sa tête baissée. Moi toujours ma main tenant la main de ma fille qui respirait désormais à travers des appareils. Le vibreur de mon téléphone me surpris, je le pris pour voir c'était un message de soeur Tamaris 

<< Je viens de lire le document, j'en ai même parlé à plusieurs collègues pour avoir des avis médicaux différents et ils sont tous optimistes sur l'opération, je pense que dans quelques mois les peines de la petite ne seront plus que souvenirs.>>

Je lisais le message, mais je ne parvenais pas à m'en réjouir. La bonne nouvelle d'il y a quelques heures n'étaient plus une autant bonne nouvelle. Je ne savais juste plus quoi penser,  en une fraction de minutes j'étais passée de la maman qui organisait l'anniversaire de sa fille à la maman qui craignait le pire pour sa fille assise au chevet de son lit de malade. 

Vers 17 heures nous étions dans la salle avec Rayan mon mari, Mégane était toujours inconsciente. Mélanie était dehors avec maman Lydie ainsi que les parents de Rayan et ma mère. Je n'avais même pas pu répondre à soeur Tamaris pour lui dire que Mégane avait fait une autre crise. Cette crise était de loin plus grave que toutes les autres qe Mégane avait eu à faire jusqu'ici.

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( Dans la tête Rayan) 

Cela faisait une semaine que nous étions dans cet hôpital, notre fille était toujours en salle de réanimation. Ma femme avait perdu du poids en si peu de jours. L'équipe d'intercession de notre église, venait tous les jours le soir mais en même temps à l'église Il y avait jeûne et prière depuis 3 jours pour la situation de Mégane. Il y avait une équipe qui passait des nuits de prière à l'église. À côté de tout ça, il y avait l'intervention chirurgicale dont nous avait parlé Audrey. La clinique qui réputée pour cette intervention se trouvait à Cuba. Mon père et mon beau père (qui était rentré d'urgence du Ghana) étaient occupés avec les démarches de l'évacuation de Mégane. En même temps il fallait faire tout le possible pour que son état se stabilise un tout petit peu, on ne pouvait pas procéder à l'opération dans son état actuel. Le personnel médical faisait tout son possible pour que Mégane soit à mesure d'être opéré.

J'étais dehors avec le pasteur et un ancien de l'église pendant que Faith était au chevet du lit de Mégane.

- Pasteur je reste troublé et perdu, j'ai durant toute ma vie de foi, vu des hommes et des femmes être guéris par l'Eternel sans même passer par des soins hospitaliers. J'ai vu des femmes et des hommes stériles rendus féconds par juste nos prières. À peine hier je revoyais encore maman Élisée qui avait été guérie du cancer de l'utérus grâce aux chaînes de prière organisées à l'église Il y a de cela une année. Mais notre fille est malade, nous crions à Dieu depuis deux ans sans réponse de sa part. Je suis troublé pasteur ! 

Le pasteur restait là sans mots. Il me tenait me serra très fort la main. Il ne disait mot. L'un des anciens de l'église qui était assis sur le banc en face du pasteur et moi pris la parole 

- C'est en ce moment là qu'arrivent la limitation de l'homme face à Dieu. Lorsque nous ne comprenons pas ce qui arrive. Je me pose moi aussi les mêmes questions que toi frère Rayan. Depuis une semaine je ne cesse de me demander et de demander à Dieu là où nous avons échoué.

Notre conversation fut interrompue lorsque Faith apparu sur la terrasse de l'hôpital 

- Rayan, pasteur venez vite, il y a un problème avec Mégane 

Faith n'avait aucune larmes dans les yeux cette fois ci, mais elle était paniquée comme jamais auparavant. On accouru tous vers la salle, Faith était devant nous

- Messieurs vous ne pouvez pas entrer tous, c'est une salle de réanimation et le patient est dans un état des plus critique qui soit 

- Je vous en supplie, laissez les tous entrer, je vous en prie, cet homme est mon mari donc le père de la malade et les deux autres sont nos aînés dans la foi nous avons besoin d'eux là en ce moment je vous en prie papa, pardon papa je vous en prie

Faith suppliait l'infirmier de nous laisser accès à la salle, quand le docteur sortit de la salle en question et dit 

- Laisse les entrer !  Vous pouvez entrer tous ! 

