Chapitre 10: Prêt

Ecrit par kaynaliah



Dans la tête de Maira

Je sens une grosse chaleur me pénétrer de partout et cela me procure un bien fou. Je sens aussi une respiration lente qui n’est pas la mienne. Je commence à paniquer et à ouvrir les yeux pour savoir qui est dans mon lit avec moi. Je vois Karl, endormi à mes côtés et me serrant dans ses bras, torse nu. Mon cœur fait un gros boum car mes yeux s’attardent sur son corps et il est trop tentant… Il ne faut pas que je m’égare là. J’essaye de me dégager de cette étreinte dans laquelle je suis emprisonnée. J’arrive à le faire et me rend à la salle de bains prendre une douche bien fraîche qui me requinquera. En sortant de là, Karl dormait toujours et je me demandais s’il était resté là juste pour moi, parce que j’étais malade. Je sors de la chambre et me rend à la réception car j’étais censé partir aujourd’hui et vu ce qui s ‘est passé, je dois prolonger mon séjour de deux voire trois jours de plus le temps que je sois complètement rétablie. Le réceptionniste m’apprend que mon séjour a été réglé jusqu’à trois nuits de plus à mon plus grand étonnement. En lui demandant des explications, il me dit juste que mon bienfaiteur souhaitait rester anonyme pour l’instant et se dévoilerait au moment opportun. J’ai tout de suite su de qui il s’agissait. Je suis remontée dans ma chambre et me suis rendue à la terrasse pour réfléchir un peu. Je me suis assise là et je ne sais pas durant combien de temps je me suis évadée et c’est Karl qui me sortit de ma torpeur. Il s’assit à côté de moi et avait mit un tee-shirt blanc. Ce qui était mieux pour nous deux en tout cas.

-« C’est toi qui a payé des nuits supplémentaires pour ma chambre je suppose »
-« Oui. Pas la peine de t’énerver. Tu es malade et je ne pense pas que retourner dans l’immédiat sur New-York soit la meilleure chose à faire »
-« Qui a dit que je t’en voulais ? »
-« Se serait bien une première fois alors que tu ne m’en veuilles pas »
-« Merci d’être resté près de moi. Merci d’avoir veillé sur moi »
-« Je l’ai fait volontiers. Tu te sens mieux ? »
-« Oui merci »
-« Tu as eu un sommeil agité »
-« Je sais »
-« Mais attends tu as encore de la fièvre là. Tu ferais mieux de rentrer de recoucher »
-« C’est normal que je brûle comme ça »
-« Comment ça ? Je ne te suis pas »
-« Quand mon corps réagit comme ça, il m’alerte de quelque chose »
-« Tu veux en parler ? »
-« … »
-« Tu n’es pas obligée tu sais ? »
-« … »
-« Tu sas parler ne t’affaiblira pas mais te feras du bien au contraire. Il ne faut pas garder les choses dans son cœur. C’est pas bon »
-« ….. »
-« Bon quand tu voudras parler fais-moi signe »

J’ai toujours eu du mal à me confier. Ce n’est pas facile pour moi. Je vois qu’il s’apprête à se lever.

-« Je crois que ma sœur est entrain de partir»
-« Comment ça ? Qui ta dit ça ? »
-« Les jumeaux ont un lien particulier qu’ils développent depuis le ventre de la mère. Ce lien, je l’ai avec ma jumelle. Je ressentais des choses jusqu’à l’âge de 13 ans. Malgré qu’avec ma sœur on se soit éloignées, je ressentais des choses. Malgré qu’elle me fûsse du mal, j’ait toujours été là pour elle. Ce lien, je ne l’ai pas ressenti depuis des années. »
-« Es-tu certaine que ta sœur court un danger ? »
-« Oui….. Depuis quelques temps, je la vois dans mes cauchemars me suppliant de lui pardonner mais je me réveille à chaque fois. Je la fuis comme la peste. Mais aujourd’hui, je ne me suis pas réveillée comme d’habitude et elle m’a dit qu’elle est entrain de partir »
-« Comment ça partir ? »
-« J’ai vu des images qu’elle m’a montrées et je nous revoyais gamines, insouciantes et heureuses à cette époque là. Ma sœur m’a dit qu’elle est entrain de partir et qu’elle ne veut pas s’en aller sans m’avoir demandé pardon ni dit au revoir »
-« Tu veux dire que… »
-« Malia, ma sœur jumelle est entrain de mourir et ce sont ses douleurs que je ressens et qui me rendent malade. Je dois prévenir papa de la situation mais je sais qu’il risque de ne pas m’écouter. Il est allergique à Malia depuis l’épisode Ross tout en sachant ce qu’elle m’a fait vivre avec ma mère »
-« Que veux-tu faire ? »
-« La retrouver pour commencer avant qu’il ne soit trop tard »
-« Tu sais où elle habite ? »
-« Non mais je sais que je dois vite la retrouver si je veux avoir une chance de lui parler»
-« Je ne te suis pas ? »
-« Ma sœur est malade. Je ne sais pas ce qu’elle a mais je sais qu’elle souffre »
-« ….»
-« Je dois la trouver et je n’ai pas beaucoup de temps »
-« On va la trouver ok ? »
-« J’ai peur car j’ai un mauvais pressentiment. Certes, je la déteste mais en aucun cas je ne souhaite sa mort »