Le regard du médecin était fuyant, il ne nous fixait pas droit dans les yeux, je l'avais remarqué mais ce n'était pas le plus important. À notre entrée dans la salle, je croisais le regard de ma fille, elle était réveillée mais [...] Il n y avait pas de mots pour décrire son regard, elle était fatiguée, pâle, maigre, ce n'était pas ma Gaga non ce n'était pas elle. En nous voyant entrer, elle sourit quoi que fatiguée et métamorphosée ,elle souriait. Par ce sourire je reconnaissait ma Gaga. Comment pouvait t-elle encore garder le sourire ? Ça se voyait qu'elle avait mal mais elle souriait encore.

- Quand elle s'est réveillée tout à l'heure, elle avait l'air d'avoir très mal mais on ne sait dire ce qui lui fait mal pasteur ( Faith expliquait la raison qui l'avait poussé à nous appeler) 

- Maman ? Maman ? 

- Oui mon bébé je suis là

faith serra la main de Mégane qui se débattait pour dire quelque chose mais apparament elle avait du mal à articuler ses mots. Le pasteur restait toujours silencieu comme tout à l'heure au hall de l'hôpital. Mégane prit la main de Faith et la plaça contre sa poitrine. Faith avec toute la douceur d'une mère se mit à chercher à comprendre les gestes de sa fille 

- Mon bébé tu as mal là où tu as posé ma main c'est ça ? 

Mégane bougea sa tête en signe de négation comme pour dire qu'elle n'avait pas mal au  coeur, elle souriait encore puis elle lèva ses yeux vers le ciel. La panique de Faith nous fit sursauter tous 

- Megaaaane Megaaaneeeee, pasteur elle ne respire plus, ma fille Rayan ma fille docteur faites quelque chose docteur faites quelque chose docteur Seigneur  ma fille Mégaaaaaaane 

- L'ancien souleva Faith pour l'éloigner du corps immobile de ma douce et tendre fille. Faith s'aggripa contre la robe que portait Mégane, elle refusait de se retirer. L'ancien fit tous ses efforts aidé par l'infirmier et l'infirmière. Je ne parvenais pas à faire couler une seule larme. Non,  ça ne pouvait pas être possible, elle était encore en vie. Non ça ne pouvait pas finir comme ça. Comment était ce possible et notre Dieu alors n'avait t-il pas entendu nos prières ?  

Après beaucoup d'effort ils avaient réussi à retirer Faith de là, à cet instant précis je ne savais même plus où était Faith, j'étais à mon tour contre le corps inerte sans vie de notre fille pourtant on aurait dit qu'elle dormait les yeux ouverts je ne savais même plus tout ce qui se passait autour de moi. Mon seul souvenir clair était le pasteur qui refermait les yeux de Mégane et l'enveloppait d'un drap. J'étais perdu, je n'avais jamais été aussi perdu de toute ma vie.  

- Mégaaaaaaaaaaaaaaaannnneeeeee j'entendais la voix de ma femme quelque part dehors au couloir elle criait de toute ses forces.

( Plume Inspirée) 

Bien aimés, notre chronique n'est pas encore fini. Nous sommes toujours entrain de faire ce voyage vers hébreux 11 avec l'histoire de Rayan et de Faith. Dans notre marche avec le Seigneur il y a eu, où il y a en ce moment ou peut être il y aura demain certaines situations qui laisseront des questions dans nos têtes, parfois des questions sans réponses. Pendant que j'écrivais ce chapitre, il y avait ces mots que le Saint Esprit déposait dans mon coeur :

" Les larmes dans tes yeux n'effacent pas la fidélité de ton Dieu" 

En attendant la suite de notre chronique, gardez toujours votre foi même dans les épreuves.  Si ces chroniques vous bénissent,  merci d'aimer, de commenter et de partager pour que les autres aussi soient bénies par ces expériences.

Pour les nouveaux sur la page, vous pouvez consulter nos albums pour lire toutes nos anciennes chroniques. Chaque album est une chronique, veuillez  commencer par le 1er chapitre de chaque chronique pour mieux être édifié.

                             Let's keep faith, 

                              Plume Inspirée.