Il m’attira à lui et me serra fort dans ses bras. Je m’accrochai à lui comme à une bouée de sauvetage et pour la première fois depuis 4 ans, je me sentais mal par rapport à mon comportement avec ma sœur. Je m’en voulais et je devais moi aussi lui demander pardon quelque part pour toutes les choses méchantes que je lui ai dites. J’aurai aimé que rien de tout cela ne se soit passé. J’aurai aimé qu’on soit toujours aussi proches. Je me suis mise à pleurer dans les bras de Karl de tout mon soul. Il m’a ramenée dans la chambre et m’a allongée sur le lit avant de prendre place à mes côtés. Je me serrai contre lui tout simplement comme si j’étais là en sécurité. Quelques temps après, je pris mon téléphone pour appeler Jason car il était 7 heures à Abidjan. Je constatai que papa avait essayé de me joindre la nuit ainsi que Maman Lyne tout comme Jason. Mon téléphone étant sur silencieux, je n’ai rien entendu. Ce n’est pas normal qu’il m’ait appelée autant de fois dans la nuit et là je crois que j’ai commencé à comprendre et à réaliser que ma sœur était dans un état critique. J’ai rappelé Maman Lyne qui m’apprit que ma sœur était partie. A l’entente de cette nouvelle, j’ai juste lâché mon portable qui tomba fortement sur le tapis avant de m’effondrer par terre et à pleurer toutes les larmes de mon corps. Karl vint me retrouver et me serra fort e me disant que ça va aller.

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Dans la tête de Malia

Je sais que je ne suis pas du tout aimée ici sur cette page mais je dois me repentir avant de m’en aller. Je sais que j’ai toujours eu une vie de débauche en faisant tout ce qui était interdit. J’en avais marre de Maira , ma sœur qui était trop parfaite et était la fierté de papa. Elle a toujours eu les meilleures notes à l’école, était la plus intelligente … sauf qu’elle était grosse et ça e faisait sourire. Je jubilais que la « petite sainte » ait au moins un endroit où elle ne pouvait pas exceller. Je m’étais même rapproché des petites pestes du lycée pour lui mener la vie dure. J’étais jalouse de ma sœur et j’avais une occasion de lui faire du mal. Je l’ai saisie sans hésiter. A la maison, vu que papa et Jason n’étaient pas là, c’était tellement facile de l’atteindre. Avec maman, c’était un de nos jeux favoris. Les grosses n’avaient pas de places dans notre famille et maman le lui rappelait bien toujours. Elle était mal dans sa peau et j’ai contribué à son mal-être. 

Ross est par la suite entré dans sa vie et beaucoup de changements se sont opérés. Elle avait du répondant quand j’osais lui dire des insanités et répondait même à maman qui la traitait d’impolie mais elle s’en foutait. Je pensais que Ross se lasserait d’elle vu qu’elle était grosse mais ce fut tout le contraire : il l’aimait. Il était amoureux d’elle et ça me choquait. Qu’est-ce qu’il avait à s’agglutiner avec une patate comme ça ? J’ai essayé à plusieurs reprises de la détourner d’elle mais à mon plus grand malheur, je n’ai jamais réussi. Maman a commencé à titiller Maira avec l’idée selon laquelle que c’est avec moi que Ross aurait dû être et non avec la grosse de service. Je m’en moquais un moment jusqu’à ce que Ross la demande en mariage. J’ai été terriblement jalouse et je voulais sa place. A plusieurs reprises, j’ai essayé de l’avoir sans succès. Maman et moi avons décidé de monter un plan contre Maira et Ross pour les empêcher dans leur destinée. Je portais des tenues très courtes en sa présence mais il ne me calculait même pas. Je l’ai coincé une fois pour l’embrasser et il m’a foutue une gifle avant de s’en aller. J’étais tellement furieuse que je me suis jurée de tout faire pour les séparer.

Finalement, il y a eu ce dîner à la maison et maman m’a remis un produit que je devais mettre dans le verre de Ross. Je l’ai fait et dès que nous sommes sortis de table, je lui ai dit que Maira l’attendait dans le bureau de papa alors qu’elle était à la terrasse. Il l’attendait et fus surpris de me voir en petite tenue. Mais il était incapable de faire un pas de plus correctement et je compris que le produit commençait à faire effet. Je le poussai sur le bureau de papa et il était comme paralysé et ça tombait bien. Je déboutonnai sa chemise ainsi que son pantalon et fit sortir son membre. Je lui fit une bonne pipe avant de monter sur lui et de faire entrer son membre dans mon vagin. Il ne réagissait pas et je compris qu’il n’était pas là. Alors que je faisais des mouvements, la porte s’ouvrit pour laisser entrer une Maira qui resta choquée en voyant ce qu’elle faisait. Je me délectais du spectacle et lui fis un énorme sourire. Mais je n’avais pas prévu la suite. Je n’avais pas prévu qu’elle ferait un accident de voiture grave, qu’elle perdrait son enfant et que je me serai mise papa et Jason à dos. Papa m’a interdit l’accès à l’hôpital après m’avoir donnée une bonne gifle. Ross ne me parlait plus et m’ a traitée de trainée avant d’ajouter que je regretterais ce que je venais de faire toute ma vie. Jason ne m’a plus adressé la parole après m’avoir giflé. Mon seul soutien était ma mère. Papa m’a chassée de la maison et m’a dit qu’il ne souhaitait plus me revoir car en plus de ce que je venais de faire, il était au courant de tout ce que ma mère et moi avions fait subir à Maira. Il m’a dit qu’il avait honte de moi et honte surtout d’être mon père car je n’avais aucune des valeurs morales qu’il a toujours souhaité inculquer à ses enfants.

Papa et maman ont fini par se séparer au final car « Maira et moi » étions leur principal sujet de discorde. Avec maman on s’est mises à louer une villa. Elle me disait que mon père reviendrait nous chercher mais il ne l’a jamais fait. Lorsqu’elle a su que le divorce a été finalisé, elle m’en a voulu et a commencé à changer avec moi. Elle a complètement changé quand elle a su que papa s’est remarié car elle a toujours espéré qu’ils se réconcilient. Puis j’ai commencé à sombrer en réalisant tout le mal que j’avais causé autour de moi. J’ai essayé de reprendre contact avec mon frère, mais il m’a envoyé chier. J’ai essayé de joindre Maira mais son numéro ne répondait plus jusqu’à ce que j’apprenne par hasard qu’elle avait quitté le pays. Je lui ai envoyé un long mail dans lequel je m’excusais mais elle a été claire avec moi en me disant de ne plus jamais la contacter et qu’elle souhaitait que je brûle en enfer. Elle m’a tellement insultée ce jour-là que j’ai eu comme une prise de conscience en réalisant quel personnage ignoble j’étais.

Ca fait 4 ans que je n’ai pas de ses nouvelles et que j’en pleure. Ca fait 4 ans que je me demande ce qui m’a pris d’agir ainsi et de causer autant de mal autour de mal. J’ai croisé une fois Ross et j’ai voulu lui dire « bonjour » mais il m’a tellement vite recadré avant de me gifler aller-retour en plein allocodrome. J’ai eu honte, tellement honte que je me suis enfuie de ce lieu. Il y a un an, j’ai appris que j’étais malade et que je souffrais d’un cancer du col de l’utérus. Il a été diagnostiqué tardivement mais j’ai toujours eu espoir de m’en sortir. J’ai eu à faire tout ce qu’il fallait faire. J’ai décidé de me battre jusqu’au bout. Lors du dernier anniversaire de papa, je me suis rendue chez lui avec des présents mais je n’avais pas prévu l’accueil glacial qui me fut réservé ni revoir ma jumelle, plus belle que jamais resplendissante, magnifique et surtout mince tout en ayant gardé des rondeurs appréciées des hommes. La suite vous la connaissez mais je voulais aussi leur dire que j’étais malade et que j’étais en rémission. Mais elle s’avéra partielle un mois plus tard quand le cancérologue revit encore une tumeur. J’avais un mauvais pressentiment selon lequel je ne gagnerai pas cette fois-ci la victoire mais j’y ai cru jusqu’au bout.

Ma sœur, même si elle ne me croit pas et ne me croira jamais, je l’aimais. Je l’aimais par-dessus tout et je l’ai bien compris trop tard. Je suis tellement désolée pour ce que je lui ai fait, ainsi qu’à Ross et notre famille. J’espère qu’elle trouvera la force de me pardonner un jour mais je sais que je ne serai jamais en paix si elle ne le fait pas. Je suis l’aînée de nous deux et je n’ai jamais su être là pour elle et je m’en veux atrocement. Si j’avais fait d’autres choix, elle ne me détesterait pas aujourd’hui et je me dis que cette maladie n’est juste qu’une punition pour tous les actes monstrueux que j’ai eu à faire. Ma mère, je lui ai caché ma maladie jusqu’au bout mais elle soupçonnait quelque chose et j’ai failli lui avouer mon état il y a deux jours après qu’elle m’ait dit qu’elle n’aimait pas les grosses et que c’était la raison pour laquelle elle prenait un malin plaisir à torturer Maira. Je pars mais pas en paix et veillez sur ma sœur svp. Je ne veux pas qu’elle soit triste ou s’en veuille car j’ai mérité tout ce qui m’est arrivé. Dites-lui juste de prier pour moi et le repos de mon âme tout simplement. Merci de m’avoir écouté et surtout dîtes-lui que je l’aime malgré tout et que je suis si désolée d’avoir brisée sa vie. Dites lui de trouver la force de me pardonner et que je m’en veux moi-même. Dîtes-lui de s’entourer des bonnes personnes qui l’aiment. Dîtes-lui de ne pas faire confiance en notre mère. Dîtes-lui que si je pouvais effacer tout le mal que je lui ai fait, je le ferai. Dites-lui que ce n’est pas un adieu mais juste un au revoir.
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Dans la tête de Karl

Elle s’est enfin calmée et s’est endormie dans mes bras à même le sol. Je l’ai soulevé et l’ai couché dans le lit avant de sortir un moment de la chambre. Je suis sorti la chambre et me suis rendu dans la mienne. J’ai pris une douche et ai pris mon téléphone pour appeler Jason.Je lui ai expliqué que je me retrouvais à Atlanta dans le même hôtel que sa sœur et que nous nous sommes croisés par hasard au mariage de ma cousine dont elle est l’amie. Je lui ai dit qu’elle a été malade et que j’ai dû veiller sur elle et que là elle se repose. Qu’il ne s’inquiète pas pour elle car je veillerai dessus jusqu’à notre retour sur Abidjan car il est hors de question que je m’en aille et qu’elle reste toute seule. Il m’a remercié et m’a dit de le prévenir quand elle sera réveillée pour qu’il puisse l’appeler.

Je suis retourné dans la chambre et elle dormait toujours. Je me suis allongée à ses côtés et me suis même endormi. A mon réveil quelques heures plus tard, elle n’était plus dans le lit. Je me levai du lit pour me diriger vers la salle de bains quand elle en sortit. On se regarda un moment avant qu’elle ne me dépasse pour se rendre vers la penderie. Je la suivis et posai mes mains sur ses épaules avant de la retourner et de la plaquer contre l’armoire. Cette femme me rendait fou.

-« Maira tu sais que tu me plaîs non ? Tu sais que je deviens fou quand je suis proche de toi et que je ne peux pas te toucher ? Je sais que tu ressens ce que je ressens quand je suis proche de toi. J’ai des sentiments pour toi. Je sais que ce n’est pas le bon moment mais j’aimerais savoir ce qu’il en est de toi. Tu n’es pas obligé de me répondre maintenant. Tout ce que je veux est d’être près de toi pour t’aider à traverser cette épreuve difficile tu comprends ? »

Elle me regarda un moment avant de m’embrasser timidement sur les lèvres. Cela se transforma en baiser chaud et on finit par atterrir sur le lit. Je remarquai des larmes sur ses joues et j’eus peur.

-« Ne t’inquiète pas mais je crois que je suis entrain de tomber amoureuse de toi »

Je l’embrassai de nouveau avant de descendre dans son cou et encore plus bas. Ses gémissements me motivaient à continuer. J’ai enlevé sa serviette et là …je crois que je tiens la plus belle femme du monde. Je suis prêt. Prêt à me battre pour elle. Prêt à la rendre heureuse. Prêt à l’aimer tout simplement et je me rends compte qu’en fait…Je suis amoureux d’elle et ce depuis fort longtemps mais je me mentais à moi-même.

Maira: La valse des...